Je me suis évanouie dans l’espace. Je devrais être morte. Le réveil est difficile, ce lieu m’est étranger. Un inconnu est en train de m’observer avant de partir avec un cube … mon cube.
À mes pieds se trouve un dispositif qui m’est étranger. Il semble qu’une pièce ou une clef soit manquante.
Près de moi une fenêtre s’ouvre sur l’immensité sidérale. Je suis probablement à bord d’un vaisseau ou d’une station spatiale.
Je suis l’inconnu afin de lui parler, d’essayer de comprendre où je suis et pourquoi ai-je été transporté ici. Il m’observe de loin, attends que je bouge et quand enfin je me rapproche il m’enferme en verrouillant la porte.
Sur le côté de la porte se trouve un panneau d’ouverture.
Les symboles inscrits sur les touches me sont étranger. J’essaye de les enfoncer au hasard, cela ne sert à rien. Je remarque que l’affiche à côté du panneau est légèrement décollée. Un code est inscrit au dos : 47814.
C’est certainement le code d’ouverture de la porte, mais comme je ne comprends pas les symboles du panneau … Explorons ma prison, peut être trouverai-je de quoi m’éclairer.
Je découvre une inscription sur un mur. Je ne suis pas la seule à avoir été faite prisonnière de cette structure, l’Arche si j’en crois l’inscription.
Les dispositifs sont équipés de notices explicatives murales, ce sont des téléporteurs. Ils sont activés à l’aide d’une clef, ou d’un dispositif cubique.
L’un des téléporteurs est abimé. Près de lui je trouve une partie du journal personnel de Philippe Forté, un spationaute du CSE de Terra. Il me semble avoir déjà entendu ce nom lors de mes cours d’histoire. Je ne suis pas sure, je n’ai jamais été très attentive lors de ces cours.
La lecture du journal me rassure sur ma santé mentale, je ne vis pas un rêve, tout ceci est réel. En revanche il me faut me mettre en quête du voleur de cube. Si j’en crois Mr Forté, ce cube est indispensable. Le journal m’avertit également que des indices sur le fonctionnement de l’Arche ont été disséminé un peu partout, merci Mr Forté, si je parviens à quitter ce lieu, ce sera en grande partie grâce à vous.
Je découvre également une note sur un papier plié en quatre. Les symboles présents sur le panneau d’ouverture y sont représentés et une correspondance en chiffre y est accolée. C’est l’information qu’il me manquait pour ouvrir la porte !
Je quitte la salle de téléportation avec l’intention de retrouver mon inconnu et comprendre pourquoi il m’a pris mon cube.
Quitter la salle de téléportation m’amène dans une immense agora. Aucune trace de mon inconnu. Au centre de la place se trouve un curieux carré noir entouré d’immenses loupes. Ces loupes, au nombre de 6, font face à 6 portes menant aux diverses sections de l’Arche.
Le pont, la salle de contrôle, le couloir des téléporteurs et la serre me sont accessibles. Les quartiers de l’équipage ainsi que la salle de maintenance sont fermés.
Je décide de commencer par explorer le pont, peut-être y découvrirais-je un indice sur l’emplacement de cette arche ?
Sur le pont je découvre un étrange dispositif qui me fait penser à une carte, un sas qui est verrouillé ainsi qu’un poste d’observation, ou de pilotage. Les écrans de contrôle et la baie d’observation m’offre une vue splendide de Terra. Quelques larmes silencieuses glissent le long de mes joues tandis que je contemple mon monde natal. Le choc de mon gant cognant sur mon casque, alors que j'essaie d'essuyer mon visage, me ramène à ma situation actuelle.
Je décide de passer la pièce au peigne fin avant de manipuler quelques dispositifs que ce soit. Sous l’un des claviers du poste d’observation je trouve un schéma griffonné sur un papier déchiré. Il semble expliquer le fonctionnement de la carte. Je m’interroge sur la fonction de celle-ci, sert-elle à définir un point à observer ou une destination pour l’Arche ?
