Une façon "simple" d'avoir un aperçu de la chose, ça peut être de regarder l'évolution de son Patreon : 2.297 $ à l'heure d'aujourd'hui. On pourra regarder à combien il s'élève à distance de la publication de la version papier.
Exactement, et note que j'ai fait exactement la même remarque dans mon tout premier post qui parle de ce sujet
En même temps il n'a pas vraiment son mot à dire.
Bien sûr qu'il a son mot à dire. S'il avait considéré les crédits non complets, ou que le prototype ne respectait pas la CC-By à la lettre, il aurait très bien pu s'opposer à cette publication, tout comme il a demandé l'arrêt du Kickstarter dont je parlais.
Glénat ne connait pas tous les contributeurs, peut très bien en oublier, ils ont contactés l'auteur pour qu'il vérifie que tout soit en règle, pour ne pas avoir de mauvaises surprises. Bien sûr, ça les arrange qu'il le fasse, mais avec l'aval de l'auteur, au moins on est sûr qu'ils sont en règles.
J'avoue que j'ai pas compris à quoi tu faisais référence.
M'enfin, là on parle du consommateur, pas sûr qu'il y ait quoi que ce soit de transposable.
Je parle du Patreon. Les $2,297 qu'il reçoit mensuellement actuellement (on peut retirer la participation de Glénat si tu veux, soit $1,947 à priori), ce sont des contributeurs qui ont déjà payé par le passé et qui continuent de payer aujourd'hui. Certains contributeur ont certainement déjà largement dépassé les 9.99€ que coûtera le tome 1 à la vente. Ils payent pour quelque chose qu'ils n'ont pas besoin de payer pour consommer.
Ce que j'essaye d'illustrer, c'est que tous les gens ne vont pas forcément bloquer sur le fait qu'ils "ont déjà payé, donc ne participent pas plus". Je sais très bien que ça ne concernera pas tous les lecteurs curieux, mais le but de l'expérience est d'en mesurer les effets, et donc on verra dans quelques mois, après la publication papier, où ça en est.
Bah nan ... :/
À partir du moment où l'éditeur se conforme aux spécifications de la licence, il n'a rien à demander à l'auteur qui ne peut (il me semble) non plus pas faire valoir ses "droits" au-delà de la reconnaissance de sa paternité.
Je le répète, mais le cas du KS qui ne RESPECTAIT PAS la licence CC n'a rien à voir.
C'est sûr qu'en ayant l'aval explicite de l'auteur, l'éditeur se prémunit de mauvaises surprises. Même si je doute qu'ils n'aient pas l'arsenal de spécialistes du droit d'auteur pour assurer la chose au niveau légal, mais pour une première c'est sûr qu'ils voulaient pas se planter ... surtout niveau communication ! Parce que ça soigne surtout leur image et prévient le risque d'accusations de récupération commerciale éhontée.
Oui pour les supporters du Patreon, mais je doute que la population des donateurs Patreon potentiels recoupe le gros du public visé par la publication papier ... en dehors des donateurs actuels qui achèteront EN PLUS la BD en fans incontestables, mais ceux-la sont donc déjà donateurs .
Enfin, on verra. Mais quoi qu'il en soit l'éditeur me paraît avoir largement plus à gagner dans l'histoire, et le bénéfice de la situation quand même pas loin d'être unilatéral en sa faveur.
Pourquoi ne pas voir dans un an ce qu'il en est ? On pourra avec un calcul simple savoir le gain avec les patreons et voir si ca compense, ou pas, les gains perdus sur la vente des BD... Peut-être que la vente de la BD en format physique via Glenat fera de la promo à l'auteur, et que son patreon s'en verra sensiblement meilleur ?
Il est peut-être un peu tôt pour réellement peser le pour et le contre en terme financier ?
Ah, ben voilà que Boulet donne des chiffres sur la page du projet :
Boulet 12 july 2016 , 18:12
Je suis un peu perplexe, j'essaie de comprendre en quoi c'est une bonne nouvelle pour toi en tant qu'auteur...
