Financé il y a bientôt un an, Duelyst est un jeu de stratégie mêlant tactical et gestion de cartes. Chacun des deux joueurs contrôlera une escouade sur un plateau et devra tenter d'éliminer le général ennemi. Avec un système de cartes réparties en factions et en unités aux styles de combats variés, les affrontements avaient de quoi être riches !
Duelyst, un concept qui intéresse
Sur Kickstarter, le jeu avait attiré les foules autant pour son fond que sa forme en pixel-art, et avait reçu 137 000 dollars sur les 65 000 demandés. Depuis quelques temps, les joueurs peuvent s'y essayer avec l'ouverture de la bêta privée qui reçoit très régulièrement beaucoup de nouveautés. Parmi ces mises à jour, l'une d'elle publiée avant-hier (le 23 février) a fait bondir les backers. Counterplay Games, le créateur, a en effet expliqué avoir changé d'idée pour son business modèle et qu'il ferait de Duelyst un free-to-play, ce dont ils se défendaient de vouloir faire lors du financement. Les développeurs y voient pour leur part de nombreux intérêts, notamment l'agrandissement conséquent du nombre de joueurs, ce qui permettrait d'accélérer le lancement des duels tout en proposant des adversaires d'un niveau équivalent. Les revenus du studio seraient alors fournis par l'achat d'apparences pour les unités des factions, à la façon de League of Legend, afin de ne pas rendre le jeu pay-to-win.
Des joueurs qui tombent de haut
Et le moins que l'on puisse dire, c'est que les commentaires suite à l'annonce ne sont pas du tout positifs ! Les joueurs accusent les membres du studio d'avoir prétendu ne pas vouloir créer un free-to-play afin d'avoir leur financement, car ils avaient conscience que jamais ils n'obtiendraient de fonds avec ce genre de système économique. Les messages des utilisateurs confirment d'ailleurs cet élément, puisqu'un grand nombre de ceux ayant pris le temps de commenter affirment qu'ils n'auraient jamais payé un centime pour un free-to-play (ce sera gratuit, pourquoi payer ?) et vont jusqu'à demander comment récupérer l'argent investi dans Duelyst. Certains précisent préférer payer une seule fois et débloquer en jouant les nouveaux skins de personnage, ou annoncent encore avoir une relation différente au jeu, suivant qu'il ait été acheté ou que ce soit un freemium.
Kickstarter et ses promesses
Ce cas, qui n'est pas unique, rappelle celui de Dicetiny qui avait décidé de passer du support ordinateur à celui de plateformes mobiles (iOS et Android) pour éventuellement s'intéresser ensuite à la version Windows, base sur laquelle il avait pourtant tenté d'être financé sans succès. Ces deux cas permettent de se remémorer que les financements participatifs peuvent ne pas tenir leurs annonces pour diverses raisons. Les dates de sortie sont rarement tenues malgré la bonne volonté de certains développeurs, les jeux peuvent parfois ne pas être aussi prometteurs qu'annoncés ou ne pas avoir tout le contenu prévu (à sa sortie et parfois jamais), ce qui rappelle plus généralement que rien n'est figé dans la pierre quant au contenu du jeu, au modèle économique choisi ou même aux supports prévus. Soyons clairs, le financement participatif reste un excellent moyen de décider de l'avenir du jeu vidéo. On peut avoir le choix de contribuer à la renaissance de certains genres, assister à la création de projets novateurs, ou même laisser parler la nostalgie. Cependant, il nous paraît important de vous rappeler d'être attentifs et de garder en tête qu'avant votre argent, c'est votre confiance que vous donnez aux développeurs. Heureusement, les histoires comme celle de Duelyst restent encore rares mais nous ne sommes jamais à l'abris de ce genre de surprise.
- Retrouvez notre présentation de Duelyst
Fil d'actualités
-
11/11/24011/11/240
Comments
Bonsoir toute la communauté.
