À une époque pas si lointaine, le cyberpunk qui, un rappel ne fait jamais de mal, est la contraction de cybernétique et de punk, était complètement à la mode dans la sphère du jeu vidéo indépendant. Des projets comme Technobabylon, Interference ou encore The Last Night étaient annoncés en pagaille, pour le plus grand bonheur des fans du genre. Void and Meddler, point’n click et premier jeu du tout jeune studio no CVT, est donc le dernier né de cette génération de créateurs tous plus passionnés les uns que les autres par les tubes fluorescents, les androïdes dégénérés et les mégalopoles crasseuses.
Note : Ce test ne concerne que le premier épisode de Void and Meddler sur les trois annoncés. Il ne reflètera donc pas nécessairement la qualité globale du jeu final et sera mis à jour au fur et à mesure de la sortie des épisodes manquants.
Pour un petit shoot de souvenirs
Il faut bien le lui reconnaître, Void and Meddler ne fait pas dans la demi-mesure en ce qui concerne ses partis pris, qu’ils soient graphiques ou scénaristiques. Nous incarnons Fyn, une jeune femme qui, privée de mémoire depuis deux ans déjà, traverse le cours de sa vie à la recherche de son identité. Cependant, une identité, elle en possède déjà une quelque part puisque petit à petit, au fil de notre escapade, se dessine les traits d’une femme portée sur les soirées arrosées aux cachetons, le Noise Rock, la malbouffe et le sexe.
Mais cette identité n’est qu’une façade pour combler un vide qui dure depuis trop longtemps. Il est donc temps de se mettre en quête de véritables souvenirs et c’est ensemble que nous allons écumer la ville à la recherche de sa véritable personnalité, sur fond de nappes électriques et lancinantes.
Sexualité décomplexée
Servi par un pixel art travaillé qui joue avec plus ou moins de succès sur les contrastes entre obscurité et lumières flashy, Void and Meddler pose d’emblée une atmosphère palpable. C’est beau et malsain à la fois, l’univers typique que nous adorons découvrir dans un jeu mais que nous ne souhaiterions habiter pour rien au monde. Petite touche d’originalité, l’écran est régulièrement traversé par des glitches, comme si la structure même de ce monde menaçait à tout moment de s’effondrer sur elle-même et donnant par la même occasion une certaine distance entre l’héroïne le joueur. Intéressant.
Si visuellement, Void and Meddler s’en sort haut la main malgré l’abus d’effets qui nuisent à la lisibilité de certains tableaux (coucou le brouillard), qu’en est-il du reste ? Côté gameplay, nous avons là un point’n click tout ce qu’il y a de plus standard : trouver un objet, l’associer avec un autre objet pour faire avancer un point de l’histoire. Bien que non linéaire dans sa progression, Void and Meddler ne va certainement pas bouleverser les codes du jeu d’aventure. En revanche, il ressort du scénario un point pas du tout banal et complètement rafraîchissant puisque des sujets comme la polygamie ou le transgendérisme y sont abordés sans tentative d’auto-censure. Bien que l’écriture (disponible en français et anglais) manque parfois de finesse, nous sentons aisément la volonté des auteurs d’ancrer leur histoire dans une société certes dystopique mais complètement centrée sur notre époque.
Comments
Merci pour ce test très attendu! (en tout cas pour ma part )
Et oui, toujours dur de juger un jeu épisodique tant que celui-ci n'est pas disponible dans son intégralité.
Une question: ce premier épisode possède-t-il une fin en soi, genre une sous-intrigue qui possède sa fin au sein même de cet épisode, ou bien ressent-on que la narration s'arrête soudainement, appelant incontestablement l'épisode suivant?
(on peut citer p.ex. à The Fall, qui est sensé être le premier épisode d'une trilogie, mais qui déjà peut ce suffire à lui-même)
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Je viens de retourner l'épisode 1 dans tous les sens (j'ai fait les 22 achievements). Donc non, l'épisode est loin d'être auto-suffisant, on sent bien à la fin le "see you next week". J'apprécie beaucoup les différentes "fins" intermédiaires, qui sont très différentes les unes des autres et on un impact sur les suivantes (je devine qu'on part sur une explosion combinatoire pour la fin du dernier épisode). Ceci dit, je ne regrette pas du tout avoir pris le season-pass: les musiques sont merveilleuses et je suis impatient de toucher les prochains épisodes.
Pour remonter sur le test en lui-même, je ne suis pas d'accord sur la "lisibilité": les différents éléments graphiques (brouillard, pluie, motion blur, passant glitchés) sont autant d'éléments qui servent l'ambiance et la narration. J'ai déjà quelques théories sur la fin de l'histoire, et je suis impatient de les confronter à la réalité.
Mention particulière pour les easter-egg / référence pop-culture qu'on peut trouver (Demolition-man / better call Saul, etc.)
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Merci pour ces précisions!
Mon problème c'est que j'ai vraiment du mal avec l'épisodique, je suis toujours tenté d'attendre que tous les épisodes soient sortis pour m'y plonger... dans le cas présent j'hésite encore.
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pour moi la question en se pose pas, j'attends toujours le dernier épisode avant d'acheter et de jouer à un jeu épisodique
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27/11/240