Un tirage à 10000 pour un premier album, c'est énorme. En contrat classique d'édition tu aurais pu le négocier facile à 15000€ d'avance. Puis 8 à 10% de droits sur les ventes qui auraient été pour toi une fois l'avance remboursée.
Là on me souffle que Glénat participe à l'album à hauteur de 350$ par épisode, ce qui correspond donc à un "fixe" (somme forfaitaire) de 3850$, soit moins de 3500€ pour l'album entier.
Donc, ce que tu dis c'est que Glénat va gagner la part éditeur -15%- sur ton travail, plus la part auteur 8% puisque tu ne la prends pas, soit 23% sur l'ensemble de l'album (qui est du coup un peu moins cher, d'accord.)
Voyons… 23% sur 10000 albums à 10€, 23% de 100 000€= Glénat va donc gagner en théorie 23 000€ sur ton travail (et beaucoup plus en cas de retirage) quand toi tu auras gagné 3500€ (et rien de plus s'il se vend à 30000, 50000, 100000, un million).
Je trouve la démarche de la gratuité très belle, et je suis toujours heureux quand quelqu'un arrive à contourner le système (comme Laurel avec son Ulule et Maliki avec Tipee) mais là encore une fois, je suis TRÈS confus sur le côté "je ne vais rien gagner, tout en enrichissant un des plus gros éditeurs d'Europe".
J'aimerais que tu m'expliques un peu davantage ta vision des choses, si possible. Je ne demande qu'à être convaincu du bien-fondé de cette démarche
L'intervention de Boulet est intéressante car, licence CC mise à part, il est dans le même cas de figure que l'auteur. Il publie ses BD gratuitement sur le web puis elles sont réunies en recueil chez Delcourt.
Mais ce n'est pas une raison pour offrir gracieusement ses droits d'auteur à un gros éditeur qui va faire du business avec !
En tout cas il apporte un élément de réponse supplémentaire à la question de savoir si Glénat parle du Patreon du projet et son esprit dans la BD :
un petit 'cahier bonus' à été ajouté avec une interview ou j'explique le concept. Glénat encourage même sur la dernière page à me soutenir sur https://www.patreon.com/davidrevoy.
Par contre, la remarque sur le fait que les acheteurs ne liront cette page à priori qu'après avoir acheté la BD (sauf si bouquinage en librairie, mais les gens ne vont probablement pas le lire en entier sur place ou commencer par le cahier bonus) tiens toujours.
Juste histoire de faire un petit point sur la situation de David Revoy et sa BD Pepper & Carrot :
Le premier tome a été publié chez Glénat le 31/08/2016, donc il y a un peu plus de 2 mois désormais.
Depuis le dernier post de Nival, la somme du Patreon est passée de $2,297 à $2,705 (+$408), et de 707 contributeurs à 749 aujourd'hui.
Le Tipee a lui aussi un peu augmenté, passant à 122€ (contre 59€ la dernière fois) et passant de 23 à 48 tipeurs, il reste celà dit toujours plutôt négligeable comparé au Patreon.
À noter cependant que le saut dans la somme du Patreon est principalement due à l'arrivée d'un nouveau patron du tier max ("Companies", $350) via POPCOM Comics, un éditeur allemand qui va apparemment suivre le même chemin que Glénat. L'augmentation n'est donc pas vraiment dû à l'augmentation légère du nombre de patrons "normaux".
Pour le moment, aucune idée concernant les ventes de la version Papier de Pepper & Carrot, même si je doute fort que les 10k exemplaires aient été écoulés (on en aurait entendu parler si c'était le cas :P).
Une polémique a éclatée à la sortie du premier tome (elle pointait le bout de son nez avant cela dit, pendant qu'on discutait nous aussi ici), principalement de la part d'autres auteurs n'adhérant pas du tout au procédé et qui ont peur que cela se généralise (ce qui est à mon sens un sentiment exagéré, vu les prérequis pour arriver à un tel deal, qui commence par l'utilisation d'une licence libre autorisant les usages commerciaux sur son oeuvre, ce que beaucoup d'auteurs ne sont pas prêt à faire).
