A l'annonce de chaque survival-horror c'est la même rengaine, les uns se terrent sous leur couette, les autres n'ont - et n'auront - jamais peur et enfin les plus blasés d'entre nous se contentent de souffler de dépit face à un survival de plus. Pourtant Neverending Nightmares parvient à sortir son épingle du jeu grâce à une approche très particulière...
Avant d'être un jeu, Neverending Nightmares est un projet très personnel pour son créateur Matt Gilgenbach. Atteint de troubles obsessionnels compulsifs il a souhaité livrer une œuvre sensibilisant le joueur aux maladies mentales et partager avec lui son expérience. Les scènes auxquelles on fait face au cours du déroulement du jeu sont directement inspirées de visions ou de pensées que Matt Gilgenbach a vécues et dont il a souffert. Contrairement à la plupart des jeux du marché le but n'est donc pas simplement de nous faire peur, ce qui apporte au jeu une toute autre dimension. La maladie mentale n'est pas ici un artifice pour nous effrayer, elle est une réalité dont on cherche à témoigner. Autant dire que le jeu est fort en émotion.
Plongé dans une ambiance visuelle et sonore hors du commun, on incarne Thomas, jeune ado en plein cauchemar. Le style crayonné en noir et blanc est un vrai point fort du jeu, créant une ambiance malsaine, brouillonne et chaotique en totale adéquation avec le propos. Côté structure l'histoire est découpée en plusieurs cauchemars qui s'imbriquent les uns dans les autres, chaque fin de cauchemar précipitant le malheureux Thomas dans le suivant. Malgré une apparente linéarité le jeu est divisé en plusieurs branches qui auront un réel impact sur les scènes qu'on vivra et de fait sur la fin qui nous sera proposé. Le jeu a donc une grande rejouabilité et une durée de vie correcte puisqu'il faudra compter environ 2-3h pour faire une fois le jeu et une petite dizaine d'heures si on veut explorer toutes les branches proposées.
« Et la peur dans tout ça ?», me direz-vous . « On sort de sous nos couettes ou on vérifie que y a pas un méchant planqué sous nos lits ? » Eh bien évidemment c'est totalement subjectif, mais bon nombre de passages font froid dans le dos. Infinitap Games a prévu un système de son spécifique pour les écouteurs, faisant ressortir des voix et des lignes de basse que l'on zappe complètement avec des haut parleurs et qui constitue la source principale de malaise et de peur. Le gameplay quant à lui est très simple et épuré : on se déplace, on court et on interagit avec les quelques objets - en couleur, eux- que l'on croise. Petite nuance qui pèse son poids, un système de gestion de l'endurance vient mettre un bon coup de pression quand il s'agit de s'extirper du pétrin. Ca fait du bien de voir un gameplay simple et en parfait accord avec le sentiments que le jeu veut créer. On se sent faible, on l'est, et on a peur.
Grâce à un style visuel et une ambiance sonore particulièrement travaillés agrémentés d'un gameplay simple mais parfaitement adapté, Neverending Nightmares est une véritable expérience au cœur de la psychose engendrée par la maladie mentale. Comme pour tout jeu d'horreur certains râleront car ils n'en ont pas fait de cauchemars, mais après tout ce n'était pour une fois pas vraiment le but, et on ne peut qu'espérer que le projet de Matt Gilgenbach aura permis comme il le souhaitait de sensibiliser davantage les joueurs à la maladie mentale.
Je vous mets aussi le site du jeu sur lequel se trouve un petit trailer http://neverendingnightmares.com
Nom du jeu : Neverending Nightmares
Nom du développeur : Infinitap Games
Genre : Aventure/horreur
Support : Windows, Mac OS, Linux
Date de sortie : 26/09/2014 (Steam, GOG)
Description : Jeu Aventure/Horreur où l'on incarne un jeune homme poursuivant sa soeur de cauchemar en cauchemar
Désolé pour la mise en page pas forcément optimale, première publi!
Bon test, tu m'as donné envie de l'essayer.
J'avais suivis de loin le jeu, puis j'ai complètement oublié qu'il existait. Je pense que ça sera certainement dans mes prochains achats.
En tout cas, à voir les screenshots ici et sur la page steam, certains font déjà frémir (l'arrachage d'une veine dans le bras par exemple).
blog: www.striptease-ludique.com
Merci de l'avoir lu!
Ouais l'ambiance est très malsaine, surtout si tu joues avec des écouteurs ça devient assez oppressant. Apparemment ce passage là dont tu parles où le personnage s'arrache une veine est une sorte de cauchemar récurrent du dev dans sa vraie vie. Pas chouette...
Vraiment un super test ! Bravo ! Si tu le souhaites, je peux le publier sur le site !
[img]http://www.indiemag.fr/sites/default/files/Forum/bandeau_forum.jpg[/img]
Work in progress. The whole time.
Merci merci! Eh bien écoute oui, avec grand plaisir même!