Cela dit, pour revenir sur la question de la langue des signes (vu qu'on en parle). Je n'y connais absolument rien et je serais curieux de savoir à quel point c'est un langage qui se suffit à lui-même. Vu les limites qu'il induit et surtout, étant donné que les sourds-muets ont probablement toujours su pour la majorité d'entre eux lire et écrire, déjà il m'apparaît presque évident que eux aussi pensent avec les mots, et je suppose que ce langage a toujours existé comme langage complémentaire et non pas comme langage entier.
Il y a des sourds de naissance, et à ma connaissance le langage des signes peut se suffire à lui même, et ne souffre pas de limitations particulière, il se construit a priori comme le langage parlé (des noms, des verbes, des adjectifs), et n'a pas besoin d'un "complément" par le langage écrit pour être complet ; il utiliserait d'ailleurs les mêmes aires cérébrales que l'emploi du langage parlé pour les personnes entendantes, si bien qu'il semblerait exister une prédisposition à utiliser un langage structuré de la façon dont nous le structurons. Du moins à ce qu'on m'en a dit succinctement, mais j'avoue ne pas avoir creuser personnellement la question.
Ce serait cool si quelqu'un avait plus de connaissance sur le sujet ;).
Pour en revenir au langage des mots vs. un dessin, c'est sûr que les mots sont une façon optimisée et super puissante d'exprimer des idées dans une précision et une complexité extrême, ce que sera bien incapable de faire d'autres moyens d'expression.
Cependant certaines idées "simples" n'ont pas besoin de toute cette puissance potentielle d'évocation pour être très clairement exprimées, et ça tombe bien parce que dans le même temps les idées qui portent sont souvent des idées simples.
De toute façon la censure a toujours concerné des œuvres, qui exprimaient justement des idées interdites. Ç'a pu être des livres comme des tableaux. Pour la musique (sous-entendu sans paroles) c'est évidemment plus improbable, car une mélodie n'a qu'un pouvoir d'évocation vague (même s'il peut être puissant). Au demeurant il n'est pas impossible qu'un disque jouant la mélodie de la Marseillaise eu été censurée sous l'occupation allemande, parfois même une mélodie peut évoquer de façon suffisamment forte une idée.
Même si on veut exprimer une idée simple avec une image, on ne peut pas exprimer QU'une idée simple, parce que même la plus minimaliste des images est empreinte de symbole. Ce qui confère aux mots leur neutralité et leur précision, c'est la dénotation, la définition, et les images n'ont pas de dénotation, les seules images qui en aient une sont les signaux, comme le code de la route...
Quand tu prends l'exemple de la marseillaise, ce n'est pas une idée simple que tu décris, c'est un symbole complexe qui interagit avec le lieu et le cadre historique qui plus est...
Et c'est bien généralement a des connotations, jugée tendancieuses, que renvoi le plus souvent la censure ;).
P.ex. quand un triste sir, malencontreusement tristement connu, énonce que "les noirs courent plus vite que les blancs", on ne pourrait y voir que précisément et objectivement ce que les mots expriment: une affirmation statistique, qui ne demande qu'à être réfutée ou confirmée par une considération statistique sérieuse. La chose aurait été édictée par un professeur d'université détenteur d'une chaire en anthropologie, on lui aurait simplement demander de révéler l'étude permettant de conclure à cela.
En l’occurrence, si des voix se sont élevés contre ces propos, c'est bien parce qu'on y a vu des connotations qui allaient, dans le contexte particulier de son énoncé, au-delà de l'idée finalement très "neutre" qu'ils formulaient au sens strict.
Oui c'est ce que je disais en page précédente, je conçois tout à fait qu'on puisse censurer un discours pour sa forme (ou du moins pour un fond connoté). Et c'est la particularité du langage de pouvoir adopter plusieurs registres, et notamment celui de la neutralité : utiliser les mots pour ce qu'ils sont (alors que les images elles, sont tout un tas de choses).
