Bon les mecs, je lance un pari. Je suis à peu près sûr que vous n’avez jamais entendu parler de Legends of Aethereus ! Les trois ou quatre dans le fond ayant assisté à mon live sur le jeu ne comptent pas. Vous voyez, vous ne savez pas ce que c’est que ce LoA ! Si je vous dis Action RPG à la limite du Hack’n Slash, gros muscles huilés et troll des cavernes à tout va, vous commencez à avoir un petit aperçu du jeu. Si en plus je rajoute qu’il est totalement indépendant et actuellement disponible sur Green Man Gaming et en cours de « greenlightage » sur Steam, alors vous êtes désormais capables d’en parler comme des pros pendant votre barbecue de ce soir. Quoi qu’il vaudrait peut être mieux lire la suite et regarder la vidéo avant afin de ne pas trop passer pour une buse lorsqu’on vous demandera des détails sur le gameplay. En avant donc pour le test deLegends of Aethereus.
GUERRIERS, À VOS ARMES !
LoA est le premier jeu d’un petit studio indépendant suédois ThreeGates. Après une campagne de financement réussie sur Kickstarter et une récente arrivée sur Greenlight, il est désormais disponible à l’achat sur GMG dans une « version finale » ressemblant plus à une bêta qu’autre chose il faut bien le dire. Vendu pour une vingtaine d’euros, cette version permet de profiter du jeu complet en solo et en coop/multi. Plongé dans le monde dévasté d’Aethereus, le joueur incarnera un guerrier dont la mission sera de retrouver les anciennes reliques de Skyfall (et non je ne parle pas du dernier James Bond). Un scénario assez convenu mais qui aura le mérite de vous faire visiter d’immenses forêts, des marais puants, de sombres cavernes et tout un tas de décors à l’esprit Heroic Fantasy très typés Conan le Barbare de Robert E. Howard.
Je précise toute de suite que ce test ne concerne que la partie solo du jeu; non pas que j’ai eu la flemme de tester le multi, mais je n’ai tout simplement trouvé personne avec qui jouer lors de mes recherches en ligne. On mettra ça sur la jeunesse du titre et sur son manque flagrant de campagne de communication sur les internets. Vous commencerez par choisir votre faction et ceci permettra de débloquer des compétences propres à votre camp : lesOfficiers seront par exemple plus à même à devenir de puissants tanks tandis que les Inventeurs pourront se spécialiser dans les explosifs. S’en suivra une étape de personnalisation de votre avatar plutôt poussée rappelant ce qui se fait à l’heure actuelle dans la plupart des MMORPG. Pas de classe à choisir puisque chaque personnage débutera le jeu avec une simple épée dans le dos. Ainsi, ce sera à vous de déterminer votre archétype en équipant une arme différente comme une hache, une masse, une épée à deux mains ou encore l’une des armes à distance tels que les fusils , les pistolets ou les arbalètes.
Vous débarquez tout frais et très mal équipé dans la ville portuaire de Nexus qui servira de base de repli entre toutes vos missions. Cette ville est importante car elle dispose de nombreuses commodités nécessaires à la progression du personnage comme un forgeron autour duquel une immense partie du jeu tournera, des donneurs de quêtes, des marchands et une arène permettant de se foutre sur la gueule aussi bien en mode PVE contre des groupes de PNJ qu’en PVP contre de réels joueurs via le mode multi ou local.
UNE EXPÉRIENCE BROUILLONNE.
Le principe du jeu est plutôt simple, vous récupérez une mission auprès d’un PNJ, vous prenez un bateau pour vous rendre automatiquement sur la map concernée et à vous la joie de remplir tout un tas d’objectifs se limitant bien souvent à se rendre d’un point A à un point B en ramassant divers objets pour aller casser la gueule à un chef de clan. On espère au départ que cette linéarité dans les objectifs de missions se cantonne aux premières quêtes du jeu, mais on fini assez rapidement par se rendre compte que l’écrasante majorité de nos tâches consistent à faire plus ou moins toujours les mêmes choses. Vous me direz ce n’est pas bien grave si le gameplay est agréable à prendre en main et s’il permet de faire preuve de skill.
Le problème, c’est que malgré toute la bonne volonté et les idées intéressantes du studio et dans son état actuel, le système de combat subi de trop nombreux bugs et imprécisions pour être fun à jouer. Avant toute chose, je précise que cet avis concerne un jeu en cours d’amélioration, il n’est donc pas à prendre comme définitif; les développeurs sont conscients des choses à améliorer et déploient des patchs correctifs assez régulièrement. Toutefois, à l’heure de sa sortie, on ne peut pas dire que tout soit rose dans LoA. Présenté comme un système basé sur la technique et la réactivité du joueur, le combat utilise plusieurs fonctionnalités intéressantes comme la gestion réelle des impacts des armes, la parade active avec système de timing parfait, l’esquive, le blocage et tout un tas de features censées dynamiser l’expérience de jeu. Or le problème ne réside pas dans les possibilités d’actions mais dans leur mise en forme en jeu. Tout paraît très brouillon, des animations datées de votre personnage et des pnj en passant par la gestion des collisions avec l’environnement sans oublier le très grand nombre de bugs parfois gênants rencontrés ici et là en jeu.
