Test - UnEpic, trinquons dans le donjon

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Rédigé par MrDeriv, publié le 11/07/2013, modifié le 05/09/2013
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Le jeu de rôle papier, tout le monde le sait, c’est avant tout un immense prétexte pour manger des pizzas et boire des bières entre potes. Avouez qu’une partie sans plein de trucs à bouffer c’est un peu comme un Rondelé sans Maïté, le plaisir est là, mais il manque un truc ! Le jeu de rôle est donc affaire d’ambiance autour de la table. Et cette ambiance « bande de potes » , vous allez très rapidement la retrouver dans UnEpic : titre aux forts accents « plateforme » et « jeux de rôle » largement inspiré des classiques rétros sur NES et d’autres ténors de la culture Geek que sont World of Warcraft, Starcraft, Diablo, Le Seigneur des Anneaux, etc. Développé quasi-intégralement par un seul programmeur passionné, Francisco Téllez de Meneses (avec un nom comme ça, soit il devenait programmeur soit il devenait acolyte de Zorro), le jeu vous plongera au cœur d’un sombre et labyrinthique donjon peuplé de créatures belliqueuses, de coffres aux trésors bien remplis et de PNJ’s débiles. Ambiance décalée, humour cru, références pop culture à tout va, bienvenue dans UnEpic.

ATTENDEZ LES MECS, J’AI ENVIE DE PISSER.

Tout débute lorsque Daniel, notre héros malgré lui, décide d’aller expulser de son corps les quelques litres de bière qu’il vient d’ingurgiter durant sa soirée jeu de rôle papier entre potes. À peine entré dans les toilettes, le voilà plongé dans l’obscurité la plus totale. Pensant subir une mauvaise blague, Daniel se rend cependant très vite compte qu’il est en réalité plongé au cœur d’un donjon Heroic Fantasy avec tous les classiques du genre : des couloirs mal éclairés, des coffres, des monstres à tout va et la fameuse sombre entité des lieux cherchant dès le début à prendre possession de son corps mais apprenant, à ses dépends, que l’on ne s’attaque pas impunément à un mec bourré tout fantôme démoniaque que l’on soit ! Cet esprit, nommé Zera par le héro en référence au grand « Protoss noir du jeu Starcraft », nous servira de guide d’infortune tout au long du jeu et essayera, la plupart du temps, de nous conduire à notre perte grâce à ses machiavéliques conseils. Hallucination, réalité, monde parallèle ? Le mystère de la présence de Daniel demeure et c’est à vous de… non en fait j’déconne, c’est juste un mec totalement pété et bourré de références Geeks qui se tape un gros délire Donjon dans les chiottes ! Et on aime ça !

ZIPPO, RETRO, BOBO

L’exploration dans UnEpic reprend les classiques du genre, votre personnage pourra sauter, se baisser et attaquer ; pas de double saut ou autres wall-jumps dantesques, on reste dans le simple et efficace. Tout transpire l’espritMetroidvania, de la construction des salles en passant par  la présence agaçante de pièges retors, sans oublier le bestiaire offrant son lot de goules, de magiciens et de serpents cracheurs de venin. La progression est finalement plutôt classique elle aussi. Éclairé par la faible lueur de votre briquet Zippo, il faudra explorer et nettoyer les différentes ailes du donjon afin de parvenir à un boss nous gratifiant à sa mort d’une clé ouvrant une nouvelle aire de jeu.  Notons la présence d’une salle centrale bourrée de portes à débloquer offrant la possibilité de revenir dans chaque partie du donjon assez rapidement en évitant quelques allers-retours fastidieux. Quoi qu’il arrive, vous allez tout de même courir de long en large et passer pas mal de temps à sauter, grimper des échelles, allumer des torches et chercher votre chemin dans ce dédale tortueux de salles inamicales. Bénéficiant d’un rendu en 2D plutôt convaincant, le titre de Francisco Téllez de Meneses (j’adore écrire son nom) a l’immense avantage de tourner sur à peu prêt toutes les machines capables d’afficher trois pixels à la suite et pourra ainsi se faire le compagnon idéal des PC les moins puissants. Jamais frustrant, UnEpic pourra contenter le joueur désirant seulement profiter d’un moment de détente en niveau de difficulté facile à moyen et s’adressera aux joueurs un peu plus adroits et acharnés dans les paliers supérieurs. Explorer un sombre donjon requiert courage, sang froid, patience et surtout une bonne panoplie d’armes et de sortilèges en tous genres. Daniel mettra assez rapidement la main sur une grande variété d’armes (épées, dagues, arcs, masses et sortilèges) lui permettant de pourfendre un bon petit lot de créatures à l’IA plutôt banale, il faut bien l’avouer. La gestion des sauts aurait aussi sans doute mérité un peu plus de finesse (surtout lorsque l’on joue au clavier) mais, là ou certain y verront de la rigidité, d’autres y décèleront un rappel nostalgique du gameplay rétro. Le joueur pourra se téléporter à tout moment auprès d’un mystérieux cube pour sauvegarder sa progression et récupérer sa vie au prix d’un repop instantané des créatures tuées jusqu’alors. Entre les pièges habilement cachés et les monstres lourdement armés, prendre son temps et avancer prudemment se révélera toujours plus payant que foncer tête baissée dans l’obscurité.

