Pour voir l'évolution d'un patreon sur la durée, je te conseille plutôt Graphteon (ex pour David Revoy : https://graphtreon.com/creator/davidrevoy).
Ok, donc je reprends les calculs
Enfin, déjà on peut voir 2 "marches" assez évidentes en juin 2016 lorsque Glénat ajoute sa donation (+350$/épisode), puis une autre début septembre, correspondant à la date de publication des albums papiers (31/08/2016) ... mais aussi l'arrivée de PopCom dans les donateurs "pro" (donc encore +350$/épisode).
Du coup, ce qu'on observe (du 15 au 15 de chaque mois):
- janv à fév 2016 : dons +10% // donateurs +6,6%
- fév à mars 2016 : dons +2,45% // donateurs +2,25%
- mars à avr 2016 : dons -2,5% // donateurs -2,8%
- avr à mai 2016 : dons +6,6% // donateurs +2,1%
- mai à juin 2016 (retirant Glénat soit -350$ et -1 donateur) : dons +0,7% // donateurs +5,6%
- juin à juil 2016 (retirant Glénat soit -350$ et -1 donateur) : dons -0,6% // donateurs -0,6%
- juil à août 2016 (retirant Glénat soit -350$ et -1 donateur) : dons +5,1% // donateurs +2,1%
- août à sept 2016 (retirant Glénat et PopCom soit -700$ et -2 donateurs) : dons -3,7% // donateurs +1,8%
- sept à oct 2016 (retirant Glénat et PopCom soit -700$ et -2 donateurs) : dons +2,2% // donateurs +1,6%
- oct à nov 2016 (retirant Glénat et PopCom soit -700$ et -2 donateurs) : dons -0,7% // donateurs -0,4%
Au final, sur un calcul bien plus fin ce coup-ci, si on fait donc abstraction des dons artificiels qui correspondent directement aux partenariats commerciaux, sur la période de mai à nov (correspondant aux 6 mois qui suivent l'annonce de la publication papier, et donc bénéficiant d'un éventuel gain de visibilité au moins lié au fait qu' "on en parle") la progression totale des dons a été de +0,5%/mois, alors que sur les 3 mois "avant les évènements" (fév à mai) elle était de +2,1%/mois. Pourtant il semble bien y avoir eu gain de visibilité puisque si on regarde l'évolution du nombre de donateurs, on a une progression de +0,5%/mois de fév à mai, qui passe à +1,6%/mois de mai à novembre. Mais s'il a gagné en donateurs, ceux-ci donnent manifestement nettement moins qu'avant, et au final dur d'y voir un réel bénéfice ... du moins au niveau des dons venant du grand public, puisqu'au final il faut rajouter à cela les +700$/épisode que lui rapporte directement ses partenariats (soit +35% par rapport aux seuls "petits donateurs") ... mais donc là encore à mettre en perspective avec ce qu'aurait pu lui rapporter un contrat d'édition "classique". Et oui il manque définitivement les bénéfices que Glénat a pu faire sur ses ventes pour vraiment pouvoir analyser le versant pécuniaire de l'affaire.
Versant pécuniaire qui n'est sans doute pas le plus important pour autant.
Pour moi, David Revoy est un exemple à suivre, non pas forcément dans le procédé adopté (d'autres artistes tentent d'autres approches) car ce n'est certainement pas la méthode la plus lucrative pour lui (mais il est clair que l'argent n'est pas sa principale préoccupation), mais au moins il essaye autre chose.
Pour moi ce qui est vraiment navrant et un exemple A NE SURTOUT PAS SUIVRE (et à ne pas ériger en "exemple à suivre"), c'est qu'en publiant sous licence CC-By David Revoy renonce à une grosse partie de ses droits légitimes sur son travail, permettant à n'importe qui d'en user comme bon lui semble sans avoir à le retribuer d'aucune façon, même si d'aucun trouvait une façon hyper lucrative d'utiliser ses créations alors même que l'auteur vivrait lui dans la misère. Bon, en l’occurrence ce n'est pas le cas dans ce cas particulier, et tant mieux pour lui (et finalement cela est dû au fait que cette promotion du "tout gratuit" agit comme un trés terre à terre levier marketing qui lui assure in fine visibilité et revenus --plutôt confortables d'ailleurs, jouant donc de partenariats et d'effets d'annonces, comme en fait tout un chacun cherchant à gagner de l'argent à partir de son travail--).
Mais là où il y a la plus grosse confusion je pense, c'est qu'il n'y a AUCUN LIEN entre le fait que Pepper & Carrot soit publié sous licence CC-By et la gratuité d'accès ou encore son partenariat avec Glénat, qui seraient tout autant possible si David Revoy gardait un contrôle bien plus important sur ce qui peut être fait de son œuvre.
Au final sa façon de faire revient à brader son art et permettre à n'importe qui de le bafouer, ce qui là encore, en l'occurrence dans ce cas particulier n'arrive pas, pour des raisons bien particulières et spécifiques à son cas, mais vraiment, dans le fond, je trouve cela idiot, et encore plus idiot d'en faire un exemple à suivre. La posture de David Revoy est de toute façon manifestement bercé par un idéalisme naïf, versant dans le dogmatisme et limite le prosélytisme.
Le CC-By c’est bien pour des petits travaux génériques (comme pour les banques de sons, de sprites, de polices de caractères), mais c'est à mon sens vraiment inadapté dans le cadre d’œuvre complexes ou hautement qualitatives.
