Vous vous réveillez seul, perdu au beau milieu d'une immense bibliothèque aux étagères bien garnies. Quel est cet endroit mystérieux, pourquoi êtes-vous là ? Devant vous, les livres révèlent de sombres histoires de dieux endormis et de créateurs cauchemardesques. Soudain, se dressent devant vous trois piédestaux chacun surplombé d'un livre scintillant. L'envie de les consulter se fait trop forte, vous commencez à tourner les pages quand soudain, vous voilà aspiré dans un monde étrange bourré de secrets mais aussi de dangers mortels ! Bienvenue dans Eldritch.
Eldritch mélange clairement plusieurs influences : d'un côté nous aurons affaire à un jeu d'infiltration finalement assez retro dans son gameplay, d'un autre à un rogue-like dans la plus pure tradition et enfin le tout sera assaisonné à la sauce H.P Lovecraft pour créer une ambiance mystérieuse et oppressante. Et bien figurez-vous que la formule fonctionne plutôt bien !
Le livre des ombres
Chacun des trois livres du jeu fonctionne comme un portail de téléportation permettant de se rendre dans un monde annexe à explorer de fond en comble pour y dénicher de multiples secrets. En bon rogue-like, chaque niveau sera toujours généré aléatoirement à chaque traversée de portail. Comprenez qu'au delà de leur architecture, les créatures hostiles et les objets changeront aussi de place. C'est simplement armé de ses petits poings que l'on pénétrera dans le premier monde. La meilleure chose à faire sera alors de progresser en douceur afin de ramasser certains objets tout en évitant les patrouilles d'ennemis tout droit tirés du mythe de Cthulhu. Entre les hommes poissons suicidaires, les cultistes encapuchonnés et les globes oculaires volant, il ne faudra pas faire trop les malins avant d'avoir trouvé votre première arme. Car la jauge de vie du jeu est très limitée et aura tendance à se vider bien vite en cas d'attaque. Toutefois, une fois armé, les choses peuvent commencer à s'envisager différemment !
Au hasard d'un détour, il y a fort a parier que vous tomberez sur une arme parmi les trois disponibles au début de l'aventure : un simple caillou, un couteau ou un revolver. Chacune d'elle sera l'occasion d'aborder la progression avec un gameplay différent. Là ou le caillou et le revolver permettront de rester à bonne distance des ennemis, le couteau autorisera une approche plus furtive et finalement peut être plus jouissive que les deux autres. La palette de mouvements d'Eldritch est limitée mais bien suffisante : on peut se baisser pour faire moins de bruit ou encore se cacher derrière plein de trucs, sprinter, se pencher sur le côté pour jeter un rapide coup d'œil et enfin attaquer. On ne pourra porter que deux armes sur nous et les munitions de revolver seront une denrée à économiser pour terrasser les adversaires les plus coriaces. La meilleure chose à faire est donc de se baisser et de rester hors de leur portée de vue pour les abattre d'un coup sournois par derrière.
Le labyrinthe de l'esprit !
Il est important de comprendre que le level design du jeu encourage grandement à ne pas jouer de façon trop hâtive. En effet, les mondes visités sont très labyrinthiques et s'étendent aussi bien horizontalement que verticalement. Chaque niveau sera truffé de portes verrouillées nécessitant des clés pour êtres ouvertes mais aussi de plateformes placées de façon erratique demandant souvent un minimum de réflexion pour déterminer si elles pourraient nous mener quelque part. Ce hasard issu de l'approche rogue-like d'Eldritch est sans doute son aspect le plus Lovecraftien, car l'architecture des lieux nous désoriente au maximum et créée une sensation d'errance causée par l'illogisme de la construction des niveaux. Remercions la présence de la minimap sur le côté droit de l'écran pour éviter de se paumer trop souvent !
Au fil de la progression, on mettra la main sur de nombreux objets : des munitions, des clés, de la nourriture et surtout des runes permettant d'utiliser des pouvoirs secondaires à débloquer sur d'étranges statues cachées dans chaque monde. Attention, en cas de mort, vous perdrez l'intégralité de vos trouvailles et il faudra recommencer le niveau depuis le départ (sans oublier qu'il aura été recréé aléatoirement !). Néanmoins, il est possible de conserver quelques runes dans un coffre situé tout proche de votre lieu de spawn dans la bibliothèque. Ces runes (qui servent aussi de monnaie) sont importantes car sans elles il est impossible d'utiliser les pouvoirs secondaires. Les capacités s'utilisent grâce au clic droit de la souris et ouvrent encore de nouvelles possibilités de gameplay. L'un des pouvoir vous autorisera à faire apparaître des blocs à l'endroit de votre choix pour créer une plateforme ou encore bloquer l'accès à un ennemi ; un autre conférera la capacité de repousser les monstres en arrière etc.