Alors voilà, cet article m'a poussé à m'inscrire, bien que ça fasse déjà un moment que je viens régulièrement ici, depuis le début du site pour tout dire.
Alors en ce qui concerne l'article, je reste partagé. En effet, j'ai pour principe de ne pas financer de projet, car trop d'aléatoire, je préfère récompenser du travail qui semble me plaire une fois sortie plutôt que de jouer à la roulette russe.
Cependant, si je finançais un projet, je pourrais accepter quelques changements par rapport à ce qui avait été annoncé, par contre un changement de modèle économique certainement pas, enfin tout du moins dans le sens à devenir un f2p, il en va de même d'ailleurs avec le changement de support, et une orientation complètement différente du projet(Un RPG doit rester un RPG et pas devenir un jeu d'action).
Du coup, je comprends parfaitement que des backers se retrouvent mécontents.
De plus, j'estime légitime le fait de vouloir récupérer sa contrepartie, même si certains affirment que ce sont des dons, car mine de rien la présence des paliers liés aux récompenses est alors complètement malhonnête, dans ce cas là, on n'en met pas et on attend le bon vouloir et la générosité des backers, mais pas forcément sur qu'ils récolteront beaucoup et qu'ils réussissent leur campagne.
Après, je ne sais pas non plus si je demanderais à être forcément remboursé à moins d'avoir backé une belle somme, mais clairement, je ne ferais plus confiance au staff, et leur prochain titre, je n'y mettrais pas un cent, voire même ça pourrait me détourner de financer d'autres projets.(D'ailleurs, c'est un peu les "échecs" de Kickstarter qui m'ont retenu de financer quoique ce soit et je crois que ce n'est pas près de changer).
Ben non, Kickstarter c'est pas un investissement, c'est bien un don, certes contre promesse d'en tirer quelque chose secondairement dans un certain nombre de cas, mais un investissement c'est pas ça.
Un investissement c'est dépenser une somme d'argent dans un projet dans le but (ou du moins dans l'espoir ^^) d'en récupérer plus au final.
Là sur Kickstarter, déjà le mécanisme de base n'oblige pas à ce que la participation financière d'une personne se fasse nécessairement en l'échange d'une contrepartie, même si c’est ce qui est le plus souvent proposé, mais ce qui est en fait logique puisque KS ne permet justement pas de faire un investissement ; mais en proposant que le financement corresponde au moins à un "pré-achat", on ne se base plus sur de simples dons qui seraient motivés par une supposée générosité désintéressée (ce qui serait dur à espérer autant qu'à justifier), mais permet de faire de ce financement une plus compréhensible "avance sur bénéfice".
Mais au final dépenser 15€ pour avoir l'espoir de toucher dans 2 ans un jeu qui vaut 15€, non seulement ce n'est pas un investissement, mais en plus d'un point de vu strictement économique c'est un "prêt à taux zéro", donc en fait une perte d'argent puisque par défaut on considère qu'un capital doit au minimum croitre annuellement de l'équivalent de l'inflation (très grossièrement ~1% par an). Là les 15€ donnés au développeur se transformeront en un bien à 15€ dans 2 ans, alors qu'ils seraient équivalent à cette date à 15,30€ (bon ok, 30 centimes on s'en fout mais c'est juste pour illustrer qu'au final, l'argent n'aura clairement pas "fructifié", ce qui est le propre de l'investissement justement!).
Après on pourra toujours dire que les promesses d'un KS c'est payer 15€ pour un jeu qui sera vendu à la sortie 20€, et qu'on a gagné 5€... Si on veut, enfin, là ça reste du domaine du virtuel, parce que chacun jugera si il trouve que le jeu "vaut vraiment" 20€ plutôt que 15€, s'il l'aurait acheté de toute façon à 20€ à sa sortie s'il n'avait pas eu l'opportunité de l'acheter à 15€ via le KS, s'il n'aurait pas attendu des soldes Steam où il l'aurait toucher à 7€, ou si de toute façon à son lancement de telles soldes ne seront pas déjà en vigueur... :/
Bref là on joue sur les mots, et on prêtes des valeurs subjectives aux choses.
