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Message Sujet: [Test] Starseed Pilgrim     19/01/2014 à 16:54

Starseed Pilgrim
IMAGE(http://pix.toile-libre.org/upload/original/1390144536.png) Mars 2013 : Jonathan Blow, développeur de Braid et du prochain The Witness, vante soudainement les mérites d'un jeu nommé Starseed Pilgrim. Enthousiaste, il n'hésite pas à le qualifier d'exemple de game-design, sans rien révéler de plus sur ce jeu inconnu au bataillon. Starseed Pilgrim refait parler de lui quelques temps plus tard en étant nominé à l'Independant Games Festival (bien qu'il n'ait remporté aucun prix, au grand dam de Blow.) Face à tant d'engouement pour un jeu sorti de façon invisible en 2012, étant même vendu en simple bonus du jeu Probability0, les joueurs et la presse en sont vite venus à la même question : Qu'est-ce que Starseed Pilgrim ? Lorsqu'ils ont trouvé la réponse, ils se sont rapidement mis d'accord sur un point : celle-ci doit rester dans le jeu. Vous ne la trouverez dans aucun des nombreux articles sur Starseed Pilgrim, pour la bonne raison que c'est au joueur de l'expérimenter lui-même. Ce test ne dérogera pas à la règle. Aussi, ne vous étonnez pas si la description du jeu vous paraît vague : Starseed Pilgrim est avant tout un jeu entouré de mystère.
À la découverte du jeu
Les premières sessions de Starseed Pilgrim sont dures. Entendez par là que le jeu se montre cruel : on vous apprend que vous pouvez vous déplacer, creuser, planter, et… C'est tout. Vous êtes livré à vous même, dans un jeu aux mécaniques relativement complexes, qu'il va falloir comprendre seul. Que faut-il faire ? Que se passe t-il ? Qu'est-ce que tout ça veut dire ? Il va sans dire qu'il y aura de nombreux essais ratés avant de comprendre les règles. Mais ce n'est pas la seule difficulté à surmonter, car sitôt passé le cap de l'incompréhension totale, arrive celui de la perplexité. Comprendre ce qu'il faut faire est une chose, comprendre comment le faire en est une autre. Le début du jeu donne ainsi l'impression que l'on nous demande un objectif impossible à accomplir. Et pourtant, avec un peu de persévérance, on arrive enfin à maîtriser un peu les ficelles du jeu, à avancer proprement, et à améliorer petit à petit ses performances. L'aspect qui a donné à Starseed Pilgrim sa popularité réside dans cette exploration du jeu lui-même. Apprendre par soi-même, uniquement par l'expérience, comment le jeu se joue. Les mécaniques du jeu sont équilibrées pour être intrigantes au départ, mais se laisser ensuite dompter par elles-mêmes, une par une. Au bout d'un certain temps, on peut alors apprécier toute la richesse qu'elles possèdent. Starseed Pilgrim offre des parties comparables à celles de Tetris : l'aléatoire y est très présent, mais le défi consiste à savoir s'adapter à toute situation, et à manipuler les éléments du jeu à notre avantage. Au fur et à mesure que l'on progresse, on découvre de nouvelles techniques, pour être encore plus efficace, et ressortir toujours plus triomphant. Si Starseed Pilgrim n'a pas un système de scoring concret, il a néanmoins une rejouabilité conséquente basée sur l'amélioration continue du niveau du joueur. On peut y jouer pour de petites ou longues sessions, en se fixant ses propres objectifs. Il faut donc que vous soyez avertis : la première demi-heure, voire première heure de Starseed Pilgrim, est terriblement frustrante. Il s'agira d'une prise en main par soi-même du jeu, sans aucune aide de sa part. Mais pour peu que l'on soit patient, la découverte des règles offre une satisfaction et un sentiment de victoire incomparables. Par la suite, les parties se basent toutes sur le même schéma, mais l'aléatoire assure qu'aucune ne se ressemble. Le jeu n'hésite pas, au fil de l'aventure, à intégrer de nouvelles mécaniques qu'il faut à nouveau découvrir (même si certaines sont plutôt discrètes). On apprécie alors pleinement les progrès que l'on fait soi-même, et les secrets que renferme le jeu. IMAGE(http://pix.toile-libre.org/upload/original/1390144550.png)
À la découverte du monde
Starseed Pilgrim n'est pas seulement un puzzle-game, c'est aussi un jeu accordant une grande place à l'exploration. Une exploration dans un monde surtout composé de vide, qu'il faudra remplir soi-même. Sans être un jeu de création, la progression se fait par le traçage de ses propres routes. Le néant du départ se laisse donc marqué au fur et à mesure par le passage du joueur. Laisser ainsi sa propre emprunte dans le monde s'avère plaisant. Bien entendu, ce n'est pas parce que le monde semble vide qu'il l'est totalement. Les découvertes que l'on y fait semblent de prime abord anodines. Ce n'est qu'au bout d'un certain temps que l'on arrive à apprécier ce qu'elles apportent, et que l'on devient curieux de toutes les débusquer. Comment, je