Test - SOMA, quand le peur sert la réflexion

PS4
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Rédigé par At0mium, publié le 09/10/2015
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Sorti en ce 22 Septembre 2015, SOMA est le nouveau jeu du studio Frictional Games connu pour son travail remarquable sur les ambiances horrifiques. Après Amnesia, les développeurs nous proposent une virée dans les profondeurs des plus oppressantes...

Sous l'eau, personne ne vous entendra crier !

Le point de départ de SOMA est pour le moins classique. On incarne Simon Jarrett, un homme tout à fait ordinaire récemment victime d'un traumatisme crânien, causé par un accident de voiture ayant engendré la mort de sa compagne. On débute l'histoire de SOMA dans l'appartement de notre héros, qui rejoindra rapidement l’hôpital dans lequel il doit effectuer un scanner après avoir retrouvé le liquide de contraste qui lui avait été confié. En quelques minutes, pour qui prendra le temps de bien lire les mails et autres messages laissés à Simon, le décor est planté et nous comprenons assez vite que l'expérience qui nous attend ne relève pas seulement de la médecine traditionnelle.

Une fois installé dans la machine, guidé par un certain Dr. Munchi, un étrange événement se produit. Un bruit sourd. Un flash. Simon se réveille la tête en vrac, dans une salle qui n'a plus rien à voir avec l’hôpital dans lequel il était quelques secondes auparavant. Que s'est-il passé ? Ce sera la première question qui guidera nos pas au sortir de ce réveil difficile. Ce "nouveau monde" semble bien peu accueillant. Métallique, froid, sombre, l'endroit semble dénué de toute vie. Quelques minutes plus tard, nous voilà devenus proie d'une créature féroce faite de mécaniques et de lumière. La fuite nous emmène alors en direction d'un couloir, bleu, Simon Jarrett réalise ainsi qu'il est retenu prisonnier d'une station plantée au fin fond de l'océan. Décidément, cette journée risque d'être longue et difficile. 

L’ode à la réflexion

Si de prime abord on s'attend à une expérience horrifique visant à nous effrayer par ce climat d'oppression et d'emprisonnement par l'environnement, on se rend rapidement compte que SOMA vise bien plus loin que ça. La peur est un contexte, autant que l'isolement et la solitude, mais ce n'est clairement pas le propos de Frictional Games au travers de ce titre. Nous ne vous gâcherons pas la surprise de la découverte, mais SOMA abrite une grande réflexion autour de la notion d'existence, menée habilement par ses différents éléments narratifs, directs et annexes. Oui, pour une fois, il sera captivant d'aller lire l'intégralité des documents sur lesquels vous tombez pendant votre route et vous ne pourrez saisir toute l'ampleur du scénario sans cette curiosité.

À pas modérés, il faudra environ 8 heures pour connaître le fin mot de l'histoire de SOMA dans une scène de plus accrocheuse. D'ailleurs, soit dit en passant, ce sera juste après une phase finale dans les profondeurs qui mériterait de figurer au rang de modèle d'ambiance tant son intensité laisse admirative. Globalement, SOMA ne relève pas de la prouesse technologique mais artistiquement l'aventure reste impeccable de bout en bout grâce à des décors joliment caressés par une gestion des lumières fine et précise. Une très belle aura se dégage de SOMA, nous laissant un souvenir particulièrement bon de cette folle quête d'identité à vingt mille lieux sous les mers.

Captivant
Impossible de décrocher de SOMA avant de l'avoir terminé, Frictional Games signe ici un excellent titre particulièrement bien écrit porté par une direction artistique époustouflante. La sensation d'isolement et la pression mise par les entités qui vous pourchassent peuvent faire naître la peur, mais tous ces éléments ne seront qu'un contexte permettant d'amener un scénario de grande envergure. Bravo, et merci pour cet agréable moment de réflexion riche en émotions.

SOMA, par les créateurs d'Amnesia | TEST

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