Quant aux alternatives à l'édition classique, cela existe déjà (auto-édition, crowd-funding, mécénat ouvert comme justement Patreon ou Tipee,...), à chacun d'en user s'il y trouve un intérêt. Mais là encore, cela n'a RIEN A VOIR avec la licence CC-By, qui n'apporte que des inconvénient à qui espère vivre de son travail (mise à part l'image "positive" de "gars sympa" que cela renvoie, ce qui peut effectivement toujours être une façon de faire du marketing).
Finalement, les maisons d'édition vont préférer éditer des personnes issues de télé-réalité ou de youTube plutôt que de vrais auteurs qui ont peut-être passé du temps à écrire. La popularité arrive au détriment parfois de la qualité et en ce sens, je trouve cela injuste.
Une nouvelle fois, si les écrits d'une ToygirlPhoenix se vendent comme des petits pains, est-ce le fait de l'éditeur, ou du public qui ne demande qu'à dévaliser les rayons des "œuvres" de sa Youteubée préférée ?
Est-ce vraiment l'éditeur qui est à incriminer, ou le comportement des consommateurs ?
Si tu écris des livres que personne n'a envie d'acheter (que les raisons soient "bonnes" ou "mauvaises" ; surtout de ton point de vu, par forcément très objectif :P), à mon sens il faut surtout se poser la question de "pourquoi ça ne plait pas" plutôt qu'incriminer le système sans se remettre soi en question. Il ne suffit pas de s'auto-proclamer "écrivain" et de le justifier par un important temps de travail consacré à son art, pour légitimement mériter salaire. Il faut être à même de toucher le public.
Après je ne dis pas que le système de l'édition traditionnelle est "juste" ça c'est clair, mais en même temps il n'y a jamais eu autant d'alternatives offertes que de nos jours pour le contourner. Sauf que dans ce système justement fourmillant de possibilités, la concurrence pour la visibilité n'a jamais été aussi âpre et directe, et là-dedans les éditeurs ont de moins en moins de pouvoir. Ça ne m’étonnerait pas qu'un youtubeur à la mode puisse faire bien plus de vente qu'un prix Goncourt.
Merci Nival de ta réponse mais tu n'as pas saisi toute la subtilité de ce que j'ai écris. J'ai simplement dis que les éditeurs ne mettent pas forcément en avant les bonnes choses et que donc de ce fait, les consommateurs ont le choix des éditeurs.
Si j'écris des livres, et que personne ne les connaît, personne ne peut avoir envie de les acheter et c'est là la grosse nuance. Que des personnes n'aient pas envie d'acheter parce que ça ne leur plaît pas ou autre, je comprends (et je parle en général et non de mes romans personnels que j'ai écris d'abord pour moi).
Si tu es célèbre, tu t'auto-proclames écrivain comme tu veux alors que finalement tu ne l'es pas plus qu'un illustre inconnu... Tu sens le côté illogique de cette phrase?
Maintenant, il y a aussi un problème des consommateurs mais selon moi c'est 50/50.
Et un dernier point, la notion d'intégrité artistique existe. Comme dans les jeux indés, je pense que tu fais un projet parce qu'il te plaît et non pour plaire aux dictats de la mode en cours. Il y a des développeurs qui surfent sur les tendances d'où le nombre de jeux rétro indé qui se ressemblent ou encore le nombre de minecraft-like mais des développeurs qui créent l'originalité osent et s'en sortent parce qu'il existe des personnes qui cherchent ça.
En littérature, c'est la même chose, je ne vais pas m'amuser à écrire un Twilight ou un policier juste parce que c'est tendance, j'ai une intégrité et je ne suis pas là que pour faire de l'argent. Donc me remettre en question, je le fais très souvent et dans mon métier c'est primordial mais au bout d'un moment, il faut bien considérer que l'égalité des chances chez les auteurs n'existent absolument pas et ceci à cause autant des consommateurs que des éditeurs. Sois honnête avec toi-même, si Indiemag n'existait pas, combien de jeux indés t'auraient raté alors qu'ils sont bien meilleurs parfois que des suites de jeux connus?
La plume de la mésange : Un espace de liberté où se côtoie jeux, voyages et débats autour du jeu, de la culture, de la société
Mon Twitter:]]>@Miki_Edenbird]]>
Sois honnête avec toi-même, si Indiemag n'existait pas, combien de jeux indés t'auraient raté alors qu'ils sont bien meilleurs parfois que des suites de jeux connus?
Oh mais je suis honnête là-dessu, pas de problème ;).
Je pense que la grande majorité de mes expériences vidéo-ludiques marquantes de ces dernières années, je les dois à Indiemag (ou à la chronique d'At0 "l'univers du jeu indépendant") ; sauf Legend of Grimrock que j'ai dû voir passé sur des gros sites (mais encore un indé!). Et qqs "AAA" quand même comme The Witcher ou Dishonored.
Après j'imagine qu'en littérature c'est pareil, il doit bien y avoir des mag' spécialisés qui cherchent à mettre en lumière la crême de la crême et faire connaitre les plumes de qualité indépendamment de leur éventuelle médiatisation. Il y a aussi régulièrement des auteurs inconnus qui rencontrent soudainement le succès, pas à cause de leur nom, mais parce qu'ils ont réellement écrit un très bon bouquin ; très bon du moins vis à vis du public ; et de l'éditeur en amont c'est vrai.
