Moi non plus j'ai pas réagi parce que je ne voulais pas me répêter plus que nécessaire, mais du point de vue de l'aspect cathartique, il semble en effet y avoir une différence assez fondamentale entre les oeuvres incluant une interactivité et les autres.
C'est pour cette raison que je ressens comme particulièrement sains les jeux qui ne sont pas dans la simulation mais au contraire dans le schématisme. Quand je joue à Kingdom Hearts, je me défoule et, par ailleurs, je ne suis pas frustré.
Nival973: Bref le jeux-vidéo n'est (malheureusement?) pas près de constituer un exutoire à mes délits routiers... :/
Si Oculus est vraiment aussi exceptionnel que certains le clament pas de doute que la simu auto va être une des catégories de jeux qui va bénéficier des avantages du gadget.
En vue cockpit, immersion totale, liberté du regard, impression de vitesse en 3D... tout ce qu' il faut à priori pour se raprocher au max de la réalité... la gerbe comprise!
Mouais mais non, parce que tu ne ressentiras pas pour autant physiquement les accélérations brutales, les à-coups furieux aux rétrogradages sauvages, les poussées latérales en virage, les aspérités de la route, les débuts de pertes d'adhérence en situations limites... :/
Donc frustrant :P.
Exactement, pas impossible ça, je me suis posé la question en écrivant mes lignes précédentes: si avoir un réalisme de plus en plus grand ne mettait pas plus encore en exergue les manques qui persistent dans la représentation vidéo-ludique, et donc pourrait pas augmenter la frustration liée à ces insuffisances.
(finalement quand on joue à un jeu de course farfelu, on ne cherche quasi aucune des sensations qu'on a réellement derrière un volant, p.ex. jouer à Mario Kart pourrait s'avérer moins frustrant que jouer à un Forza pour quelqu'un ayant une appétence pour la vitesse sur asphalte).
Ce qui corrèle bien avec le concept de Vallée Dérangeante (Uncanny Valley), d'ailleurs. :)
Je dérive ...mais j'aime beaucoup la façon dont la chose est traitée dans le film Prometheus via le personnage de David magistralement interprété par le (comme toujours parfait) Michael Fassbender. En fait à mon sens le seul truc qui sauve le film du naufrage, mais je pense que juste pour certains dialogues savoureux entre l'androïde et le personnage d'Holloway, le film mérite le visionnage (mais ne pas s'attendre à un bon film par ailleurs...).
Spoiler :
(les membre de l'équipe enfilent leurs combinaisons de cosmonaute en vue d'une sortie hors du vaisseau ; Holloway interpelle David, railleur)
- David, pourquoi mettez-vous une combinaison?
- Je vous demande pardon?
- Vous ne respirez pas ; vous sous rappelez? Alors, pourquoi une combinaison?
- J'ai été conçu ainsi car vous interagissez plus confortablement avec les gens de votre espèce. Si je ne mettais pas de combinaison, cela irait à l'encontre de l'objectif.
- On se rapproche du modèle, hein?
- Pas trop proche j'espère... (sur un ton cinglant et avec un regard bien froid, lourds de sous-entendu :P)
Tout d’abord, quelque chose me gène pour commenter Hatred, on est quand même vraiment dans l'expectative là. On s'est tous déjà fait berné par le trailer d'un jeu et les dire du développeur sur les qualités, les objectifs, le déroulement du dit jeu, pour aujourd'hui se dire "j'attends de voir ce que ça donne la manette en main".
Cela étant, concernant le jeu en lui même, je suis complètement d'accord avec repstyle sur le côté mécanique gameplay : le bousin manque un peu d'objectif de progression. Ca à l'air d'être le niveau zéro du jeux vidéo en tant que jeu. (J'aime bien la métaphore punching ball>Hatred. :)) Ca ressemble plus à une simulation.
Après, pourquoi faire un jeu comme celui-ci ? Peut être pour surfer sur la vague de la sempiternelle question de la violence dans les jeux vidéo.