Je vous conseilles cet article qui résume la situation, il link aussi des articles avec des avis différents (pour et contre).
Sinon, David Revoy tiendra une conférence ce samedi 19 novembre au Capitol du libre à Toulouse pour parler de sa BD libre, peut-être donnera-t-il plus d'informations sur cette polémique et possède des chiffres concernant les ventes de Glénat. Donc si y a des gens dans le coin qui ont rien à faire et que ça intéresse
Merci AlphaPiz' d'avoir suivi l'affaire, j'avoue que j'avais un peu perdu le fil de cette discussion .
Effectivement sur la période des 4 derniers mois les donations ont augmenté de près de 20%, dur cependant de dire si cela est réellement lié*, mais surtout il serait intéressant de mettre cela en perspective avec les revenus qu'en a (éventuellement) tiré Glénat, et ce qu'aurait été en droit d'espérer David Revoy s'il avait été lié à l'éditeur par un contrat traditionnel.
Au passage je me demande si ce qui a le plus profité à la visibilité de l'auteur dans cette histoire, c'est son entente avec Glénat, ou bien la polémique que cela a suscité .
Polémique qui me parait autant légitime que superflus :
Légitime parce qu'à mon sens l'idée d'une "culture libre" (dans le sens de "gratuite et accessible à tous") est un doux idéal complètement irréaliste et anti-productif. Parce qu'aussi longtemps que les auteurs auront besoin d'un toit pour dormir, de nourriture pour vivre, voire même de moments de loisir pour rester sain d'esprit, ils ne pourront consacrer un temps suffisant à la création, et nous abreuver de nouvelles œuvres riches et passionnantes, sans en retirer un revenu. Après il y a bien sûr des artistes qui ne vivent que pour leur art et on peut se rappeler d'un Van Gogh fou et sans le sou (quand même soutenus par quelques mécènes), mais j'ai du mal à voir cela comme le modèle de vie auquel devrait s'astreindre quiconque espérerait s'adonner à une activité créatrice ; et quelles œuvres n'auraient jamais vues le jour sans la possibilité pour certains d'en vivre ! Après David Revoy est manifestement un doux rêveur qui a su (sans doute sans vraiment s'en rendre compte) utiliser sa posture de défenseur des licences libres comme une vraie ligne marketing lui permettant d'attirer (malgré tout) des rentrées d'argent bien concrètes, et ce modèle reste bien un modèle économique, efficient pour soutirer des sous (même si sortant des mécaniques traditionnelles). Après chacun y va de sa façon pour gagner sa croûte, David Revoy a trouvé la sienne et tant mieux, mais son créneau ne peut à mon avis pas s'encombrer de façon viable de beaucoup de prétendants (et il y brille surement d'en avoir été l'un des pionniers). Et pour l'affaire qui le lie à Glénat, il me parait évident qu'il se fait spolier d'un point de vu financier, et que l'éditeur exploite complètement son travail, mais après si LUI n'y voit pas d'inconvénient, tant mieux pour lui, mais qu'il ne s'érige pas en exemple à suivre.
Après ce "débat" reste à mon avis quelque peu superflus parce que finalement on parle là d'un cas vraiment particulier et isolé, d'un artiste relativement talentueux qui ne voit pas d'inconvénient à distribuer ses œuvres sous licences aussi permissives, et je ne vois pas en quoi cela aurait la moindre chance de se généraliser, et surtout de toucher un jour des auteurs qui n'adhéreraient pas à cette idée.
________________
*cet article nous permet en tout cas de voir l'état des donations via Patreon en février 2015, et donc dans l'hypothèse de leur augmentation régulière dans le temps, on peut calculer cette dernière à +7,2% par mois jusqu'en juillet dernier, soit +32% tous les 4 mois. Or dans les 4 derniers mois cette augmentation n'a été "que" de +17,5%. C'est sûr que cela reste un calcul assez grossier, il faudrait avoir les données mois par mois pour réellement voir si une inflexion significative existe ou non depuis la publication des albums par Glénat (ou du moins leur annonce), mais en tout cas l'augmentation de ces 4 derniers mois ne me parait pas bien impressionnante par rapport à ce qu'a connu l'auteur par le passé, et même pas forcément significative vis à vis de sa simple progression spontanée.