Et dans le cas présent, la vraie neutralité aurait exigé que le type en question apporte une précision supplémentaire sans doute, ("je constate en toute honnêteté" ou "ça saute aux yeux que d'une manière générale"). Après c'est sûr qu'il y a malgré tout des trucs qu'on ne peut tout simplement pas dire, difficiles à exprimer dans un certain cadre ou bien simplement politiquement incorrects (le politiquement correct, comme ça a été dit, c'est pas un mal en soi tant que les idéologues ne se l'approprient pas).
(edit : et je ne parle pas tellement de ceux qui évoquent le politiquement correct mais plus des autres d'une manière générale, qui l'"appliquent", fin bref...)
edit2 : Je suis désolé je viens de m'énerver (hors forum je veux dire), du coup je suis un peu fatigué et je dis des bétises.
Quand je parle de "fond connoté" c'est incongru parce que ça voudrait dire que c'est une idée qui est en cause, en réalité ça relève bien de la forme parce que c'est plus une intention qui justifierait la censure (insulte, provocation etc). Bref, je renvoie à mon message page précédente.
Néanmoins je dois bien avouer que j'estime malgré tout que certains rares propos peuvent être censurés pour ce qu'ils sont quand ils infirment les évidences les plus manifestes (accessoirement le genre de propos dont la nature même permet de douter de leur sincérité) ou alors, mais là attention, quand ils vont à l'encontre de certains consensus vraiment (mais alors vraiment vraiment vraiment) bien établis, et encore je dis ça sans certitude.
Et je vous rejoins sur tous les problèmes cités que peut poser la censure, seulement j'estime que d'une manière ou d'une autre, elle est nécessaire...
Néanmoins je dois bien avouer que j'estime malgré tout que certains rares propos peuvent être censurés pour ce qu'ils sont quand ils infirment les évidences les plus manifestes (accessoirement le genre de propos dont la nature même permet de douter de leur sincérité) ou alors, mais là attention, quand ils vont à l'encontre de certains consensus vraiment (mais alors vraiment vraiment vraiment) bien établis, et encore je dis ça sans certitude.
C'est bien tout le problème, objectivement aucune "évidence" ou "certitude" n'est absolument certaine, il y a un moment ou de l'arbitraire va rentrer en ligne de compte.
Mais au final, comme déjà dit, lorsqu'on se borne comme en France à censuré les choses uniquement lorsqu'elle ont un caractère ostensiblement délictuelle et a fortiori appelant à la haine ou à la violence, même si ces choix restent arbitraires, ils reposent sur une idéologie à vocation pacifiste qui me va bien ;).
C'est bien tout le problème, objectivement aucune "évidence" ou "certitude" n'est absolument certaine, il y a un moment ou de l'arbitraire va rentrer en ligne de compte. :P
Oui bien sûr.
"Mais au final, comme déjà dit, lorsqu'on se borne comme en France à censuré les choses uniquement lorsqu'elle ont un caractère ostensiblement délictuelle et a fortiori appelant à la haine ou à la violence, même si ces choix restent arbitraires"
Ouais, enfin ça c'est la version officielle... M'enfin, à défaut de pouvoir réellement étayer mon point de vue (sans compter qu'on commencerait alors réellement à s'éloigner durablement du sujet initial ^^), je me contenterai d'afficher mon grrRand scepticisme.
Mais sur le fond ça me déplaît pas non plus.
Bon après je dis pas que tout est fait avec les meilleures intention du monde ;).
Au demeurant dans notre pays la censure VRAIE est rare et doit se référer à des cas grave dont je juge le fond plutôt "bien", si j'ose dire. D'ailleurs je ne crois pas que des jeux-vidéos aient été soumis à autant d'interdictions en France que ce qu'on a pu voir dans d'autres pays.
Après je ne parle pas d’éventuelles mises à l'écart officieuses, muselages de contradicteurs jugés inopportuns, ou autre barbouzeries :P. (mais c'est une autre question)
Le but du jeu qualifié de “défoloir de sortie de taf” par l’auteur est plutôt idiot. Le jeu reflète plus l’envie “necessaire” d’une personne qui éprouve de la haine pour tout son entourage et qui souhaite lui faire du mal. Le soucis étant que des milliers de jeu permettent de se défouler (sans pour autant que cela soit en éliminant des personnes (d‘ailleurs) mais là c’est sans justification perceptible par le joueur. Je me demande d’ailleurs ce qu’il se passe si on seballade tout simplement dans les rues sans rein faire. Si rien ne se passe, c’est qu’il n’y a pas d’objectif, donc pas d’intéret de jeu et donc juste l’assouvissement d’une haine. Si tel est le cas, c’est surement un jeu très mauvais qui est bien en-dessous de la qualité de jeu d’un punching-ball qui lui à un objectif de scoring lié à la performance.
