Véritable succès sur presque toutes les plateformes disponibles sur le marché, Plants vs. Zombies avait réussi à imposer le genre du Tower Defense auprès d'un large public amateur de jeux décalés et colorés. Après s'en être mis plein les fouilles durant quelques années, Pop Cap retourne au jardin avec un second volet disponible gratuitement sur l'Appstore et (bientôt) sur d'autres plateformes. L'occasion de se remettre au vert pour quelques innocentes sessions de jeu dans les transports en commun ou aux toilettes. Toutefois, le free-to-play réveille souvent le fantôme du pay-to-win; à quoi donc s'attendre avec le changement de modèle économique de ce monument des jeux tactiles ?
À la recherche du taco perdu
Les habitués de la série ne seront pas dépaysés puisque c'est ce bon vieux Dave le Dingo qui viendra les accueillir avec une nouvelle lubie : remonter le temps grâce à son camping car pour à nouveau déguster le taco qu'il vient à peine d'engloutir. Ainsi donc, cette sombre raison alimentaire permet au titre de se doter d'une feature rarement utilisée dans le jeu vidéo : le voyage temporel (mode ironie /off). Adieu jardins de maison de banlieue, faites place à l'Égypte antique, aux bateaux envahis de pirates et aux étendues désertiques du Far West. Autant d'époques clichées servant principalement à justifier l'apparition de nouveaux types de zombies. Pouvons-nous critiquer ce point ? Ce serait oublier que Plants vs. Zombie est avant tout un jeu loufoque sans aucune prétention scénaristique.
L'ajout majeur de ce PvZ 2 réside dans l'apparition d'une carte du monde sur laquelle le joueur devra avancer et débloquer des objectifs variés. Chaque niveau permettra d'acquérir de précieuses ressources ainsi que de nouvelles plantes venant compléter un arsenal tout droit hérité du premier volet de la licence. On retrouvera donc nos chers tournesols producteurs de soleil accompagnés des Pisto Poix servant de base à un gameplay éprouvé et toujours aussi efficace. Bien entendu, on fera aussi la connaissance de petits nouveaux. Citons par exemple le Tape Choï, rapide et violent, qui enverra ses opposants dans les... choux ou encore le très rasta boomerang floral capable de projeter ses pétales et de les faire revenir, frappant ainsi deux fois ses opposants. Toutefois, ce nouveau casting ne sera pas de trop tant le passage du titre au modèle free-to-play s'accompagne d'une augmentation "artificielle" de sa difficulté générale...
Une difficulté boostée à l'engrais
La gratuité de Plants vs. Zombies 2 n'est pas un acte de bienfaisance pour Pop Cap. L'industrie sait qu'un titre populaire proposé gratuitement et doté une boutique et de microtransactions sera plus rentable qu'un jeu payant (même vendu à bas prix). La question reste de savoir quel sera l'impact et l'importance de ces achats sur l'expérience d'un utilisateur ne souhaitant pas payer pour jouer ? Soyons clairs, Plant vs. Zombies 2 reste parfaitement jouable sans débourser un centime. Mais la gratuité a un prix : l'augmentation de la difficulté du titre. En effet, plusieurs nouveautés de gameplay font leur apparition et sont intimement liées à la boutique du jeu. La première concerne l'engrais ; une nouvelle jauge disponible à tout moment permet de décupler la puissance d'une plante durant un court laps de temps. Pour se faire, il faudra récupérer des charges lâchées par certains zombies à leur mort. Là où un joueur cherchant du challenge y verra une obligation d'utilisation stratégique, un joueur ayant la main facile sur les dépenses pourra en user et en abuser à tout moment. Car l'engrais peut être acheté via la monnaie du jeu, soit en économisant et en jouant suffisamment longtemps, soit en claquant quelques euros en microtransactions. La seconde nouvelle feature est l'apparition de trois pouvoirs servant de "panic button" toujours activables grâce à la monnaie du jeu. En cas de vagues trop pressantes, le joueur aura la possibilité de balayer, voire d'électrocuter quelques zombies à l'écran.
C'est ici que Pop Cap joue la fourbe carte du marketing. En effet, l'utilisation de ces nouvelles features est quasi rendue obligatoire par l'augmentation de la difficulté du jeu. Non pas que PvZ 2 soit insurmontable sans payer, mais il semble évident qu'un joueur passé par la case boutique aura plus de facilité à boucler les objectifs. Plus grave encore, certaines plantes emblématiques du premier volet comme les Poix Geleurs ou les torches ne seront tout bonnement pas accessibles aux joueurs free-to-play. Pop Cap propose ainsi des packs comprenant booster, pièces et plantes pour des sommes allants de quelques euros à plus de 90€ ! Ne riez pas, certains joueurs dépenseront cette somme pour gagner...
La botanique, une histoire de patience
La bonne nouvelle, c'est que cette difficulté augmente la durée de vie du soft de façon assez remarquable. En effet, pour avancer et débloquer les environnements, il sera nécessaire de récolter des étoiles bonus. Ces dernières viendront récompenser l'accomplissement d'objectifs secondaires. Et croyez-moi, il faudra faire preuve de stratégie (ou de main légère sur vos économies) pour parvenir à boucler les trois étoiles sur chacun des niveaux. Si je vous dis : finissez un niveau sans perdre plus d'une plante, vous me répondez : "pff, trop fastoche". Mais si je rajoute les conditions suivantes : ne pas dépenser de soleils pendant 90 secondes, récolter au moins 2500 soleils durant la partie et tuer 5 zombies en moins de 5 secondes... vous commencerez à comprendre votre douleur ! Ces objectifs seront corsés mais pas insurmontables pour un joueur gratuit ! Au contraire, je dirais même que Plants vs. Zombies 2 prend finalement toute sa saveur dans l'établissement de stratégies gratuites capables de venir à bout de tous les défis étoilés !
Pareillement, la carte du monde est parfois divisée en plusieurs embranchements nécessitant des clés pour être débloqués. Ces dernières sont achetables via de l'argent réel ou récoltables au hasard sur les zombies. Il est également possible d'en trouver sur les yétis, autre "petit" nouveau au casting pouvant apparaître à tout moment dans un niveau et lootant un objet aléatoire à sa mort. Bref, le jeu offre une durée de vie conséquente pour quiconque ne souhaite pas tout débloquer trop vite à grands coups de microtransactions ! Est-ce un mal au final ? Certains pesteront contre cette orientation mercantile du jeu, tandis que d'autres se régaleront du challenge induit par la chose.
Comments
Popcap peut-il encore être catalogué de studio indépendant ?
Ils ne font presque plus que des jeux labellisés EA...
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J'avais adoré le premier mais je suis pas fan de l'orientation qu'a pris celui la. Augmenter la difficulté, c'est quelque chose de bien quand c'est quelque chose de maitrisé, mais si ça a été fait plus ou moins à l'arrache pour inciter les gens à payer, cette difficulté n'est pas justifiée.
D'autant qu'il faut pas se le cacher, mais le gameplay de PvZ est lent, recommencer 10 fois la même mission parce qu'il faut placer ses plantes avec un timing très précis ou parce qu'il faut tomber sur le patern qui va bien, ça n'a juste aucun intérêt.
Je passe mon tour pour cette suite qui était pourtant un jeu qui aurait pu véritablement m’enthousiasmer. Dommage, mais bon, encourager un développeur indépendant à utiliser des méthodes aussi discutable n'est selon moi, pas une bonne chose.
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