Dans un coin de la pièce je trouve un second journal de P.Forté. Le journal me confirme que la carte est un dispositif de pilotage. Il contient également les coordonnées de deux planètes. Les coordonnées de la première planète évoquée, Forté, sont incomplètes (x-y-z : ?- ?-1.0). Il est possible que P.Forté ne souhaite pas que des inconnus envahissent sa nouvelle demeure et qu’il a effacé une partie des coordonnées pour se protéger.
Les coordonnées de la seconde planète, Kepler, quant à elles sont complètes (x-y-z : 4.2-2.3-6.1). La description de Kepler aiguise ma curiosité. Si la planète semble agréable, c’est surtout l’idée de pouvoir rencontrer un autre peuple qui m’aiguillonne. D'autant plus que la description fournie par Philippe est élogieuse !
J’embrasse une dernière fois Terra du regard avant d’entrer les coordonnées de Kepler sur la carte. Reverrai-je un jour ma planète dont les coordonnées me sont inconnues ?
Les sensations offertes par mon premier voyage sont indescriptibles. Mon cœur loupe un battement alors que l’Arche se pose sur Kepler : je suis sur une nouvelle planète !
J’aimerai visiter Kepler mais … et si l’inconnu faisait repartir l’Arche sans moi ? Le sas est actuellement verrouillé. D’après le journal de P.Forté il est possible d’en déverrouiller l’accès depuis la salle de contrôle. Mais avant cela, je vais terminer de visiter l’Arche, j’y trouverai surement des indices sur mon inconnu.
Et s’il disposait d’une clef pour activer les téléporteurs pour aller et venir à sa guise ? Je n’ose y penser, je n’ose m’assoupir, j’ai peur … Je décide d’explorer la serre pour oublier mes inquiétudes.
Bien que la chaleur y soit étouffante, la serre est un lieu paisible composée de quatre pièces : la pépinière, la salle aux oiseaux, la sapinière et la salle aux arbres fruitiers. Par la verrière de la pépinière je peux apercevoir une montgolfière, à moins que ce ne soit un ballon sonde ? J’ai du mal à me faire une idée d’ici. Il est inscrit le chiffre 4 dessus sur le ballon. Je remarque un dispositif de contrôle climatique également mais je préfère ne pas y toucher pour l’instant.
Je décide de visiter les pièces dans le sens horaire, je poursuis mon exploration de la serre par la salle aux oiseaux. Derrière une vitre j’aperçois un petit paradis pour oiseaux composés de nombreux nichoir. Par curiosité j’actionne le distributeur de nourriture et je suis émerveillé par l’oiseau, d’espèce inconnue, qui vient récupérer la friandise, une baie rouge.
Je remarque un dispositif d’enregistrement dans un coin de la pièce et découvre un magnifique petit insecte caché dans des petites sculptures en bois. Je laisse de côté le dispositif audio pour l’instant également.
L’ambiance apaisante de la serre et l’observation de ce magnifique oiseau m’ont rasséréné. C’est le pas léger que je me dirige vers la sapinière.
La sapinière regorge de surprise. En premier j’aperçois une photo caché sous un pot de fleur. À l’arrière de celle-ci de nouvelles coordonnées sont inscrites. Je pense que ce sont les coordonnées manquantes pour rejoindre Forté.
Une nouvelle énigme m’attend : un coffre-fort verrouillé. J’aperçois un reflet derrière une grille de ventilation. J’y découvre un schéma me fournissant un indice pour ouvrir le coffre ! Grâce au schéma je comprends que la clef du coffre est le chant des oiseaux mais que les oiseaux ne chanteront pas s’il fait trop chaud.
Vu la chaleur étouffante qui règne dans la volière, il va falloir que je jette un œil au dispositif climatique. Il va également falloir que je trouve de quoi appâter l’oiseau, une baie rouge devrait faire l’affaire mais je n’ai pas accès au réservoir du distributeur, peut-être dans la salle aux arbres fruitiers ?
Avant de trifouiller le climat, je récupère une baie rouge sur l’un des arbres fruitiers. Si je venais à avoir faim, est-ce que ces baies rouges sont comestibles ? Je prends quelques minutes pour écouter le chant des coccigrenouilles avant de jouer aux ingénieurs du temps.