Pour le comparatif avec GTA ou Hotline Miami, qui sont effectivement violent et controversé, la différence réside dans le fait que le joueur poursuit un but qui dans le contexte du jeu implique que les actions doivent être faites comme cela. Dans Hatred, le jeu ne semble pas poser de contexte instaurant un objectif de jeu mais c’est le contexte de vie du joueur qui est utilisé dans le jeu puisqu’il s’agit d’un jeu défouloir. Et c’est là le plus grand soucis je pense car cela signifie que le jeu est destiné à des joueurs qui veulent exprimer leur haine. A contrario, dans les autres jeux on contrôle un personnage “jouet” qui ne découle pas de nos sentiments.
Une bonne analogie sur la différence entre un jeu violent et Hatred peut être vue comme cela :
Si dans la savane tu te fais attaquer par un lion et que ta seule échappatoire et de le tuer, tu le feras (comme dans un jeu qui te donne un problème à résoudre avec un panel d’actions limité).
Or, si tu es dans la jungle, que tu vois un lion dormir au loin et que tu lui tires dessus parce que ton paton t’as donné les dossiers en retard d’un collègue (il n’y a aucune raison à cela).
La glorification de la violence d’après moi est faite au sens que c’est quelque chose de peu commun au même sens qu’il est peu commun de piloter un vaisseau spatial et de part le fait cela impressionne. Plus l’action est hors du commun et plus elle est surprenante/impressionnante et donc attirante. Cela marche pour ce qui est violent mais aussi pour ce qui ne l’est pas, pour prendre exemple sur la vie réelle, le fait de voir une étoile filante est qualifié d’extraordinaire alors que peut impressionnant visuellement.C’est le fait que cela soit rare qui justifie cela.
Pour ce qui est de l’influence de Hatred, je ne pense pas qu’il en aura tellement (au sens de répercussions sur la vraie vie) car si des personnes en viennent à recopier les agissements du jeu c’est qu’elles étaient déjà sur un chemin propice à la violence. Tout comme les schyzophrènes ne deviennent pas schyzophrènes d’un coup, ils le sont jusqu’à que la chose se manifeste (à vérifier mais il me semble que c’est cela).
@Nival973
Pour continuer sur ce que tu dis sur GTA et Hotline Miami, dans GTA même si tout est hyper réaliste, la violence est commune au sens qu’elle n’est pas du tout spectaculaire et donc peut jouissive et c’est plus l’organisation de la vie du personnage qui est passionnante (enfin je suppose je n’ai fait que les anciens) et les phases réellement jouissives sont des cavalcades.
Pour ce qui est de Hotline Miami, comme tu l’as dis on sens clairement le second degré de par sa représentation éloignée de la réalité.
@Elrhim
Pour le cas de GTA, et cela depuis le début de la série, le jeu doit se prendre comme un ensemble de de missions et de dégâts colatéraux comme l’on pourrait jouer au foot dans une boutique de bibelots de porcelaine. Effectivement il ya le moment ou en-dehors des missions on essaie de faire le maximum de grabuge mais c’est surtout dans le but de titiller le jeu pour voir comment il va riposter et de voir jusqu’à quel point il peut échapper à la police et non de faire du mal.
Pour le cas de l’Occulus, je ne sais quoi en penser. en effet, cela me dérangerait plus.
@K_rlito
Je te rejoins totalement sur l’aspect feux d’artifice de GTA. D’ailleurs je pense que la violence est souvent utilisée dans les jeu vidéo car elle est synonyme de destruction, d’explosion et de spectaculaire. Tout comme un film d’action propose des voitures qui explosent plutôt que des voitures qui s’arrêtent sans le moindre signe de fumée. Dans un FPS (je ne cautionne vraiment pas les jeux de guerre mais bon) c’est le recul d’un ennemis lors de l’impact d’un tir qui va être impressionnant car c’est spectaculaire. On revient sur le concept de hors du commun.