[tab]En effet, je vois surtout un gros coup marketing basé sur la violence et amplifié par le fait le développeur assume ça comme un sale gosse qui mérite une claque ("défouloir après boulot", "Hypocrisie ambiante" lol, petit vendeur de tapis va !).
[tab] Et justement, je ne trouve pas ça si maladroit au niveau marketing. La polémique reste très vendeur. La violence, comme le sexe, reste un sujet porteur et sur lequel il est facile de créer un rayonnement médiatique notamment grâce à sa nature interdite/transgressive. Beaucoup de publicités ou de créations artistiques jouent et abusent de ça : blockbuster au cinéma, art contemporain vendu des millions a Sotheby's, litterature érotique/porno (Fifty Sade) ou violente, musique. La qualité de l'oeuvre en pâtit parfois, souvent.
Petit aparte concernant GTA : je trouve le jeu second degré et caricatural mais les séquences bac à sable ça reste quand même très "violence gratuite". Même si l'aspect feu d'artifice est indéniable comme les conséquences amoindries pour le personnage (ce qui l'est d'ailleurs totalement dans l'idée que je me fais de Hatred), il y a quand même des séquences comme celle-ci : "je prends une pute, je la baise, je lui roule dessus, en lui tirant quelques balles au passage, pour récupérer mon fric avec un petit sourire de satisfaction". (pardon pour la vulgarité mais c'est plutôt a propos, je comprendrais la modération :p). Honnêtement, c'est de la violence gratuite. Mais peut être que parce qu'elle est conceptualisée et, le cas échéant, selon le contexte, elle est mieux acceptée : après tout ça donne une certaine ampleur, une profondeur au jeu et une justification de la violence par un côté gangster caricatural. En plus, ça marche aussi parce qu'il y a des mécanique de jeu (un meurtre est souvent récompensé par des petits billets verts au sol) et on revient ici aux premières remarques de repstyle.
Concernant l'image comme mode d'expression. Je pense que ne pas considérer l'image (fixe, audiovisuelle ou multimédia) comme un mode d'expression serait la sous estimer et passer à côté d'une de ses dimensions les plus importantes . Je pense clairement que l'image a une syntaxe et est un mode d'expression comme les mots. Sauf que la lecture et la compréhension de l'écrit est enseigné dès le plus jeune âge alors que le langage par l'image n'est enseigné que dans des cursus spécialisés et souvent en étude supérieur. C’est un peu ça qui nourrit, de manière peut être artificielle, le débat activité artistique/image = langage ?
Concernant la question de l'interactivité du jeu vidéo, je m'avance un peu mais peut être que cette question n'est pas fondamentale après tout. Le cinéma bien qu'il ne soit pas interactif utilise des systèmes d’empathie avec les personnages. Cela permet l'identification du spectateur de manière assez forte. L'impact sur le spectateur, parce que la méthode est plus pernicieuse, pourrait bien être équivalent, si ce n'est plus fort. Je pense que l'interactivité aura un rôle dans des jeux où rien ne permettra de faire une différence entre réalité et jeu. Lorsque plus aucun élément ne nous rappellera que nous sommes dans un univers virtuel. Et il n'y a pas à dire Hatred n’est pas encore à ce stade de réalisme (honnêtement la scène du lance flamme dans le second trailer me fait rire à cause de la gueule des toilettes façon jeu vidéo 90’s)
Concernant la censure et la liberté d'expression, débat haut combien complexe et dont les concepts ne sont pas forcement très bien connus et compris. Concernant la censure en tant que tel, Il faut écarter tous les exemples ou illustrations provenant des Etat Unis. Leur conception de la liberté d'expression et sa mise en oeuvre est totalement différente de celle des pays européens comme la France (tradition de droit écrit). Même si la frontière s'estompe avec la mondialisation culturelle, cette distinction reste et doit rester vivace.