parle par énigmes ? Oui, c'est un peu la seule manière de présenter cet univers. L'univers, justement, parlons-en. Starseed Pilgrim est… blanc. L'épuration est le maître mot du jeu. On navigue constamment dans un vide infini, accompagné des couleurs très prononcées des blocs que l'on crée. Un ensemble cohérent, paraissant à la fois paisible et oppressant. Starseed Pilgrim propose un voyage dans un espace paraissant sans limites, que seules nos actions enjolivent. Plus exactement, selon l'histoire du jeu, c'est dans un ciel que l'on navigue. Un ciel mourant, dévoré par les étoiles. Doit-on le sauver ? Le combler ? Allez savoir. Seuls quelques vers très allégoriques servent la narration du jeu. Leur manque d'explicité les rend pour la plupart dispensables. Disons qu'ils ont le mérite d'installer une ambiance au jeu. Côté sonore, on reste dans le registre de l'épuré. Il n'y a pas de musique à proprement parler : seulement un fond atmosphérique, et ce sont les actions du jeu et du joueur qui composent la mélodie. Chaque événement émet une note avec un certain instrument, créant ainsi une harmonie. Si cela a un intérêt pratique, le travail sur le son donne aussi au jeu une ambiance remarquablement mélodieuse. Encore une fois, le monde du jeu consiste en un vide onirique qui n'attend que d'être rempli par le joueur. IMAGE(http://pix.toile-libre.org/upload/original/1390144560.png)
À la découverte de soi-même
Exposé ainsi, Starseed Pilgrim a l'air d'un jeu bac à sable. D'un côté le domptage des mécaniques et des défis, de l'autre l'exploration de l'univers et sa poésie. À vrai dire, le jeu peut s'apprécier ainsi. Il est assez plaisant tel quel pour offrir une rejouabilité exemplaire. On y revient volontiers, le temps de quelques parties, parce qu'il reste dur, imprévisible, et presque relaxant. Il y a cependant un élément du jeu auquel on passerait à côté. Un élément dont beaucoup doutent de l'existence, ou préfèrent ignorer, mais qui a son importance. Starseed Pilgrim possède un dernier détail qui lui donne une toute nouvelle dimension : une fin. Bien entendu, trouver comment accéder à celle-ci fait encore partie du jeu. Mais ce n'est pas si difficile. Le plus difficile sera d'accepter que ce n'est pas une quête insurmontable. Il n'est alors pas encore trop tard pour laisser tomber l'idée, et ne pas essayer. Simplement explorer l'intégralité du monde du jeu est déjà une aventure bien remplie. Ou bien on peut tenter d'aller au delà, et alors… Ai-je dit que le jeu était relaxant ? Il faudra oublier ça. Réussir les étapes pour finir Starseed Pilgrim ne demande plus de seulement bien maîtriser le jeu. Il faut le connaître à la quasi-perfection ! Être capable de trouver des stratégies subtiles, anticiper la moindre situation, se montrer très réactif… En quelque sorte, le jeu demande au joueur d'être un expert, presque un superplayer ! Ce défi est optionnel, mais renouvelle efficacement l'intérêt du jeu. Essayer de vaincre le jeu, étape par étape, demande beaucoup d'efforts, d'essais et, il est vrai, un peu de chance (mais ça ne fait pas tout). Arrive alors le plaisir de l'adrénaline, le domptage complet du jeu et de ses subtilités. Qui plus est, cette quête amène même vers du contenu caché, qui demandera un nouvel apprentissage, et un regain de courage pour arriver au but. L'obtention de la fin de Starseed Pilgrim est un défi de taille, réservé à ceux qui apprécient assez les mécaniques pour vouloir s'y perfectionner. Si l'on aime l'acharnement, on est servi. IMAGE(http://pix.toile-libre.org/upload/original/1390144568.png) IMAGE(http://www.indiemag.fr/sites/default/files/Forum/4.png)
Riche, bien qu'exigeant
Qu'il n'y ait pas d'ambiguïté : je ne garantis pas que ce jeu plaira à tous. Il demande une certaine patience et persévérance au départ. Mais ne vous découragez pas : ces difficultés sont là pour mieux apprécier l'apprentissage qui nous est offert. Le concept du jeu et ses mécaniques sont intelligemment conçus pour offrir une expérience à la fois divertissante et enivrante. Starseed Pilgrim, c'est de l'exploration brute. On commence perdu, désorienté par absolument tout ce qui nous entoure, se demandant s'il y a véritablement quelque chose derrière tout ce vide. Puis on erre, on expérimente, et enfin on découvre. Puis en avançant, on découvre encore. Et encore. Et encore. Et bien que l'on soit toujours perdu, on se met à aimer l'être, et souhaiter que la découverte ne s'arrête jamais…
Fiche du jeu
  • Starseed Pilgrim
  • Développeur : Droqen
  • Genre : Pluzzle / Plate-forme / Exploration
  • Support : PC (Windows / Mac / Linux)
  • Description : « Starseed Pilgrim est un jeu de culture d'un jardin symphonique, d'exploration de l'espace, et d'embrassement du destin. » - Droqen
  • Date de sortie : 1er octobre 2012
  • Site officiel