La scène indépendante est amoureuse de l'aléatoire et ça se sent. Parmi la foule de créations vidéoludiques déjà sorties jouant sur la fibre rôliste des joueurs ainsi que sur le sacro-saint "permadeath", quelques titres se démarquent du lot. C'est le cas de Dungeons of Dredmor comme nous allons le voir ici.
IN DUNGEON-CRAWL WE TRUST
Dungeons of Dredmor est un dungeon-crawler doublé d'éléments issus du rogue-like. Vous contrôlez un héros au design grotesque qui va progresser par le gain d'expérience et par l'acquisition de loots au fur et à mesure de votre descente dans le donjon de Dredmor qui est généré aléatoirement à chaque partie. Classique dans son emballage, comme le laisse présager l'écran titre vous laissant deux possibilités (le tutoriel et la découverte du donjon), Dungeons of Dredmor ne vous prend pas par la main. En effet, il considère que le court tutoriel est suffisant pour faire votre première tentative qui tournera bien vite au lynchage en règle. C'est donc après les choix du nom de votre personnage aux sourcils gargantuesques et de la difficulté avec option "mort permanente" que vous arrivez à l'écran de sélection des sept domaines de techniques/magies que vous emploierez pour toute la courte vie de votre héros. Ces choix sont capitaux puisqu'ils auront des répercussions sur la progression des statistiques et sur votre équipement de départ. De plus, ils décideront des possibilités mises à votre disposition.
VOUS AVEZ DU SOURCIL À VOUS FAIRE
Que les choses soient claires, Dungeons of Dredmor n'a pas la prétention de concourir pour le plus beau jeu jamais conçu, ni pour celui du meilleur scénario (qui se résume à 2 images). En contre-partie, les canadiens de Gaslamp Games nous ont concocté tout un bestiaire farfelu que l'on rencontre au fil des dix étages du donjon (l'extension realm of de Diggle God ajoutant cinq étages supplémentaires), vous forçant à maîtriser toute les mécaniques de jeu. La partie se déroule en tours par tour : chaque action, déplacement ou sort comptant comme un tour. Une fois l'action effectuée, les monstres font de même. Ce qui peut être absolument brouillon au premier coup d’œil devient assez limpide avec l'expérience. Car c'est peut-être là le principal intérêt de DoD : sous une façade comique usant de carottes géantes tueuses ou encore de monstres vous attaquant à coup de philosophie se cache un gameplay plus subtil qu'il n'y paraît, vous demandant réflexion et anticipation. Par exemple, il est probable que votre premier personnage décède parce que vous ne lui avez pas choisi de maîtrise d'arme, ou encore parce que vous vous vous êtes précipité sur un piège mortel. L'apprentissage a un rôle important dans Dungeon of Dredmor. De plus, le grand nombre de compétences disponibles à la création du personnage vous force à faire un choix que vous assumerez durant toute la partie. Chaque compétence ayant plusieurs niveaux à débloquer, c'est souvent la curiosité qui vous poussera à explorer les domaines de l'emomancy, ou encore à vous battre à coup de mathématiques.
YOUR INVENTORY IS FULL!
Entre deux ennemis vous poussant un "spaaaaaaacee" ou encore un "Fus Roh Dah" (véridique), votre personnage ne fera pas que monter en niveau. En effet, il obtiendra aussi de nombreux morceaux d'équipements, des recettes pour fabriquer certains morceaux, des matériaux divers et variés, etc... En bref, du contenu, Dungeons of Dredmor en recèle plus que de raison, à tel point que vous redouterez le fameux "Votre inventaire est plein" alors que vous n'avez rien à jeter. De plus, le donjon de Dredmor regorge de petites subtilités que je ne décrirai pas faute de place mais aussi pour vous en laisser la surprise. En un mot comme en cent, Dungeons of Dredmor est un jeu complet.
COMPLET MAIS LIMITÉ
Malgré ses évidentes et indéniables qualités, le parti pris graphique ne parlera pas à tout le monde, la réalisation étant un peu chiche de ce coté la. Sans être absolument moche, les décors insipides et les animations un peu "cheap" vous laisseront au mieux de marbre. Paradoxalement, les petites vignettes illustrant les sorts sont les éléments graphiques les plus réussis du jeu, un comble. Mais au-delà de son coté peu flatteur pour la rétine, Dungeons of Dredmor déploie une intelligence artificielle pour les monstres assez faiblarde. Dans les derniers étages, seuls la hauteur des points de vie et des statistiques des monstres rencontrés maintiennent la difficulté du soft, ce qui est assez décevant.
Comments
Comme avant, je ne comprends pourquoi on parle "d'éléments issus du rogue-like" et "d'inspirations rogue-like" alors qu'on a affaire à un vrai rogue-like.
A part ça, je voulais mentionner que le jeu est moddable, on peut ajouter un peu de tout.
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