(Je ne développe pas ce point même si c'est le plus intéressant car le format forum ne me convient guère pour un sujet qui nécessite presque un cours de droit)
Au demeurant, je ne pense pas qu'il faille interdire une œuvre (pour moi, Hatred en est une, aussi médiocre puisse-t-elle être à l’avenir) sur son taux de violence et son caractère immoral. La conception de la morale ou des bonnes mœurs est trop fluctuante de personne à personne et les critères d’interdiction seraient trop flous. Par contre, la protection des mineurs ou de l’ordre public peut être une raison viable à une interdiction. La protection des mineurs étant plutôt universelle contre la sexualité, la violence, la dépendance, (la manipulation ?), l’ordre public quant à lui se rapproche plus d’une vision de société par un pays et peut donc être plus fluctuant.
De mon côté, ces polémiques me rappellent les polémiques sur le cinéma gore des années 70 à aujourd’hui avec les Cannibal Holocost plus récemment un film comme Snuff 102 (bien sale et bien interdit autour du monde, à tord ou à raison ? dunno). Le gore a, à peu près, toujours existé et il y a un public pour ça. Pas parce qu'ils sont fous (même s'il peut y en avoir), mais plutôt par curiosité malsaine et par recherche de ce sentiment de mal être. De plus, le gore dans le jeu vidéo existe déjà (Phantasmagoria ?) et ce n’est pas Hatred qui va le révolutionner. Après faut il interdire ou non, censurer ou non, la question relève plus du choix politique ou de la décision de Justice mais le débat citoyen peut jouer rôle (et encore…). En tout état de cause, la censure est tout à fait possible et ça se fait plus souvent qu’on ne le pense: sauf quelques œuvres où il y a un effet Streisand ou une communication surfant sur la prohibition de l’oeuvre, l’interdiction entraine forcément la clandestinité et un rayonnement médiatique beaucoup plus restreint.
Je me tire une balle dans le pied car j'ai critiqué les exemples attrayant à la liberté d’expression version américaine, mais je suis tombé sur une chronologie très intéressante des polémiques concernant les jeux vidéo aux Etats Unis (et pays occidentaux)jusqu'à 2012 : http://ncac.org/resource/a-timeline-of-video-game-controversies. J'ai survolé rapidement mais le reste des articles sur les jeux vdéo peuvent aussi être intéressants.
Concernant l'image comme mode d'expression. Je pense que ne pas considérer l'image (fixe, audiovisuelle ou multimédia) comme un mode d'expression serait la sous estimer et passer à côté d'une de ses dimensions les plus importantes . Je pense clairement que l'image a une syntaxe et est un mode d'expression comme les mots. Sauf que la lecture et la compréhension de l'écrit est enseigné dès le plus jeune âge alors que le langage par l'image n'est enseigné que dans des cursus spécialisés et souvent en étude supérieur. C’est un peu ça qui nourrit, de manière peut être artificielle, le débat activité artistique/image = langage ?
L'image n'a pas de "syntaxe", elle a des codes, comme l'art en général. Le langage se caractérise par un ensemble de consensus précis ; le concept de "définition" ce n'est pas moi qui l'ai inventé.
À partir de là, on peut effectivement dire que la neutralité des mots n'est pas absolue (pour tout un tas de raisons), en revanche on ne peut pas placer l'art et le langage sur le même plan, c'est quelque chose de tout à fait irréaliste.
Ma position sur ce point précis c'est effectivement qu'il ne devrait pas y avoir de débat, je regrette.
Accessoirement, pour que ce soit bien clair, je n'ai jamais dit qu'on ne pouvait pas exprimer une idée par le biais d'une image et d'une manière générale, je refuse qu'on censure un image pour une idée.
Au demeurant, je ne pense pas qu'il faille interdire une œuvre (pour moi, Hatred en est une, aussi médiocre puisse-t-elle être à l’avenir) sur son taux de violence et son caractère immoral. La conception de la morale ou des bonnes mœurs est trop fluctuante de personne à personne et les critères d’interdiction seraient trop flous.
Voilà, ça va un peu dans le sens de mon dernier message... Au nom du "flou", de l'inquantifiable, on se permet pour ainsi dire tout... et Dieu sait où ça pourra encore nous mener.
