On est hors sujet mais c'est une question intéressante, je mets en spoiler pour ceux qui ne sont pas interessés
Spoiler :
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Un peu de théorie : En réalité nous avons ici le conflit entre deux droits fondamentaux :
- d'un côté le droit de propriété/le droit au respect de ses biens (le droit d'auteur) qui est un droit de l'homme protégé par des textes à valeur constitutionnelle (articles 2 et 17 de la DDHC : droit sacré, inviolable, imprescriptible, etc.)
- le droit à l'information lui même émanation du droit à la communication qui est une composante de la liberté d'expression, elle même droit à valeur constitutionnelle (article 11 de la DDHC).
Les conséquences de la confrontation entre deux droits fondamentaux de valeurs équivalentes ne sont jamais évidentes, c'est pour cela que certains textes de loi spécifiques viennent organiser cette cohabitation
En tout premier lieu, et pour rester sur le terrain du droit d'auteur, il n'existe aucune exception générale au droit d'auteur attachée à la seule qualité d'une personne. Cependant, il existe des exceptions ponctuelles au droit d'auteur en faveur des journalistes.
L'article L122-5 du code de propriété intellectuelle organise les exceptions au droit d'auteur et notamment :
- l'exception de courte citation, au point 3° a) de cet article (citée plus haut).
- l'exception de revue de presse, au point 3° b).
- l'exception de reproduction d'une oeuvre d'art graphique, plastique ou architecturale, par voie de presse (écrite, audiovisuelle ou en ligne) dans un but d'information, au point 9°.
Cependant, les youtubeurs bénéficient également d'exceptions et notamment :
- la courte citation au point 3° a)
- l'exception de parodie compte tenu des lois du genre (= 1) l'oeuvre parodique doit poursuivre des fins humoristiques, 2) ne doit pas créer de confusion avec l'oeuvre parodié 3) ne doit pas porter atteinte aux intérêts légitime de l'auteur de l'oeuvre parodiée) au point 4°
Dans d'autres matières, les journalistes vont également pouvoir se prévaloir du droit du public à l'information émanation de la liberté d'expression.
Cela étant dit, tout est une affaire d'interprétation des règles par le juge (concernant l'interprétation des exceptions au droit d'auteur, elle est stricte) et les situations peuvent être plus complexe qu'il n'y parait.
Spoiler :
Pour exemple simple, la reprise d'une vidéo d'un youtubeur en train de jouer à un jeux video par un journal télévisé peut impliquer, les droits des créateurs du jeu vidéo, ceux du youtubeur et ceux de la société de presse. Il suffit que le youtubeur utilise en plus une musique qui soit déposée par son auteur auprès d'une société de gestion collective et c'est le bordel !
De plus, il faut que les images prises sur youtube soit effectivement protégée par le droit d'auteur (elles doivent répondre à la condition d’originalité) ou par un autre droit (droit de la personnalité, droit à l'image, etc.).
Cependant, à première vue, je pense qu'une grande partie du problème journaliste-youtubeur est surtout un problème de déséquilibre de moyens :
On a d'un côté, une entreprise de presse qui a un service juridique avec une équipe dédiée et spécialisée à la défense des droits d'auteur (et plus largement des droits de propriété intellectuelle et de la personnalité) avec un veritable budget pour cela
et de l'autre des youtubeurs qui ont souvent une connaissance relative de leur droit (qui provient parfois seulement de lectures sur internet) et, peut être, moins l'"envie" de protéger leur création au vu des contraintes financière, de temps et d’énergie que la perspective d'un contentieux judiciaire implique. Je pense que ce serait plutôt le rôle des "networks" lorsqu'ils existent.
De plus, une des approches dans les contentieux juridiques est de frapper très fort dès le départ pour que l'adversaire, qui n'a pas forcément connaissance de ses droits, abdique sans se battre alors qu'il aurait parfois le droit pour lui. D'ailleurs, on commence à voir des condamnations de société qui demandent le retrait de certains contenus sur internet et qui est accordé par les plateformes sans pour autant avoir de droit sur le dit contenu.
C'est malheureusement un phénomène qui touche le journalisme en général.
