Salut, j'ai aussi lu ton texte, et il est clair que l'histoire semble plutôt originale, hâte de voir où tu comptes emmené ton récit! Le sujet est toutefois plutôt délicat, et j'espère que tu sauras le traité avec la sensibilité et la justesse requises.
Je reste déjà un peu gêné par le ton assez froid et générique du style employé. Qui se montre très lisible et sans défaut notoire, mais ne transporte pas grande émotion. Ce qui, pour une narration à la première personne d'une histoire aussi tragique, et a fortiori dont le personnage prétend être tant affecté, me parait pas très "heureux".
Également pour une narration à la première personne, le récit manque je trouve d'authenticité.
P.ex. "mon bras étendu pointait une arme vers Peyton" ; se procurer une arme à feu n’est pas une chose banale pour une personne ordinaire, autant dans les faits qui impose de se rapprocher d'une certaine "faune" des bas-fonds dérangeante, que dans le malaise moral que cela doit représenter. Alors désigner aussi banalement cette arme par "une arme" me parait plus que maladroit dans la bouche même de l'auteur des faits. Simplement préciser ou décrire un peu l'arme (p.ex. "le petit six-coups à canon court") permettrait à mon avis de retranscrire le caractère particulier qu'elle revêt, tout particulièrement justement pour le narrateur.
Un autre exemple pourrait être: "moi qui pensais aidé ma mère mon geste n'aura eu que l'effet contraire. Je suis aujourd'hui emprisonné et depuis 8ans je suis rongé par les remords". On passe du fait meurtrier à la prison, sans un mot sur le procès. Lequel procès, dans une telle situation, doit être qqchose de vraiment terrible à vivre, un (long!) moment où vont se cristalliser tous les éléments traumatisants contenus dans la scène du meurtre, le moment où sera faite la prise de conscience, et encore le moment où va s'inscrire de façon définitive la profonde réprobation que manifeste la mère envers son fils qui pensait l'aider, le moment où le lien mère/fils va se montrer explicitement et irrémédiablement rompu ; bref une épreuve qui j'imagine doit marquer profondément les gens qui la vive, et pour laquelle j'imagine mal le narrateur ne pas avoir de pensée lorsqu'il en vient à évoquer son histoire.
Mais bon, il n'en demeure pas moins que le point de départ est intéressant, et l'endroit où tu comptes nous emmener reste un mystère qui attise ma curiosité!
Déjà, avant tout, j'aurai du mal a poster la suite tout de suite (problêmes personnels important). Cependant, elle est en phase de correction.
Pour ce qui est de l'orthographe, je l'ai déjà dit, mais je m'en excuse et j'ai tenter de corriger le plus possible.
Pour ce qui est de ta peur d'un truc caricatural et bateau, je ne spoilerai pas la suite, je dirai juste que les plus grandes oeuvre artistiques viennent souvent de la caricature. La caricature, le bateau, le simple, c'est pas des choses mauvaises, c'est plutôt des outils dangeureux si on s'en sert mal. Après, fera, fera pas, vous verrez.
Si on ne sait pas comment Thalie c'est retrouvé a l'hôpital c'est parce que notre narrateur/personnage suivit ne sait pas ce qui c'est passé. Sa paraît brusque de passer comme sa du recit de la chambre a l'hopital, j'avoue, mais c'est plus logique au final.
Après, pour ce qui est de faire des effort pour la suite, ne t'inquiète pas que j'en fait! Mais c'est d'autant plus compliqué la tout de suite...
Juste, désoler de vous faire attendre pour la suite :/.
Bloup, bloup, bouloubouloubouloup!
Tout est possible, tout est réalisable, c'est le jeu de la vie.
Salut à toi aussi ;), j'ai également jeté un œil au 1er épisode de ta "série textuelle hebdomadaire".
Et j'avoue avoir été pas mal perturbé par le manque de clarté de ton texte. En effet j'ai eu l'impression que tout était en permanence plongé dans une ambivalence flottante. La chose la plus génante pour moi a été qu'au final on ne comprend jamais vraiment ce qu'éprouve ou pense le garçon: il est mélancolique de partir mais en même temps en a pas grand chose à faire vu que rien ne le retient, et en même temps il est plein d'espoir dans la nouvelle vie que lui promet se départ?? Pas très clair...
Attention, je veux bien que dans ce genre de cas on puisse avoir des sentiments contradictoires: à la fois appréhension de l'inconnu rompant avec une vie certes ennuyeuse mais à la routine rassurante, et excitation à l'idée d'une nouvelle vie, pleine de promesses, de tous les possibles.
Mais ce n'est pas ce qui ressort de ta prose. A chaque phrase on ne sait pas justement ce qu'éprouve le personnage et pourquoi. Du moins est-ce ce que j'ai ressenti.
Et les situations m'ont paru contaminées par le même genre de manque de clarté. Comme quand l'enfant rejoint le diner, et où l'on décrit le père plongé dans son journal économique. Un peu de mal à imaginer quelqu'un lisant son journal tout en mangeant... J'ai même eu un sourire soudain en imaginant la scène: cette imagerie sombre et pesante que tu mets en place, et cette caricature de patriarche qui ne peut lâcher son journal boursier même au cours du repas, séquence à l'absurdité potache comme on pourrait en trouver dans le cinéma de Tim Burton ou de Terry Gilliam ; sauf qu'ici (sauf mauvaise lecture de ma part?) il ne s'agit pas de second degré parodique.