Et que dire de ceux qui payent 50€ pour avoir un pdf d'artwork, ou je ne sais quel autre T-shirt qu'on pourra toujours dire avoir une valeur "inestimable" puisque des objets qui ne seront jamais trouvables à l'achat par la suite (mais bon, qui restent au final un "simple" T-shirt ou un "simple" fichier pdf... qu'objectivement on ne pourra jamais revendre à une telle somme que celle payée, et donc pour lesquels il est illusoire de pouvoir réellement parlé de "retour sur investissement"...).
Bref objectivement, l'argent dépensé dans un KS n'est pas amené à fructifier, et dés lors ne constitue pas un investissement.
Alors après j'entends bien qu'on puisse critiquer cette vision en disant que "ya pas que l'argent dans la vie!", "c'est quoi cette vision bassement mercantile!", "un jeu-vidéo c'est une œuvre d'art, et pouvoir y participer est émotionnellement un retour sur investissement, bien plus important qu'une morne question de sous!".
Mais là on ne rentre plus dans le domaine de l'économie et de la fructification de capital, mais dans un jugement subjectif et affectif de la "valeur" des choses. Et dés lors on est plus proche de se dire "je donne 50€ à Médecin du Monde, mais c'est tellement rien par rapport aux potentielles vies sauvées que cela va permettre!" (ah, c'est un "investissement" alors?).
Si on parle d'investissement, on parle de choses qui ont un sens précis, et je suis désolé mais pour moi non, l'argent dépensé dans une campagne KS ne peut pas être considéré comme tel (puisque ne sera pas amené à fructifier, c’est à die à fournir au final à l'investisseur une somme d'argent supérieure à celle investie au départ), à moins qu'on nous promette en échange p.ex. un pourcentage des bénéfice ou une part de la société de développement.
C'est d'autant plus important que cela oppose en grande partie ce système à celui du financement par un éditeur, qui lui cherche à faire un investissement, et du coup ces deux types de financements sont bien plus différents qu'on nous le présente parfois! En aucun cas un crowdfunding remplace simplement un éditeur par une foule de passionnés: dans le cas d'un financement par un éditeur, les développeurs devront des sous par la suite: l'argent touché lors du développement devra être restitué, et plus en fait! Alors que dans le cas d'un financement participatif, une fois l'argent engrangé, les développeurs ne devront plus rien (financièrement parlant) aux supposés "investisseurs"... La différence est majeure à mon sens.
Va voir, quelques lignes plus bas, les explications de Wazyoh, avec les citations légales de Kickstarter à l'appui.
Il exprime bien mieux que moi ce que je voulais dire, et je pense honnêtement que c'est irréfutable
Bah (à moins que j'ai mal lu) Wazyoh ne fait que constater le fait qu'en pratique sur KS beaucoup de dons se font contre récompense espérée, et assimile ça de fait à une sorte de "contrat de vente", ce qui reste déjà à mon sens assez discutable (puisque je ne vois à aucun moment mention de quelques garanties que ce soit sur l'obtention des "rewards", ce qui à mon sens en fait un élément tout autant basée sur la pure confiance que l'aboutissement du projet en lui-même ; peut-être pourrait-on à la limite tenter une action en justice pour un truc genre "publicité mensongère", mais dur de considérer les promesses de récompenses comme un réel "contrat" je trouve).
Et il parle bien de dons ("don-reward").
Et oui la majorité de ce qu'il dit est irréfutable puisque surtout factuel.
Mais j’insiste, à aucun moment l'argent dépensé ne va fructifier, c'est à dire la somme placée dans le projet ne va être amener à croitre!
Ce n'est donc en aucun cas un investissement au sens économique du terme!