EDIT :
J'ai trouvé une autre valeur ici de 1.111$ pour 333 contributeurs fin juin 2015.
Pour affiner le calcul de l'augmentation des dons (éventuellement imputable à un gain de visibilité lié à la publication par Glénat), il faudrait par ailleurs en fait retirer des derniers chiffres le don assez exceptionnel qu'opère Glénat lui-même (si j'ai bien suivi depuis juin 2016) de 350$/épisode (qui fausse forcément beaucoup les calculs puisque les dons moyens oscillent entre 3,15 et 3,35$ par donateur).
On a donc 4 valeurs :
- 17 fév 2015 = 700$ /épisode
- 28 juin 2015 = 1.111$ /épisode, soit +0,35% par jour
- 7 juil 2016 = 1.947$ /épisode (une fois retirés les 350$ de Glénat), soit +0,15% par jour
- 17 nov 2016 = 2.350$ /épisode (une fois retirés les 350$ de Glénat), soit +0,14% par jour
Bref, si le calcul reste forcément perfectible, pas de bond évident ces 4 derniers mois.
Il faut faire attention aux nombres de 2015, car à un moment Patreon a changé sa méthode de calcul concernant la somme affichée sur la page : avant, ça ne faisait qu'une somme des pledges, ce qui ne représentait pas bien le montant réellement perçu par le créateur, depuis ça prend en compte les pledges qui n'ont pas aboutis (refus bancaires & co), les frais de transaction et ça retire la part de Patreon du total aussi. Le montant affiché a donc globalement baissé partout. Graphteon fait apparaître le moment du changement (entre nov et dec 2015) sur son graphique.
Mais oui, comme je le disais, l'augmentation dû à des patrons "normaux" reste plutôt faible (l'augmentation étant principalement dû à POPCOMICS). Après il faudrait des chiffres de ventes de la version papier, c'est assez difficile d'évaluer l'influence de ce medium. Parce que bon, si ils ont vendu 10 copies, la seule chose qu'on pourra conclure c'est que Glénat s'est planté dans la promotion de l'album.
Concernant la polémique, c'est surtout ça qui m'embête : un créateur fait sa petite expérience dans son coin, tous les partis concernés sont consentants, mais il se prend des attaques de la part de tiers qui ne sont pas directement impliqués : il n'y a aucune chance que ce genre de deal ne leur arrivent vu qu'ils ne sont absolument pas dans le même cas de figure.
De plus, pour avoir lu certains commentaires, ils ont l'air tous d'accord pour dire que le système actuel est nul à chier, par contre, certains semblent préférer attendre que le système évolue de lui-même plutôt que de prendre des initiatives (et des risques) qui pourraient porter atteinte aux revenus (aussi précaires soient-ils) qu'ils ont réussi à obtenir jusqu'à aujourd'hui.
Pour moi, David Revoy est un exemple à suivre, non pas forcément dans le procédé adopté (d'autres artistes tentent d'autres approches) car ce n'est certainement pas la méthode la plus lucrative pour lui (mais il est clair que l'argent n'est pas sa principale préoccupation), mais au moins il essaye autre chose.
Je viens de tomber sur le sujet que je trouve super intéressant et notamment le débat sur l'édition/ les revenus des artistes. Étant écrivain moi-même, je remarque aussi certaines inégalités que partagent les confrères développeurs de jeu indépendant.
L'édition en tant que tel me semble vraiment être un système ultra commercial. Écrire ou faire un jeu demande beaucoup d'investissements mais lorsque l'on est un nom connu, peu importe la qualité, l'édition est automatique et c'est aussi vrai dans les jeux vidéo où des noms connus se vendent plus que leurs produits.
