Test - Duke Grabowski, un point’n click dans la veine de Monkey Island ?

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Rédigé par Avorpal, publié le 06/10/2016, modifié le 03/10/2017
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C'est peu de le dire, le point’n click Monkey Island a marqué toute une génération de joueurs à sa sortie : univers fabuleux, personnages charismatiques, écriture remarquable et bourrée d’humour… Encore aujourd’hui, de nombreux créateurs de jeux vidéo s’inspirent de cette incroyable série, parfois pour le meilleur et parfois pour le pire. Duke Grabowski Mighty Swashbuckler aurait plutôt tendance à pencher pour la seconde catégorie et nous allons, d’un pas souple et fougueux, vous en expliquer la raison.

Pirate aux grands muscles

C’est un fait, Duke Grabowski ressemble à s’y méprendre à Monkey Island. Jugez plutôt : nous incarnons un héros un peu idiot sur les bords qui veut devenir capitaine d’un bateau de pirate, le tout dans une ambiance d’île des caraïbes mâtinée d’un brin de vaudou. Sauf qu’ici, Guybrush Threepwood laisse sa place à Duke, un colosse à la moustache bien fournie qui conjugue ses verbes avec la grâce d’un enfant de trois ans.

Malgré son impressionnante musculature, l’équipage du vaisseau sur lequel Duke vogue ne le prend pas au sérieux lorsqu’il décide de se présenter à l’élection de nouveau capitaine. Après les avoir tous passés à tabac, le plus malin des pirates lui propose, pour le calmer, de tenter une épreuve qui consiste à… séduire trois femmes. En cas de succès, il deviendra capitaine.

L’épreuve des trois romances

En réalité, cette épreuve est juste un bon moyen d’éloigner Duke le temps que les pirates réparent quelques avaries avant de lever l’ancre en abandonnant notre bougre à sa mission. Le scénario est donc le premier reproche que nous avons à faire à Duke Grabowski. L’aventure étant de courte durée – 2 heures pour ce premier épisode – notre seule occupation consistera à draguer maladroitement toutes les femmes que nous croisons sur notre route et de rendre service à trois d’entre elles, en échange de quoi elles certifieront à notre équipage qu’elles ont bel et bien été séduites. C’est franchement maigre comme histoire et surtout, ça ne vole pas bien haut.

Si certains dialogues trouvent le moyen d’être drôle, une grande partie des échanges entre les différents habitants de l’île se résumeront à parler de drague. Avec les hommes, Duke cherche à obtenir des conseils (allo coaching en séduction bonjour) tandis qu’il tentera de faire chavirer le cœur de ces dames, tantôt en leur criant dessus car trop nerveux, tantôt en leur prouvant que c’est un homme fort qui peut les aider en échange d’une faveur.

Une aventure (trop) simple ?

Graphiquement, le jeu s’en sort très bien, notamment avec ses backgrounds en 2D de toute beauté. En revanche, l’animation des personnages est légèrement à la traine, ce qui nous fait une fois de plus regretter l’utilisation de la 3D dans un point’n click. Mais passons. Du côté du gameplay, rien de bien nouveau sous le soleil des caraïbes. Duke marche, observe et parle (enfin, il essaye on va dire). Il est également possible de tenter de talocher n’importe qui bien que cette option soit presque inutile tant elle ne sert qu’à provoquer des situations ou des lignes de dialogues marrantes.

En revanche, une idée intéressante bien que sous exploitée est l’aspect coopératif avec d’autres personnages. En effet, à certains moments de l’aventure, vous devrez résoudre une énigme en utilisant ici le savoir mathématique de l’une ou là les talents de voleuse de l’autre. Dans l’ensemble, les énigmes de Duke Grabowski sont faciles à boucler, parfois même un peu trop mais disons que cela rend l’aventure agréable à parcourir et garantie sans frustration. Enfin, Monkey Island-like oblige (nous étions obligés de la faire celle-là tant les deux jeux partagent le même ADN), Duke Grabowski profite d’une ambiance sonore digne de Michael Land, le compositeur attitré de nombreux jeux LucasArts.

Au secours le scénar
Globalement, Duke Grabowski n’est pas un mauvais jeu. Toutefois, il n’est pas si bon non plus. Après 2 heures de jeu, nous sommes ébahis par la fin sans surprise et sans saveur et surtout, par le constat suivant : l’ensemble de l’aventure ne tient que dans le fait de devoir séduire trois femmes avec succès, rien d’autre. Un peu maigre, nous suivrons évidemment avec attention la sortie d’un second épisode afin de voir si l’équipe de Venture Moon Industries, pourtant épaulée par des pointures du point’n click comme Larry Ahern et Dave Grossman, parviendront à éviter les écueils entassés dans cette première mouture décevante. Enfin, sachez qu'aucune localisation en français n'est prévu pour le moment donc il faudra se contenter de l'anglais ou de l'allemand pour les plus téméraires.

Duke Grabowski - Le point'n click qui voulait ressembler à Monkey Island | Test

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