Test - The Swindle : le rogue-like du cambriolage à l’anglaise
Soyons honnêtes cinq minutes : étant enfant, personne ne voulait jouer le gendarme quand il était possible d’incarner le voleur, celui qui commettait son larcin dans la plus grande discrétion et si possible, avec classe et panache ! The Swindle, du studio Size Five Games, c’est un peu cette promesse d’être toujours du côté du voleur, celui qui doit s’infiltrer dans de luxueux manoirs pour en dérober les richesses et ce, sans se faire griller par la sécurité. Une idée séduisante ? Oui. Est-ce pour autant réussi ? Nous allons le découvrir de ce pas dans ce test !
Cent jours
Le scénario de The Swindle est d’une simplicité enfantine justement. En tant que maître cambrioleur « so british », nous apprenons que Scotland Yard est sur le point d’activer une puissante machine, la Basilique du Diable. Cette dernière posséderait une capacité de surveillance illimitée, stoppant net la carrière de tous les cambrioleurs du pays. Une catastrophe que nous nous devons d’empêcher ! Pour ce faire, nous disposerons de cent jours, et pas un de plus, pour retrouver la trace de cette machine et la dérober.
Si cette histoire tiendrait allégrement sur une feuille de papier à cigarette, l’intérêt de The Swindle tient principalement dans son gameplay. En effet, dans le but de remonter jusqu’à la Basilique du Diable, il va falloir se constituer un joli magot afin de se payer des améliorations et de nouvelles technologies qui faciliteront notre besogne de voleur.
Un gameplay frustrant
Se définissant lui-même comme un RPG, The Swindle est plutôt à envisager sous l’angle du rogue-like de type die and retry. Aux commandes d’un maître cambrioleur, nous allons infiltrer un manoir généré au hasard afin d’y voler tout l’argent s’y trouvant avant de prendre la poudre d’escampette et ce, sans se faire remarquer par les patrouilles et autres caméras de sécurité. Bien sûr, ça c’est dans la théorie parce qu’en pratique, vous allez nécessairement vous faire repérer. Souvent. Si lors des premières minutes, The Swindle se déguste comme un bon petit cocktail agréablement fruité, le jeu passe rapidement à la vitesse supérieure question difficulté et c’est du charbon saucé à l’huile de vidange que vous allez devoir avaler.
Effectivement, beaucoup d’éléments de gameplay, voulus ou non par les développeurs, transforment The Swindle en une expérience à faire passer Dark Souls pour une cueillette de champignons avec mamie. Comprenez que The Swindle est un jeu d’infiltration qui par certains côtés, ressemble à Mark of the Ninja. Mais si Klei nous avait proposé un gameplay exemplaire, il n’en va pas de même pour The Swindle : sauts imprécis, glissades le long des murs utiles mais dont il est difficile de s’extraire sans décoller de plusieurs mètres et de ce fait, se retrouver nez à nez avec un vigile ou encore hitbox parfois douteuses.
Mission quasi impossible
Mais après tout, un gameplay, aussi ardu soit-il peut s’apprivoiser et l’on finit par gagner une certaine liberté de mouvement renforcée par l’achat d’aptitudes allant dans ce sens (double et triple sauts, rapidité de course…). Seulement voilà, The Swindle est injuste sur un autre point. Comme nous le disions plus haut, les différents manoirs à cambrioler sont générés d'une manière tout à fait hasardeuse. Pour obtenir le plus d’argent possible d’un cambriolage, il faut avoir ramassé tout l’argent du lieu en question et ne pas s’être fait repérer. Plus nous enchainons de missions réussies et plus le coefficient multiplicateur du bonus de notre voleur augmente (un peu comme un combo dans un shoot’em up).
Mais en vérité, il vous sera quasiment impossible de finir une mission à 100% pour une raison toute bête : à certains moments, le niveau aura décidé que le dernier dollar que vous devez empocher se trouve sur une micro plate-forme entourée de piques, sur laquelle se tiennent deux gardiens qui sont eux-mêmes surveillés par une caméra de surveillance. Mission impossible ? Assurément. Sauf que la frustration jouera probablement en votre défaveur et vous incitera à prendre le risque, ce qui entrainera votre mort. Et qui dit mort dit reset du coefficient et donc beaucoup moins d’argent. Ainsi qu’un nouveau personnage à l’apparence différente mais qui gardera les capacités que nous avons déjà acquises.
Anglais ET steampunk
Récolter de l’argent est crucial pour deux raisons : vous permettre d’acheter tout un tas d’améliorations et équipement (bombes, camouflage…) ainsi que débloquer les différents niveaux menant à la Basilique du Diable. Oui, vous avez bien lui, chaque niveau est à acheter avec ses sous ! En attendant d’avoir récoltés assez de billets verts pour passer à un nouvel environnement, nous sommes donc condamnés à jouer en boucle le même environnement qui certes, se renouvelle mais se renouvelle de manière aléatoire (cf le point exposé plus haut). Et attention, n’échouez pas trop souvent dans vos missions car vous n’avez « que » cent jours pour atteindre la fin du jeu. Si vous ratez votre coup, game over et retour à la case départ sans même tenir compte de toutes les améliorations que vous avez durement acquises à la sueur de votre front. L’injustice frappe encore.
Ceci dit, pourquoi The Swindle, malgré tous les points noirs que nous avons soulevés, resterait un jeu à tester au moins une fois pour ceux qui aiment le genre ? Tout d’abord, il faut bien le reconnaître, sa direction artistique, d’inspiration steampunk, est somptueuse. Couplée avec une bande-son signée d’un certain Tobey Evans qui pose une ambiance intimiste collant parfaitement au jeu, The Swindle finit par se laisser apprivoiser. Nous comprenons après quelques heures que les développeurs n’ont rien fait pour nous faciliter la tâche et pour cela, nous ne les remercions pas. Mais au-delà de l’injustice de son gameplay, The Swindle nous procure de véritables moments de pur plaisir – passer au nez d’un garde qui venait tout juste de se retourner, esquiver le faisceau de la caméra de sécurité et s’enfuir butin en poche par la fenêtre avec classe et panache. Mission accomplie.
Comments
Bon, quelques autres petites coquilles...
EDIT: ah bah voilà, c'est corrigé
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