En tant qu'utilisatrice et amatrice de jeux vidéo, parfois je cherche longtemps avant de tomber sur des jeux d'une qualité rare et qui ne présentent pas de publicités. Or sans publicités, comment se faire connaître? Il existe tellement de livres et de jeux qu'il est impossible pour le consommateur, à moins d'avoir du temps ou d'avoir des sites dédiés, de tomber sur un de ses auteurs.
Finalement, les maisons d'édition vont préférer éditer des personnes issues de télé-réalité ou de youTube plutôt que de vrais auteurs qui ont peut-être passé du temps à écrire. La popularité arrive au détriment parfois de la qualité et en ce sens, je trouve cela injuste.
Quand on sait qu'Harry Potter n'a failli pas être édité, on se demande vraiment pourquoi le système maison d'édition est encore mis en avant au détriment des auteurs. L'auto-édition est accessible mais loin d'être facile, car comme pour un jeu indépendant, il faut penser à un tas de choses chronophages sans garantie de succès.
Il y a aussi l'argument de l'artiste non productif, qui ne rapporterait pas. Et bien, je ne suis pas sûre que certains métiers rapportent plus que le métier d'artiste...
Bref, être artiste aujourd'hui, c'est difficile sachant que c'est un métier non considéré autant financièrement que dans la société, heureusement que nous ne sommes pas seuls dans notre coin.
La plume de la mésange : Un espace de liberté où se côtoie jeux, voyages et débats autour du jeu, de la culture, de la société
Mon Twitter:]]>@Miki_Edenbird]]>
Exactement, et note que j'ai fait exactement la même remarque dans mon tout premier post qui parle de ce sujet
Bien sûr qu'il a son mot à dire. S'il avait considéré les crédits non complets, ou que le prototype ne respectait pas la CC-By à la lettre, il aurait très bien pu s'opposer à cette publication, tout comme il a demandé l'arrêt du Kickstarter dont je parlais.
Glénat ne connait pas tous les contributeurs, peut très bien en oublier, ils ont contactés l'auteur pour qu'il vérifie que tout soit en règle, pour ne pas avoir de mauvaises surprises. Bien sûr, ça les arrange qu'il le fasse, mais avec l'aval de l'auteur, au moins on est sûr qu'ils sont en règles.
Je parle du Patreon. Les $2,297 qu'il reçoit mensuellement actuellement (on peut retirer la participation de Glénat si tu veux, soit $1,947 à priori), ce sont des contributeurs qui ont déjà payé par le passé et qui continuent de payer aujourd'hui. Certains contributeur ont certainement déjà largement dépassé les 9.99€ que coûtera le tome 1 à la vente. Ils payent pour quelque chose qu'ils n'ont pas besoin de payer pour consommer.
Ce que j'essaye d'illustrer, c'est que tous les gens ne vont pas forcément bloquer sur le fait qu'ils "ont déjà payé, donc ne participent pas plus". Je sais très bien que ça ne concernera pas tous les lecteurs curieux, mais le but de l'expérience est d'en mesurer les effets, et donc on verra dans quelques mois, après la publication papier, où ça en est.
Bah nan ... :/
À partir du moment où l'éditeur se conforme aux spécifications de la licence, il n'a rien à demander à l'auteur qui ne peut (il me semble) non plus pas faire valoir ses "droits" au-delà de la reconnaissance de sa paternité.
Je le répète, mais le cas du KS qui ne RESPECTAIT PAS la licence CC n'a rien à voir.
C'est sûr qu'en ayant l'aval explicite de l'auteur, l'éditeur se prémunit de mauvaises surprises. Même si je doute qu'ils n'aient pas l'arsenal de spécialistes du droit d'auteur pour assurer la chose au niveau légal, mais pour une première c'est sûr qu'ils voulaient pas se planter ... surtout niveau communication ! Parce que ça soigne surtout leur image et prévient le risque d'accusations de récupération commerciale éhontée.
