Il est ma foi difficile aujourd'hui de se démarquer avec un concept original dans le monde du jeu indépendant. Alors quand l'occasion se présente, nous n'hésitons pas à vous en parler sur Indie Mag. Master Reboot présente une idée de base intéressante, évoluer dans le Soul Cloud, un immense serveur chargé de récolter les données mémorielles des personnes inscrites au service. Mais bien sûr, nous sommes dans un jeu, donc il va forcément se passer quelque chose d'inattendu...
Si le concept de la sauvegarde mémorielle n'est pas nouveau et a déjà été exploré maintes fois dans la littérature d'anticipation, au cinéma avec par exemple le très célèbre Vanilla Sky et même dans le jeu vidéo avec dernièrement Remember Me, l'idée de base de Master Reboot ne nous semble pas pour autant réchauffée. En effet, être plongé dans Soul Cloud permet de revivre les fragments de souvenirs du personnage principal dont il serait idiot de vous révéler l'identité dans ce test au risque de trop vous spoiler.
Un linéarité déstructurée
Après une courte phase de tutoriel expliquant les bases du gameplay (à savoir avancer, sauter, se baisser et interagir avec quelques objets), le joueur sera propulsé au cœur d'un hub central peuplé de maisons dont chaque porte sera un souvenir à explorer. La progression est en ce sens assez dirigiste puisque il faudra souvent revivre quatre souvenirs pour pouvoir accéder aux quatre suivants. Toutefois ce choix délibéré permet au scénario de se révéler petit à petit. Master Reboot est le genre d'oeuvre où tout nous est donné dès le départ de façon déstructurée et dans lesquels le puzzle de l'intrigue se reforme au fil de la progression.
Chaque porte s'ouvre ainsi sur un lieu issu d'un souvenir enregistré dans le Soul Cloud. Ce principe offre la possibilité de visiter des lieux variés tels q'une école, une plage, un parc d'enfant, un avion, tous peuplés d'indices à dénicher mais surtout d'énigmes à résoudre. En effet, il faudra faire chauffer vos méninges pour progresser car les énigmes, bien que variées, sont souvent corsées voire tirées par les cheveux pour certaines d'entre elles. Ce sentiment de casse-tête quelque peu illogique tend toutefois à disparaître passé la première heure de jeu pour laisser place à une progression plus douce essentiellement basée sur l'exploration, la plateforme, la découverte de secrets (comme des petits canards bleus) et les sursauts... car oui, il y a aussi des éléments de jeu d'horreur dans Master Reboot.
Le souvenir de l'angoisse !
Le sentiment de peur est essentiellement provoqué par une fillette aux yeux bleus néon aux allures de petite sœur de Bioshock en version numérique. En bon fil conducteur de l'aventure, ce personnage sera chargé de vous faire sursauter à de nombreuses reprises grâce à quelques screamer pas forcément très marquants de mon point de vue. Néanmoins, j'ai trouvé ce personnage plutôt intéressant car entouré d'une brume de mystère se dévoilant peu à peu au fil de la progression. Vous pourriez être en droit de vous poser la question ici : le jeu fait-il peur ? Puis-je y jouer si je sursaute pour un rien ? De mon point de vue il est tout a fait possible de vous y essayer même si vous tremblez au moindre pet de mouche car les moments d'intense pression sont toujours contrebalancés par des phases plus contemplatives et relaxantes. Pour une fois que la peur sert véritablement le gameplay, il serait bête de passer à côté !
Un visuel captivant
L'univers de Master Reboot a bénéficié d'un soin tout particulier et s'avère tout à fait saisissant. À aucun moment dans les 34 souvenirs disponibles, vous n'aurez la sensation de parcourir deux fois le même décor. J'avoue avoir été souvent émerveillé par le travail d'ambiance et surtout de lumière de certains niveaux à la patte graphique très originale. Pourtant, techniquement parlant, le titre de Wales Studio ne se contente que d'une modélisation très sommaire et de textures peu détaillées à l'effet cartoon. Le tout est souvent plongé dans la pénombre et les rares phases bien éclairées saturent sans doute un peu trop. Néanmoins, l'ambiance graphique adoptée fonctionne dans la plupart des niveaux et vous offrira quelques arrêts contemplatifs entre deux énigmes et sursauts. Le tout est accompagné d'une bande son tantôt triste, tantôt dérangeante mais toujours du plus bel effet et de bruitages convaincants chargés de transmettre quelques frissons.
Comments
C'est très tentant, je le ferais c'est sûr; mais pour 14 €, je vais attendre un peu (les soldes).
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J'étais un peu mitigé sur certains points du jeu, comme j'en parle sur mon blog, notamment certaines phases de jeux horrible (la conduite en voiture m'a traumatisé ^^). Sinon c'est tout de même une très bonne expérience qui mérite son détour !
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Grr, satané jeux d'horreurs ! Je suis une véritable poule mouillé, je ne supporte pas la plus petite des pressions… Mais il y en a de plus en plus qui m'attirent.
Allez, celui-là, pour une fois, je vais m'y essayer (quand j'aurai l'occasion). Il a l'air moins méchant que Among The Sleep !
(même si la vidéo arrive déjà à me mettre mal à l'aise ^^')
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