Et puis beaucoup de clichés sont déroulés ici, qui j'avoue ne m'ont pas beaucoup stimulé.
Pour finir par la ville de "Grisembourg", à l'étrange sonorité qui rappelle les lieux trouvés en Terre du Milieu ou encore dans l'univers d'Harry Potter ; qui a un peu fini de me désarçonner dans ma tentative de comprendre ce que tu voulais transmettre au lecteur au travers de ton texte.
Tout cela est d'autant plus dommage que dans l'absolu, le point de départ peut être intéressant (enfant à la fois naïf et taciturne, dont le départ semble lui promettre une "nouvelle vie" qui pourrait être celle de tous les épanouissements... ou pas!).
Donc au final, à mon sens rien de dramatique, mais retravailler le texte pour que ce que tu veux exprimer ressorte avec plus de netteté. Le plus important restant de toute façon ce que la suite de l'"aventure" nous réserve ;).
"les plus grandes œuvre artistiques viennent souvent de la caricature"
Bof. Pas d'accord même. Il y a de très grandes œuvres caricaturales. Il y a de très grandes œuvres qui n'usent pas du tout de ce ressort. Le fait de faire dans la caricature n'est pas un gage ni de succès ni de non succès.
En revanche caricaturer un genre qui est déjà une caricature en soi n'est peut-être pas la meilleure façon d'obtenir un résultat intéressant. Après comme déjà dit, j'espère bien que tu ne tomberas pas dans ce genre de mécaniques faciles, et soporifiques à force de déjà-vu, ou sinon que tu sauras les pimenter en sortant par certains aspect des sentiers battus. Et évidemment, je ne te demande pas de spoiler pour "ta défense" ;), j'attendrai patiemment (et non sans curiosité) la suite! "Si on ne sait pas comment Thalie c'est retrouvé a l'hôpital c'est parce que notre narrateur/personnage suivit ne sait pas ce qui c'est passé."
Bah pourquoi pas, mais alors pourquoi ne s'en inquiète-t-il pas justement? Les faits sont étranges, et il ne se pose pas de question.... :/ Pas beaucoup plus crédible. Surtout alors que ce personnage semble en plus très préoccupé par la personne de Thalie. Je pense qu'au moins évoquer (dans un ptit bout de phrase, sans insister pour autant) qu'il ne sait pas trop les détails de ce qu'il s'est passé, ou bien que certaines choses restent floues, serait bienvenu.
De même que le fait que Thalie se retrouve hospitalisée pour un banal évanouissement n'est pas non plus bien compréhensible, du moins là encore sans que personne ne s'en étonne. "pour ce qui est de faire des effort pour la suite, ne t'inquiète pas que j'en fait! Mais c'est d'autant plus compliqué la tout de suite...
Juste, désoler de vous faire attendre pour la suite :/."
T'inquiète, écris à ton rythme et selon le temps que les évènements de ta vie (en espérant rien de grave :/) te laissent, ya pas de soucis!
Merci de prendre autant de temps pour faire des critiques constructifs pour tout le monde Nival, j'prendrai en compte tes remarques pour les prochaines épisodes
En ayant un ton plus affirmé notamment (peut être ce qui manque)
Bah, c'est que je suis d'un naturel curieux :P.
Mais bon faut surtout pas trop me remercier parce que je me rend bien compte que mes critiques peuvent être plutôt "dures", mais bon, c'est pour votre bien... @Itooh:
Salut, bon, je viens de terminer la lecture de ta longue nouvelle.
J'ai trouvé qu'elle commence vraiment bien, un ton décalé et surréaliste qui intrigue forcément, des idées amusantes et bien trouvées...
...et puis ça se gâte méchamment :/.
Spoiler :
La justification de tout cela est une certaine facilité, mais au final pourquoi pas, le cheminement et l'étrangté d'une rêverie est franchement plutôt bien mise en place dans le début du texte, mais tout se désagrège quand une tierce personne se met à guider l'héroïne à la façon d'un Morpheus de Matrix, d'un Cobb d'Inception, etc., l'écriture prenant en plus dés lors un ton lourdement et péniblement explicatif qui fait perdre tout le charme que portait la légère étrangeté des premières pages. Explications qui en plus tombent complètement à plat car blindées d'incohérences (sans parler de la fin faussement surprenante qui donne le coup de grâce à ce qui pouvait resté de sens au récit.... le genre de twist final forcé, et tant pis pour la cohérence de ce qui est narré, comme on le voit dans certains films ratés).
Mais plus globalement, toujours passées les très sympathiques premières pages, ta nouvelle empreinte à tout un tas de clichés caricaturaux et rebattus qui fait que rapidement je me suis ennuyé ferme ; tout à un goût de déjà-vu. Pour commencer on à droit à un patchwork maladroit et bancal de Matrix, Inception, Total Recall, la série des Jason Bourne, Ouvre les yeux/Vanilla Sky, Insomnies, Identity,.... sans que rien d'original par ailleurs ne vienne justifié ces empreints perpétuels. On retrouve par ailleurs des scènes issues du plus grossier imaginaire de séries B: l'assassinat au sniper en salle de conférence une balle dans la tête ; le fait de "rentrer dans la tête d'un psychopathe", même si en occurrence cela ne restera qu'un vœux pieux ; l'explosion accidentelle d'une centrale nucléaire ; l'hibernation des longues peines (j'avais oublié les empreints à Demolition Man, Star Trek,...) ; j'en passe et des pas vraiment meilleur :/.
