Lorsque deux frères décident de partir à la recherche d'un fruit pour sauver leur père mourant, c'est l'aventure qui commence. Développé par le studio Starbreeze et porté par le développeur/réalisateur de films Josef Fares, Brothers : A Tale of Two Sons propose une manière originale d'aborder le contrôle de deux personnages à l'écran puisqu'il faudra guider deux frères simultanément avec une seule et même manette.
Le Summer of Arcade 2013 n'aura pas été des plus mémorables avec des titres comme Flashback HD ou pire, Teenage Mutant Ninja Turtles : Depuis les Ombres, des jeux fades et dénués de réel intérêt. Heureusement que Brothers : A Tale of Two Sons faisait partie du lot pour sauver les meubles. Le jeu est à la fois disponible sur Xbox 360 et PS3 pour à peu près 15€ et depuis peu sur PC pour le même prix. L'idée d'incarner deux personnages à l'aide d'une seule manette est un concept plutôt novateur mais finalement assez logique lorsque l'on observe la structure même d'un pad moderne. Au début un peu paumé avec ces contrôles atypiques, le joueur finira très vite par s'y habituer pour plonger dans l'ambiance poétique du titre.
Un pad pour les contrôler tous !
Deux frères, deux stick à contrôler en même temps. Le grand frère est attribué au stick gauche tandis que son cadet se dirige avec le droit. La panoplie des interactions avec le décor et les PNJ s'effectue à l'aide des deux gâchettes. Un gameplay relativement simple mais qui nécessitera un bon quart d'heure d'adaptation à votre cerveau déstabilisé pour contrôler simultanément et de façon asymétrique les deux protagonistes. Oui, vous allez tâtonner, vous manger des murs et remettre en question vos cortex durant quelque temps avant de devenir un virtuose du maniement fraternel. Au delà d'une simple feature, ce parti pris de gameplay permet à l’histoire de s'ancrer dans l'émotionnel. Car on se prend d'attachement pour ce duo confronté à de biens tristes épreuves, dont la quête sous forme de voyage initiatique est confiée au bon vouloir de nos deux pouces. Ico mettait déjà en scène un duo de personnages à l'écran, mais même si les deux jeux bénéficient d'une approche poétique, Brothers nous permet de contrôler pleinement les deux protagonistes.
Raconte-moi un gameplay
Ici, pas de monde ouvert, pas de quêtes secondaires ou de dialogues interminables mais une progression assez linéaire centrée sur l'histoire. Afin de sauver leur père malade, deux jeunes frères décident de partir à la recherche d'un mythique et peut-être illusoire fruit de guérison situé très loin de leur village natal. Ils devront donc compter l'un sur l'autre pour progresser dans des décors alternant plateforme et énigmes en coopération. Petit et agile, le plus jeune se faufilera partout tandis que son aîné utilisera sa force pour activer certains mécanismes. Qu'on se le dise de suite, ne vous attendez pas à des énigmes corsées mais plutôt à des situations nécessitant la mise en oeuvre de vos talents d'entraide. On pensera à cette scène où vous devrez traverser un champ gardé par un furieux molosse qu'il faudra distraire en alternance avec les deux frères pour avancer petit à petit. Linéaire, peu complexe, pourquoi diable alors investir dans ce jeu me direz-vous ? La réponse réside dans son ambiance et les émotions qu'elle transmet.
Un voyage initiatique
Car Brothers : A Tale of Two Sons est avant tout un conte à savourer dans la plus pure innocence. Néanmoins, innocence ne signifie pas mièvrerie car le jeu se révèle finalement assez proche de la noirceur mélancolique du conte européen du 18ème siècle (de Grimm ou de Perrault). Le choix des couleurs, la bande son et l'approche assez directe d'un sujet comme la mort provoquent une sensation ambiguë de mélancolie et d'optimisme. Le charme de Brothers réside aussi dans la multitude d'interactions avec les personnages ou les éléments du décor. Aider une villageoise à balayer son pas de porte, pincer quelques cordes de harpe ou encore jouer quelques tours à certains habitants, c'est finalement dans ces petits riens qu'opère la magie narrative du jeu. Toutefois, tout conte possède une fin et celle de Brothers semble arriver bien trop vite pour un joueur captivé par l'ambiance du titre. Comptez trois heures pour boucler l'aventure et n’espérez pas y trouver une grande rejouabilité. Il est vrai que 15 euros peuvent sembler excessifs pour un voyage initiatique de cette durée et sans grande replay-value, mais il est important de préciser que les émotions vécues durant votre session de jeu resteront quant à elles gravées à jamais dans votre âme de joueur. N'est-ce pas le plus important ?
Comments
Dieux qu'il fait envie ce petit jeu ! Moi qui adore les contes et les histoires en tout genre, je vais sans aucun doute le surveiller de près lors des soldes et autres promos steam... (et si en plus on me dit que les énigmes ne sont pas difficiles, que demande le peuple ?)
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