Pour ma part, je dis que ceux sont les gens qui ont de la haine à offrir qui vont aimer Hatred car c’est ma déduction de ce qu’a dit Itooh en introduction du sujet en relatant les faits et du trailer que j’ai regardé.Et je dis cela car cela sous-entend que Hatred n’est même pas un jeu car dans un jeu il y a un objectif à accomplir dans un contexte qui le justifie et qui est régit par des régles de causes à effets/conséquences.
Pour des exemples de jeu où la violence à été détournée comme tu la cites dans McBeth. Je dirais que cela arrive lorsque on entend au loin des cri de souffrance. Ou lorsque l’on rentre dans une pièce où le sol est jonché de sang. C’est un peu le même effet.
@john_moogle
Je suis d’accord que le controle parental et le pegi devrait modérer les jeux que les jeunes joueurs ont dans les mains mais les parents sont très souvent mauvais à cela.
@Itooh
La distinction entre le réel et le fictif est tout de même primordiale au sens que lorsque je joue à un jeu, je n’entrevois presque jamais mes actions au sens réel. Par exemple, tirer dans sur un personnage dans un jeu cela signifie surtout “cliquer sur le personnage pour solutionner le problème auquel je fais face” et rien de plus. Evidemment je peux jouir du fait d’exterminer un boss de niveau mais c’est surtout lié à la satisfaction de passer le challenge s’il est ardu.
Je suis parfaitement d’accord avec toi sur le fait que la violence a été placée au rang de cool attitude alors qu’elle mériterait d’être placée au rang de la honte ultime. Mais cela n’est pas lié au jeu vidéo selon moi, je dirais que c’est bien plus vieux et que cela vient du fait qu’au début de notre civilisation la force était l’argument incontestable à tout problème et que cette notion est tenace dans les esprits. Heureusement pour nous, les choses ce sont quand mêmes bien améliorées grâce à l’intélligence et la culture (même si on est loin d’être tranquilles).
Cela étant je suis pour moins de violence dans les jeux même s’il existe beaucoup de jeux où il n’y en as pas.
Si je me fis uniquement au trailer du jeu, je ne suis pas d’accord avec la “domination” que peut rechercher un joueur dans Hatred car d’après le trailer c’est plus de la “vengeance”.
@Nival973
Ce que tu dit sur les pub glauque de la sécurité routière qu font rires des jeunes me fait penser automatiquement à la popularité des vidéos de faceplant qui pululuent sur le net et qui ravissent beaucoup de personnes qui en rient aux éclats. J’ai énormément de mal avec ces vidéos et j’ai des connaissances qui sont vraiment non-violentes et qui arrivent à s’en amuser. Par contre, l’empathie n’est peut être pas une de leur meilleure qualité et c’est pour cela qu’il ne sontpas touché par cela.
Pour ce qui est des crimes et des raisons de leurs existence, j’ai envie de citer Asimov qui dit dans de ses romans du cycle fondations dit “La violence est le refuge de l’incompétence” au sens que les gens deviennent violent lorsqu’il ne savent pas comment régler un problème autrement car il n’en ont pas/plus les moyens.
@Elrhim
Ensuite, même si d’après moi ce n’est pas le cas de Hatred, le sentiment de domination et sa démonstration est le point de départ de beaucoup de cas de violence.
@Itooh
Une personne capable d’agresser peut parfaitement être capable de réfléchir et d’agir correctement mais cela dans des cadres distincts selon moi. Par exemple avec sa famille, la personne sera correcte mais dans la rue elle n’hésitera pas user de la force pour obtenir ce qu’elle désire. C’est probablement pour cela que des gens violents peuvent s’indigner de voir leurs proches subir des violences.
Il y a aussi le cas où la violence fait partie des taches banales à accomplir pour mener un business criminel.