Oui pour les supporters du Patreon, mais je doute que la population des donateurs Patreon potentiels recoupe le gros du public visé par la publication papier ... en dehors des donateurs actuels qui achèteront EN PLUS la BD en fans incontestables, mais ceux-la sont donc déjà donateurs .
Enfin, on verra. Mais quoi qu'il en soit l'éditeur me paraît avoir largement plus à gagner dans l'histoire, et le bénéfice de la situation quand même pas loin d'être unilatéral en sa faveur.
Pourquoi ne pas voir dans un an ce qu'il en est ? On pourra avec un calcul simple savoir le gain avec les patreons et voir si ca compense, ou pas, les gains perdus sur la vente des BD... Peut-être que la vente de la BD en format physique via Glenat fera de la promo à l'auteur, et que son patreon s'en verra sensiblement meilleur ?
Il est peut-être un peu tôt pour réellement peser le pour et le contre en terme financier ?
Compositeur (et sound designer)
Soundcloud : https://soundcloud.com/sam-oz
Twitter : ]]>https://twitter.com/SamOz_official]]>
Youtube : https://www.youtube.com/channel/UCPFZWqjL6DR-GT0CUsoJFvQ
Ah, ben voilà que Boulet donne des chiffres sur la page du projet :
A suivre dans les commentaires (du coup, c'est intéressant d'avoir des professionnels BD en discuter car ils connaissent le milieu de l'intérieur) :
http://www.peppercarrot.com/en/article378/derivation-publishing-by-glenat
L'intervention de Boulet est intéressante car, licence CC mise à part, il est dans le même cas de figure que l'auteur. Il publie ses BD gratuitement sur le web puis elles sont réunies en recueil chez Delcourt.
Mais ce n'est pas une raison pour offrir gracieusement ses droits d'auteur à un gros éditeur qui va faire du business avec !
En tout cas il apporte un élément de réponse supplémentaire à la question de savoir si Glénat parle du Patreon du projet et son esprit dans la BD :
Par contre, la remarque sur le fait que les acheteurs ne liront cette page à priori qu'après avoir acheté la BD (sauf si bouquinage en librairie, mais les gens ne vont probablement pas le lire en entier sur place ou commencer par le cahier bonus) tiens toujours.
Juste histoire de faire un petit point sur la situation de David Revoy et sa BD Pepper & Carrot :
Je vous conseilles cet article qui résume la situation, il link aussi des articles avec des avis différents (pour et contre).
Sinon, David Revoy tiendra une conférence ce samedi 19 novembre au Capitol du libre à Toulouse pour parler de sa BD libre, peut-être donnera-t-il plus d'informations sur cette polémique et possède des chiffres concernant les ventes de Glénat. Donc si y a des gens dans le coin qui ont rien à faire et que ça intéresse
Merci AlphaPiz' d'avoir suivi l'affaire, j'avoue que j'avais un peu perdu le fil de cette discussion .
Effectivement sur la période des 4 derniers mois les donations ont augmenté de près de 20%, dur cependant de dire si cela est réellement lié*, mais surtout il serait intéressant de mettre cela en perspective avec les revenus qu'en a (éventuellement) tiré Glénat, et ce qu'aurait été en droit d'espérer David Revoy s'il avait été lié à l'éditeur par un contrat traditionnel.
Au passage je me demande si ce qui a le plus profité à la visibilité de l'auteur dans cette histoire, c'est son entente avec Glénat, ou bien la polémique que cela a suscité .
