Test - Everybody’s Gone to the Rapture, l'art de la métaphore

PS4
Win
Rédigé par At0mium, publié le 24/08/2015, modifié le 01/04/2016
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Après Dear Esther et Amnesia: Machine for Pigs, on peut dire que le studio The Chinese Room était attendu au tournant dès l'annonce d'un nouveau jeu narratif. Ce mois-ci est sorti Everybody’s Gone to the Rapture, un titre bien plus ambitieux que ceux qui l'on précédé et qui ne nous a clairement pas laissé indifférents...

Que la lumière soit !

À l'heure actuelle, nous connaissons deux grands types de jeux narratifs. D'une part, vous avez ceux qui vous mettent dans la peau d'un acteur défini, comme peuvent le faire les productions Quantic Dream. D'autre part, vous avez ceux qui visent l'immersion en faisant de vous le témoin d'une situation dont il faudra comprendre les enjeux, comme a pu le faire Gone Home par exemple. Everybody’s Gone to the Rapture fait partie de cette deuxième catégorie. Sans la moindre information sur notre identité ou notre destination, le titre nous fait visiter une série de lieux empreints de mystères qu'il faudra identifier.

Ce paragraphe contient du spoil

"Dieu que c'est beau !" C'est un peu la réflexion récurrente qui vient dès lors que l'on découvre un nouveau lieu, accompagné de son thème musical toujours réussi. Everybody’s Gone to the Rapture nous fait suivre le parcours d'une lumière sensée nous guider afin que l'on découvre le secret de la disparition de tous les habitants d'un village dans lequel on débute notre aventure. Il n'y a pas âme qui vive, seulement des souvenirs, des morceaux de vie savamment choisis pour nous faire deviner petit à petit l'ampleur de la situation. Manette en main, Everybody’s Gone to the Rapture nous met aux commandes d'un personnage anonyme amené à suivre les dialogues de plusieurs individus dont on devinera le caractère, la profession, les intentions au fil du temps. Si une trame principale existe bel et bien, il faudra fouiller chaque recoin pour profiter pleinement de cette riche aventure.

De l'intelligence à tous les niveaux

Avant toute chose, rappelons que The Chinese Room est un studio de vétérans du jeu vidéo. C'est un détail important qu'il est bon de relever tant Everybody’s Gone to the Rapture respire l'expérience et la maîtrise de son sujet. Clairement, il ne fera jamais l'unanimité au vu des partis qu'il prend (narration par le déplacement, peu d’interactivités, conclusion ouverte assumée...) mais bon sang qu'un tel jeu fait plaisir à jouer. L'abstraction dont font preuve les développeurs quant à la représentation de leurs personnages est d'autant plus intéressante qu'elle permet une immersion totale dans une nature d'une qualité rare. Environnements splendides, musiques et sons simplement parfaits et histoire(s) poignante(s) si tant est que l'on est sensible à cette forme de narration, The Chinese Room signe un grand titre dont on se rappellera longtemps. Enfin, adressons une mention spéciale au travail de doublage remarquablement orchestré : en français comme en anglais, Everybody’s Gone to the Rapture transmet un jeu d'acteur de qualité qui rend hommage au travail abattu sur l'ensemble du jeu.

Brillant !
Dans sa catégorie, Everybody’s Gone to the Rapture flirte gentiment avec la perfection. Beau à tomber, bien écrit, mis en scène avec finesse et intéressant à tout instant, il saura convaincre les amateurs du genre. Comme bien souvent pour ce type d'oeuvre, il sera ensuite question de goûts et de sensibilité mais on ne peut que reconnaître la maîtrise du studio face à son sujet, qui conserve une cohérence inébranlable de bout en bout de l'aventure !

Everybody’s Gone to the Rapture, un jeu narratif incontournable | TEST (PS4)

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