Deviner le fonctionnement du climatiseur est assez simple. Le premier sélecteur permet de choisir entre le chauffage et l’arrosage ; le second* qui dispose de quatre crans permet de sélectionner une pièce, et le dernier d’activer ou de désactiver la fonction sélectionné dans le premier choix.
- Premier cran : pépinière
- Second cran : sapinière
- Troisième cran : volière
- Quatrième cran : salle aux arbres fruitiers
Je décide d’arroser les plantes qui semblent en avoir besoin. J’entends un bruit dans la sapinière : mes essais avec le dispositif climatique ont réveillés de nouveaux insectes, de très jolies petites lucioles.
La température dans la volière étant enfin supportable, je dépose une baie rouge près du micro. Immédiatement un oiseau se présente, pépie puis s’enfuit avec la baie. J’entends un clic, le coffre est ouvert !
Il contient deux petits trésors : une puce de traduction Anterran – Lutécien ainsi qu’un troisième journal de P.Forté. La lecture du journal m’apprend que Philippe est à l’origine de la serre et que l’oiseau est originaire de Kepler. Devrais-je le rendre à son habitat naturel ?
Ma visite de la serre a été bénéfique pour mon moral et fructueuse en informations. Merci Philippe.
Quitter l’ambiance printanière de la serre renforce l’inhumanité de l’Arche. Sans les touches apportées par Philippe, elle me semble froide, clinique, étrangère … le silence qui y règne est si oppressant …
Aucune trace de mon inconnu, peut-être est-il parti, peut-être est-il caché dans les zones qui me sont interdites. Peu importe, si je souhaite revoir Terra un jour, il me faut avancer et suivre les pas de mon prédécesseur. Il est temps de visiter la salle de contrôle afin de désactiver la sécurité du sas.
Les lumières de la salle de contrôle sont éteintes. La salle est vaguement éclairée par les messages d’erreur sur les moniteurs et une lumière située derrière ceux-ci. Je traverse la salle en tâtonnant et me cogne plusieurs fois. Heureusement que je porte ma combinaison environnementale.
J’arrive dans ce qui ressemble à une salle de cours avec craie et tableau noir. Une petite énigme est inscrite sur le tableau composée de mathématiques et de mélange des couleurs primaires de la lumière.
Une affiche et un post-it de Philippe au-dessus du petit bureau m’expliquent que pour rétablir la lumière de la salle de contrôle, je dois descendre dans la salle-cube et toucher six murs et six murs seulement.
Sur le bureau je trouve plusieurs objets intéressant. Le premier est une lampe équipée de trois filtres permettant de jouer à mélanger les couleurs. Le second est une note explicative indiquant que deux ordinateurs sont intéressants à examiner, l’un dans la salle des serveurs, l’autre dans la salle des pc. La note contient le nom d’utilisateur pour l’ordinateur de la salle des serveurs : platon. Je note l’information pour plus tard. Le troisième est un nouveau journal de P.Forté, qui était enfiché dans une tablette.
Si j’ai bien compris les différents indices, pour rétablir la lumière je dois descendre dans la salle cube et toucher six murs dont la somme des valeurs de leur couleur égale 13. Dans la salle cubique je peux activer quatre murs différents : bleu, rouge, jaune et vert pour des valeurs respectives de trois, un, trois et deux. Le mot de Philippe m’a prévenu de prendre mon temps entre chaque activation à cause de l’ancienneté du mécanisme, c’est pourquoi je compte dix respirations avant d’activer le mur suivant. Afin de ne pas stresser le mécanisme je choisi la combinaison suivante : bleu, rouge, jaune, vert, bleu, rouge. J’enfonce le bouton activant la lumière avec une certaine appréhension … les lumières vacillent puis se stabilisent : victoire !
La salle de contrôle compte trois autres pièces en dehors de la petite étude que je viens de quitter. Une pièce principale composée de moniteurs de contrôle et d’un fauteuil protégé par un dôme métallique. De part et d’autres de la salle des moniteurs on accède à une salle informatique différente : la salle des serveurs et la salle réseau.