Si après on veut utiliser le mot "investissement" au sens figuré, comme on dirait "mes études sont un investissement sur l'avenir", alors pourquoi pas, mais le sens du mot est différent, ça devient un énoncé flou qui relève d'une échelle de valeur subjective, et qui de toute façon n'a à mon sens pas sa place quand on discute du fonctionnement économique d'un système de financement abordé d'un point de vu technique, et qui donc ne tient pas la route en l'opposant au principe de "don" (du moins quand celui-ci est lui aussi bien employé au sens économique du terme, pas au sens "je te fais don de ma gratitude" ;)).
Comme je le disais plus haut, considérer KS comme un "investissement" relève bien pour moi du sens abstrait (et non technique/économique) du terme, comme on pourrait tout autant dire que faire un don à une œuvre caritative est un "investissement pour un monde meilleur". Si on veut, mais c'est un sens différent de l’investissement financier ...et techniquement on parle bien d'un don.
Il faut toujours bien faire attention quand on "débat", ou simplement lorsqu'on cherche à confronter des concepts, à ce que les termes que l'on confronte soient bien employés dans des sens qui soient sur le même plan, puisque des mots peuvent avoir différents sens et nuances.
Voir: investissement
ne pas confondre la définition économique [1] (qui est bien le domaine qui nous intéresse ici, notamment quand on l'oppose au principe de "don", dans le contexte du financement de projet) à la définition plus abstraite et générale [5], qui relève d'un jugement de valeur subjectif et non quantifiable, plutôt proche de la valeur morale (ou du moins affective), impropre à l'application à un modèle économique.
Au passage, j'approuve totalement la deuxième partie du message de Nival (concernant Kickstarter, je crois que c'est moins vrai sur d'autres plateforme où justement le don permet d'avoir ensuite un retour sur investissement monétaire, voire acheter des actions de sociétés)
Pour la première sur la question don/vente, c'est vrai que c'est discutable mais je reste sur ma position de qualification en contrat de vente. On en rediscute à l'occasion
Bonjour à tous,
Je ne sais pas du tout comment je suis arrivé sur ce site (très propre, au demeurant) et sur cet article, mais j'ai été interpellé par beaucoup de choses.
Je tenais donc à vous faire partager mon sentiment, d'autant plus que j'ai déjà participé à une dizaine de KickStarter/IndieGogo, dont quasi la moitié en jeux vidéo (je regrette d'avoir loupé Shovel Knight ... snif ...).
Déjà, ce qui me paraît être une énorme erreur, c'est de parler de don.
Non, non et re-non. Il s'agit de financement participatif. On va ici, s'il vous plaît : Dico. Il y a bien une notion de capitaliser, donc de retour sur investissement !
Tipee, c'est du don.
KickStarter, c'est un investissement ! Même quand vous prenez le premier pallier à 1 euro qui vous permet de prétendre à un mail de remerciement, vous avez donné de l'argent pour investir sur un remerciement ! Je sais, ça peut paraître bizarre mais, dans les faits, c'est ça !
Ces plate-formes ont été crée pour financer des projets que les filières normales (banques, holding, ...) ne voulaient pas financer (niches, pas assez connu, etc ...).
En partant de ce postulat, peut-on, du coup, admettre qu'il y ai un risque consenti lors de l'investissement ?
Je dirais "oui", mais pas n'importe lequel.
Le risque que le projet n’aboutisse pas et que tu perdes ton argent, il est réel et consenti. Il n'existe pas de protection contre ça mais il est spécifié et on ne pourra pas venir chouiner si ça arrive.
PAR CONTRE, quand tu finances un projet de stylo qui écrit dans l'espace, tu es en droit de demander justice si cela se transforme en talc pour bébé car, comme l'a dit que je ne sais plus quel commentaire, tu as investi pour un projet particulier, pas pour un autre !
Dans le cas de Duelyst (que je connais mal, je l'avoue), ça me paraît être aberrant, n'en déplaise à certains. On ne change pas de produit comme ça.
