The Deer God est un jeu de plate-forme et de survie au level-design procédural. Le joueur y incarne un chasseur changé en cerf, devant mener une quête spirituelle pour retrouver sa forme humaine. Mélangeant des mécaniques de plate-forme et de RPG, le jeu se décrit comme une « aventure en pixel-art 3D à couper le souffle qui va mettre votre religion et votre dextérité en plate-forme à l'épreuve ». Ce postulat est partiellement présomptueux.
À la manière d'un runner, le jeu est un unique niveau de plate-forme 2D où l'on avance sans interruption de la gauche vers la droite. On rencontre alors des ennemis, des quêtes, des bâtiments, des puzzles, au gré de la génération aléatoire. Et bien que varié, rien dans ce level-design ne constitue vraiment un obstacle. Les ennemis sont plus simples à esquiver qu'à combattre, et les quêtes sont souvent optionnelles. Quant à la plate-forme, elle est tout ce qu'il y a de plus basique. Aucune véritable difficulté, la cause de mortalité la plus fréquente sont les pics mortels. Non pas qu'ils soient difficiles à esquiver, mais ces zones sont suffisamment mal placées pour que l'on saute dedans sans les voir. On finit par s'habituer et à être un peu prudent, mais les morts instantanées causées par ces pics sont généralement frustrantes. Cependant, la mort n'est pas très punitive. Notre personnage se réincarne au dernier faon auquel il a donné naissance, quelques mètres en arrière. À moins que l'on ne dispose d'une vie supplémentaire : objet supposé être rare, on meurt assez peu dans le jeu pour en accumuler facilement. La mort devient donc vite insignifiante, hormis face à quelques boss (optionnels) qui ont la fâcheuse tendance à tuer en boucle.
Pour la plate-forme, on repassera. Le reste ? Cela découle plus ou moins de ce qui a déjà été dit. La plupart des objets et pouvoirs du jeu servent au combat. Les combats sont inutiles et pénibles, le seul intérêt à les faire étant de gagner de nouvelles capacités… de combat. Par pénibles, comprenez qu'il s'agit uniquement de bourrer une charge, d'envoyer des projectiles au hasard, ou parfois laisser des alliés faire le travail. La moitié des mécaniques de jeu ne servent ainsi qu'à décorer ce système creux, sans l'enrichir. Par exemple, grandir vous offre une vitesse plus grande, mais aussi plus de force et d'endurance pour combattre et un accès à plus de pouvoirs. Les pouvoirs étant divisés en ceux agressifs, et les pacifiques qui sont censés aider pour les phases de plate-forme, donc tout aussi peu utiles. Même constat pour les objets : il y en a une variété impressionnante, mais ils ne sont jamais utilisés. On trouve aussi une jauge de faim, qui n'est un problème qu'occasionnellement, ne demandant qu'à avancer jusqu'à trouver de la nourriture. Même les puzzles, qui servent à acquérir des pouvoirs en fonction de son orientation, ne consistent qu'à pousser des blocs, et n'apparaissent que très rarement. Oui, il y a aussi un système d'orientation, dit karma, selon que vous soyez un bon ou mauvais cerf. Mais comme tout le reste, on y prêtera à peine attention. Certes, trop de karma négatif risque de vous réincarner en un autre animal plus limité, donc bloquant potentiellement la progression… Ce qui n'amène rien d'autre qu'une contrainte en plus, presque invisible si on ignore encore les combats. Bref, le jeu a tout une collection de règles et de systèmes, qui ne servent dans les faits qu'une avancée de la gauche vers la droite.
The Deer God a toutefois un aspect narratif important ! Dans une cinématique d'introduction aux doublages qu'il vaut mieux oublier, on découvre un chasseur ayant tué un jeune faon avant d'être tué lui-même par des loups, puis condamné par une déesse à être réincarné en cerf. Il doit alors faire pénitence pour racheter son âme. On croise ainsi durant le jeu des Anciens, des statues de dieux, des autels… Un univers en arrière plan mêlant nature et divinités… ne délivrant malheureusement aucun propos. En effet, en avançant, on croise divers personnages nous donnant chacun leur quête. Ces missions ont d'abord des allures d'objectifs secondaires, présentant des histoires individuelles simples. Un vieux monsieur ayant perdu son monocle, une famille de cerfs en danger, un fantôme voulant des nouvelles de sa femme… La génération aléatoire du terrain est en ce sens intelligente : en avançant tout droit, on croisera toujours notre objectif, et ce même si on l'a déjà dépassé auparavant. Aucun besoin de revenir sur ses pas ! Là où c'est un peu dommage, c'est que l'ordre de ces histoires est prédéterminé. Aucune différence d'une partie à une autre, c'est la seule chose qui ne soit pas aléatoire. Toutes ces histoires secondaires forment en réalité l'histoire principale ! Qui donc, considérée d'un point de vue globale, a un propos tout à fait creux. La conclusion du jeu en est décevante, si ce n'est pitoyable. Vous avez aidé un vieillard et avez combattu un monstre, vôtre âme est purifiée ? Mouais.
Et ça, c'est sans compter les fois où le jeu contredit son propre message ! Par exemple, le système de karma : il devient négatif lorsque l'on tue des animaux pacifiques. Mais comment devient-il positif ? En tuant des animaux agressifs, pardi ! C'est le seul moyen durant presque tout le jeu : pour obtenir les statuts de « Bienfaiteur », « Miséricordieux », « Charitable », vous devez tuer le plus possible de méchants ! Inutile de décrire à quel point un message aussi fort remet en question les croyances religieuses du joueur… Les lecteurs les plus émotifs sont invités à prendre quelques minutes pour reconsidérer leur vision spirituelle du monde !