Pour ce qui est de l’impossibilité d’encourager une pensée d’un côté et d’en encourager une opposée de l’autre je ne suis pas d’accord car on dirait que tu dis cela comme s’il n’y avait qu’une seule culture. Il y a tellement de culture basées sur des pratiques énormément diversifiées qu’il y a forcément des cultures contradictoires.
Pfiou … Je viens de répondre au 2 premières pages du sujet, je répondrais au reste une autre fois
Cela dit, pour revenir sur la question de la langue des signes (vu qu'on en parle). Je n'y connais absolument rien et je serais curieux de savoir à quel point c'est un langage qui se suffit à lui-même. Vu les limites qu'il induit et surtout, étant donné que les sourds-muets ont probablement toujours su pour la majorité d'entre eux lire et écrire, déjà il m'apparaît presque évident que eux aussi pensent avec les mots, et je suppose que ce langage a toujours existé comme langage complémentaire et non pas comme langage entier.
Il y a des sourds de naissance, et à ma connaissance le langage des signes peut se suffire à lui même, et ne souffre pas de limitations particulière, il se construit a priori comme le langage parlé (des noms, des verbes, des adjectifs), et n'a pas besoin d'un "complément" par le langage écrit pour être complet ; il utiliserait d'ailleurs les mêmes aires cérébrales que l'emploi du langage parlé pour les personnes entendantes, si bien qu'il semblerait exister une prédisposition à utiliser un langage structuré de la façon dont nous le structurons. Du moins à ce qu'on m'en a dit succinctement, mais j'avoue ne pas avoir creuser personnellement la question.
Ce serait cool si quelqu'un avait plus de connaissance sur le sujet ;).
Pour en revenir au langage des mots vs. un dessin, c'est sûr que les mots sont une façon optimisée et super puissante d'exprimer des idées dans une précision et une complexité extrême, ce que sera bien incapable de faire d'autres moyens d'expression.
Cependant certaines idées "simples" n'ont pas besoin de toute cette puissance potentielle d'évocation pour être très clairement exprimées, et ça tombe bien parce que dans le même temps les idées qui portent sont souvent des idées simples.
De toute façon la censure a toujours concerné des œuvres, qui exprimaient justement des idées interdites. Ç'a pu être des livres comme des tableaux. Pour la musique (sous-entendu sans paroles) c'est évidemment plus improbable, car une mélodie n'a qu'un pouvoir d'évocation vague (même s'il peut être puissant). Au demeurant il n'est pas impossible qu'un disque jouant la mélodie de la Marseillaise eu été censurée sous l'occupation allemande, parfois même une mélodie peut évoquer de façon suffisamment forte une idée.
Merci pour l'info.
Même si on veut exprimer une idée simple avec une image, on ne peut pas exprimer QU'une idée simple, parce que même la plus minimaliste des images est empreinte de symbole. Ce qui confère aux mots leur neutralité et leur précision, c'est la dénotation, la définition, et les images n'ont pas de dénotation, les seules images qui en aient une sont les signaux, comme le code de la route...
Quand tu prends l'exemple de la marseillaise, ce n'est pas une idée simple que tu décris, c'est un symbole complexe qui interagit avec le lieu et le cadre historique qui plus est...
Et c'est bien généralement a des connotations, jugée tendancieuses, que renvoi le plus souvent la censure ;).
P.ex. quand un triste sir, malencontreusement tristement connu, énonce que "les noirs courent plus vite que les blancs", on ne pourrait y voir que précisément et objectivement ce que les mots expriment: une affirmation statistique, qui ne demande qu'à être réfutée ou confirmée par une considération statistique sérieuse. La chose aurait été édictée par un professeur d'université détenteur d'une chaire en anthropologie, on lui aurait simplement demander de révéler l'étude permettant de conclure à cela.
En l’occurrence, si des voix se sont élevés contre ces propos, c'est bien parce qu'on y a vu des connotations qui allaient, dans le contexte particulier de son énoncé, au-delà de l'idée finalement très "neutre" qu'ils formulaient au sens strict.
Oui c'est ce que je disais en page précédente, je conçois tout à fait qu'on puisse censurer un discours pour sa forme (ou du moins pour un fond connoté). Et c'est la particularité du langage de pouvoir adopter plusieurs registres, et notamment celui de la neutralité : utiliser les mots pour ce qu'ils sont (alors que les images elles, sont tout un tas de choses).