Après l'éditeur gère un business, il publie ce qu'il pense va se vendre et/ou va le faire gagner en prestige (publier un bouquin élitiste ne se vendra pas forcément très bien mais fera gagner en réputation auprès des lecteurs qui se considèrent exigeants, et cela pourra se répercuter sur ses ventes globales quand p.ex. il sortira le bandeau "la révélation littéraire de la rentrée"). Et il sait bien qu'un bouquin pas-mal-mais-pas-ouf pourra se vendre très bien malgré tout si c'est Guillaume Musso qui l'a écrit, mais que ça passera pas si c'est écrit par un illustre inconnu quand bien même il y accolerait un bandeau "la découverte littéraire de l'été" (il risquerait même d'y perdre sacrément en crédibilité). Et à l'inverse, je ne crois pas que Guillaume Musso ait bénéficié de copinage ou d'être "fils de" pour réussir à séduire les éditeurs et le public.
Mais tu as raison, les éditeurs vont faire des choix qui se révèleront cruciaux pour les auteurs (qui publier ? qui mettre en tête gondole ? qui barioler d'un bandeau sur la couv' ? qui propulser comme révélation de la maison ?), et ça peut sans doute un peu ressembler à la loterie. Après les grandes maisons ont aussi une grosse expérience et expertise dans le domaine, et de nos jours (plus que jamais je pense) il existe plein de petits éditeurs qui ne demandent qu'à récupérer une perle qu'aurait trop hâtivement rechigner de considérer un gros éditeur. Donc je sais pas. Dans le "ventre mou" il y a surement des auteurs qui sont propulsés sur le devant de la scène sans vraiment le mériter plus que d'autre, et d'autre carrément refoulés de façon injuste, mais je ne suis pas sûr (peut-être naïvement) que les perles passent inaperçues.
Après il faut donc aussi composer avec les envies du public, et oui, une autobiographie de Zidane se vendra toujours largement mieux que le recueil du plus talentueux poète contemporain.
Ensuite il ne faut pas non plus occulter que les auteurs ont de nos jours accès à toute une panoplie de nouvelles façon de se faire connaitre (réseaux sociaux, "influenceurs" --pour rester poli--,...) ou pour sortir leur publication (auto-édition, financement participatif,...). Le soucis c'est qu'il doit être bien difficile de se faire une place dans cet espace public ou tout le monde afflue, mais finalement ce n'est jamais que parce que l'écrivain qui y cherche la reconnaissance tant espérée se retrouve en concurrence directe avec une foultitude d'autres pas forcément moins talentueux ! Et on en revient au fait que pour devenir populaire, il faut avoir le truc qui va faire LA différence par rapport aux autres : un talent d'exception, ou bien un argument marketing qui touche le public. Et ça, ce sera finalement vrai autant avec ou sans l'éditeur.
Et je t'avouerai que je ne sais pas ce qui est sensé être "juste" ou "injuste" là-dedans.
Mais surtout, si tu as des textes qui à ton sens méritent d'être lu, partage ! Ici, sur des sites spécialisés (je suis sûr qu'il y a des forums de littérature), il n'y a pas de raison que si tu as un truc vraiment spécial à apporter par rapport à ce qui existe, un talent tout particulier, tu ne te fasse pas remarquer.
_________________
PS : Je suis allé voir sur ton site La plume de la mésange, j'avoue que le pitch du Fil rouge de la nuit ne donne pas envie :/ (malgré un titre sympa pourtant). L'idée de Parfait ou presque (titre pour le coup pas top) est à l'inverse très intéressante, mais la lecture du 1er chapitre m'a pas mal refroidi, car je trouve que tu expédies bien trop rapidement la proposition de départ, alors que justement il serait très intéressant de décortiquer ce qui pousserait les gens à rentrer de plus ne plus dans un moule "standard" ; dans la vraie vie, beaucoup de gens sont quand même fier de leur individualité ; et puis le lien entre apparence physique et criminalité mériterait plus encore d'être explicité pour que le postulat reste pertinent je pense, en fait je ne l'ai carrément pas compris, pourtant c'est sensé être la justification centrale de l'oppression que subiront ensuite les "différents". Enfin bref, le sujet me semble intéressant (à moi lecteur "lambda" ;)), mais tous les points qui posent questions paraissent balayés dés l'intro pour ne devenir qu'une toile de fond prétexte à un thriller dystopique qui parait s'engager sur des voies parfaitement génériques. En plus le sujet de la différence vs un standard de perfection a déjà été traité par le passé, personnellement j'ai beaucoup aimé Gattacca sur ce sujet, qui avait en plus cette force de rester très sobre voire d'un fatalisme pessimiste (à la fin le héros imparfait ne sauve pas les autres "imparfaits" et ne pousse jamais le système vers sa chute, simplement il s'en accommode pour tirer son épingle du jeu et réaliser son rêve, de façon parfaitement individualiste et égoïste ... un peu cynique en fait ? ou juste crédible ? Et peut-être est-ce la conséquence naturelle de placer sa différence individuelle au-dessus d'une standardisation sensée bénéficier, elle, à l'intérêt commun ? très très bon film en tout cas à mon sens !!).
NB : bon, je suis conscient de rentrer un peu frontalement dans la polémique, voire un peu la provoc', mais j'essaie surtout de contrebalancer certains poncifs un peu facile du genre "éditeur = méchant / auteur = gentil" ou encore "auteur pas publié = auteur incompris = injustice".
Merci de ta réponse que je partage et où j'ai conscience de rentrer dans le côté "injuste" de l'édition puisque ça touche tellement de personnes.