L'image n'a pas de "syntaxe", elle a des codes, comme l'art en général. Le langage se caractérise par un ensemble de consensus précis ; le concept de "définition" ce n'est pas moi qui l'ai inventé.
À partir de là, on peut effectivement dire que la neutralité des mots n'est pas absolue (pour tout un tas de raisons), en revanche on ne peut pas placer l'art et le langage sur le même plan, c'est quelque chose de tout à fait irréaliste.
Ma position sur ce point précis c'est effectivement qu'il ne devrait pas y avoir de débat, je regrette.
Accessoirement, pour que ce soit bien clair, je n'ai jamais dit qu'on ne pouvait pas exprimer une idée par le biais d'une image et d'une manière générale, je refuse qu'on censure un image pour une idée.
Un langage peut être moins élaboré que le français (une langue), permettre moins de nuances et pour autant rester un langage. Je pense qu'il y a une différence à faire entre langue et langage pour qu'on tombe d'accord.
Après, concernant la syntaxe et la définition, si je pousse un peu, le cinéma peut être un bon contre exemple, avec un ensemble de consensus précis et accepté (pour simplifier à l’extrême, une vue en contre plongée selon le contexte, exprime la puissance, la sévérité, etc.).
Par ailleurs pour revenir un peu en arrière, la langue des signes même si c'est une langue plus évolutive et adaptative que le français est une langue qui se suffit à elle même.
Concernant le débat à ce sujet, je ne souhaitais pas être polémique. pardon
Citation :
Au demeurant, je ne pense pas qu'il faille interdire une œuvre (pour moi, Hatred en est une, aussi médiocre puisse-t-elle être à l’avenir) sur son taux de violence et son caractère immoral. La conception de la morale ou des bonnes mœurs est trop fluctuante de personne à personne et les critères d’interdiction seraient trop flous.
Voilà, ça va un peu dans le sens de mon dernier message... Au nom du "flou", de l'inquantifiable, on se permet pour ainsi dire tout... et Dieu sait où ça pourra encore nous mener.
C'est pas bien de prendre qu'une partie d'un raisonnement. (je me permets car le reste de mon paragraphe a une importance dans ce que je souhaitais exprimer)
Justement, la possibilité de "dire tout" se rapproche plus d'une conception américaine de liberté d'expression qui n'est pas celle en vigueur en Europe. En France, et plus largement en Europe, certaines normes juridiques (lois ou autres) permettent d'interdire l'expression de certaine idée Aux Etats Unis, la liberté d'expression est le premier article de la "Constitution" symbole de son importance et est largement soutenu par le juge américain. En France, cela diffère quelque peu, le juge est plus enclin à prendre d'autres références en compte. D'où l'utilité de l'ordre public qui est une autre référence que "la morale" (référence restant propre à chacun) et qui, je pense, permet une meilleure définition des règles permettant de sanctionner la publication d'une expression.
A vrai dire, je suis un peu de mauvaise foi ici car cette notion reste largement défini par le juge. Néanmoins la jurisprudence qui en ressort peut donner certaines lignes directrices et le flou n'est pas si flou que ça.
Moi non plus j'ai pas réagi parce que je ne voulais pas me répêter plus que nécessaire, mais du point de vue de l'aspect cathartique, il semble en effet y avoir une différence assez fondamentale entre les oeuvres incluant une interactivité et les autres.
C'est pour cette raison que je ressens comme particulièrement sains les jeux qui ne sont pas dans la simulation mais au contraire dans le schématisme. Quand je joue à Kingdom Hearts, je me défoule et, par ailleurs, je ne suis pas frustré.
Si Oculus est vraiment aussi exceptionnel que certains le clament pas de doute que la simu auto va être une des catégories de jeux qui va bénéficier des avantages du gadget.
En vue cockpit, immersion totale, liberté du regard, impression de vitesse en 3D... tout ce qu' il faut à priori pour se raprocher au max de la réalité... la gerbe comprise!