Mais en plus de cette absence de message et de consistance du jeu, celui-ci dégage un fort sentiment de non-fini. Il est bien sorti de sa bêta en février ! Et pourtant… Le jeu souffre encore de quelques bugs. Mineurs et occasionnels, mais qui tachent forcément le tableau. Un puzzle qui ne se résout qu'une fois sur deux, des collisions hasardeuses, des pouvoirs au fonctionnement un peu bancal, et quelques rares situations bloquantes. Et à côté de ça, certaines mécaniques paraissent mal équilibrées, ou inachevées. Le fait que le jeu n'explique rien n'aide pas. En quoi le karma influe t-il les pouvoirs ? Quel est le but de certains objets ? Le pouvoir pour grimper sert-il un jour ? Pourquoi ressuscite t-on à cet endroit même sans checkpoint ? Tant de flous qui donnent l'impression d'essayer un jeu qui n'est pas finalisé, auquel il manquerait des bouts, et qui fait office d'une démo plutôt que d'une œuvre concrétisée.
Avec tant de défaut, y a t-il encore quelque chose qui peut sauver le jeu ? Surprise : oui ! Il y a un aspect qui est une franche réussite, son esthétique. Le mélange de voxels et de sprites 2D crée des scènes formidables, remplies d'animations et de vie. Ces décors bénéficient en effet, en plus d'une faune toujours présente, d'un cycle rapide de jours et de nuits et de phénomènes météorologiques. Le tout avec une harmonie des couleurs et des éclairages sublimes. Ajouté au nombre varié de biomes, cet ensemble forme une atmosphère de nature ouverte captivante. La bande sonore excellente du jeu est aussi à souligner, les musiques étant d'une qualité remarquable. Tout cela contribue à oublier ces histoires de dieux et de pouvoirs, pour effectuer un voyage au travers de régions splendides. Ces régions fourmillent elles-mêmes de secrets, que ce soit monuments, animaux, petites interactions, il y a énormément à découvrir !
Et c'est ici qu'arrive le twist : les défauts précédemment cités en deviennent presque des qualités ! La plate-forme, les ennemis et les mécaniques sont insignifiants, mais cela permet d'avancer sans jamais se poser de question et profiter sereinement des paysages. Les histoires sont minimalistes, mais rythment agréablement l'aventure en donnant des petits objectifs, et des personnages qui viennent donner de la consistance à l'univers. Finalement, on apprécie voyager dans des forêts, montagnes, marais, et aider les quelques personnes que l'on croise. C'est une ballade simple, relaxante, pleine de surprises et de contemplation. Bien sûr, les problèmes du jeu réapparaissent de temps en temps, et une fois arrivé à la fin, il n'y a plus de PNJ à croiser, et on finit par trouver des répétitions dans les décors. Mais pour ses deux ou trois heures, l'univers du jeu est un vrai plaisir à parcourir, et réserve encore du contenu inexploré une fois fini.
Malgré tout son lot de problèmes, The Deer God parvient à plaire. L'intérêt du jeu est presque contemplatif, de la plate-forme toute simple dans des environnements resplendissants, emplis de vie et de découvertes. Ce à quoi s'ajoutent des mécaniques maladroites, des systèmes inutiles, et des idées oubliables… Viennent-ils entacher pour autant l'expérience ? Pas tant que ça. The Deer God n'est pas très abouti, mais pour le temps qu'on y passe, il offre une belle randonnée. Tant pis pour la religion et la dextérité ! On pourrait être sévère, mais pour peu que l'on aime les plaisirs simples, incarner un cerf gambadant dans une nature resplendissante est une efficace source de joie.
- The Deer God
- Développeur : Crescent Moon Games
- Genre : Plate-forme 2D
- Support : PC (Windows / Mac)
- Description : Parcourez en tant que cerf des environnements procéduraux, et gagnez en compétences au fil de votre aventure
- Date de sortie : 27 février 2015
- Site officiel
- Disponible sur : Steam
En ce moment en solde sur Humble Bundle, soundtrack incluse. Honnêtement, il ne vaut pas la peine à prix plein, mais pour 5 € ce n'est pas une mauvaise expérience.^^
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Oh je suis vachement déçu d'apprendre ça !
Il était si beau qu'il partait vachement bien pour me plaire, puis en plus il était accessible sur mobile pour y jouer un peu partout ! Ça fait un moment que je le suis parce qu'il m'a enchanté depuis que j'ai vu le premier screenshot, mais je ne m'y étais pas encore vraiment penché.
Merci à toi pour ton test en tout cas, tu m'auras évité un gros regret !
Mais bon, si un jour il passe à vraiment pas cher, je pense que je me laisserai tenter, après tout il peut quand même me plaire :3
Je t'ai envoyé un message privé Itooh ! Je pense que ton test aurait sa place sur le site![Clin d'oeil](https://www.indiemag.fr/sites/all/modules/smiley/packs/indiemag/clindoeil.gif)
Dans la vie, il y a deux types de personnes, ceux qui pointent et ceux qui cliquent. Toi, tu cliques. Ma chaine Youtube si tu t'ennuies :
https://www.youtube.com/c/Avorpal-pointnclick
Ah, merci de m'en prévenir ! J'ai tendance à pas regarder assez les notifications de MP.^^'![Joyeux](https://www.indiemag.fr/sites/all/modules/smiley/packs/indiemag/joyeux.gif)
Et merci bien sûr pour l'attention porté au test !
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Il a l'air ce jeu est vraiment ntéressant!
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