Putain, 10 ans, comme titraient les Guignols de l'Info à chaque tranche de quelques années franchie. IndieMag a en effet été mis en ligne le vendredi 28 juin 2013, soit il y a tout pile 10 ans maintenant. Initialement conduit par MrDeriv pour quelques mois et At0mium pendant quelques années, j'ai eu le plaisir de me greffer au projet dès son lancement car le duo n'a pas respecté l'adage bien connu des développeurs : ne jamais mettre en production un vendredi. Une erreur qui aura changé ma vie.
Dix ans, c'est à la fois long et court. C'est une quantité colossale de rencontres faites, que ce soit du côté des quelques rédacteurs passés sur le site comme de développeurs plus ou moins anciens dans le domaine, mais aussi des gens autour de la création avec les chargés de relation presse, les éditeurs et les community managers. C'est un nombre conséquent de jeux qui ont été traités avec quelques 4050 fiches de jeux présentes sur le site et 6000 contenus écrits pour 1500 contenus vidéos.
Dix ans, c'est être la tête dans le guidon avec une veille de chaque instant, pour trouver les jeux dans l'actualité, des rattrapages ou des jeux en cours de développement qui arriveront parfois dans plusieurs années... ou parfois jamais, qu'ils soient classiques ou innovants, mais toujours avec quelque chose à apporter. C'est être porté par le rythme frénétique des sorties, des annonces, des conférences et des Steamfest qui ne connaissent jamais plus d'une semaine de calme par an. Et c'est tenir bon face à une énième "Indiepocalypse" qui fragilise les nouveaux projets des studios, et rend la couverture de jeux toujours plus difficile pour rendre honneur à celles et ceux qui sont parvenus à terminer après plusieurs années d'efforts leurs jeux commerciaux.
Mais dix ans, c'est aussi être mis face à plusieurs réalités, que ce soit la solitude sur un projet initialement en équipe, l'incapacité à se rémunérer assez à travers le site seul, l'impression de ne jamais faire assez dans la couverture écrite des jeux ou encore avoir dû faire de nombreux choix dans la ligne éditoriale du site. S'il était à l'origine large dans son traitement de l'indé, il doit aujourd'hui se concentrer sur les sorties quotidiennes et laisser de côté tout ce qui concerne les tests, la création de jeux, les sujets plus "économiques" et définitivement oublier l'idée de faire des interviews régulières, chose qui n'a jamais pu s'appliquer. Pour pouvoir continuer sans se dégoûter (écrire tous les jours pendant 10 ans, ça fait long), il a fallu aussi réduire le rythme de parution en passant au fil des années de quatre à deux contenus par jour, vidéos comprises.
Alors dix ans, c'est un temps d'existence symbolique. Peu nombreux sont les sites au format "blog" à survivre aussi longtemps sans être abandonnés. Et je sais que je devrais éprouver de la fierté d'être parvenu à maintenir le site aussi longtemps malgré les compromis progressifs qu'il a fallu faire année après année, et malgré la lassitude liée à la présentation de jeux dans une actualité qui ne connaît jamais de ralentissement. Mais je dois avouer que je n'y arrive pas tant le fantasme de ce que j'aurais aimé qu'il devienne à une époque me paraît loin.
Enfin, ce sont dix ans de gratitude envers les personnes qui m'ont fait régulièrement confiance et qui m'ont fait une place dans le domaine, qu'il s'agisse de celles qui sont passées sur le site ou qui passent encore régulièrement, de celles qui m'ont accompagné sur la rédaction ou qui m'accompagnent encore (coucou Kepin), de celles qui m'ont fourni des clés de jeu pour faire des contenus, de celles qui ont soutenu le site via les financements ou qui l'ont sponsorisé via des contenus vidéos, de celles qui ont commenté tant les contenus écrits que ceux vidéos ou encore de celles qui de temps à autres ont laissé quelques gentils mots à l'égard de la nécessité du travail fourni, lecteurs et lectrices comme gens du milieu élargi.
Même si ce texte peut sonner comme un adieu, il n'en est rien. IndieMag va continuer, aussi imparfait et modeste soit-il. Pour être honnête, il n'y aura probablement pas grand chose qui changera dans les prochains mois ou dans les années à venir. Mais s'il permet de continuer à faire découvrir ne serait-ce que quelques jeux de temps en temps à des curieux et curieuses, alors l'objectif initial du site restera atteint.
Joyeux anniversaire IndieMag ♥
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Il n'y a pas grand chose qui sort ces jours-ci... ou alors on n'a pas encore rempli le calendrier, et ça ne devrait pas tarder !
Comments
Joyeux 10ème anniversaire Indiemag !
Et un grand grand merci à toi Seldell pour tenir le cap, je passe moins sur le site qu'à une certaine époque mais je passe régulièrement sur ta chaîne YT, ton travail de veille est impressionnant!
Que la force reste avec toi camarade
Avec un peu de retard, JOYEUX ANNIVERSAIRE INDIEMAG.
Aujourd'hui, il y a clairement une place pour un site comme celui-ci quand on voit ce que sont devenus JVC, Gamekult, etc.
Waw, impressionnant.
Bravo pour ce courage au quotidien et ces nombreux jeux découverts.
Tu as tenu face à Gamekult et Gameblog.
Tu es encore là.
Seldell tu es un vrai héros.
♥ ♥ ♥
1000 mercis Seldell pour le contenu. Pour ma part, tu m'as fait découvrir un nombre de jeux sur lesquels je me suis vraiment amusé. Quand je vois la pauvreté d'innovation dans les jeux AAA (FF16 notamment), je suis bien content 'avoir ce touch point régulier avec IndieMag qui permet de continuer à croire au JV en règle générale.
Merci encore, et bon courage pour la suite. par contre, je ne te remercie pas pour le nombre d'heures que tu m'as fait perdre
Félicitation !
J'espère que le site continuera d'exister encore longtemps.
J'ai dix ans
Je sais qu'c'est pas vrai mais j'ai dix ans
Laissez-moi rêver que j'ai dix ans
Ça fait bientôt quinze ans qu'j'ai dix ans
Ça paraît bizarre mais
Si tu m'crois pas, hé
Tar' ta gueule à la récré
Joyeux anniversaire IndieMag ♥