Et tout cela sans encore mentionner l'extrême linéarité du récit, constituées de petites scénettes qui se succèdent mollement sans enchainement particulier ; franchement à plusieurs reprises j'ai eu envie de zapper des passages :/. C'est vraiment trop long pour ce que tu as à dire, et beaucoup de mécanismes se répètent et s'en est franchement soporifique.
Bref, gros dommage vue l'accroche qui était plutôt très sympathique!
Ça me fait penser au cinéma de Rodriguez comme Desperados ou Une nuit en Enfer : ces films commencent de façon très alléchantes, amusante, entrainante, originale et vraiment bien foutues, et tout ça pour nous emmener en plus parfois vers des aventures inattendues (Une nuit en Enfer), mais dés justement qu'il aborde le vif de ce qu'il voulait raconter, bah on tombe dans un gros cinéma d'action balourd et bourrin où toute la fantaisie qui existait dans la mise en situation s'évanouit pour offrir un spectacle sans finesse, pauvre et finalement désolant.
Spoiler :
A mon avis tu aurais pu aller bien plus loin en restant sur l'idée du rêve, en t'abstenant de sombrer dans ces histoires lourdingues d'interventions neurochirurgicales, d'assassinat, de tueur psychopathe.... Et commencer par bannir le guide qui explicite les événements ; le personnage pourrait se rendre compte petit à petit par lui-même de certaines absurdité dans les situations, et en arriver à réaliser par lui-même qu'il est probablement dans un rêve (ce qui peut arriver d'ailleurs parfois, même si dans mon expérience que de façon fugace et sans obtenir pour autant de contrôle réel sur le déroulement du rêve malheureusement, mais certains d'après leur dire y arriveraient dans une certaine mesure). Et abordant l'histoire de cette façon, emmener le lecteur vers des contrées quelque peu plus surprenantes et sympathiques que le bête et incohérent "thriller mental" que tu tente de mettre en texte.
En attendant d'autres textes de ta part qui je l'espère sauront surtout capitaliser sur les talents dont tu peux manifestement faire preuve lorsque tu t'affranchis des lieux communs.
Bon, l'exposition est donc un sérieux problème, c'est bien ce dont je me doutais. D'ailleurs :
Spoiler :
Le personnage du guide m'a en effet posé pas mal de problèmes. Plusieurs de ses scènes ont été réécrites, parce qu'il avait justement à expliquer plein de truc et à être chiant. Une personnage rationnel au milieu d'un univers onirique et très abstrait, ça ne colle pas très bien. D'ailleurs ça donne l'impression d'un récit d'action/aventure, et tenter de donner cette structure, avec une quête et de l'héroïsme, était sans doute un mauvais point de départ. Le cœur était vraiment la découverte d'identité, l'exploration de passé et sentiment, pour finalement découvrir que le personnage a vécu en rêve le point de vue de sa propre victime. Une façon de nier ses propres actes…
D'ailleurs, chose amusante, j'ai vu Shutter Island pile au moment d'écrire cette nouvelle, alors que je l'avais bientôt terminé. Et, ben, c'est quasiment l'histoire que je tente de raconter. (mais mieux réalisé) À la fois plaisant (c'est un excellent film), et frustrant.
J'aimerais d'ailleurs en savoir plus sur ce que tu appelles "incohérence". Il y a pas mal de scènes qui sont très vagues et jouent sur les illusions et les mensonges que se fait le personnage. Par moment trop même, mais j'aime les idées pouvant être interprétés différemment. Par exemple :
Spoiler :
Il n'y a jamais eu d'explosion nucléaire, ce n'est qu'une histoire mise en place par le rêve. Une histoire très bateau et absurde, servant à mettre en avant le manque d'estime de lui-même du personnage central, et sa relation avec ses anciens collègues (qui ne sont eux-même potentiellement pas fidèlement représentés dans le rêve). De même, le père de Sophie Minalo comme celui du héros n'ont jamais eu de paranoïa obsessionnelle. Cette peur est réelle, mais appartient au héros. Le fait qu'il la transpose sur son père n'est cependant pas clair du tout, et apporte une confusion dont je ne me suis rendu compte que bien longtemps après avoir terminé le récit.
Mais dans l'ensemble, un peu à la façon de la Science des Rêves (de Gondry), le but était vraiment d'avoir des scènes irréelles dans lesquelles étaient distillés des fragments de souvenirs, plus ou moins déformés. (contrairement à Eternal Sunshine, toujours de Gondry, où il s'agit de souvenirs fidèles)
Pour finir, pour revenir sur le personnage :
Spoiler :
C'est encore une chose sur laquelle je me suis viandé, parce que je ne veux justement pas le faire passer pour un psychopathe ou un fou. Il n'a après tout tué qu'une personne (bon, plus une autre tentative de meurtre avant), et n'avait certainement aucun plan élaboré. Ses rêves n'ont pas pour but d'être plus ou moins tordus que des rêves normaux, si ce n'est le fait qu'il y a oublié son identité pour prendre celle de sa victime (… ouais, certes, c'est quand même tordu dans un sens). Le type est avant tout tombé dans une dépression, qui s'est transformé en paranoïa, puis obsession.