Mouais mais non, parce que tu ne ressentiras pas pour autant physiquement les accélérations brutales, les à-coups furieux aux rétrogradages sauvages, les poussées latérales en virage, les aspérités de la route, les débuts de pertes d'adhérence en situations limites... :/
Donc frustrant :P.
Tiens c'est vrai ça, et si la frustration grandissait avec le réalisme, au lieu de l'inverse ?
Exactement, pas impossible ça, je me suis posé la question en écrivant mes lignes précédentes: si avoir un réalisme de plus en plus grand ne mettait pas plus encore en exergue les manques qui persistent dans la représentation vidéo-ludique, et donc pourrait pas augmenter la frustration liée à ces insuffisances.
(finalement quand on joue à un jeu de course farfelu, on ne cherche quasi aucune des sensations qu'on a réellement derrière un volant, p.ex. jouer à Mario Kart pourrait s'avérer moins frustrant que jouer à un Forza pour quelqu'un ayant une appétence pour la vitesse sur asphalte).
Ce qui corrèle bien avec le concept de Vallée Dérangeante (Uncanny Valley), d'ailleurs.
Mes jeux sur itch.io
Mes vidéos sur Youtube
Mes reins sur ebay (pas encore disponible)
Je dérive ...mais j'aime beaucoup la façon dont la chose est traitée dans le film Prometheus via le personnage de David magistralement interprété par le (comme toujours parfait) Michael Fassbender. En fait à mon sens le seul truc qui sauve le film du naufrage, mais je pense que juste pour certains dialogues savoureux entre l'androïde et le personnage d'Holloway, le film mérite le visionnage (mais ne pas s'attendre à un bon film par ailleurs...).
- David, pourquoi mettez-vous une combinaison?
- Je vous demande pardon?
- Vous ne respirez pas ; vous sous rappelez? Alors, pourquoi une combinaison?
- J'ai été conçu ainsi car vous interagissez plus confortablement avec les gens de votre espèce. Si je ne mettais pas de combinaison, cela irait à l'encontre de l'objectif.
- On se rapproche du modèle, hein?
- Pas trop proche j'espère... (sur un ton cinglant et avec un regard bien froid, lourds de sous-entendu :P)
Tout d’abord, quelque chose me gène pour commenter Hatred, on est quand même vraiment dans l'expectative là. On s'est tous déjà fait berné par le trailer d'un jeu et les dire du développeur sur les qualités, les objectifs, le déroulement du dit jeu, pour aujourd'hui se dire "j'attends de voir ce que ça donne la manette en main".
Cela étant, concernant le jeu en lui même, je suis complètement d'accord avec repstyle sur le côté mécanique gameplay : le bousin manque un peu d'objectif de progression. Ca à l'air d'être le niveau zéro du jeux vidéo en tant que jeu. (J'aime bien la métaphore punching ball>Hatred. :)) Ca ressemble plus à une simulation.
Après, pourquoi faire un jeu comme celui-ci ? Peut être pour surfer sur la vague de la sempiternelle question de la violence dans les jeux vidéo.
[tab]En effet, je vois surtout un gros coup marketing basé sur la violence et amplifié par le fait le développeur assume ça comme un sale gosse qui mérite une claque ("défouloir après boulot", "Hypocrisie ambiante" lol, petit vendeur de tapis va !).
[tab] Et justement, je ne trouve pas ça si maladroit au niveau marketing. La polémique reste très vendeur. La violence, comme le sexe, reste un sujet porteur et sur lequel il est facile de créer un rayonnement médiatique notamment grâce à sa nature interdite/transgressive. Beaucoup de publicités ou de créations artistiques jouent et abusent de ça : blockbuster au cinéma, art contemporain vendu des millions a Sotheby's, litterature érotique/porno (Fifty Sade) ou violente, musique. La qualité de l'oeuvre en pâtit parfois, souvent.