Et dans le cas présent, la vraie neutralité aurait exigé que le type en question apporte une précision supplémentaire sans doute, ("je constate en toute honnêteté" ou "ça saute aux yeux que d'une manière générale"). Après c'est sûr qu'il y a malgré tout des trucs qu'on ne peut tout simplement pas dire, difficiles à exprimer dans un certain cadre ou bien simplement politiquement incorrects (le politiquement correct, comme ça a été dit, c'est pas un mal en soi tant que les idéologues ne se l'approprient pas).
(edit : et je ne parle pas tellement de ceux qui évoquent le politiquement correct mais plus des autres d'une manière générale, qui l'"appliquent", fin bref...)
edit2 : Je suis désolé je viens de m'énerver (hors forum je veux dire), du coup je suis un peu fatigué et je dis des bétises.
Quand je parle de "fond connoté" c'est incongru parce que ça voudrait dire que c'est une idée qui est en cause, en réalité ça relève bien de la forme parce que c'est plus une intention qui justifierait la censure (insulte, provocation etc). Bref, je renvoie à mon message page précédente.
Néanmoins je dois bien avouer que j'estime malgré tout que certains rares propos peuvent être censurés pour ce qu'ils sont quand ils infirment les évidences les plus manifestes (accessoirement le genre de propos dont la nature même permet de douter de leur sincérité) ou alors, mais là attention, quand ils vont à l'encontre de certains consensus vraiment (mais alors vraiment vraiment vraiment) bien établis, et encore je dis ça sans certitude.
Et je vous rejoins sur tous les problèmes cités que peut poser la censure, seulement j'estime que d'une manière ou d'une autre, elle est nécessaire...
C'est bien tout le problème, objectivement aucune "évidence" ou "certitude" n'est absolument certaine, il y a un moment ou de l'arbitraire va rentrer en ligne de compte.
Mais au final, comme déjà dit, lorsqu'on se borne comme en France à censuré les choses uniquement lorsqu'elle ont un caractère ostensiblement délictuelle et a fortiori appelant à la haine ou à la violence, même si ces choix restent arbitraires, ils reposent sur une idéologie à vocation pacifiste qui me va bien ;).
Oui bien sûr.
"Mais au final, comme déjà dit, lorsqu'on se borne comme en France à censuré les choses uniquement lorsqu'elle ont un caractère ostensiblement délictuelle et a fortiori appelant à la haine ou à la violence, même si ces choix restent arbitraires"
Ouais, enfin ça c'est la version officielle... M'enfin, à défaut de pouvoir réellement étayer mon point de vue (sans compter qu'on commencerait alors réellement à s'éloigner durablement du sujet initial ^^), je me contenterai d'afficher mon grrRand scepticisme.
Mais sur le fond ça me déplaît pas non plus.
Bon après je dis pas que tout est fait avec les meilleures intention du monde ;).
Au demeurant dans notre pays la censure VRAIE est rare et doit se référer à des cas grave dont je juge le fond plutôt "bien", si j'ose dire. D'ailleurs je ne crois pas que des jeux-vidéos aient été soumis à autant d'interdictions en France que ce qu'on a pu voir dans d'autres pays.
Après je ne parle pas d’éventuelles mises à l'écart officieuses, muselages de contradicteurs jugés inopportuns, ou autre barbouzeries :P. (mais c'est une autre question)
@Itooh :
Le but du jeu qualifié de “défoloir de sortie de taf” par l’auteur est plutôt idiot. Le jeu reflète plus l’envie “necessaire” d’une personne qui éprouve de la haine pour tout son entourage et qui souhaite lui faire du mal. Le soucis étant que des milliers de jeu permettent de se défouler (sans pour autant que cela soit en éliminant des personnes (d‘ailleurs) mais là c’est sans justification perceptible par le joueur. Je me demande d’ailleurs ce qu’il se passe si on seballade tout simplement dans les rues sans rein faire. Si rien ne se passe, c’est qu’il n’y a pas d’objectif, donc pas d’intéret de jeu et donc juste l’assouvissement d’une haine. Si tel est le cas, c’est surement un jeu très mauvais qui est bien en-dessous de la qualité de jeu d’un punching-ball qui lui à un objectif de scoring lié à la performance.