Je ne l'ai pas encore mentionné, mais looter le corps des ennemis vous fait certes gagner de précieuses ressources mais aura comme fâcheuse conséquence de les faire repop quelques minutes plus tard. À vous de voir alors si vous souhaitez les affronter de nouveau ! On pourra aussi aller effectuer quelques emplettes dans des boutiques popant elles aussi aléatoirement dans les niveaux. Les marchands proposeront divers objets, allant de l'arme basique à l'arbalète permettant de poser des pièges, mais aussi des charmes ou de l'équipement. Vous aimez terrasser vos ennemis furtivement ? Achetez donc le charme permettant de ne pas faire de bruit même en étant debout ! Vous adorez l'aspect plateforme du titre ? Prenez les bottes capables de vous faire sauter deux fois plus haut. Ainsi, tout comme dans un The Binding of Isaac, chaque partie d'Eldritch sera l'occasion de découvrir un gameplay différent.
Minecraft ? Non Lovecraft !
Le but ultime d'Eldritch sera d'apporter les âmes de trois divintés Lovecraftiennes sur des réceptacles situés dans la bibliothèque de départ. Y parvenir ne sera pas trop dur puisque je n'ai mis personnellement que trois heures lors de mon premier run. Toutefois, il est important de préciser que comme tout bon rogue-like, le côté aléatoire du level design vous procurera autant de plaisir lors de votre première ou de votre dixième partie. Notez d'ailleurs que le jeu dispose d'une fin cachée et d'un mode new game + dans lequel sa difficulté se voit quelque peu rehaussée. Et comment terminer un test d'Eldritch sans mentionner son côté artistique. Nous sommes d'accord, le jeu est très proche de l'esprit Minecraft avec cette abondance de cubes permettant de construire les niveaux. Mais je pense que la comparaison ne doit pas être poussée trop loin. Il sera parfois possible de creuser dans la roche en utilisant quelques rares bâtons de dynamite, mais cet aspect n'est pas représentatif de l'essentiel du gameplay.
Nous sommes toutefois en droit de nous poser la question : Eldritch aurait pu t-il être un mod de Minecraft ? Et bien laissez-moi vous dire que non, son gameplay mêlant infiltration et découverte de secrets lui permet de se hisser sans problème au rang de vrai jeu indépendant bénéficiant de ses propres mécanismes et surtout de son propre charme. Si il y a bien un point lui permettant aussi d'éviter toute comparaison avec le titre de Mojang, c'est son sound design très travaillé à base de cris étouffés et de bruits de rampement chargés tout autant de nous prévenir de la présence de dangers que de nous foutre les miquettes !
NB : Notre vidéo de preview du jeu ayant été tournée sur une version très proche du jeu final, nous ne voyons pas l'utilité de vous proposer une review vidéo pour finalement vous répéter les mêmes choses
Comments
J'attends une promo Steam ou HB pour le tester. J'en ai entendu beaucoup de bien et l'atmosphère Lovecraftienne m'attire, mais c'est vrai que le graphisme simpliste made in Minecraft me rébute !
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Super jeu, j'y joue en ce moment même, je le conseille à tout le monde.
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Oh, graphiquement ya un ptit coté Wolfenstein 3D je trouve (version 92), avec ces dédales de couloirs cubiques et les portes plates... Façon de dire que techniquement ça a un aspect furieusement daté, sérieux des fois je me dis que sous couvert d'ndé, certains s'autorisent des réalisations vraiment trop légères :/. De nos jours pas besoins de grosses compétences pour offrir un rendu plus satisfaisant, surtout qu'au-delà du coté techniquement peu ambitieux, la direction artistique semble aux abonnés absents, dur d'imaginer se retrouver imergé dans une quelconque ambiance lovecraftienne dans ces conditions... :/
Le gameplay n'ayant pas l'air de plus briller d'un quelconque éclair de génie, le jeu semble quand mm d'un intérêt pasmal limité.
Décidément l'oeuvre de Lovecraft n'aura jamais donné lieu à des portages réussi, pas plus au niveau cinématographique que vidéo-ludique, à l'exception du superbe "Shadow of the Comet"...
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11/11/24011/11/240