Les journalistes papier s'inquiètent de voir que les journaux passent beaucoup de temps à se copier les uns les autres. Le travail d'investigation et de vérification en pâtit.
Sur le web, le phénomène est amplifié par la facilité de partager l'information.
Je remercie Indiemag pour son sérieux et son travail d'investigation. Avec eux, on sait qu'il y a du travail, de l'analyse et qu'ils n'ont pas copié-collé un communiqué de presse.
Aujourd'hui, les positions se radicalisent: jeuxvideo.fr est mort, fermé par Clubic.com; le leader jeuxvideo.com, confronté à une baisse d'audience, plonge la tête la première dans le publi-rédactionnel (alias "native advertising") en offrant aux annonceurs tout un éventail de moyens de se mêler à l'information habituelle. Gameblog met l'accent sur l'interpellation et la viralité avec les recettes de Buzzfeed, une stratégie apparemment payante dans les mesures d'audiences puisque le site aurait, selon Médiamétrie, dépassé Gamekult pour la place de numéro deux avant l'été. Ce dernier quant à lui, a choisi l'audace et lancé pour la première fois en France une information payante sur le jeu vidéo (Gamekult Premium). Y a-t-il d'autres solutions?
C'est le pari que veulent tenter quelques anciens de jeuxvideo.com avec un nouveau site Extralife (extralife.fr), qui assurent ne compter que sur les dons. L'exemple d'Indie Mag (indiemag.fr), consacré au jeu vidéo indépendant) n'est hélas pas très rassurant: sur tipee.com (sorte d'équivalent français de Patreon), il culmine à... 1000euros par mois. Un peu juste pour nourrir une équipe rédactionnelle, même réduite ; même très réduite ; même carrément duite.
L'analyse me parait juste, même si enfonce un peu des portes ouvertes, se bornant à de simples constatations (que tout le monde peut faire).
Et me laisse un peu dubitatif venant d'un autre média d'information vidéo-ludique ayant opté pour encore une autre stratégie de diffusion (la presse papier payante), qui se garde bien d'aborder sa situation... (Canard PC est-il en meilleur santé financière? le modèle de la presse papier est-il payant dans le domaine du jeux-vidéo, là où les grands acteurs de la presse peinent de plus en plus à subsister?)
Et à coté de ça, la dernière phrase concernant Indiemag me parait un brin condescendante.....
Ils en avaient parlé très brièvement et sans donner de chiffre quand ils ont annoncé la fin d'Humanoid. Ils en ont profité pour faire un mini point sur leur vision de la presse.
La question n'est pas de savoir si effectivement "ils vont bien", mais juste de ne pas jeter un pseudo-regard extérieur sur un secteur quand on en fait parti.
Par ailleurs l'article que tu mets en lien ne prouve rien quand à cette santé supposée, juste un communiqué ayant pour but de désamorcer toute inquiétude qui pourrait naitre suite à la fermeture d'une publication ; juste de la com, qui serait écrit à l'identique que Canard PC aille effectivement bien ou soit en réalité dans la panade (quand même, à le lire, Humanoïde aurait rencontré un tel succès inespéré qu'ils se sont trouvé dans l'obligation d'en arrêter la parution ).
D'ailleurs, en cherchant un peu sur la toile, dommage de constater qu'on ne trouve à peu près rien sur le succès de cet acteur de la presse vidéoludique.
Ce qui m’ennuie ici, outre donc l'intérêt très relatif de formuler un constat évident, c'est la tonalité que je trouve quelque peu méprisante vis à vis de la presse du net, se positionnant en tant que (pseudo)analyste extérieur comme s'ils étaient au-dessus de la mêlée... Et la façon de présenter Indiemag comme un "microbe" me gène quelque peu... (non que cela soit faux à l'échelle du web, mais est-ce vraiment ce qu'il y a à retenir, au point d'insister sur la chose avec cette étrange phrase à rallonge, à l'intention peut-être vaguement "humoristique"?)
J'avais prévenu sur la maigreur de l'info. Quand à humanoide , succès critique et rentabilité sont deux choses différentes.