JEU D’RÔLE

Daniel, l’antihéros d’UnEpic est un rôliste. Le jeu se doit donc de nous proposer des éléments fleurant bon le lancé de dés et la feuille de stats. Tout commence par l’interface et son côté très structuré de feuille de personnage où l’on trouvera une bonne dose d’informations et de raccourcis pour les armes et les sortilèges. À chaque prise de niveau, le joueur pourra attribuer son lot de points de compétences dans diverses améliorations : puissance et maîtrise des différentes armes de mêlée, puissance des sortilèges, barre de vie, armure, etc. Il y aura suffisamment de points à répartir tout au long de l’aventure pour vous créer un perso presque aussi à l’aise au corps à corps qu’à distance. Gardez toutefois quelques points sous le coude si vous souhaitez vous orienter vers la voie des arcanes puisque les meilleurs sortilèges se pointent plutôt au milieu de l’aventure ; aventure marquée au fer rouge d’un humour geek graveleux de tous les instants alternant références vidéoludiques et insultes décomplexées. Daniel, en bon fan de jeux vidéos et d’univers imaginaires, ne cesse de citer ses titres favoris et de tout comparer aux classiques de sa culture Geek. Simon Belmont, Thrall de Warcraft, les personnages de Diablo, tout passe à la moulinette plus ou moins fine de la référence humoristique. Plus ou moins fine car attendez-vous à lire bon nombre d’insultes bien grasses envoyées dans les dents des protagonistes du jeu, ça passera ou ça cassera selon votre degré de tolérance à ce type de blagues.

UN MULTI VITAMINÉ

Si une bonne partie des joueurs ne se contentera que du mode solo de l’aventure et de ses quasi 20 heures de jeu, d’autres seront ravis d’apprendre qu’UnEpic propose à la fois un mode multijoueur et un éditeur de maps étroitement liés. Le mode multi a la bonne idée de se présenter comme une alternative tout à fait crédible au mode solo, puisqu’un simili maître de jeu viendra donner tout un tas d’objectifs à votre joyeuse bande de trois héros, chacun incarné par un ami. Entre donjons spécialement conçus pour cet aspect du jeu et modes plus barbares comme la capture de drapeau ou le match à mort, vous aurez de quoi rager un moment en multi car, vous êtes prévenus, ce dernier est d’une difficulté bien plus élevée que le mode solo : c’est dit ! Les boss tués en coopération vous rapporteront des points nécessaires à l’achat de sorts d’architecture servant à créer vos propres donjons dans l’éditeur. Vous comprendrez assez tôt que pour créer un bon gros donjon, il faudra passer pas mal de temps à jouer en multi, ce qui pourra en frustrer plus d’un.

Drôle et addictif
Drôle, gras, brisant les codes de l‘Epicness attitude, UnEpic est un titre suffisamment riche pour vous retenir de longues heures au cœur de ses sombres salles remplies de monstres et de références geeks. Vendu moins de 8 € sur les plateformes de téléchargement classiques (Steam, Desura, etc.) il saura ravir les amateurs d’Heroic-Fantasy et de loot ; d’autant plus qu’une version française est désormais disponible ! La prochaine fois que vous irez pisser, méfiez-vous de ne pas vous retrouver dans le noir au risque d’être plongé dans une aventure palpitante et barrée !
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