Du coup, je vais plus répondre à ton post-scriptum. "Le fil rouge de la nuit" me donne du fil à retordre et est très particulier (je pense d'ailleurs le mettre en ebook libre).
Pour "Parfait ou Presque", je te remercie pour ton avis super constructif. J'ai été incisive dès le départ pour éviter trois chapitres d'explications mais je n'aurais peut-être pas dû. j'ai aussi conscience que ça a été beaucoup traité et je ne prétends aucunement avoir le niveau d'un 1984 ou le Meilleur des Mondes. Simplement, je pars du principe que si quelque chose n'existe pas et que je peux le créer, je le fais.
Concernant le physique et la criminalité, là j'ai cherché dans des revues de sociologie assez pointues. c'est une question de probabilité et l'étude en question n'était pas très clair. C'est comme les jeux vidéo et la violence, une étude existe mais celle-ci ne sert souvent que prétexte pour des articles de faits divers. Je voulais amplifier ce côté là.
J'ai aussi partagé sur un réseau social dédié au partage d'écrits et j'ai été complètement déprimée de voir que des personnes avec dix fautes d'orthographes dans le titre étaient considérées comme les meilleures.
Finalement, je me place un peu comme les créateurs d'Hexcells (c'est un puzzle-game qu'At0 avait présenté et que Seldell a présenté à nouveau il y a peu je crois), je ne vise pas le triple A mais j'ai envie d'écrire un roman correct que certaines personnes apprécieront pour ce qu'il est: le roman d'une personne "Lambda"
Merci encore pour ta réponse.
La plume de la mésange : Un espace de liberté où se côtoie jeux, voyages et débats autour du jeu, de la culture, de la société
Mon Twitter:]]>@Miki_Edenbird]]>
je pars du principe que si quelque chose n'existe pas et que je peux le créer, je le fais.
(...) je ne vise pas le triple A mais j'ai envie d'écrire un roman correct que certaines personnes apprécieront pour ce qu'il est: le roman d'une personne "Lambda"
Ca me semble une très saine philosophie .
Même si je ne crois pas qu'écrire des romans (même sans prétention) soit une occupation de "personne lambda" :P.
En revanche, je ne saurait trop te conseiller de soigner ton style.
Spoiler :
(ça tourne sérieusement au HS, alors je mets entre "spoilers" :P)
"C’est toujours comme cela que les histoires commencent.
Aujourd’hui est un jour spécial, cela fait un an que la transformation en Lambda a commencé. Tout a
commencé il y deux ans par un pas énorme dans la chirurgie plastique."
"Commencer" apparait trois fois sur les trois premières phrases, ce n'est pas bien agréable à lire ; et utiliser ce verbe au commencement d'un récit peut paraitre terne et banal, pas bien stimulant pour le lecteur.
De mon point du vu, un bon livre c'est une bonne histoire, mais aussi une bonne écriture.
Soigne ces deux aspects l'un autant que l'autre. Cherche à fluidifier tes tournures ; trouve la meilleure place des mots qui les mettent en exergue en accord avec le sens ; use d'un vocabulaire un peu recherché, pas "pour faire genre", mais déjà parce qu'offre souvent des nuances supplémentaires au synonymes courants, et puis peut apporter une musicalité ou un ton particuliers, par une sonorité un peu spéciale et inhabituelle ; et évite dans le même temps les répétitions ("commencer", "permettre", "transformer" (ou leurs substantifs) apparaissent de façon itérative dans au final l'équivalent d'une petite page de roman :/).
C'est bien de jeter ses idées avec spontanéité, des fois de noircir d'affilée des pages par dizaines, mais il faut aussi se donner un temps pour relire, pas seulement pour les fautes d'orthographe, mais pour reformuler, traquer les mots superflus, affûter ses tournures, affiner son vocabulaire.
En relisant ton texte, rien que la première phrase est inutile et gagnerait à être tout bonnement supprimée ;).
Et en plus de soigner ton style (de façon global, tout le long du texte), soigne tes effets : la première phrase EST particulièrement importante ; la phrase terminant et ouvrant chaque chapitre (et la façon dont elles s'articulent, se répondent ou ménagent des ellipses) aussi ; travaille le rythme, le ton, l'ambiance, en jouant toujours autant sur les tournures et le choix des mots que sur la signification.
("Aujourd'hui est un jour spécial" est une meilleure ouverture, et mériterait d'être séparé de la suite par un point plutôt qu'une virgule, ce qui la mettrait plus en relief)
Bref : le fond ET la forme quoi, finalement rien de bien nouveau ; les fondamentaux !
EDIT :
Pour l'histoire d'une éventuelle corrélation entre "beauté" et délinquance, on peut supposer que les personnes "moches" ont une vie moins facile et souffre de plus de frustration que la moyenne, ce qui peut augmenter leur chance de verser dans des comportements répréhensibles. Mais déjà je doute que ce soit un élément prédominant, mais en plus si tout le monde devient beau, d'autres sources de frustrations risquent de naître d'autres situations (p.ex. les inégalités concernant la "tchatche" ou encore la situation sociale pourraient prendre plus d'importance qu'avant). Je pense qu'il est (très!) important de rester autant crédible que possible pour rester pertinent dans son propos.