Pour le comparatif avec GTA ou Hotline Miami, qui sont effectivement violent et controversé, la différence réside dans le fait que le joueur poursuit un but qui dans le contexte du jeu implique que les actions doivent être faites comme cela. Dans Hatred, le jeu ne semble pas poser de contexte instaurant un objectif de jeu mais c’est le contexte de vie du joueur qui est utilisé dans le jeu puisqu’il s’agit d’un jeu défouloir. Et c’est là le plus grand soucis je pense car cela signifie que le jeu est destiné à des joueurs qui veulent exprimer leur haine. A contrario, dans les autres jeux on contrôle un personnage “jouet” qui ne découle pas de nos sentiments.
Une bonne analogie sur la différence entre un jeu violent et Hatred peut être vue comme cela :
Si dans la savane tu te fais attaquer par un lion et que ta seule échappatoire et de le tuer, tu le feras (comme dans un jeu qui te donne un problème à résoudre avec un panel d’actions limité).
Or, si tu es dans la jungle, que tu vois un lion dormir au loin et que tu lui tires dessus parce que ton paton t’as donné les dossiers en retard d’un collègue (il n’y a aucune raison à cela).
La glorification de la violence d’après moi est faite au sens que c’est quelque chose de peu commun au même sens qu’il est peu commun de piloter un vaisseau spatial et de part le fait cela impressionne. Plus l’action est hors du commun et plus elle est surprenante/impressionnante et donc attirante. Cela marche pour ce qui est violent mais aussi pour ce qui ne l’est pas, pour prendre exemple sur la vie réelle, le fait de voir une étoile filante est qualifié d’extraordinaire alors que peut impressionnant visuellement.C’est le fait que cela soit rare qui justifie cela.
Pour ce qui est de l’influence de Hatred, je ne pense pas qu’il en aura tellement (au sens de répercussions sur la vraie vie) car si des personnes en viennent à recopier les agissements du jeu c’est qu’elles étaient déjà sur un chemin propice à la violence. Tout comme les schyzophrènes ne deviennent pas schyzophrènes d’un coup, ils le sont jusqu’à que la chose se manifeste (à vérifier mais il me semble que c’est cela).
@Nival973
Pour continuer sur ce que tu dis sur GTA et Hotline Miami, dans GTA même si tout est hyper réaliste, la violence est commune au sens qu’elle n’est pas du tout spectaculaire et donc peut jouissive et c’est plus l’organisation de la vie du personnage qui est passionnante (enfin je suppose je n’ai fait que les anciens) et les phases réellement jouissives sont des cavalcades.
Pour ce qui est de Hotline Miami, comme tu l’as dis on sens clairement le second degré de par sa représentation éloignée de la réalité.
@Elrhim
Pour le cas de GTA, et cela depuis le début de la série, le jeu doit se prendre comme un ensemble de de missions et de dégâts colatéraux comme l’on pourrait jouer au foot dans une boutique de bibelots de porcelaine. Effectivement il ya le moment ou en-dehors des missions on essaie de faire le maximum de grabuge mais c’est surtout dans le but de titiller le jeu pour voir comment il va riposter et de voir jusqu’à quel point il peut échapper à la police et non de faire du mal.
Pour le cas de l’Occulus, je ne sais quoi en penser. en effet, cela me dérangerait plus.
@K_rlito
Je te rejoins totalement sur l’aspect feux d’artifice de GTA. D’ailleurs je pense que la violence est souvent utilisée dans les jeu vidéo car elle est synonyme de destruction, d’explosion et de spectaculaire. Tout comme un film d’action propose des voitures qui explosent plutôt que des voitures qui s’arrêtent sans le moindre signe de fumée. Dans un FPS (je ne cautionne vraiment pas les jeux de guerre mais bon) c’est le recul d’un ennemis lors de l’impact d’un tir qui va être impressionnant car c’est spectaculaire. On revient sur le concept de hors du commun.