Avant de m’intéresser aux ordinateurs, je prends quelques instants à détailler les sculptures qui ornent la salle des moniteurs. Ces Anterrans sont obsédés par les formes géométriques … à moins que ce ne soit Philippe qui ait décoré les lieux ? Je ne sais pas pourquoi mais ces sculptures me mettent mal à l’aise.
Me détournant des sculptures je rejoins la salle des serveurs en quête de réponse. L’écran de l’unique ordinateur est allumé mais inutilisable. Le clavier et l’interface sont en Anterran. L’ordinateur ne semble pas posséder de port compatible pour ma pierre de rosette numérique.
Une fouille rapide de la pièce me permet de découvrir un clavier terran, dont le câble de connexion est arraché, dissimulé entre deux serveurs ainsi qu’un post-it collé derrière l’unité centrale qui m’apprend le format à respecter pour saisir les identifiants utilisateurs. Il ne me reste plus qu’à apprendre à lire et écrire l’Anterran …
Je remarque qu’il manque plusieurs ordinateurs dans la salle réseau. Probablement l’œuvre du pilleur dont parlait Philippe dans son journal. De nombreux posters égayent la pièce, surement l’œuvre de Philippe.
Deux ordinateurs sont allumés. L’ordinateur utilisé par Philippe est facilement reconnaissable à son clavier arraché, son lecteur de carte et son fond d’écran qui n’est autre qu’une photo de Mr Forté en scaphandre. Tout comme Philippe dans son journal, je vais m’intéresser en premier lieu à l’autre pc avant de revenir sur le sien.
Mon intuition était bonne. Même si je ne comprends pas l’Anterran les schémas que j’ai trouvés sur l’autre pc me seront très utiles pour connecter mon clavier terran.
Équipé du clavier et de la carte de traduction, le pc devient beaucoup plus amical. Je suis décidément très douée en Lutécien, beaucoup plus qu’en Anterran. L’utilisation du pc est relativement fastidieuse mais me permet de déverrouiller le sas extérieur. Fouiller les dossiers de l’ordinateur me permet également de découvrir le mot de passe de celui de la salle serveur : cubeisearth.
Je réalise soudain avoir déjà vu ses mots ! Sur la pierre de rosette numéro une dans l’un des premiers journaux que j’ai trouvé ! Philippe vous êtes bien facétieux … En étudiant la traduction, je me rends compte que je suis en face d'une simple transposition d'alphabet, l'Anterran est équivalent à l'(anglais terran) ! Les deux langues sont fatalement liées.
Je retourne dans la salle des serveurs, et armée de mon marqueur j’entreprends de traduire le clavier anterran. Il m’aura fallu près d’une heure d’essais frustrants pour me rendre compte que j’avais mal retranscrites deux lettres. Cette mésaventure passée je réussi à accéder aux fichiers du pc. Il n’y en a en fait qu’un seul qui me demande si je souhaite accéder au fauteuil de contrôle. Quelque soit ma réponse, rien ne se passe. Soit la commande est corrompue, soit elle est bloquée, soit il y a un souci mécanique quelque part …
Sur cette petite défaite je quitte la salle de contrôle déçue. Avant de quitter l’Arche pour Kepler, je décide de refaire un petit tour rapide des différentes salles auxquelles j’ai accès pour voir si mon inconnu y aurait laissé des traces fraiches … rien. Enfin si, un détail, mais sans importance : j’ai aperçu un autre ballon par la fenêtre du couloir des téléporteurs.
Avec un dernier regard au pont de pilotage et un pincement au cœur je quitte l’Arche pour explorer Kepler caressant l’espoir secret d’avoir la chance d’apercevoir un Sivas.
Cela fait bien une demi-heure que je suis bloquée la main sur la porte extérieure du sas, tremblante de peur et de désir. Visiter Kepler, une autre planète habitable, est un rêve devenu réalité mais je suis terrifiée à l’idée de quitter l’Arche. Et si mon inconnu était caché dans une zone qui m’est interdite ? Et s’il déplaçait l’arche pendant mon absence ?