Petit aparte concernant GTA : je trouve le jeu second degré et caricatural mais les séquences bac à sable ça reste quand même très "violence gratuite". Même si l'aspect feu d'artifice est indéniable comme les conséquences amoindries pour le personnage (ce qui l'est d'ailleurs totalement dans l'idée que je me fais de Hatred), il y a quand même des séquences comme celle-ci : "je prends une pute, je la baise, je lui roule dessus, en lui tirant quelques balles au passage, pour récupérer mon fric avec un petit sourire de satisfaction". (pardon pour la vulgarité mais c'est plutôt a propos, je comprendrais la modération :p). Honnêtement, c'est de la violence gratuite. Mais peut être que parce qu'elle est conceptualisée et, le cas échéant, selon le contexte, elle est mieux acceptée : après tout ça donne une certaine ampleur, une profondeur au jeu et une justification de la violence par un côté gangster caricatural. En plus, ça marche aussi parce qu'il y a des mécanique de jeu (un meurtre est souvent récompensé par des petits billets verts au sol) et on revient ici aux premières remarques de repstyle.
Concernant l'image comme mode d'expression. Je pense que ne pas considérer l'image (fixe, audiovisuelle ou multimédia) comme un mode d'expression serait la sous estimer et passer à côté d'une de ses dimensions les plus importantes . Je pense clairement que l'image a une syntaxe et est un mode d'expression comme les mots. Sauf que la lecture et la compréhension de l'écrit est enseigné dès le plus jeune âge alors que le langage par l'image n'est enseigné que dans des cursus spécialisés et souvent en étude supérieur. C’est un peu ça qui nourrit, de manière peut être artificielle, le débat activité artistique/image = langage ?
Concernant la question de l'interactivité du jeu vidéo, je m'avance un peu mais peut être que cette question n'est pas fondamentale après tout. Le cinéma bien qu'il ne soit pas interactif utilise des systèmes d’empathie avec les personnages. Cela permet l'identification du spectateur de manière assez forte. L'impact sur le spectateur, parce que la méthode est plus pernicieuse, pourrait bien être équivalent, si ce n'est plus fort. Je pense que l'interactivité aura un rôle dans des jeux où rien ne permettra de faire une différence entre réalité et jeu. Lorsque plus aucun élément ne nous rappellera que nous sommes dans un univers virtuel. Et il n'y a pas à dire Hatred n’est pas encore à ce stade de réalisme (honnêtement la scène du lance flamme dans le second trailer me fait rire à cause de la gueule des toilettes façon jeu vidéo 90’s)
Concernant la censure et la liberté d'expression, débat haut combien complexe et dont les concepts ne sont pas forcement très bien connus et compris. Concernant la censure en tant que tel, Il faut écarter tous les exemples ou illustrations provenant des Etat Unis. Leur conception de la liberté d'expression et sa mise en oeuvre est totalement différente de celle des pays européens comme la France (tradition de droit écrit). Même si la frontière s'estompe avec la mondialisation culturelle, cette distinction reste et doit rester vivace.
(Je ne développe pas ce point même si c'est le plus intéressant car le format forum ne me convient guère pour un sujet qui nécessite presque un cours de droit)
Au demeurant, je ne pense pas qu'il faille interdire une œuvre (pour moi, Hatred en est une, aussi médiocre puisse-t-elle être à l’avenir) sur son taux de violence et son caractère immoral. La conception de la morale ou des bonnes mœurs est trop fluctuante de personne à personne et les critères d’interdiction seraient trop flous. Par contre, la protection des mineurs ou de l’ordre public peut être une raison viable à une interdiction. La protection des mineurs étant plutôt universelle contre la sexualité, la violence, la dépendance, (la manipulation ?), l’ordre public quant à lui se rapproche plus d’une vision de société par un pays et peut donc être plus fluctuant.