Sinon pour ce qui est de plus expliciter l'avènement des Lambdas, je ne pense pas qu'une bonne idée soit de prendre plus de pages pour décrire la situation, mais d'intégrer la montée en force du phénomène au cœur du récit ; et donc pas sous forme de préambule explicatif, mais que l'histoire intègre, directement via les évènements contés, les enjeux moraux et sociaux que cela peut soulever. Dans 1984 jamais Orwell ne rapporte de façon didactique comment sa société est construite, mais il te le fait vraiment vivre et ressentir. Aldous Huxley fait je trouve moins bien les choses dans Le meilleur des mondes, qui en même temps (à mon sens) est un bien moins bon bouquin d'un point de vu littéraire ; ça reste un livre intéressant d'un point de vue "essai politique", mais assez rébarbatif à lire et ne laissant pas assez de place au ressenti pour impliquer le lecteur (pour m'impliquer moi en tout cas).
@AlphaPizza :
Ok, donc je reprends les calculs
Enfin, déjà on peut voir 2 "marches" assez évidentes en juin 2016 lorsque Glénat ajoute sa donation (+350$/épisode), puis une autre début septembre, correspondant à la date de publication des albums papiers (31/08/2016) ... mais aussi l'arrivée de PopCom dans les donateurs "pro" (donc encore +350$/épisode).
Du coup, ce qu'on observe (du 15 au 15 de chaque mois):
- janv à fév 2016 : dons +10% // donateurs +6,6%
- fév à mars 2016 : dons +2,45% // donateurs +2,25%
- mars à avr 2016 : dons -2,5% // donateurs -2,8%
- avr à mai 2016 : dons +6,6% // donateurs +2,1%
- mai à juin 2016 (retirant Glénat soit -350$ et -1 donateur) : dons +0,7% // donateurs +5,6%
- juin à juil 2016 (retirant Glénat soit -350$ et -1 donateur) : dons -0,6% // donateurs -0,6%
- juil à août 2016 (retirant Glénat soit -350$ et -1 donateur) : dons +5,1% // donateurs +2,1%
- août à sept 2016 (retirant Glénat et PopCom soit -700$ et -2 donateurs) : dons -3,7% // donateurs +1,8%
- sept à oct 2016 (retirant Glénat et PopCom soit -700$ et -2 donateurs) : dons +2,2% // donateurs +1,6%
- oct à nov 2016 (retirant Glénat et PopCom soit -700$ et -2 donateurs) : dons -0,7% // donateurs -0,4%
Au final, sur un calcul bien plus fin ce coup-ci, si on fait donc abstraction des dons artificiels qui correspondent directement aux partenariats commerciaux, sur la période de mai à nov (correspondant aux 6 mois qui suivent l'annonce de la publication papier, et donc bénéficiant d'un éventuel gain de visibilité au moins lié au fait qu' "on en parle") la progression totale des dons a été de +0,5%/mois, alors que sur les 3 mois "avant les évènements" (fév à mai) elle était de +2,1%/mois. Pourtant il semble bien y avoir eu gain de visibilité puisque si on regarde l'évolution du nombre de donateurs, on a une progression de +0,5%/mois de fév à mai, qui passe à +1,6%/mois de mai à novembre. Mais s'il a gagné en donateurs, ceux-ci donnent manifestement nettement moins qu'avant, et au final dur d'y voir un réel bénéfice ... du moins au niveau des dons venant du grand public, puisqu'au final il faut rajouter à cela les +700$/épisode que lui rapporte directement ses partenariats (soit +35% par rapport aux seuls "petits donateurs") ... mais donc là encore à mettre en perspective avec ce qu'aurait pu lui rapporter un contrat d'édition "classique". Et oui il manque définitivement les bénéfices que Glénat a pu faire sur ses ventes pour vraiment pouvoir analyser le versant pécuniaire de l'affaire.
Versant pécuniaire qui n'est sans doute pas le plus important pour autant.
Pour moi ce qui est vraiment navrant et un exemple A NE SURTOUT PAS SUIVRE (et à ne pas ériger en "exemple à suivre"), c'est qu'en publiant sous licence CC-By David Revoy renonce à une grosse partie de ses droits légitimes sur son travail, permettant à n'importe qui d'en user comme bon lui semble sans avoir à le retribuer d'aucune façon, même si d'aucun trouvait une façon hyper lucrative d'utiliser ses créations alors même que l'auteur vivrait lui dans la misère. Bon, en l’occurrence ce n'est pas le cas dans ce cas particulier, et tant mieux pour lui (et finalement cela est dû au fait que cette promotion du "tout gratuit" agit comme un trés terre à terre levier marketing qui lui assure in fine visibilité et revenus --plutôt confortables d'ailleurs, jouant donc de partenariats et d'effets d'annonces, comme en fait tout un chacun cherchant à gagner de l'argent à partir de son travail--).
Mais là où il y a la plus grosse confusion je pense, c'est qu'il n'y a AUCUN LIEN entre le fait que Pepper & Carrot soit publié sous licence CC-By et la gratuité d'accès ou encore son partenariat avec Glénat, qui seraient tout autant possible si David Revoy gardait un contrôle bien plus important sur ce qui peut être fait de son œuvre.
Au final sa façon de faire revient à brader son art et permettre à n'importe qui de le bafouer, ce qui là encore, en l'occurrence dans ce cas particulier n'arrive pas, pour des raisons bien particulières et spécifiques à son cas, mais vraiment, dans le fond, je trouve cela idiot, et encore plus idiot d'en faire un exemple à suivre. La posture de David Revoy est de toute façon manifestement bercé par un idéalisme naïf, versant dans le dogmatisme et limite le prosélytisme.