Je fini par appuyer sur la commande d’ouverture du sas. Des larmes de joie s’écoulent doucement sur mes joues alors que je pose enfin le pied sur Kepler. Certes je ne suis pas la première de mon monde à venir la visiter, mais l’émotion est intense et il me faut quelques minutes pour reprendre mon souffle et ne plus tituber.
Entre les arbres qui ressemblent à nos palmiers et le ciel orangé, Kepler me fait penser à un paysage de la ceinture équatoriale de Terra un soir d’été. C’est magnifique et reposant. Comme je m’en doutais je n’aperçois aucun Sivas. J’entretiens l’espoir d’en apercevoir un de loin. L’Arche et Kepler sont si étroitement lié qu’un chemin pavé mène de l’aire d’atterrissage à un petit village non loin.
En chemin je suis intrigué par un étrange mécanisme construit dans les palmiers et décide de m’arrêter pour l’examiner. Au pied du mécanisme un pierre sculptée contient des inscriptions, serait-ce une énigme pour tester la valeur des inconnus ? Lorsque je réussi à positionner les manivelles de ce puzzle à l’horizontale, un craquement sinistre se fait entendre. Circonspecte j’inspecte les environs mais rien ne semble avoir changé. Le temps s’étire en d’infinies minutes emplies de peur et d’appréhension.
Me remémorant les mots de Philippe sur les Sivas, je reprends courage. Je doute que ces personnes soient dangereuses pour les visiteurs de l’Arche, et ce puzzle sert peut être simplement à tester les nouveaux venus. Je reprends ma route en direction du village.
Je ne croise aucun Sivas durant mon exploration du village. La propreté des maisons ainsi que certains âtres encore tièdes m’indiquent qu’ils habitent toujours ici. Les similitudes d’architecture et de mobilier entre nos deux mondes me fascinent. La faune keplerienne, représentée sur de nombreux tableaux, semble également posséder de nombreuses similitudes avec la faune de terra.
J’ai un peu honte de m’introduire ainsi chez des inconnus mais mon retour sur Terra est peut-être à ce prix. Durant ma visite j’emprunte un peu de matériel aux Sivas : un bol, une cuillère, une couverture, du fil de cuivre et une pince à braise. Pire, je me suis permise d’ouvrir le placard personnel de Nicci qui était protégé par une serrure à code. J’avoue que le code d’ouverture m’a émue.
Le contenu du placard de Nicci était riche d’intérêt. Une photo d’elle et de Philippe me confirme que l’atmosphère de Kepler m’est respirable. Mes réserves d’oxygène étant faibles, j’ouvre avec crainte le casque de ma combinaison. Crainte car même si l’air est respirable, je ne sais pas si mon organisme est adapté à la vie microbienne de Kepler !
Gouter l’air de Kepler me fait comprendre à quel point les filtres de ma combinaison sont encrassés. Les fragrances d’encens et d’épices qui flottent dans la maison de Nicci m’émerveillent. À l’extérieur des maisons, l’air véhicule également quelques odeurs fruités qui me font penser aux dates de terra.
Dans le coffre de Nicci je découvre également une notice explicative sur le fonctionne d’un four ainsi que le 5ème journal de Philippe. Suite à la lecture du journal, je décide d’aller explorer les mines à mon tour afin de me fabriquer un cube de téléportation.
Rejoindre la mine n’aura pas nécessité de longues et éprouvantes heures de marche, l’entrée de celle-ci jouxtant le village. Cliché s’il en est, la descente dans la mine s’effectue via un wagonnet ! Transformée un court instant en héroïne de film d’aventure pulp, je n’ai pu m’empêcher de m’amuser à hurler pendant la descente.
Arrivée dans la mine je referme ma combinaison et effectue un rapide diagnostic d’étanchéité. Les résultats fournis par M.A.I.D me rassurent sur son intégrité. Rassurée, je prends le temps de mieux observer mon environnement.
La mine est située dans le cœur d’un volcan. La lave bouillonne à quelques mètres de moi et la chaleur est étouffante. Les fumerolles qui emplissent le couloir ont été à l’origine de ma panique initiale. Un chemin s’enfonce dans les profondeurs du volcan entouré par des arches métalliques rouges.