Changer le modèle économique du jeu, c'est forcément changer le jeu.
Les gens n'ont pas investis pour ça, leur colère est légitime et leur demande de remboursement, même si économiquement ça me parait impossible, sur le principe, ce n'est pas choquant.
Le projet aurait été sabordé, ça m'aurait paru stupide que les gens demandent remboursement, mais là, non.
Maintenant, mon retour d'expérience.
Le premier projet que j'ai kickstarté, c'est Castle Story. Honnêtement, je suis déçu (délais trop longs par rapport à des features trop minces, ...), mais je ne peux pas en vouloir aux devs car ils sont restés droits dans leurs bottes vis à vis de ce qu'ils ont proposés lors du KickStarter. Le jeu est conforme au projet, c'est juste que, finalement, le jeu ne vaut pas la chandelle xD
Il est vrai qu'il n'est quand Alpha pour le moment. Peut-être devrais-je être plus patient ... (il a le mérite d'être stable).
Mais du coup, j'ai appris à être plus regardant. J'ai cherché des "garanties", tels que les CV des créateurs.
Le deuxième jeu que j'ai financé, c'est un la refonte de Skullgirls. "Petit" projet car le jeu existait déjà. Il s'agissait de le refaire entièrement (entre autre pour le PC) et de rajouter des personnages.
Les mecs avaient déjà fait leurs preuves, donc je n'ai pas été déçu.
Puis, l'animatrice en chef de SkullGirls, avec un dessinateur que je suis sur DeviantArt, ont décidé de sortir un Zelda-Like, Cryamore.
Ben là, j'ai sorti l'artillerie lourde : tous les créateurs sont des jeunes créateurs de talent, qui ont déjà sortis des trucs de fou, et ils ont vendus du rêve sur ce projet, et j'y crois toujours à mort.
Bref, si vous vous lancez là dedans, soyez assez regardant tout de même, même si ça peut paraître être à l'opposé du principe (faire émerger des nouveaux créateurs). Participez à l'essor de nouveaux talents oui, mais les yeux bandés, non !
Allé, je fais le juriste relou :
Au niveau juridique, le système de "don-reward", argent contre une chose non encore réalisée, ça reste, à mon avis, un contrat de vente sur chose future. Bien que la chose future puisse être soumise à un certain aléa, le vendeur, ici le développeur, devra mettre tout en oeuvre pour remplir les conditions du contrat.
Sauf qu'en l'espèce, le vendeur est en train de changer les conditions dudit contrat sans l'accord de son cocontractant (le backer). Si on met de côté la mauvaise foi éventuelle dans le procédé, la question est donc la suivante : les conditions changées sont elles les éléments essentiels du contrat ou sont des simples adaptations de la convention du fait de l'aléa ? (premier cas = résiliation du contrat, deuxième = maintient du contrat).
Si les rewards sont changées, on est dans le premier cas, je pense. Si l'on adopte un système économique alors qu'on s'était engagé à ne pas y recourir, à mon avis, on est dans le premier cas, voire la fraude et le dol.
De plus, il faut rappeler que si le backer souhaite faire un don (c'est à dire un contrat consistant au transfert de propriété d'une chose, ici une somme d'argent, à titre gratuit), il lui est tout à fait loisible de le faire : le choix de ne recevoir aucune "reward" reste possible sur Kickstarter. Or, je pense que peu de personne utilise cette option.
Il y a donc, au niveau juridique, quasiment que des contrats de vente. Le fait que l'intention du backer n'était de réaliser qu'une donation se manifestera alors dans l'absence de revendication de la reward (ou d'absence de contestation lors du changement de condition) mais juridiquement il garde le droit de la revendiquer.