Polémique qui me parait autant légitime que superflus :
Légitime parce qu'à mon sens l'idée d'une "culture libre" (dans le sens de "gratuite et accessible à tous") est un doux idéal complètement irréaliste et anti-productif. Parce qu'aussi longtemps que les auteurs auront besoin d'un toit pour dormir, de nourriture pour vivre, voire même de moments de loisir pour rester sain d'esprit, ils ne pourront consacrer un temps suffisant à la création, et nous abreuver de nouvelles œuvres riches et passionnantes, sans en retirer un revenu. Après il y a bien sûr des artistes qui ne vivent que pour leur art et on peut se rappeler d'un Van Gogh fou et sans le sou (quand même soutenus par quelques mécènes), mais j'ai du mal à voir cela comme le modèle de vie auquel devrait s'astreindre quiconque espérerait s'adonner à une activité créatrice ; et quelles œuvres n'auraient jamais vues le jour sans la possibilité pour certains d'en vivre ! Après David Revoy est manifestement un doux rêveur qui a su (sans doute sans vraiment s'en rendre compte) utiliser sa posture de défenseur des licences libres comme une vraie ligne marketing lui permettant d'attirer (malgré tout) des rentrées d'argent bien concrètes, et ce modèle reste bien un modèle économique, efficient pour soutirer des sous (même si sortant des mécaniques traditionnelles). Après chacun y va de sa façon pour gagner sa croûte, David Revoy a trouvé la sienne et tant mieux, mais son créneau ne peut à mon avis pas s'encombrer de façon viable de beaucoup de prétendants (et il y brille surement d'en avoir été l'un des pionniers). Et pour l'affaire qui le lie à Glénat, il me parait évident qu'il se fait spolier d'un point de vu financier, et que l'éditeur exploite complètement son travail, mais après si LUI n'y voit pas d'inconvénient, tant mieux pour lui, mais qu'il ne s'érige pas en exemple à suivre.
Après ce "débat" reste à mon avis quelque peu superflus parce que finalement on parle là d'un cas vraiment particulier et isolé, d'un artiste relativement talentueux qui ne voit pas d'inconvénient à distribuer ses œuvres sous licences aussi permissives, et je ne vois pas en quoi cela aurait la moindre chance de se généraliser, et surtout de toucher un jour des auteurs qui n'adhéreraient pas à cette idée.
________________
* cet article nous permet en tout cas de voir l'état des donations via Patreon en février 2015, et donc dans l'hypothèse de leur augmentation régulière dans le temps, on peut calculer cette dernière à +7,2% par mois jusqu'en juillet dernier, soit +32% tous les 4 mois. Or dans les 4 derniers mois cette augmentation n'a été "que" de +17,5%. C'est sûr que cela reste un calcul assez grossier, il faudrait avoir les données mois par mois pour réellement voir si une inflexion significative existe ou non depuis la publication des albums par Glénat (ou du moins leur annonce), mais en tout cas l'augmentation de ces 4 derniers mois ne me parait pas bien impressionnante par rapport à ce qu'a connu l'auteur par le passé, et même pas forcément significative vis à vis de sa simple progression spontanée.
EDIT :
J'ai trouvé une autre valeur ici de 1.111$ pour 333 contributeurs fin juin 2015.
Pour affiner le calcul de l'augmentation des dons (éventuellement imputable à un gain de visibilité lié à la publication par Glénat), il faudrait par ailleurs en fait retirer des derniers chiffres le don assez exceptionnel qu'opère Glénat lui-même (si j'ai bien suivi depuis juin 2016) de 350$/épisode (qui fausse forcément beaucoup les calculs puisque les dons moyens oscillent entre 3,15 et 3,35$ par donateur).
On a donc 4 valeurs :
- 17 fév 2015 = 700$ /épisode
- 28 juin 2015 = 1.111$ /épisode, soit +0,35% par jour
- 7 juil 2016 = 1.947$ /épisode (une fois retirés les 350$ de Glénat), soit +0,15% par jour
- 17 nov 2016 = 2.350$ /épisode (une fois retirés les 350$ de Glénat), soit +0,14% par jour
Bref, si le calcul reste forcément perfectible, pas de bond évident ces 4 derniers mois.
Pour voir l'évolution d'un patreon sur la durée, je te conseille plutôt Graphteon (ex pour David Revoy : https://graphtreon.com/creator/davidrevoy).
