Au Voxel, on tente de trouver l'équilibre parfait entre test sérieux et délire autour d'un jeu. On espère avoir réussi avec ENKI, ce jeu indé développé par Storm in a teacup, qui vous place dans le sous-sol d'un taré dont vous devez vous échapper.
Même si nous nous exprimons en vidéo, nous aimons être précis sur le test, c'est pourquoi on le rédige proprement à l'avance:
ENKI est un « espace room », un type de jeu où l'on doit s'enfuir de la pièce dans laquelle on est enfermé dès le départ. Ici, vu à la première personne, il faudra fuir le sous-sol d’un psychopathe tueur en série. Pour ce faire, classiquement, on résout des énigmes à l’aide d’indices et d’objets disséminés autour de soi.
Premier contact visuel positif: le jeu est plutôt joli et dégage une atmosphère glauque qui fourmille de détails. La folie du psychopathe est bien rendue, ce qui nous immerge dès l’entame. S'ajoute à cela une ambiance sonore assez bien vue, faites de craquements et de bruitages soudain comme des jets de gaz qui font sursauter. Quand ça fonctionne, la tension monte pendant que vous avancez à tâtons dans le dédale de salles.
Malheureusement, ce jeu qui est pourtant traduit en français, ne peut pas se jouer avec un clavier... FRANCAIS car il est réglé en QWERTY. Qu’à cela ne tienne, on se dit qu'un saut dans les réglages et le tour est joué, comme dans tous les jeux depuis 20 ans. Et bien non !! Aucun rémappage du clavier ou de la manette n'est disponible. Car même si c'est moins agréable, le jeu peut se faire à la manette, mais du coup, les gens comme moi qui ont besoin d'inverser l'axe des Y sont obligés de passer par un logiciel externe s'ils veulent le faire.
Un vrai scandale qui rejoint un autre point de grincement (de porte): la durée de vie. En effet, au lancement de la partie un décompte de 30 minutes se lance. Il s'agit réellement de la durée du jeu, du temps qu'on vous accorde pour sortir. Certes cela ajoute une bonne dose de stress. Mais le souci vient alors de la rejouabilité. Car au second run, même si les objets sont déplacés aléatoirement par le jeu, on connaît les énigmes et le challenge disparaît avec l'intérêt puisque le jeu ne fait plus peur, toute la tension s'envole.
A vrai dire, je pensais que le jeu allait vraiment commencer au moment où il s’est terminé… Aucune surprise, aucun coup de théâtre pour relancer l’intérêt ou donner envie de refaire une session. Le ratio 1h de jeu max pour 10€ picote légèrement. J’ai passé plus de temps à essayer de régler les contrôles qu’à réellement jouer, sans compter les plantages qui allongent artificiellement le temps de jeu.
ENKI a donc un concept intéressant, procure même un certain plaisir quand on avance dans les énigmes et qu'on ouvre de nouvelles portes, mais il apparaît au final plus comme un prototype à partir duquel construire une chouette expérience, plutôt qu'un jeu finit qu'on pourrait acheter.
Le verdict est donc sévère, on lui met "naze" (1 sur 4) car il propose une expérience inaboutie.