Mais en faire un meurtrier était un choix qui est venu durant l'élaboration, et indépendant de l'idée originale. À la base, je comptais reprendre le schéma de la demoiselle en détresse : le héros se prendrait pour le chevalier qui va la délivrer, et tente de se réveiller parce qu'il serait victime d'une malédiction, alors qu'en fait il s'agirait du monstre qui purge une peine. Mais cela demandait un contexte fantasy voire médiévale, qui posait pas mal de contraintes. Déjà que j'aime pas ça, mais en plus concevoir des rêves d'un personnage y vivant (à partir du moment où il combat régulièrement des dragons et sorciers, qu'est-ce qui pourrait paraître plus loufoque pour le lecteur sans que ça ne fasse forcé ?)… Du coup j'ai préféré prendre un contexte contemporain, avec quelques touches de science-fiction d'anticipation pour justifier le long sommeil et la quête, et ai mis en place une intrigue de meurtrier et de chercheuse pour mettre en place l'idée de deux personnages radicalement différents, et un antagoniste clair. Les circonstances et les raisons du meurtre ont été revues à plusieurs reprises, mais je voulais quelque chose de simple, car l'histoire n'est pas celle du crime, mais le réveil du personnage et sa prise de conscience.
Ce doit être tout ce que j'ai à dire sur la conception du récit.^^ Encore merci pour avoir mis en avant ses faiblesses.
Je ne manquerai sans doute pas de poster quelques autres courts textes que j'ai. Peut-être que je ferais le ménage entre ce qui me plaît et ne me plaît pas. Mine de rien, il y a plus d'un récit où l'on retrouve ce conflit entre mes penchants pour l'absurde et le fantastique, et des tentatives de structurer avec une formule traditionnelle.
Pour moi il y a 2 choses vraiment incohérente dans ton récit:
Le déroulement du rêve déjà, avec en premier lieu ce personnage du guide qui, tu le constates toi-même, pose problème. Le rêve est déjà une plongée dans ce que tu appelles le "subconscient". A quel niveau peut bien émerger ce personnage qui défie tout ce qu'est un rêve (une construction non rationnelle par pures associations d'idées qui se moquent bien d'un quelconque degré de plausibilité) pour venir analyser de façon rationnel ce qui s'y déroule? A mon sens le vrai rationnel ne peut exister dans l'esprit du rêveur par essence même de ce qu'est un rêve. D'ailleurs le cinéma ne s'y trompe généralement pas, puisque lorsqu'un tel "guide" fait son intrusion dans un rêve il s'agit généralement d'une tierce personne qui pénètre intentionnellement l'esprit du rêveur (Matrix, Inception, Vanilla Sky,...). Ensuite la succession de scénettes bien découpées, de même que la quête aux souvenirs amenant explicitement vers l'objectif final du réveil, sont des constructions bien trop architecturées pour appartenir au domaine de l'onirisme.
Mais surtout, ce qui m'a le moins convaincu, c'est la teneur du rêve, quand on voit au final de quoi il retourne. Ton personnage a tué de sang froid une scientifique en pleine conférence de presse. Ceci est typiquement un geste de ce que communément on appelle un "déséquilibré". En d'autres termes, une personne agissant ainsi à de profonds problèmes psychologiques, pour ne pas dire peut-être bien psychiatrique. Et dés lors il n'y a aucune chance que ses rêves s'apparente à de sympathiques et légères improvisations de scat, faisant l'impasse complète sur sa constitution profonde (alors qu'au contraire, c'est plutôt ça qui devrait ressortir tout particulièrement dans un rêve). De même qu'il n'y a de toute façon pas grande chance qu'un tel individu s'identifie à sa victime. Surtout que même si d'une façon ou d'une autre un tel processus venait à prendre corps dans son esprit, il n'y a aucune chance que cela donne un résultat ressemblant réellement aux pensées de la Sophie Milano, ou du moins pouvant s'y apparenté de façon crédible. Il ne s'agirait que d'une déformation grossière et monstrueuse de ce que cet esprit malade pourrait imaginer d'une telle personne, une sorte d'interprétation de ce qu'il en comprend ; au final un résultat bien différent du cheminement mental que tu mets en place à mon avis. La teneur même du rêve n'autorise de toute façon aucun fil directeur qui prenne le pas sur le reste. Au mieux du mieux, si par moment il s'identifiait en sa victime, il devrait à d'autres moment se retrouver à sa propre place (où du moins d'une évocation de ce qu'il peut se considérer être). Se retrouver comme "emprisonné" par une idée aussi rigide et contre nature au sein d'un rêve est à mon avis là encore en contradiction avec ce qu'est un rêve. Et je ne parle pas du pourquoi un tel individu se serait penché sur le passé de sa futur victime jusqu'à en décortiquer sa petite enfance (laquelle est de toute façon généralement impossible à reconstituer pour une personne extérieure), on se retrouve encore devant un élément qui parait lourdement artificiel, comme juste là pour faire tenir debout, tant bien que mal, la maladroite mécanique scénaristique que tu tentes d'imposer au récit, invraisemblance après invraisemblance.
Mais bon, au final ce n'est que mon avis, d'autres pourront trouver que c’est mon analyse qui est à coté de la plaque .
