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Portrait de Itooh
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#1
Message Sujet: Revue de presse     09/04/2014 à 20:08

Vous l'aurez peut-être constaté, JV.com a publié dernièrement un édito sur le jeu-vidéo indépendant. Vu le sujet est ce qui y est exprimé, je pense que ça peut être utile d'en discuter ici.

Quel est votre opinion et ressentis par rapport à ce qui est écrit dans cet article ?

Pour ce qui est de mon point de vue, je ne vais pas y aller par quatre chemins : en 2014, JV.com découvre le phénomène du jeu-indépendant, et écrit ce qui se disait déjà depuis 2008 !

Sérieusement, on y trouve tous les stéréotypes. « Phénomène de mode », « Le label indé ne définit par un genre » (Dorian le mentionnait déjà entre parenthèse dimanche dernier), « Tous les jeux indés ne sont pas des perles », « Il ne faut pas vanter un jeu juste parce qu'il est indé », etc, etc. Le genre de discours pas forcément faux, mais qu'on a tellement entendu depuis des années que c'est devenu une évidence (si ça ne l'a pas toujours été).

Puis la forme et les illustrations laissent deviner une certaine frustration. Entre les « égo qui gonflent » encadrés par des mentions de Notch (jamais compris pourquoi tant de monde le fantasment comme un rapia capitaliste, alors que ce doit être l'un des dev les moins bavards), l'insistance sur l'indé qui serait « bankable », la communauté qui crache sur le mainstream et vénère l'underground, l'absurdité des effets de mode, et ce magnifique extrait :

Peu importe que sous cette bannière on trouve autant de perles que de grosses daubes ou de concepts qui à force de s'intellectualiser en se regardant le nombril se perdent dans leurs propres prétentions, quitte à ne même plus chercher l'interaction avec le joueur. Il suffit souvent qu'un jeu aborde un thème mature et profond pour qu'on l'érige sur un piédestal, sans se demander s'il l'aborde avec talent. A tel point qu'oser critiquer une modeste production indé tient du crime de mauvais goût, mieux vaut crier au génie du rétro ou de la métaphysique, fut-elle de bas étage si on veut s'éviter les foudres de quelques ayatollahs du pixel. On ne touche pas aux artistes maudits, s'il vous plaît, à ces chevaliers romantiques au service de l'amour courtois du jeu vidéo.

J'aimerais beaucoup savoir quel(s) jeu(x) Dinowan avait en tête en écrivant ça. Neutre J'aime pas être traité de prétentieux quand j'aime quelque chose : le prétentieux, c'est pas plutôt celui qui crache sur quelque chose qui a du succès ?

Sans parler du sempiternel « Y a des jeux indés peu inspiré ». Des années que c'est dit, que tout le monde est d'accord là dessus, mais à chaque fois c'est comme si on jetait un pavé dans la mare. x) La belle intégrité de journaliste que de ne pas se vendre au lobby indépendant ! Tire la langue

Bref, à mon sens un article un peu trop teinté d'amertume. Il y a quelques analyses intéressantes, mais noyé par des clichés ressassés depuis des années, et un ton clairement négatif. On sent que l'auteur a surtout voulu remettre en question le succès de certains jeux indés auquel il n'adhère pas.

Pour finir, j'ai envie de faire une autre citation :

Il serait tout de même temps de le dire : vénérer l'indé n'a aucun sens en soi, indé n'est pas un genre, indé n'est pas un gage de quoi que ce soit, indé n'est pas un ensemble uniforme de créations merveilleuses.

En effet, il est grand temps de le dire, depuis les années que tout le monde l'exprime et le sait. Quelle audace d'oser affirmer ce consensus ! Tire la langue