Une nouvelle émission du Voxel, avec son intro, son test, ses sketchs, son gameplay, ça ne se rate pas. Surtout quand on aborde un tel jeu. Nous sommes très fiers de consacrer cette vidéo à THE WITNESS. Une oeuvre qui démontre à quel point le jeu vidéo est un art majeur, tout simplement. Bien entendu, on aborde cela avec notre humour habituel.

Amis poètes et philosophes, j’espère que vous êtes prêts, car The Witness risque d'être fait pour vous.
Il s'agit d'un jeu d’énigmes contemplatif. Vous êtes lâché dans un environnement inconnu où pour avancer vous devrez résoudre des énigmes dont l’aspect ressemble à des labyrinthes, que l’on arpente à l’aide d’un petit point blanc contextuel. Mais l’aspect labyrinthe va rapidement laisser la place d’autres logiques de résolution pour mieux torturer vos méninges.

Visuellement, The Witness est enchanteur. On arpente une île aux paysages magnifiques et variés. Les choix en termes de modélisations et de couleurs sont somptueux, un dépaysement total. Et là où le jeu est magique et si richement pensé, c'est que ces environnements, en plus de donner envie de les admirer, sont pensés pour être regardés, car ils font partie intégrante du gameplay. C’est par le biais de l’observation que l’on va progresser, comprendre certaines énigmes ou en découvrir de nouvelles. Chaque pierre, chaque touffe d’herbe a un placement juste et réfléchi.
Pour nos amis philosophes je vous renvoie au déterminisme absolu de la Nature par Spinoza.

À côté du visuel, l’ambiance sonore est minimaliste. Pas de musique, uniquement des bruitages, ce qui participe à une immersion efficace et adaptée aux balades zen du jeu. On trouve également disséminés dans l’environnement des extraits de textes de personnages plus ou moins illustres qui sont lus par des comédiens. Ces textes, en anglais sous titrés, prolongent l’expérience du jeu, en l’emmenant sur un registre plus abstrait. Certains extraits peuvent orienter sur la logique des énigmes, mais ils assurent avant tout la narration pour plonger le joueur dans la philosophie de l’expérience The Witness. Et c’est très malin car celui qui n’adhère pas à la réflexion proposée, peut se cantonner aux énigmes, sans être gêné.

En revanche gros point négatif du jeu: quand on commence à jouer, il est presque impossible de s’arrêter! Totalement addictif car jamais frustrant. Quand on bloque un peu, il suffit de se balader, de se plonger dans d’autres énigmes, et de revenir plus tard. Car la plupart des lieux sont accessibles dès le départ, ou en résolvant quelques énigmes assez simples. Du coup en prenant de la distance avec les énigmes qui coincent, on assimile les logiques du jeu, on apprend à observer et à être curieux de l’environnement et on s’améliore en continu.

Le seul VRAI point négatif pourrait venir du système de contrôle. Sur PS4, a priori c'est pareil sur PC, on ne peut pas modifier la vitesse de mouvement de la tête, que j'ai trouvé trop lent. Mais au moins on peut inverser l’axe Y (une mise à jour est en chantier).
Autre point décevant, le pavé tactile de la Dual Shock 4 n’est pas utilisé. Pourtant, il aurait pu être sacrément confortable pour tracer les labyrinthes/énigmes.

Au final The Witness m’a époustouflé. Je suis allé de surprise en surprise. Le sentiment de satisfaction lorsque l’on comprend une des logiques des énigmes, la fascination procurée par l’environnement et les éléments de réflexions apportés par la narration, m’ont totalement envoûté!

Le verdict est sans appel, on lui met "Génial" car The Witness est plus qu’un jeu, c’est une nouvelle référence du jeu vidéo !