D'autant quand je vois que tu as beaucoup apprécié Shutter Island, alors que je l'ai trouvé assez médiocre, malgré que j'aime beaucoup Scorcese, et que j'ai adoré la prestation de Mark Ruffalo. Mais le coup du rêve (ou en l’occurrence d'un état hallucinatoire chronique qui s'en rapproche) pour justifier tout un tas de scènes intrigantes, qui entretiennent en fait un suspense artificiel, pour en fin de compte s'en tirer par un simple: "bah en fait ya pas vraiment de rationnel, s'était qu'un rêve!", c'est quand même une bien faible esquive scénaristique. Surtout que c'est tellement rebattus, on a déjà vu la même chose au moins dans Ouvre les Yeux, Hypnose,Insomnies, Identity,... C'est plus qu'usé, et souvent tombe de toute façon plutôt à plat, ne servant essentiellement qu'a justifié sans avoir à se prendre la tête un enchainement de faits étranges. Ça ne veut pas dire qu'explorer les rêves est voué à l'échec. Aussi étrange que cela puisse paraitre vue son habillage de gros blockbuster bourré de scènes d'actions tonitruantes, Inception arrive justement à mon sens à tirer du rêve une trame intelligente et bien foutue ; à ce titre la façon dont l'intrigue principale se résout en une fraction de seconde, de façon autant inattendue que d'une évidence qui force le respect, est la démonstration ultime que l'onirisme est ici loin d'être une facilité scénaristique invoquée pour justifier tous et n'importe quoi, mais est un vrai matériau servant de structure forte à un scénario travaillé. Total Recall aussi (je parle du film de Veroheven) joue sur une ambivalence permanente avec une malice délectable, pour là encore nous servir un vrai scénario exploitant réellement l'idée du rêve, et non l'inverse. Mais entretenir un suspense à grand coup de scènes qui attisent la curiosité, pour au final n'avoir rien d'autre à livrer que "mais en fait ce n'était qu'un rêve!"... sans moi.
Bon, l'exposition est donc un sérieux problème, c'est bien ce dont je me doutais.
C'est un problème si on veut, mais alors dans le sens où elle est meilleure que le reste, et fait donc de l'ombre à la suite du texte :P.
Je ne manquerai sans doute pas de poster quelques autres courts textes que j'ai.
Mmm, j'ai l'impression qu'on a là une vision différente de l'esprit humain. Et des goûts littéraires/cinématographiques différents aussi, probablement.^^
Spoiler :
Pour ce qui est du rêve, oui généralement le rationnel n'y a pas beaucoup sa place. Mais il n'est pas non plus absent. Les rêves comme le subconscient ne sont pas un méli-mélo de n'importe quoi, mais tournent souvent autours d'un sentiment très présent, autours duquel se forme une sorte de cohérence émotionnelle. Que ce soit par le symbolisme, les idées qui apparaissent, les ressentis, le rêve est souvent une communication directe du subconscient au conscient. Du moins c'est comme cela que j'interprète les miens. D'ailleurs le côté rationnel du cerveau n'est pas complètement endormi : il est utilisé pour donner des explications au rêve. Lorsque quelque chose est trop louche, il aura le réflexe immédiat d'inventer une raison que l'on avalera pour se justifier. C'est la même chose qu'en étant éveillé remarque : beaucoup de nos choix sont justifiées par de faux raisonnements inventés de toute pièce par le côté logique du cerveau pour ne pas admettre que c'est celui des émotions qui s'y est arrêté (plein d’expériences intéressantes existent sur le sujet).
Le personnage du guide cependant est tout à fait et volontairement fantastique : en partant du contrat fait assez tôt avec le lecteur que tout se déroule dans un rêve, l'idée est que le personnage central serait tombé dans une phase de rêve tellement profonde que le subconscient arrive à être plus explicite qu'à l’accoutumée. D'où quêtes, souvenirs, etc… La mise en place d'une intrigue dans un rêve est loin d'être impossible. Il m'est arrivé de faire de longs rêves possédant eux-même une structure narrative cohérente, avec même une fin. Structure évidemment inspiré de ma propre culture, un peu comme si je rêvais d'un film. Et même si ça n'atteint bien évidemment pas le degré de cohérence de ce récit, on n'est pas forcément dans un pur enchaînement d'abstrait. Particulièrement lorsqu'on part dans le rêve lucide, où il y a moyen de réfléchir de façon plutôt correcte et d'avoir un environnement plus précis que d'habitude. De même, pour ce qui est des scénettes, même si c'est surtout une volonté de faire souffler le lecteur entre deux, ça n'a rien d'incompatible avec les rêves. La plupart des rêves que j'ai sont d'ailleurs des petites scènes indépendantes les unes des autres, sans lien d'accroche entre elles (ou alors très peu), centrée chacune sur une idée précise.
Mais ce avec quoi je ne suis vraiment pas d'accord, c'est l'idée qu'un meurtrier serait forcément déséquilibré, et que son cerveau ne serait qu'un amas d'idées sombres et de pensées tortueuses. Je ne peux pas prétendre que le personnage principal est sain et que son crime s'apparente à une violence conjugale, mais il reste humain, et à vrai dire c'est la façon dont je considère les criminels. Le meurtre n'est que rarement motivé par des pulsions monstrueuses du cerveau, mais à des émotions absolument humaines, telles que la peur, la haine, qui se concrétisent en acte ou bien à cause de mauvaise circonstance (eeeeet le deuxième amendement de la Constitution des USA), ou bien parce que ces sentiments ont été exacerbées. Et c'est dans cet optique que j'ai écris le personnage central : il n'a pas de pulsion meurtrière ou de folie sociopathe, et son caractère n'est pas centré autours de la violence (bien au contraire, ses deux crimes sont probablement les seuls actes violents qu'il ait commis). Il est aussi humain, se satisfait de choses simples, aime les gens, la culture, est anxieux, etc… Le fait qu'il s'oublie lui-même pour se persuader être sa victime est encore une fois un élément fantastique, mais montre sa volonté de réussir dans la vie, d'être quelqu'un de bien. Si je devais abusivement analyser, je dirais même que ça découle d'un profond dégoût de lui-même même avant qu'il n'ait des problèmes, là où Sophie Milano est un modèle de réussite autant sur le plan social que personnel. D'ailleurs, même en supposant que le héros ait fait des recherches sur toute la vie de Milano, ses rêves ne sont pas une représentation de la vie de Milano, mais plutôt de l'idée qu'il s'en fait. C'est avant tout le désir d'être en paix avec lui-même qui ressort de ses rêves. Le ton léger n'a rien de faux : malgré ses problèmes et ses actes, le héros est humain, et tout à fait capable de ressentir de l'empathie.