SKILL EST INTÉRESSANT !
Pourtant le système de compétences est intéressant et permet de se créer un personnage sans aberration de statistiques puisque ces dernières sont liées par groupe de deux. Il est impossible par exemple de monter à la fois son agilité et sa force au maximum puisque ces stats entreront en collision l’une avec l’autre. Il faudra donc veiller à bien choisir les caractéristiques les plus intéressantes pour votre style de jeu. Au niveau des compétences, LoA mise sur un système très étoffé rappelant ce qui se fait dans Path of Exile en quelque peu plus léger tout de même. Chaque compétence ira se placer dans votre barre d’action et nécessitera des composants pour être activée. Et oui, envoyer un javelot de bois vous coûtera une bûche, accroître sa force temporairement vous demandera un certain type de plante etc.
Tous ces matériaux seront récoltés au cours des missions ou achetés à des marchands en ville. Intelligent sur le papier, ce système de compétences peut néanmoins se retrouver frustrant lorsque vous tombez à court de composants pendant une bataille ou lorsque l’item demandé sert aussi à la fabrication d’un objet dans la forge. Un autre point désagréable est la sensation de faible utilité de certains skills et de leurs améliorations; tout ça manque un peu de folie et de spectaculaire à tel point que l’on rechigne parfois à dépenser ses points de compétence. Bref, vous l’aurez compris, je n’ai pour le moment pas été très emballé par les combats du jeu, j’ai souvent pesté face à des hitbox approximatives et des comportements d’intelligence artificielle d’ennemis trèshasardeux. Espérons que tout ça évolue au cours des prochains patchs.
UN MANQUE DE VIE.
Graphiquement parlant, Legends of Aethereus offre un rendu lui aussi en demie-teinte avec d’un côté, de splendides artworks présentant des environnements enchanteurs et, de l’autre, un rendu 3D accusant quelques années de retard. L’utilisation du moteur Unity permet toutefois au jeu de tourner de façon fluide sur des configurations modestes. Toutefois, il demeure un sensation étrange qui s’accentue au fil de la progression en jeu, un sentiment d’absence de vie et d‘interaction avec le décor. Tout ceci commence à se manifester à Nexus où vous pourrez pourtant interagir de nombreuses façons avec le décor ambiant encustomisant les statues de la ville à votre goût, en créant des bannièrespersonnalisées ou encore en repeignant certains éléments architecturaux. Mais l’interaction semble s’arrêter à ces quelques points et aux trop rares donneurs de quêtes. Le reste de la population ressemble plus à des marionnettes animées qu’à de réels habitants.
C’est encore plus le cas en mission où les décors ne fourmillent pas de détails et tuent petit à petit vos espoirs d’exploration et de découverte de reliques ou de trésors. Pire que ça, l’architecture même des environnements n’est que succession de couloirs vous menant par la main du début de la quête jusqu’à sa fin. Les rares zones un peu plus larges sont en général utilisées pour le combat contre des boss et se révèlent n’être que des arènes de combat fermées dans lesquelles il ne faudra pas tenter de gruger avec le décor pour aller explorer un peu au loin sous peine (et ça m’est arrivé plusieurs fois) de rester bloquer dedans avec comme seule possibilité d’issue le retour au Nexus et donc, le reset de votre quête. Si je voulais oser la comparaison, je dirai que LoA offre une architecture de niveaux et des graphismes rappelant ce qui se fait par exemple dans C9 (Continent of the Ninth), en moins beau mais en tout aussi cloisonné. Sauf que C9 est un jeu d’action multijoueur gratuit et que LoA se vend tout de même plus de 20 €.
Que reste-t’il alors pour sauver le jeu ? La réponse réside sans doute dans son formidable système de craftpermettant de fabriquer des milliers d’armes et d’armures en combinant divers éléments et matériaux. Mélangez une garde d’épée en bronze avec une lame en titane, une tunique en soie avec une protection en orichalque etc. Tout cela offre une réelle customisation de l’apparence et des stats du héros mais demande toute de même de récupérer les matériaux durant les missions. Et au vue du manque de polissage actuel du gameplay, le joueur trouvera-t’il le courage d’aller farmer des composants en enchaînant les quêtes ? Difficile à dire pour le moment…
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27/11/240