De mon côté, ces polémiques me rappellent les polémiques sur le cinéma gore des années 70 à aujourd’hui avec les Cannibal Holocost plus récemment un film comme Snuff 102 (bien sale et bien interdit autour du monde, à tord ou à raison ? dunno). Le gore a, à peu près, toujours existé et il y a un public pour ça. Pas parce qu'ils sont fous (même s'il peut y en avoir), mais plutôt par curiosité malsaine et par recherche de ce sentiment de mal être. De plus, le gore dans le jeu vidéo existe déjà (Phantasmagoria ?) et ce n’est pas Hatred qui va le révolutionner. Après faut il interdire ou non, censurer ou non, la question relève plus du choix politique ou de la décision de Justice mais le débat citoyen peut jouer rôle (et encore…). En tout état de cause, la censure est tout à fait possible et ça se fait plus souvent qu’on ne le pense: sauf quelques œuvres où il y a un effet Streisand ou une communication surfant sur la prohibition de l’oeuvre, l’interdiction entraine forcément la clandestinité et un rayonnement médiatique beaucoup plus restreint.
Je me tire une balle dans le pied car j'ai critiqué les exemples attrayant à la liberté d’expression version américaine, mais je suis tombé sur une chronologie très intéressante des polémiques concernant les jeux vidéo aux Etats Unis (et pays occidentaux)jusqu'à 2012 : http://ncac.org/resource/a-timeline-of-video-game-controversies. J'ai survolé rapidement mais le reste des articles sur les jeux vdéo peuvent aussi être intéressants.
L'image n'a pas de "syntaxe", elle a des codes, comme l'art en général. Le langage se caractérise par un ensemble de consensus précis ; le concept de "définition" ce n'est pas moi qui l'ai inventé.
À partir de là, on peut effectivement dire que la neutralité des mots n'est pas absolue (pour tout un tas de raisons), en revanche on ne peut pas placer l'art et le langage sur le même plan, c'est quelque chose de tout à fait irréaliste.
Ma position sur ce point précis c'est effectivement qu'il ne devrait pas y avoir de débat, je regrette.
Accessoirement, pour que ce soit bien clair, je n'ai jamais dit qu'on ne pouvait pas exprimer une idée par le biais d'une image et d'une manière générale, je refuse qu'on censure un image pour une idée.
Voilà, ça va un peu dans le sens de mon dernier message... Au nom du "flou", de l'inquantifiable, on se permet pour ainsi dire tout... et Dieu sait où ça pourra encore nous mener.
Un langage peut être moins élaboré que le français (une langue), permettre moins de nuances et pour autant rester un langage. Je pense qu'il y a une différence à faire entre langue et langage pour qu'on tombe d'accord.
Après, concernant la syntaxe et la définition, si je pousse un peu, le cinéma peut être un bon contre exemple, avec un ensemble de consensus précis et accepté (pour simplifier à l’extrême, une vue en contre plongée selon le contexte, exprime la puissance, la sévérité, etc.).
Par ailleurs pour revenir un peu en arrière, la langue des signes même si c'est une langue plus évolutive et adaptative que le français est une langue qui se suffit à elle même.
Concernant le débat à ce sujet, je ne souhaitais pas être polémique. pardon
C'est pas bien de prendre qu'une partie d'un raisonnement. (je me permets car le reste de mon paragraphe a une importance dans ce que je souhaitais exprimer)
Justement, la possibilité de "dire tout" se rapproche plus d'une conception américaine de liberté d'expression qui n'est pas celle en vigueur en Europe. En France, et plus largement en Europe, certaines normes juridiques (lois ou autres) permettent d'interdire l'expression de certaine idée Aux Etats Unis, la liberté d'expression est le premier article de la "Constitution" symbole de son importance et est largement soutenu par le juge américain. En France, cela diffère quelque peu, le juge est plus enclin à prendre d'autres références en compte. D'où l'utilité de l'ordre public qui est une autre référence que "la morale" (référence restant propre à chacun) et qui, je pense, permet une meilleure définition des règles permettant de sanctionner la publication d'une expression.
A vrai dire, je suis un peu de mauvaise foi ici car cette notion reste largement défini par le juge. Néanmoins la jurisprudence qui en ressort peut donner certaines lignes directrices et le flou n'est pas si flou que ça.
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