Enfin concernant cinéma… Bah autant j'ai beaucoup aimé Inception, autant je trouve qu'il ne va pas bien loin dans l'exploitation du rêve. Ça aurait tout aussi bien pu être un espace virtuel, ça n'aurait pas changé beaucoup de chose. La première moitié du film est excellente, et joue bien sur certains aspects du rêve (le fait que l'on ne se souvienne pas du début, que l'environnement réagit à nos émotions…). Mais le dernier acte, censé se dérouler dans l'inconscient profond, est complètement conventionnel. Avec une résolution qui joue sur l'explicite complet (le père qui dit au fils quoi faire), là où pourtant ailleurs le symbolisme est utilisé ingénieusement (la toupie continuant de tourner pour signifier la remise en question de la réalité). Le symbolisme n'est pas intéressant quand il est trop évident, mais dans les rêves et illusions, j'apprécie quand il est exploité avec assez de mystère et de sens multiples. Les rêves n'ont pas de cohérence logique, mais ils ont une très forte cohérence d'émotion. Retranscrire visuellement ces émotions pures au travers d'onirisme, c'est quelque chose qui me charme. C'est ce qu'on retrouve dans L'Écume des Jours (le livre comme l'adaptation récente), Alice au Pays des Merveilles (le livre, l'adaptation animée de Disney, mais surtout pas celle de Burton), Where the Wild Things Are, ou encore Tideland. Des fantaisies qui laissent se poser des questions, surprennent par leur loufoquerie et leur irréalisme, et se concentrent sur des sentiments bruts, et les pensées enfouies des personnages.
@Athos:
Salut, j'ai aussi lu ton texte, et il est clair que l'histoire semble plutôt originale, hâte de voir où tu comptes emmené ton récit! Le sujet est toutefois plutôt délicat, et j'espère que tu sauras le traité avec la sensibilité et la justesse requises.
Je reste déjà un peu gêné par le ton assez froid et générique du style employé. Qui se montre très lisible et sans défaut notoire, mais ne transporte pas grande émotion. Ce qui, pour une narration à la première personne d'une histoire aussi tragique, et a fortiori dont le personnage prétend être tant affecté, me parait pas très "heureux".
Également pour une narration à la première personne, le récit manque je trouve d'authenticité.
P.ex. "mon bras étendu pointait une arme vers Peyton" ; se procurer une arme à feu n’est pas une chose banale pour une personne ordinaire, autant dans les faits qui impose de se rapprocher d'une certaine "faune" des bas-fonds dérangeante, que dans le malaise moral que cela doit représenter. Alors désigner aussi banalement cette arme par "une arme" me parait plus que maladroit dans la bouche même de l'auteur des faits. Simplement préciser ou décrire un peu l'arme (p.ex. "le petit six-coups à canon court") permettrait à mon avis de retranscrire le caractère particulier qu'elle revêt, tout particulièrement justement pour le narrateur.
Un autre exemple pourrait être: "moi qui pensais aidé ma mère mon geste n'aura eu que l'effet contraire. Je suis aujourd'hui emprisonné et depuis 8ans je suis rongé par les remords". On passe du fait meurtrier à la prison, sans un mot sur le procès. Lequel procès, dans une telle situation, doit être qqchose de vraiment terrible à vivre, un (long!) moment où vont se cristalliser tous les éléments traumatisants contenus dans la scène du meurtre, le moment où sera faite la prise de conscience, et encore le moment où va s'inscrire de façon définitive la profonde réprobation que manifeste la mère envers son fils qui pensait l'aider, le moment où le lien mère/fils va se montrer explicitement et irrémédiablement rompu ; bref une épreuve qui j'imagine doit marquer profondément les gens qui la vive, et pour laquelle j'imagine mal le narrateur ne pas avoir de pensée lorsqu'il en vient à évoquer son histoire.
Mais bon, il n'en demeure pas moins que le point de départ est intéressant, et l'endroit où tu comptes nous emmener reste un mystère qui attise ma curiosité!
Déjà, avant tout, j'aurai du mal a poster la suite tout de suite (problêmes personnels important). Cependant, elle est en phase de correction.
Pour ce qui est de l'orthographe, je l'ai déjà dit, mais je m'en excuse et j'ai tenter de corriger le plus possible.
Pour ce qui est de ta peur d'un truc caricatural et bateau, je ne spoilerai pas la suite, je dirai juste que les plus grandes oeuvre artistiques viennent souvent de la caricature. La caricature, le bateau, le simple, c'est pas des choses mauvaises, c'est plutôt des outils dangeureux si on s'en sert mal. Après, fera, fera pas, vous verrez.
Si on ne sait pas comment Thalie c'est retrouvé a l'hôpital c'est parce que notre narrateur/personnage suivit ne sait pas ce qui c'est passé. Sa paraît brusque de passer comme sa du recit de la chambre a l'hopital, j'avoue, mais c'est plus logique au final.