Le CC-By c’est bien pour des petits travaux génériques (comme pour les banques de sons, de sprites, de polices de caractères), mais c'est à mon sens vraiment inadapté dans le cadre d’œuvre complexes ou hautement qualitatives.
Quant aux alternatives à l'édition classique, cela existe déjà (auto-édition, crowd-funding, mécénat ouvert comme justement Patreon ou Tipee,...), à chacun d'en user s'il y trouve un intérêt. Mais là encore, cela n'a RIEN A VOIR avec la licence CC-By, qui n'apporte que des inconvénient à qui espère vivre de son travail (mise à part l'image "positive" de "gars sympa" que cela renvoie, ce qui peut effectivement toujours être une façon de faire du marketing).
@Miki :
Une nouvelle fois, si les écrits d'une ToygirlPhoenix se vendent comme des petits pains, est-ce le fait de l'éditeur, ou du public qui ne demande qu'à dévaliser les rayons des "œuvres" de sa Youteubée préférée ?
Est-ce vraiment l'éditeur qui est à incriminer, ou le comportement des consommateurs ?
Si tu écris des livres que personne n'a envie d'acheter (que les raisons soient "bonnes" ou "mauvaises" ; surtout de ton point de vu, par forcément très objectif :P), à mon sens il faut surtout se poser la question de "pourquoi ça ne plait pas" plutôt qu'incriminer le système sans se remettre soi en question. Il ne suffit pas de s'auto-proclamer "écrivain" et de le justifier par un important temps de travail consacré à son art, pour légitimement mériter salaire. Il faut être à même de toucher le public.
Après je ne dis pas que le système de l'édition traditionnelle est "juste" ça c'est clair, mais en même temps il n'y a jamais eu autant d'alternatives offertes que de nos jours pour le contourner. Sauf que dans ce système justement fourmillant de possibilités, la concurrence pour la visibilité n'a jamais été aussi âpre et directe, et là-dedans les éditeurs ont de moins en moins de pouvoir. Ça ne m’étonnerait pas qu'un youtubeur à la mode puisse faire bien plus de vente qu'un prix Goncourt.
Merci Nival de ta réponse mais tu n'as pas saisi toute la subtilité de ce que j'ai écris. J'ai simplement dis que les éditeurs ne mettent pas forcément en avant les bonnes choses et que donc de ce fait, les consommateurs ont le choix des éditeurs.
Si j'écris des livres, et que personne ne les connaît, personne ne peut avoir envie de les acheter et c'est là la grosse nuance. Que des personnes n'aient pas envie d'acheter parce que ça ne leur plaît pas ou autre, je comprends (et je parle en général et non de mes romans personnels que j'ai écris d'abord pour moi).
Si tu es célèbre, tu t'auto-proclames écrivain comme tu veux alors que finalement tu ne l'es pas plus qu'un illustre inconnu... Tu sens le côté illogique de cette phrase?
Maintenant, il y a aussi un problème des consommateurs mais selon moi c'est 50/50.
Et un dernier point, la notion d'intégrité artistique existe. Comme dans les jeux indés, je pense que tu fais un projet parce qu'il te plaît et non pour plaire aux dictats de la mode en cours. Il y a des développeurs qui surfent sur les tendances d'où le nombre de jeux rétro indé qui se ressemblent ou encore le nombre de minecraft-like mais des développeurs qui créent l'originalité osent et s'en sortent parce qu'il existe des personnes qui cherchent ça.
En littérature, c'est la même chose, je ne vais pas m'amuser à écrire un Twilight ou un policier juste parce que c'est tendance, j'ai une intégrité et je ne suis pas là que pour faire de l'argent. Donc me remettre en question, je le fais très souvent et dans mon métier c'est primordial mais au bout d'un moment, il faut bien considérer que l'égalité des chances chez les auteurs n'existent absolument pas et ceci à cause autant des consommateurs que des éditeurs. Sois honnête avec toi-même, si Indiemag n'existait pas, combien de jeux indés t'auraient raté alors qu'ils sont bien meilleurs parfois que des suites de jeux connus?
La plume de la mésange : Un espace de liberté où se côtoie jeux, voyages et débats autour du jeu, de la culture, de la société
Mon Twitter:]]>@Miki_Edenbird]]>
Oh mais je suis honnête là-dessu, pas de problème ;).
Je pense que la grande majorité de mes expériences vidéo-ludiques marquantes de ces dernières années, je les dois à Indiemag (ou à la chronique d'At0 "l'univers du jeu indépendant") ; sauf Legend of Grimrock que j'ai dû voir passé sur des gros sites (mais encore un indé!). Et qqs "AAA" quand même comme The Witcher ou Dishonored.
Après j'imagine qu'en littérature c'est pareil, il doit bien y avoir des mag' spécialisés qui cherchent à mettre en lumière la crême de la crême et faire connaitre les plumes de qualité indépendamment de leur éventuelle médiatisation. Il y a aussi régulièrement des auteurs inconnus qui rencontrent soudainement le succès, pas à cause de leur nom, mais parce qu'ils ont réellement écrit un très bon bouquin ; très bon du moins vis à vis du public ; et de l'éditeur en amont c'est vrai.