Pour ma part, je dis que ceux sont les gens qui ont de la haine à offrir qui vont aimer Hatred car c’est ma déduction de ce qu’a dit Itooh en introduction du sujet en relatant les faits et du trailer que j’ai regardé.Et je dis cela car cela sous-entend que Hatred n’est même pas un jeu car dans un jeu il y a un objectif à accomplir dans un contexte qui le justifie et qui est régit par des régles de causes à effets/conséquences.
Pour des exemples de jeu où la violence à été détournée comme tu la cites dans McBeth. Je dirais que cela arrive lorsque on entend au loin des cri de souffrance. Ou lorsque l’on rentre dans une pièce où le sol est jonché de sang. C’est un peu le même effet.
@john_moogle
Je suis d’accord que le controle parental et le pegi devrait modérer les jeux que les jeunes joueurs ont dans les mains mais les parents sont très souvent mauvais à cela.
@Itooh
La distinction entre le réel et le fictif est tout de même primordiale au sens que lorsque je joue à un jeu, je n’entrevois presque jamais mes actions au sens réel. Par exemple, tirer dans sur un personnage dans un jeu cela signifie surtout “cliquer sur le personnage pour solutionner le problème auquel je fais face” et rien de plus. Evidemment je peux jouir du fait d’exterminer un boss de niveau mais c’est surtout lié à la satisfaction de passer le challenge s’il est ardu.
Je suis parfaitement d’accord avec toi sur le fait que la violence a été placée au rang de cool attitude alors qu’elle mériterait d’être placée au rang de la honte ultime. Mais cela n’est pas lié au jeu vidéo selon moi, je dirais que c’est bien plus vieux et que cela vient du fait qu’au début de notre civilisation la force était l’argument incontestable à tout problème et que cette notion est tenace dans les esprits. Heureusement pour nous, les choses ce sont quand mêmes bien améliorées grâce à l’intélligence et la culture (même si on est loin d’être tranquilles).
Cela étant je suis pour moins de violence dans les jeux même s’il existe beaucoup de jeux où il n’y en as pas.
Si je me fis uniquement au trailer du jeu, je ne suis pas d’accord avec la “domination” que peut rechercher un joueur dans Hatred car d’après le trailer c’est plus de la “vengeance”.
@Nival973
Ce que tu dit sur les pub glauque de la sécurité routière qu font rires des jeunes me fait penser automatiquement à la popularité des vidéos de faceplant qui pululuent sur le net et qui ravissent beaucoup de personnes qui en rient aux éclats. J’ai énormément de mal avec ces vidéos et j’ai des connaissances qui sont vraiment non-violentes et qui arrivent à s’en amuser. Par contre, l’empathie n’est peut être pas une de leur meilleure qualité et c’est pour cela qu’il ne sontpas touché par cela.
Pour ce qui est des crimes et des raisons de leurs existence, j’ai envie de citer Asimov qui dit dans de ses romans du cycle fondations dit “La violence est le refuge de l’incompétence” au sens que les gens deviennent violent lorsqu’il ne savent pas comment régler un problème autrement car il n’en ont pas/plus les moyens.
@Elrhim
Ensuite, même si d’après moi ce n’est pas le cas de Hatred, le sentiment de domination et sa démonstration est le point de départ de beaucoup de cas de violence.
@Itooh
Une personne capable d’agresser peut parfaitement être capable de réfléchir et d’agir correctement mais cela dans des cadres distincts selon moi. Par exemple avec sa famille, la personne sera correcte mais dans la rue elle n’hésitera pas user de la force pour obtenir ce qu’elle désire. C’est probablement pour cela que des gens violents peuvent s’indigner de voir leurs proches subir des violences.
Il y a aussi le cas où la violence fait partie des taches banales à accomplir pour mener un business criminel.
Pour ce qui est de l’impossibilité d’encourager une pensée d’un côté et d’en encourager une opposée de l’autre je ne suis pas d’accord car on dirait que tu dis cela comme s’il n’y avait qu’une seule culture. Il y a tellement de culture basées sur des pratiques énormément diversifiées qu’il y a forcément des cultures contradictoires.
Pfiou … Je viens de répondre au 2 premières pages du sujet, je répondrais au reste une autre fois
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