Le ton "canard" est souvent un peu grinçant mais rarement méchant. Ensuite je suis tout aussi circonspect que toi et pour peu ou prou les même raisons.
Merci pour le partage ! Je ne vois rien de méprisant sur la partie qui nous concerne. Ils précisent que 1000 euros de revenu, ce n'est "rien" pour une "équipe de rédacteur". On pourra le dire de la même façon ainsi : Un peu juste pour nourrir une équipe rédactionnelle, même petite ; même très petite; même carrément composée d'une seule personne.
Ce qui en soit, est vrai. Même pour une personne, ce n'est pas grand chose.
On est hors sujet mais c'est une question intéressante, je mets en spoiler pour ceux qui ne sont pas interessés
- d'un côté le droit de propriété/le droit au respect de ses biens (le droit d'auteur) qui est un droit de l'homme protégé par des textes à valeur constitutionnelle (articles 2 et 17 de la DDHC : droit sacré, inviolable, imprescriptible, etc.)
- le droit à l'information lui même émanation du droit à la communication qui est une composante de la liberté d'expression, elle même droit à valeur constitutionnelle (article 11 de la DDHC).
Les conséquences de la confrontation entre deux droits fondamentaux de valeurs équivalentes ne sont jamais évidentes, c'est pour cela que certains textes de loi spécifiques viennent organiser cette cohabitation
En tout premier lieu, et pour rester sur le terrain du droit d'auteur, il n'existe aucune exception générale au droit d'auteur attachée à la seule qualité d'une personne. Cependant, il existe des exceptions ponctuelles au droit d'auteur en faveur des journalistes.
L'article L122-5 du code de propriété intellectuelle organise les exceptions au droit d'auteur et notamment :
- l'exception de courte citation, au point 3° a) de cet article (citée plus haut).
- l'exception de revue de presse, au point 3° b).
- l'exception de reproduction d'une oeuvre d'art graphique, plastique ou architecturale, par voie de presse (écrite, audiovisuelle ou en ligne) dans un but d'information, au point 9°.
Cependant, les youtubeurs bénéficient également d'exceptions et notamment :
- la courte citation au point 3° a)
- l'exception de parodie compte tenu des lois du genre (= 1) l'oeuvre parodique doit poursuivre des fins humoristiques, 2) ne doit pas créer de confusion avec l'oeuvre parodié 3) ne doit pas porter atteinte aux intérêts légitime de l'auteur de l'oeuvre parodiée) au point 4°
Dans d'autres matières, les journalistes vont également pouvoir se prévaloir du droit du public à l'information émanation de la liberté d'expression.
Cela étant dit, tout est une affaire d'interprétation des règles par le juge (concernant l'interprétation des exceptions au droit d'auteur, elle est stricte) et les situations peuvent être plus complexe qu'il n'y parait.
De plus, il faut que les images prises sur youtube soit effectivement protégée par le droit d'auteur (elles doivent répondre à la condition d’originalité) ou par un autre droit (droit de la personnalité, droit à l'image, etc.).
Cependant, à première vue, je pense qu'une grande partie du problème journaliste-youtubeur est surtout un problème de déséquilibre de moyens :
On a d'un côté, une entreprise de presse qui a un service juridique avec une équipe dédiée et spécialisée à la défense des droits d'auteur (et plus largement des droits de propriété intellectuelle et de la personnalité) avec un veritable budget pour cela
et de l'autre des youtubeurs qui ont souvent une connaissance relative de leur droit (qui provient parfois seulement de lectures sur internet) et, peut être, moins l'"envie" de protéger leur création au vu des contraintes financière, de temps et d’énergie que la perspective d'un contentieux judiciaire implique. Je pense que ce serait plutôt le rôle des "networks" lorsqu'ils existent.
De plus, une des approches dans les contentieux juridiques est de frapper très fort dès le départ pour que l'adversaire, qui n'a pas forcément connaissance de ses droits, abdique sans se battre alors qu'il aurait parfois le droit pour lui. D'ailleurs, on commence à voir des condamnations de société qui demandent le retrait de certains contenus sur internet et qui est accordé par les plateformes sans pour autant avoir de droit sur le dit contenu.