Après l'éditeur gère un business, il publie ce qu'il pense va se vendre et/ou va le faire gagner en prestige (publier un bouquin élitiste ne se vendra pas forcément très bien mais fera gagner en réputation auprès des lecteurs qui se considèrent exigeants, et cela pourra se répercuter sur ses ventes globales quand p.ex. il sortira le bandeau "la révélation littéraire de la rentrée"). Et il sait bien qu'un bouquin pas-mal-mais-pas-ouf pourra se vendre très bien malgré tout si c'est Guillaume Musso qui l'a écrit, mais que ça passera pas si c'est écrit par un illustre inconnu quand bien même il y accolerait un bandeau "la découverte littéraire de l'été" (il risquerait même d'y perdre sacrément en crédibilité). Et à l'inverse, je ne crois pas que Guillaume Musso ait bénéficié de copinage ou d'être "fils de" pour réussir à séduire les éditeurs et le public.
Mais tu as raison, les éditeurs vont faire des choix qui se révèleront cruciaux pour les auteurs (qui publier ? qui mettre en tête gondole ? qui barioler d'un bandeau sur la couv' ? qui propulser comme révélation de la maison ?), et ça peut sans doute un peu ressembler à la loterie. Après les grandes maisons ont aussi une grosse expérience et expertise dans le domaine, et de nos jours (plus que jamais je pense) il existe plein de petits éditeurs qui ne demandent qu'à récupérer une perle qu'aurait trop hâtivement rechigner de considérer un gros éditeur. Donc je sais pas. Dans le "ventre mou" il y a surement des auteurs qui sont propulsés sur le devant de la scène sans vraiment le mériter plus que d'autre, et d'autre carrément refoulés de façon injuste, mais je ne suis pas sûr (peut-être naïvement) que les perles passent inaperçues.
Après il faut donc aussi composer avec les envies du public, et oui, une autobiographie de Zidane se vendra toujours largement mieux que le recueil du plus talentueux poète contemporain.
Ensuite il ne faut pas non plus occulter que les auteurs ont de nos jours accès à toute une panoplie de nouvelles façon de se faire connaitre (réseaux sociaux, "influenceurs" --pour rester poli--,...) ou pour sortir leur publication (auto-édition, financement participatif,...). Le soucis c'est qu'il doit être bien difficile de se faire une place dans cet espace public ou tout le monde afflue, mais finalement ce n'est jamais que parce que l'écrivain qui y cherche la reconnaissance tant espérée se retrouve en concurrence directe avec une foultitude d'autres pas forcément moins talentueux ! Et on en revient au fait que pour devenir populaire, il faut avoir le truc qui va faire LA différence par rapport aux autres : un talent d'exception, ou bien un argument marketing qui touche le public. Et ça, ce sera finalement vrai autant avec ou sans l'éditeur.
Et je t'avouerai que je ne sais pas ce qui est sensé être "juste" ou "injuste" là-dedans.
Mais surtout, si tu as des textes qui à ton sens méritent d'être lu, partage ! Ici, sur des sites spécialisés (je suis sûr qu'il y a des forums de littérature), il n'y a pas de raison que si tu as un truc vraiment spécial à apporter par rapport à ce qui existe, un talent tout particulier, tu ne te fasse pas remarquer.
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PS : Je suis allé voir sur ton site La plume de la mésange, j'avoue que le pitch du Fil rouge de la nuit ne donne pas envie :/ (malgré un titre sympa pourtant). L'idée de Parfait ou presque (titre pour le coup pas top) est à l'inverse très intéressante, mais la lecture du 1er chapitre m'a pas mal refroidi, car je trouve que tu expédies bien trop rapidement la proposition de départ, alors que justement il serait très intéressant de décortiquer ce qui pousserait les gens à rentrer de plus ne plus dans un moule "standard" ; dans la vraie vie, beaucoup de gens sont quand même fier de leur individualité ; et puis le lien entre apparence physique et criminalité mériterait plus encore d'être explicité pour que le postulat reste pertinent je pense, en fait je ne l'ai carrément pas compris, pourtant c'est sensé être la justification centrale de l'oppression que subiront ensuite les "différents". Enfin bref, le sujet me semble intéressant (à moi lecteur "lambda" ;)), mais tous les points qui posent questions paraissent balayés dés l'intro pour ne devenir qu'une toile de fond prétexte à un thriller dystopique qui parait s'engager sur des voies parfaitement génériques. En plus le sujet de la différence vs un standard de perfection a déjà été traité par le passé, personnellement j'ai beaucoup aimé Gattacca sur ce sujet, qui avait en plus cette force de rester très sobre voire d'un fatalisme pessimiste (à la fin le héros imparfait ne sauve pas les autres "imparfaits" et ne pousse jamais le système vers sa chute, simplement il s'en accommode pour tirer son épingle du jeu et réaliser son rêve, de façon parfaitement individualiste et égoïste ... un peu cynique en fait ? ou juste crédible ? Et peut-être est-ce la conséquence naturelle de placer sa différence individuelle au-dessus d'une standardisation sensée bénéficier, elle, à l'intérêt commun ? très très bon film en tout cas à mon sens !!).
NB : bon, je suis conscient de rentrer un peu frontalement dans la polémique, voire un peu la provoc', mais j'essaie surtout de contrebalancer certains poncifs un peu facile du genre "éditeur = méchant / auteur = gentil" ou encore "auteur pas publié = auteur incompris = injustice".
Merci de ta réponse que je partage et où j'ai conscience de rentrer dans le côté "injuste" de l'édition puisque ça touche tellement de personnes.
Du coup, je vais plus répondre à ton post-scriptum. "Le fil rouge de la nuit" me donne du fil à retordre et est très particulier (je pense d'ailleurs le mettre en ebook libre).