Après, pour ce qui est de faire des effort pour la suite, ne t'inquiète pas que j'en fait! Mais c'est d'autant plus compliqué la tout de suite...
Juste, désoler de vous faire attendre pour la suite :/.
Bloup, bloup, bouloubouloubouloup!
Tout est possible, tout est réalisable, c'est le jeu de la vie.
@Tryton:
Salut à toi aussi ;), j'ai également jeté un œil au 1er épisode de ta "série textuelle hebdomadaire".
Et j'avoue avoir été pas mal perturbé par le manque de clarté de ton texte. En effet j'ai eu l'impression que tout était en permanence plongé dans une ambivalence flottante. La chose la plus génante pour moi a été qu'au final on ne comprend jamais vraiment ce qu'éprouve ou pense le garçon: il est mélancolique de partir mais en même temps en a pas grand chose à faire vu que rien ne le retient, et en même temps il est plein d'espoir dans la nouvelle vie que lui promet se départ?? Pas très clair...
Attention, je veux bien que dans ce genre de cas on puisse avoir des sentiments contradictoires: à la fois appréhension de l'inconnu rompant avec une vie certes ennuyeuse mais à la routine rassurante, et excitation à l'idée d'une nouvelle vie, pleine de promesses, de tous les possibles.
Mais ce n'est pas ce qui ressort de ta prose. A chaque phrase on ne sait pas justement ce qu'éprouve le personnage et pourquoi. Du moins est-ce ce que j'ai ressenti.
Et les situations m'ont paru contaminées par le même genre de manque de clarté. Comme quand l'enfant rejoint le diner, et où l'on décrit le père plongé dans son journal économique. Un peu de mal à imaginer quelqu'un lisant son journal tout en mangeant... J'ai même eu un sourire soudain en imaginant la scène: cette imagerie sombre et pesante que tu mets en place, et cette caricature de patriarche qui ne peut lâcher son journal boursier même au cours du repas, séquence à l'absurdité potache comme on pourrait en trouver dans le cinéma de Tim Burton ou de Terry Gilliam ; sauf qu'ici (sauf mauvaise lecture de ma part?) il ne s'agit pas de second degré parodique.
Et puis beaucoup de clichés sont déroulés ici, qui j'avoue ne m'ont pas beaucoup stimulé.
Pour finir par la ville de "Grisembourg", à l'étrange sonorité qui rappelle les lieux trouvés en Terre du Milieu ou encore dans l'univers d'Harry Potter ; qui a un peu fini de me désarçonner dans ma tentative de comprendre ce que tu voulais transmettre au lecteur au travers de ton texte.
Tout cela est d'autant plus dommage que dans l'absolu, le point de départ peut être intéressant (enfant à la fois naïf et taciturne, dont le départ semble lui promettre une "nouvelle vie" qui pourrait être celle de tous les épanouissements... ou pas!).
Donc au final, à mon sens rien de dramatique, mais retravailler le texte pour que ce que tu veux exprimer ressorte avec plus de netteté. Le plus important restant de toute façon ce que la suite de l'"aventure" nous réserve ;).
"les plus grandes œuvre artistiques viennent souvent de la caricature"
Bof. Pas d'accord même. Il y a de très grandes œuvres caricaturales. Il y a de très grandes œuvres qui n'usent pas du tout de ce ressort. Le fait de faire dans la caricature n'est pas un gage ni de succès ni de non succès.
En revanche caricaturer un genre qui est déjà une caricature en soi n'est peut-être pas la meilleure façon d'obtenir un résultat intéressant. Après comme déjà dit, j'espère bien que tu ne tomberas pas dans ce genre de mécaniques faciles, et soporifiques à force de déjà-vu, ou sinon que tu sauras les pimenter en sortant par certains aspect des sentiers battus. Et évidemment, je ne te demande pas de spoiler pour "ta défense" ;), j'attendrai patiemment (et non sans curiosité) la suite!
"Si on ne sait pas comment Thalie c'est retrouvé a l'hôpital c'est parce que notre narrateur/personnage suivit ne sait pas ce qui c'est passé."
Bah pourquoi pas, mais alors pourquoi ne s'en inquiète-t-il pas justement? Les faits sont étranges, et il ne se pose pas de question.... :/ Pas beaucoup plus crédible. Surtout alors que ce personnage semble en plus très préoccupé par la personne de Thalie. Je pense qu'au moins évoquer (dans un ptit bout de phrase, sans insister pour autant) qu'il ne sait pas trop les détails de ce qu'il s'est passé, ou bien que certaines choses restent floues, serait bienvenu.
De même que le fait que Thalie se retrouve hospitalisée pour un banal évanouissement n'est pas non plus bien compréhensible, du moins là encore sans que personne ne s'en étonne.
"pour ce qui est de faire des effort pour la suite, ne t'inquiète pas que j'en fait! Mais c'est d'autant plus compliqué la tout de suite...
Juste, désoler de vous faire attendre pour la suite :/."
T'inquiète, écris à ton rythme et selon le temps que les évènements de ta vie (en espérant rien de grave :/) te laissent, ya pas de soucis!
@Itooh:
Je n'oublie pas ton récit, mais s'avérant nettement plus étoffé que les autres, je repousse encore un peu sa lecture, mais ça va viendre!
Merci de prendre autant de temps pour faire des critiques constructifs pour tout le monde Nival, j'prendrai en compte tes remarques pour les prochaines épisodes
En ayant un ton plus affirmé notamment (peut être ce qui manque)
In Musa Veritas
Bah, c'est que je suis d'un naturel curieux :P.