Ces arches me font penser aux Torii japonaises qui marquent l’entrée des terrains sacrés. Les informations du journal de Forté et ces structures m’amènent à la conclusion que la récolte du minerai ainsi que la fabrication des cubes sont des actes à forte connotation mystique et religieuse pour les Sivas.
Les Sivas considèrent-ils les Anterrans comme des dieux ? Leur technologie ultra-avancée et leurs connaissances infinies peuvent avoir une aura divine dans certaines cultures.
C’est avec respect et humilité que je progresse sous les arches sur le chemin de la mine.
Sur le chemin, je croise un haut-parleur qui égrène lentement six notes. L’utilité de cette petite mélodie m’apparait rapidement. Au bout du chemin un puzzle m’attend sous la forme de dalles musicales. Sous l’œil d’un Tiki je progresse de dalle en dalle en essayant de reproduire la mélodie. Après quelques essais infructueux, je réussi à entrer la bonne séquence !
Mes peines ne sont pas terminées pour autant. Désormais c’est une grille qui me bloque le passage. L’ouverture de celle-ci semble être également soumise à une énigme : un panneau de contrôle situé non loin me nargue de ses lumières vertes et rouges. Après des heures d’essai, j’arrive à la conclusion que ce puzzle insoluble marque la fin de mon périple.
Résignée je vais dire au revoir au Tiki avant de reprendre le chemin vers la surface. C’est à ce moment-là que j’aperçois trois boutons sur le dos du Tiki. Non content d’être le cerbère des dalles musicales, le Tiki est en fait une paire de jumelles touristiques ! Les boutons qui ornent son dos permettent de sélectionner différents filtres.
Une crise de rire plus tard, j’affronte à nouveau la serrure armée de mes nouvelles connaissances. Celle-ci cède rapidement à mes demandes et me permet d’accéder à la grotte aux cristaux. Je suis étonnée de constater que le minerai qui sert à produire les cubes est lui-même cubique. Je me demande si ce minerai est affilié à la Pyrite. J’en conserve un petit échantillon pour études ultérieures.
Ma récolte de minerai terminée, j’emprunte à nouveau le wagonnet pour revenir à la surface. J’espère que les Sivas ne seront pas furieux envers moi.
Grâce aux instructions de Philippe et de Nicci, j’ai utilisé avec succès le four, le moulin et le bain électrolytique afin de fabriquer un Dé capable d’activer les téléporteurs de l’Arche ! Les « outils » empruntés au village m’ont été très utile pour accomplir cette tâche.
Je dois avouer que patienter une nuit pour laisser l’électrolyse agir a été une épreuve difficile. J’ai eu la sensation de violer encore un peu plus l’intimité de Nicci à dormir dans sa maison sans y avoir été invité. Je lui laisse une lettre d’excuse et de remerciement avant de quitter le village pour retourner sur l’Arche.
Je jette un dernier regard à Kepler par la baie d'observation du pont de pilotage avant d'entrer les coordonnées de Forté. Ne pas avoir aperçu de Sivas me chagrine, mais peut-être est-ce mieux ainsi ...
Après un dernier regard à Kepler, j’entre les coordonnées de la planète Forté sur la table de navigation. J’appuie avec appréhension sur le bouton qui déclenche le voyage, ma première expérience en hyper-espace n’ayant pas été des plus agréables.
Tout comme la première fois l’Arche se met en mouvement. Sans vibration, sans véritablement se déplacer, c’est comme si elle glissait d’un point de l’espace à l’autre. J’ai de nouveau l’impression que mon être se dédouble et s’étire à l’infini avant de redevenir lui-même. M’accrochant de toutes mes forces à la table de navigation j’attends que mes nausées se calment avant de lever les yeux vers la baie d’observation.
Vide … elle est vide … mes yeux ne contemplent que le vide intersidéral au travers de la baie. Cédant à une crise de panique je relis compulsivement mes notes et les coordonnées rentrées sur la table de navigation, tout semble concorder pourtant … MAID essaye de me communiquer des informations mais la peur qui m’a envahie m’empêche de l’entendre.