Pour "Parfait ou Presque", je te remercie pour ton avis super constructif. J'ai été incisive dès le départ pour éviter trois chapitres d'explications mais je n'aurais peut-être pas dû. j'ai aussi conscience que ça a été beaucoup traité et je ne prétends aucunement avoir le niveau d'un 1984 ou le Meilleur des Mondes. Simplement, je pars du principe que si quelque chose n'existe pas et que je peux le créer, je le fais.
Concernant le physique et la criminalité, là j'ai cherché dans des revues de sociologie assez pointues. c'est une question de probabilité et l'étude en question n'était pas très clair. C'est comme les jeux vidéo et la violence, une étude existe mais celle-ci ne sert souvent que prétexte pour des articles de faits divers. Je voulais amplifier ce côté là.
J'ai aussi partagé sur un réseau social dédié au partage d'écrits et j'ai été complètement déprimée de voir que des personnes avec dix fautes d'orthographes dans le titre étaient considérées comme les meilleures.
Finalement, je me place un peu comme les créateurs d'Hexcells (c'est un puzzle-game qu'At0 avait présenté et que Seldell a présenté à nouveau il y a peu je crois), je ne vise pas le triple A mais j'ai envie d'écrire un roman correct que certaines personnes apprécieront pour ce qu'il est: le roman d'une personne "Lambda"
Merci encore pour ta réponse.
La plume de la mésange : Un espace de liberté où se côtoie jeux, voyages et débats autour du jeu, de la culture, de la société
Mon Twitter:]]>@Miki_Edenbird]]>
Ca me semble une très saine philosophie .
Même si je ne crois pas qu'écrire des romans (même sans prétention) soit une occupation de "personne lambda" :P.
En revanche, je ne saurait trop te conseiller de soigner ton style.
"C’est toujours comme cela que les histoires commencent.
Aujourd’hui est un jour spécial, cela fait un an que la transformation en Lambda a commencé. Tout a
commencé il y deux ans par un pas énorme dans la chirurgie plastique."
"Commencer" apparait trois fois sur les trois premières phrases, ce n'est pas bien agréable à lire ; et utiliser ce verbe au commencement d'un récit peut paraitre terne et banal, pas bien stimulant pour le lecteur.
De mon point du vu, un bon livre c'est une bonne histoire, mais aussi une bonne écriture.
Soigne ces deux aspects l'un autant que l'autre. Cherche à fluidifier tes tournures ; trouve la meilleure place des mots qui les mettent en exergue en accord avec le sens ; use d'un vocabulaire un peu recherché, pas "pour faire genre", mais déjà parce qu'offre souvent des nuances supplémentaires au synonymes courants, et puis peut apporter une musicalité ou un ton particuliers, par une sonorité un peu spéciale et inhabituelle ; et évite dans le même temps les répétitions ("commencer", "permettre", "transformer" (ou leurs substantifs) apparaissent de façon itérative dans au final l'équivalent d'une petite page de roman :/).
C'est bien de jeter ses idées avec spontanéité, des fois de noircir d'affilée des pages par dizaines, mais il faut aussi se donner un temps pour relire, pas seulement pour les fautes d'orthographe, mais pour reformuler, traquer les mots superflus, affûter ses tournures, affiner son vocabulaire.
En relisant ton texte, rien que la première phrase est inutile et gagnerait à être tout bonnement supprimée ;).
Et en plus de soigner ton style (de façon global, tout le long du texte), soigne tes effets : la première phrase EST particulièrement importante ; la phrase terminant et ouvrant chaque chapitre (et la façon dont elles s'articulent, se répondent ou ménagent des ellipses) aussi ; travaille le rythme, le ton, l'ambiance, en jouant toujours autant sur les tournures et le choix des mots que sur la signification.
("Aujourd'hui est un jour spécial" est une meilleure ouverture, et mériterait d'être séparé de la suite par un point plutôt qu'une virgule, ce qui la mettrait plus en relief)
Bref : le fond ET la forme quoi, finalement rien de bien nouveau ; les fondamentaux !
EDIT :
Pour l'histoire d'une éventuelle corrélation entre "beauté" et délinquance, on peut supposer que les personnes "moches" ont une vie moins facile et souffre de plus de frustration que la moyenne, ce qui peut augmenter leur chance de verser dans des comportements répréhensibles. Mais déjà je doute que ce soit un élément prédominant, mais en plus si tout le monde devient beau, d'autres sources de frustrations risquent de naître d'autres situations (p.ex. les inégalités concernant la "tchatche" ou encore la situation sociale pourraient prendre plus d'importance qu'avant). Je pense qu'il est (très!) important de rester autant crédible que possible pour rester pertinent dans son propos.
Sinon pour ce qui est de plus expliciter l'avènement des Lambdas, je ne pense pas qu'une bonne idée soit de prendre plus de pages pour décrire la situation, mais d'intégrer la montée en force du phénomène au cœur du récit ; et donc pas sous forme de préambule explicatif, mais que l'histoire intègre, directement via les évènements contés, les enjeux moraux et sociaux que cela peut soulever. Dans 1984 jamais Orwell ne rapporte de façon didactique comment sa société est construite, mais il te le fait vraiment vivre et ressentir. Aldous Huxley fait je trouve moins bien les choses dans Le meilleur des mondes, qui en même temps (à mon sens) est un bien moins bon bouquin d'un point de vu littéraire ; ça reste un livre intéressant d'un point de vue "essai politique", mais assez rébarbatif à lire et ne laissant pas assez de place au ressenti pour impliquer le lecteur (pour m'impliquer moi en tout cas).
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