Il faut faire attention aux nombres de 2015, car à un moment Patreon a changé sa méthode de calcul concernant la somme affichée sur la page : avant, ça ne faisait qu'une somme des pledges, ce qui ne représentait pas bien le montant réellement perçu par le créateur, depuis ça prend en compte les pledges qui n'ont pas aboutis (refus bancaires & co), les frais de transaction et ça retire la part de Patreon du total aussi. Le montant affiché a donc globalement baissé partout. Graphteon fait apparaître le moment du changement (entre nov et dec 2015) sur son graphique.
Mais oui, comme je le disais, l'augmentation dû à des patrons "normaux" reste plutôt faible (l'augmentation étant principalement dû à POPCOMICS). Après il faudrait des chiffres de ventes de la version papier, c'est assez difficile d'évaluer l'influence de ce medium. Parce que bon, si ils ont vendu 10 copies, la seule chose qu'on pourra conclure c'est que Glénat s'est planté dans la promotion de l'album.
Concernant la polémique, c'est surtout ça qui m'embête : un créateur fait sa petite expérience dans son coin, tous les partis concernés sont consentants, mais il se prend des attaques de la part de tiers qui ne sont pas directement impliqués : il n'y a aucune chance que ce genre de deal ne leur arrivent vu qu'ils ne sont absolument pas dans le même cas de figure.
De plus, pour avoir lu certains commentaires, ils ont l'air tous d'accord pour dire que le système actuel est nul à chier, par contre, certains semblent préférer attendre que le système évolue de lui-même plutôt que de prendre des initiatives (et des risques) qui pourraient porter atteinte aux revenus (aussi précaires soient-ils) qu'ils ont réussi à obtenir jusqu'à aujourd'hui.
Pour moi, David Revoy est un exemple à suivre, non pas forcément dans le procédé adopté (d'autres artistes tentent d'autres approches) car ce n'est certainement pas la méthode la plus lucrative pour lui (mais il est clair que l'argent n'est pas sa principale préoccupation), mais au moins il essaye autre chose.
Coucou tout le monde,
Je viens de tomber sur le sujet que je trouve super intéressant et notamment le débat sur l'édition/ les revenus des artistes. Étant écrivain moi-même, je remarque aussi certaines inégalités que partagent les confrères développeurs de jeu indépendant.
L'édition en tant que tel me semble vraiment être un système ultra commercial. Écrire ou faire un jeu demande beaucoup d'investissements mais lorsque l'on est un nom connu, peu importe la qualité, l'édition est automatique et c'est aussi vrai dans les jeux vidéo où des noms connus se vendent plus que leurs produits.
En tant qu'utilisatrice et amatrice de jeux vidéo, parfois je cherche longtemps avant de tomber sur des jeux d'une qualité rare et qui ne présentent pas de publicités. Or sans publicités, comment se faire connaître? Il existe tellement de livres et de jeux qu'il est impossible pour le consommateur, à moins d'avoir du temps ou d'avoir des sites dédiés, de tomber sur un de ses auteurs.
Finalement, les maisons d'édition vont préférer éditer des personnes issues de télé-réalité ou de youTube plutôt que de vrais auteurs qui ont peut-être passé du temps à écrire. La popularité arrive au détriment parfois de la qualité et en ce sens, je trouve cela injuste.
Quand on sait qu'Harry Potter n'a failli pas être édité, on se demande vraiment pourquoi le système maison d'édition est encore mis en avant au détriment des auteurs. L'auto-édition est accessible mais loin d'être facile, car comme pour un jeu indépendant, il faut penser à un tas de choses chronophages sans garantie de succès.
Il y a aussi l'argument de l'artiste non productif, qui ne rapporterait pas. Et bien, je ne suis pas sûre que certains métiers rapportent plus que le métier d'artiste...
Bref, être artiste aujourd'hui, c'est difficile sachant que c'est un métier non considéré autant financièrement que dans la société, heureusement que nous ne sommes pas seuls dans notre coin.
La plume de la mésange : Un espace de liberté où se côtoie jeux, voyages et débats autour du jeu, de la culture, de la société
Mon Twitter:]]>@Miki_Edenbird]]>
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