Il y a des tests qui sont faciles à écrire. Il suffit de jouer puis de livrer ses impressions et ses observations à nos chers lecteurs pour qu’ils décident si oui ou non, ils vont se lancer eux aussi dans l’aventure. Et puis il y a Inside. Après trois heures de jeux, une pléthore d’émotions et une baffe transcendantale dans le visage, une question subsiste : comment écrire un test qui rende hommage à un tel chef d’œuvre ?
L’après Limbo
Remettons Inside dans son contexte. Développé par le studio danois Playdead et sorti le 7 juillet 2016 sur Steam, Inside est le petit frère spirituel d’un certain Limbo – que l’on ne présente plus tant il a longtemps été l'un des porte-étendard du jeu vidéo indépendant. À première vue, Limbo et Inside se ressemblent sur de nombreux points : une vue 2D similaire, un gameplay proche, un jeune garçon en guise de héros, même atmosphère à base de contrastes fortes…
Et pourtant, ne vous y trompez pas, Inside n’est pas une suite ou un clone de Limbo. Il reprend en vérité une même recette et y ajoute tellement d’idées et tellement de subtilité qu’il en sublime le matériau qu’avait été le premier projet de Playdead. Nous pourrions même affirmer qu’Inside est à l’heure actuelle la version ultime et parfaite de Limbo. Oui, rien que cela.
Lâchez les chiens !
Tout commence dans une forêt. Un garçon au pull rouge court comme si sa vie en dépendait. La prise en main est immédiate et nous comprenons rapidement que nous n’aurons besoin que de deux boutons et d’une croix directionnelle pour mener notre héros vers le destin qui l’attend. Très vite, nous sommes confrontés à la cruauté d’Inside. Des hommes dont nous ne savons rien semblent nous traquer.
À peine nous repèrent-ils à la faveur d’une lampe torche ou des phares d’un camion qu’ils nous prennent en chasse et nous lâchent leurs chiens enragés. L’ambiance est oppressante et sans qu’une seule explication ne nous soit fournie, nous prenons peur pour la vie de ce petit garçon. Et c’est là toute la force d’Inside : sa puissance évocatrice via ses paysages détaillés et ses scènes surréalistes auxquelles nous assistons voir subissons durant notre progression sans que le moindre mot ne soit prononcé ou écrit.
Peaufiné dans les moindres détails
Malgré cette ambiance étouffante due à la désolation d’un monde qui semble devenu fou et ravagé, Inside nous captive de bout en bout de telle sorte qu’il est très difficile de lâcher la manette une fois l’aventure démarrée. Notre progression est fluide, les quelques rares énigmes rencontrées ne nous retiennent pas longtemps et à aucun moment, une maladresse visuelle ou un bug graphique nous retire cette précieuse immersion. Inside est définitivement un jeu terminé, travaillé dans ses moindres recoins, aussi bien du côté de ses animations somptueuses que du sound design qui alterne instants de silence et bruitages lourds, métalliques, inquiétants.
Pour tout vous dire, l’auteur de ce test s’est profondément creusé la tête pour trouver des défauts à Inside ou tout du moins, au moins un élément négatif qui contrebalancerait la pluie d’éloges reçue jusque-là. Mis à part qu’Inside est déconseillé aux âmes sensibles – certains passages sont d’une atrocité rare pour un jeu vidéo – nous sommes bien incapable d’y trouver quoi que ce soit à redire. Inside est un chef d’œuvre qui mérite toute votre attention. Point.
Comments
De mon côté, plus ça va, plus j'apprécie les développeurs qui ne me font pas perdre mon temps.
J'ai une tolérance de plus en plus faible au "farming" en tout genre, ou fait de diluer le jeu en l'allongeant artificiellement pour pouvoir afficher dans les features "10 ou 20 heures de gameplay".
Ce qui est dingue, c'est que le jeu vidéo est le seul objet culturel qui soit jugé qualitativement sur sa durée. Personne ne s'est jamais plaint du fait que les albums de Nirvana durent environ 25 minutes ou qu'un film ne chiffre qu'une heure et demi de métrage (comme évoqué plus haut).
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J'ai joué à Life is Strange, j'y ai passé plus de 30 heures, ce que je peux te dire c'est que l'intensité de certains passage est encore plus importante car tu sais par quoi tu es passé avant et quand ces moments arrivent ils n'en sont que plus beaux et plus intenses.
Dans le même genre, il y aussi Bioshock lors de la révélation importante sur le héros et sur tout ce que tu as fait avant, ça n'aurait pas eu la même intensité si cela n'avait duré que 2 heures au lieu de la quinzaine d'heures de jeu à ce moment là. A partir de ce moment là, tu te remémores tout ce que tu as fait depuis le début et l'intensité de la révélation en est transcendé au point de remettre en question tout tes agissements dans le jeu.
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Oui, mais ça dépend clairement du jeu. Tout jeu n'est pas extensible à volonté. Et je crois qu'INSIDE, s'il eut été plus long, se serait essouffler assez vite. Dans son rythme, dans son mystère, dans son univers, dans ses mécaniques. Sans oublier qu'un tel niveau de perfection dans la réalisation est un travail titanesque, qu'il est impossible (ou follement long et coûteux) de maintenir sur une plus grande durée.
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