Une minute, une heure, une journée ? Je ne sais pas combien de temps je suis restée prostrée devant la table de navigation. Finalement les informations inlassablement répétées par MAID ont fini par se frayer un chemin jusqu’à ma conscience « … crans de contrôle, observe les écrans de … ».
Rassemblant mon courage je me dirige vers les écrans de contrôle et sur l’un d’eux j’aperçois une toute petite sphère bleue perdue dans l’espace : Forté.
Je m’assois quelques minutes afin de faire le point sur ma situation et comprendre pourquoi je réagis ainsi à la moindre difficulté. Je me suis connue plus courageuse dans le passé. Est-ce l’Arche qui produit ces sensations de manque et de malaises en moi ? Aurais-je été contaminé par un agent extérieur ? L’inconnu qui a volé mon cube est-il lié à tout ceci ?
Si mes questions demeurent sans réponse, ce petit temps de réflexion m’a permis de réunir mes esprits et à renforcé ma détermination à rentrer sur Terra. Vis-à-vis de l’enchainement un peu trop logique des tâches que j’ai rencontré jusqu’ici, je me demande jusqu’à quel point je ne serai pas devenu un sujet d’expérience à mon insu.
Suis-je devenu un cobaye pour l’Arche ? Pour Philippe ? Pour l’Inconnu ? L’Inconnu et Philippe sont-ils liés ? Est-il son fils, son élève voir Philippe lui-même ? J’ai peur de devenir paranoïaque …
Résolue à éclaircir ces mystères, je me dirige vers la salle de téléportation afin de me rendre sur Forté.
J’insère la clef cubique dans le téléporteur en retenant mon souffle. Un instant plus tard je me retrouve sur l’une des îles de la planète Forté. Tout comme le voyage hyper-spatial, la téléportation est un phénomène difficile à décrire. C’est un peu comme plonger dans une piscine glacée dont l’eau a une viscosité proche de la gelée.
Philippe a mis en place un système de tyrolienne pour se déplacer d’île en ile. Ma combinaison ne disposant pas de ceinture adaptée, je ne pourrais pas tester de glisser telle une actrice de film d’action.
L’exploration de la première île est rapide : des escaliers, deux pontons pour les tyroliennes et une aire de téléportation. Au croisement des escaliers, une flèche m’indique l’espace de stockage des poulies à tyrolienne de Philippe.
Une descente en tyrolienne plus tard, je pose le pied sur la seconde île, qui ne semble pas beaucoup plus intéressante que la première au premier coup d’œil. Je n’aperçois ni la maison évoquée par Philippe dans son journal, ni de troisième île …
Quels mystères avez-vous concocté pour moi désormais, monsieur Forté ?
Pour atteindre les jumelles d’observation, je dois traverser un petit bassin. Cette promenade en barque est un nouveau puzzle. Est-ce la solitude qui a amené Philippe à créer un tel labyrinthe d’épreuves ? Une sollicitation du cube ?
Navigant de couleurs en couleurs, je suis accueillie sur l’autre rive par un x peint au sol. La croix marque le trésor, n’est-ce pas Jim Hawkins ? Les jumelles d’observations sont un Kaléidoscope de l’île et la clef du plus grand secret de la planète Forté : l’antre de Philippe !
Philippe est un homme de gout. Le jardin zen qui abrite sa maison est très reposant. J’ai tout de même l’impression que le cube est devenu une obsession pour lui, en atteste le nouveau puzzle qui m’attends et qui sert de serrure à sa maison... Au centre du cube représenté dans son jardin, un reflet de lumière attire mon attention sur une clef dissimulée.
La maison de Philippe est très agréable et coquette. Je découvre un nouveau journal dans la salle de bain, placé en évidence. Ces journaux disséminés balisent mon exploration telles les pierres du petit poucet. Ce dernier journal contient les coordonnées de Terra (3.2-4.4-2.4) ! Je vais pouvoir rentrer à la maison ! Une nouvelle énigme plus tard, me voici en possession d’une nouvelle clef. MAID pense qu’elle ouvre les quartiers de l’équipage sur l’Arche.