C'est malheureusement un phénomène qui touche le journalisme en général.
Les journalistes papier s'inquiètent de voir que les journaux passent beaucoup de temps à se copier les uns les autres. Le travail d'investigation et de vérification en pâtit.
Sur le web, le phénomène est amplifié par la facilité de partager l'information.
Je remercie Indiemag pour son sérieux et son travail d'investigation. Avec eux, on sait qu'il y a du travail, de l'analyse et qu'ils n'ont pas copié-collé un communiqué de presse.
Ptite concurrence frontale de la part de JVC, chronique vs chronique?
http://www.jeuxvideo.com/videos/chroniques/442550/le-jt-inde-l-actualite-des-jeux-independants-en-5-minutes.htm
Extraits de Canard PC du 15 septembre 2015:
Conceptgame
L'analyse me parait juste, même si enfonce un peu des portes ouvertes, se bornant à de simples constatations (que tout le monde peut faire).
Et me laisse un peu dubitatif venant d'un autre média d'information vidéo-ludique ayant opté pour encore une autre stratégie de diffusion (la presse papier payante), qui se garde bien d'aborder sa situation... (Canard PC est-il en meilleur santé financière? le modèle de la presse papier est-il payant dans le domaine du jeux-vidéo, là où les grands acteurs de la presse peinent de plus en plus à subsister?)
Et à coté de ça, la dernière phrase concernant Indiemag me parait un brin condescendante.....
Merci en tout cas pour le partage.
Canard Pc se porte très bien.
Ils en avaient parlé très brièvement et sans donner de chiffre quand ils ont annoncé la fin d'Humanoid. Ils en ont profité pour faire un mini point sur leur vision de la presse.
à lire ici.
La question n'est pas de savoir si effectivement "ils vont bien", mais juste de ne pas jeter un pseudo-regard extérieur sur un secteur quand on en fait parti.
Par ailleurs l'article que tu mets en lien ne prouve rien quand à cette santé supposée, juste un communiqué ayant pour but de désamorcer toute inquiétude qui pourrait naitre suite à la fermeture d'une publication ; juste de la com, qui serait écrit à l'identique que Canard PC aille effectivement bien ou soit en réalité dans la panade (quand même, à le lire, Humanoïde aurait rencontré un tel succès inespéré qu'ils se sont trouvé dans l'obligation d'en arrêter la parution ).
D'ailleurs, en cherchant un peu sur la toile, dommage de constater qu'on ne trouve à peu près rien sur le succès de cet acteur de la presse vidéoludique.
Ce qui m’ennuie ici, outre donc l'intérêt très relatif de formuler un constat évident, c'est la tonalité que je trouve quelque peu méprisante vis à vis de la presse du net, se positionnant en tant que (pseudo)analyste extérieur comme s'ils étaient au-dessus de la mêlée... Et la façon de présenter Indiemag comme un "microbe" me gène quelque peu... (non que cela soit faux à l'échelle du web, mais est-ce vraiment ce qu'il y a à retenir, au point d'insister sur la chose avec cette étrange phrase à rallonge, à l'intention peut-être vaguement "humoristique"?)
J'avais prévenu sur la maigreur de l'info. Quand à humanoide , succès critique et rentabilité sont deux choses différentes.
Le ton "canard" est souvent un peu grinçant mais rarement méchant. Ensuite je suis tout aussi circonspect que toi et pour peu ou prou les même raisons.
Merci pour le partage ! Je ne vois rien de méprisant sur la partie qui nous concerne. Ils précisent que 1000 euros de revenu, ce n'est "rien" pour une "équipe de rédacteur". On pourra le dire de la même façon ainsi : Un peu juste pour nourrir une équipe rédactionnelle, même petite ; même très petite; même carrément composée d'une seule personne.
Ce qui en soit, est vrai. Même pour une personne, ce n'est pas grand chose.
Trop de stress pour un si petit renard.
C'est le ton que je trouve mal venu, pas l'info en soi.
Mais c'est sur que c'est dommage de ne pas voir le Tipee décoller plus... :/
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