Bon, j'ai fait le tour des documents juridiques de Kickstarter à ce sujet, histoire de voir s'il n'y a pas d'aménagement contractuel dans cette situation. Voici le passage qui nous intéresse à la 4eme section des Terms of Use ("How projects work"), le contrat backer-creator : https://www.kickstarter.com/terms-of-use?ref=footer#section4
La solution est quelque peu aménagée, mais le remboursement des contributions reste ce qui est préconisé et le backer ne renonce pas à son action à l'encontre du creator.
edit : Mais comme je le dis plus bas, vu le message des devs, ça risque de se finir à coup de transaction et de remboursement.
Le problème c'est que les conditions dudit contrat stipulent clairement que tu payes un projet en cours d'évolution.
Copier/coller du site Kickstarter :
Kickstarter is not a store. People aren't buying things that already exist — they're helping to create new things. Creating things isn't always easy. Some projects will go wonderfully, and others will run into obstacles. Be prepared for a little bit of each.
Creators are responsible for their projects. When you back a project, you're trusting the creator to do a good job, so if you don't know them personally or by reputation, do a little research first. Kickstarter doesn't evaluate a project's claims, resolve disputes, or offer refunds — backers decide what's worth funding and what's not.
Oui, sauf qu'il ne faut pas se méprendre, tu ne payes pas le projet en cours d'évolution, tu payes les rewards qui te sont promises, d'où la vente sur une chose future. Il faut bien comprendre une chose, l'aléa porte sur le projet présenté, le jeu et non les rewards en tant que telles. Or le contrat de vente porte sur les rewards. Ce que je dis être le contrat de vente c'est d'un côté le versement d'une somme d'argent contre, de l'autre côté, la fourniture d'un bien, d'une prestation, ici la reward. Si le jeu, comme projet, ne vous convient pas, ça ne vous regarde pas car il ne fait pas partie de votre contrat.
Une difficulté se pose lorsque la fourniture du projet fait partie des rewards. C'est pour cela que je parle de conditions essentielles ou non de la chose vendue.
Une analogie pour bien comprendre : tu vas chez un luthier, tu lui commandes une guitare en fabrication, tu le payes, le luthier te livre, quelques mois après, un violon. Tu as le droit de poursuivre la résiliation du contrat.
Deuxième exemple, peut être plus proche du cas d'espèce : tu vas chez un luthier, tu lui commandes une guitare en fabrication, le luthier te confirme qu'il n'utilisera pas un certain matériel dans la fabrication du bien, tu le payes, le luthier te livre, quelques mois après, une guitare dans ce matériel. En droit, j'appelle ça un dol, tu as le droit de poursuivre l'annulation du contrat et d'engager la responsabilité du luthier.
Au passage le fait que ce soit pour soutenir (les intentions du backer) ne change pas la qualité du contrat qui reste un contrat de vente : lorsque vous achetez quelque chose chez un petit producteur pour le soutenir, vous achetez une chose = contrat de vente.
Les deux paragraphes que tu cites sont des recommandations (qui ne se trouvent pas dans le contrat développeur-backer). Personnellement je lis 2 choses dans ces deux pararaphes :
§1) Un rappel de l'impossibilité de vendre une chose déjà créée sur Kickstarter et le fait que le projet (et pas la reward) est soumis à un certain aléa quant à sa qualité.
§2) Une exclusion de responsabilité en faveur de Kickstarter selon laquelle les développeurs restent seuls responsables du projet et du financement (ce qui est d'ailleurs rappelé plus clairement dans les terms of use).
Je trouve la comparaison avec Dicetiny plutôt mal choisie. Dicetiny n'a pas été financé par du crowdfunding, puisqu'ils ont annulé la campagne avant la fin. Ils n'avaient donc aucune promesse à tenir à leur anciens backers, vu que ces derniers n'ont jamais été débités.
On dirait (avec cet article, et l'autre) que tu as vraiment une dent contre les développeurs de Dicetiny xD
Pour ce qui est de Duelyst, je peux comprendre que certains backers soient déçus, je n'ai pas backé ce jeu car il se basait sur un modèle à la Hearthstone, et donc de collection de "cartes", et ça fini toujours par un modèle de booster packs payants ces histoires...
Pages