Je pense qu’elle a raison, et je suis désormais sure que l’inconnu et Philippe ne sont qu’une seule et même personne. J’ai peur qu’il n’ait glissé dans la folie à cause de son obsession pour le(s) cube(s). J’ai l’impression d’être un cobaye perdu dans un labyrinthe, suivant les murs en quête du morceau de fromage dont les fragrances l’attirent.
Si Philippe et mon inconnu ne font qu’un, et si tout ceci n’est qu’une expérience sorti d’un cerveau à moitié fou, alors l’Arche m’attendra. Je suis épuisée, le lit est douillet, une nuit sur la planète Forté me fera le plus grand bien.
[réservé]
Super initiative qui nous fait chaud au coeur.
Petite précision, ce n'est pas la Terre, mais une planète "jumelle" appelée Terra !
http://www.theicehouse.fr
Wow, super idée! Et très agréable à lire avec ça!
Tu vas peut-être donner envie à d'autres personnes de se lancer!
N'étant pas un habitué du genre, je ne serais probablement jamais allé vers ASA, même si j'avais vu le test et que je savais qu'il s'agit d'un très bon jeu. Finalement, je pense que j'avais tort
Le jeu est plaisant à parcourir, l'ambiance est vraiment immersive et on a envie de trouver une réponse à toutes les questions qui sont en suspens. (Et surtout, jusqu'à présent, j'y arrive ).
J'ai hâte de lire la suite!
Merci
Mise à jour avec la découverte du pont.
C'est du joli travail Maokiel. On aime beaucoup la mise en page avec les petites photos incrustées. En plus cela peut servir de guide de jeu pour les débutants qui ont un peu de mal avec ASA. Agréable à lire et utile : que demander de plus ?
Petite anecdote :
Aujourd'hui sur notre blog, on a posté 2 photos prises cet été, qui ressemblent à des petites maisons, un peu comme celles de Myst II: Riven. Ca nous a amusé de découvrir cet endroit, et les personnes qui ont bien avancé dans ASA comprendront sans doute pourquoi : il s'agit en réalité d'une reconstitution (très sérieuse) de fours Gaulois, qui servaient à faire fondre le fer pour créer toutes sortes d'outils. Le lien avec ASA ? Hé bien le four sur Kepler qui permet de faire fondre un mystérieux minerai
Nul doute que Maokiel nous donnera un aperçu du four d'ASA dans son journal !
Si cette petite "histoire de développeur" vous a plu, n'hésitez pas à nous suivre sur Tumblr ou Facebook. On poste ce genre de chose régulièrement.
http://www.theicehouse.fr
Merci pour les compliments et les photos.
Maj avec la visite de la serre.
Édition, maj avec la visite de la salle de contrôle.
Terra se nomme earth en anglais ? (cf la note sur la sculpture).
Non, Terra est Terra en anglais. Il y a peut-être eu une erreur de traduction lors de la création du dessin (c'était au tout début du projet). Mais il y a peut-être une autre explication : ce schéma est la copie d'un vrai schéma de Platon (le mathématicien grec - d'où le clin d'oeil dans le journal), qui a reproduit le système solaire de cette façon à son époque. L'idée ici était d'avoir une sculpture réaliste (celle de Platon) et en face une sculpture "symétrique" inventée : celle des Anterrans. La présence d'une sculpture relative à notre Terre dans l'Arche n'a rien d'étrange, puisque le vaisseau visite l'univers tout entier.
http://www.theicehouse.fr
Je comprends pour les planètes jumelles, mais tout ceci est confusant pour mon petit cerveau
Cependant ce schéma est de Kepler, pas de Platon.
Platon avait associé les 4 éléments aux 5 polyèdres réguliers convexes, ou Solides de Platon, et spécifiquement la terre au cube (ref cubisearth). Mais la terre, l'élément, pas notre planète
C'est Kepler qui a associé les planètes aux cinq solides de Platon dans son Mysterium Cosmographicum (1596)
Edit : ajout correspondance solide / éléments
Tétraèdre > Feu
Hexaèdre ou Cube > Terre
Octaèdre > Air
Dodécaèdre > Le Tout
Icosaèdre > Eau
Pages