Mais bon faut surtout pas trop me remercier parce que je me rend bien compte que mes critiques peuvent être plutôt "dures", mais bon, c'est pour votre bien...
@Itooh:
Salut, bon, je viens de terminer la lecture de ta longue nouvelle.
J'ai trouvé qu'elle commence vraiment bien, un ton décalé et surréaliste qui intrigue forcément, des idées amusantes et bien trouvées...
...et puis ça se gâte méchamment :/.
Mais plus globalement, toujours passées les très sympathiques premières pages, ta nouvelle empreinte à tout un tas de clichés caricaturaux et rebattus qui fait que rapidement je me suis ennuyé ferme ; tout à un goût de déjà-vu. Pour commencer on à droit à un patchwork maladroit et bancal de Matrix, Inception, Total Recall, la série des Jason Bourne, Ouvre les yeux/Vanilla Sky, Insomnies, Identity,.... sans que rien d'original par ailleurs ne vienne justifié ces empreints perpétuels. On retrouve par ailleurs des scènes issues du plus grossier imaginaire de séries B: l'assassinat au sniper en salle de conférence une balle dans la tête ; le fait de "rentrer dans la tête d'un psychopathe", même si en occurrence cela ne restera qu'un vœux pieux ; l'explosion accidentelle d'une centrale nucléaire ; l'hibernation des longues peines (j'avais oublié les empreints à Demolition Man, Star Trek,...) ; j'en passe et des pas vraiment meilleur :/.
Et tout cela sans encore mentionner l'extrême linéarité du récit, constituées de petites scénettes qui se succèdent mollement sans enchainement particulier ; franchement à plusieurs reprises j'ai eu envie de zapper des passages :/. C'est vraiment trop long pour ce que tu as à dire, et beaucoup de mécanismes se répètent et s'en est franchement soporifique.
Bref, gros dommage vue l'accroche qui était plutôt très sympathique!
Ça me fait penser au cinéma de Rodriguez comme Desperados ou Une nuit en Enfer : ces films commencent de façon très alléchantes, amusante, entrainante, originale et vraiment bien foutues, et tout ça pour nous emmener en plus parfois vers des aventures inattendues (Une nuit en Enfer), mais dés justement qu'il aborde le vif de ce qu'il voulait raconter, bah on tombe dans un gros cinéma d'action balourd et bourrin où toute la fantaisie qui existait dans la mise en situation s'évanouit pour offrir un spectacle sans finesse, pauvre et finalement désolant.
En attendant d'autres textes de ta part qui je l'espère sauront surtout capitaliser sur les talents dont tu peux manifestement faire preuve lorsque tu t'affranchis des lieux communs.
Merci pour cette analyse, ça fait plaisir !^^
Bon, l'exposition est donc un sérieux problème, c'est bien ce dont je me doutais. D'ailleurs :
D'ailleurs, chose amusante, j'ai vu Shutter Island pile au moment d'écrire cette nouvelle, alors que je l'avais bientôt terminé. Et, ben, c'est quasiment l'histoire que je tente de raconter. (mais mieux réalisé) À la fois plaisant (c'est un excellent film), et frustrant.
J'aimerais d'ailleurs en savoir plus sur ce que tu appelles "incohérence". Il y a pas mal de scènes qui sont très vagues et jouent sur les illusions et les mensonges que se fait le personnage. Par moment trop même, mais j'aime les idées pouvant être interprétés différemment. Par exemple :
Mais dans l'ensemble, un peu à la façon de la Science des Rêves (de Gondry), le but était vraiment d'avoir des scènes irréelles dans lesquelles étaient distillés des fragments de souvenirs, plus ou moins déformés. (contrairement à Eternal Sunshine, toujours de Gondry, où il s'agit de souvenirs fidèles)
Pour finir, pour revenir sur le personnage :
Mais en faire un meurtrier était un choix qui est venu durant l'élaboration, et indépendant de l'idée originale. À la base, je comptais reprendre le schéma de la demoiselle en détresse : le héros se prendrait pour le chevalier qui va la délivrer, et tente de se réveiller parce qu'il serait victime d'une malédiction, alors qu'en fait il s'agirait du monstre qui purge une peine. Mais cela demandait un contexte fantasy voire médiévale, qui posait pas mal de contraintes. Déjà que j'aime pas ça, mais en plus concevoir des rêves d'un personnage y vivant (à partir du moment où il combat régulièrement des dragons et sorciers, qu'est-ce qui pourrait paraître plus loufoque pour le lecteur sans que ça ne fasse forcé ?)… Du coup j'ai préféré prendre un contexte contemporain, avec quelques touches de science-fiction d'anticipation pour justifier le long sommeil et la quête, et ai mis en place une intrigue de meurtrier et de chercheuse pour mettre en place l'idée de deux personnages radicalement différents, et un antagoniste clair. Les circonstances et les raisons du meurtre ont été revues à plusieurs reprises, mais je voulais quelque chose de simple, car l'histoire n'est pas celle du crime, mais le réveil du personnage et sa prise de conscience.
Ce doit être tout ce que j'ai à dire sur la conception du récit.^^ Encore merci pour avoir mis en avant ses faiblesses.
Je ne manquerai sans doute pas de poster quelques autres courts textes que j'ai. Peut-être que je ferais le ménage entre ce qui me plaît et ne me plaît pas. Mine de rien, il y a plus d'un récit où l'on retrouve ce conflit entre mes penchants pour l'absurde et le fantastique, et des tentatives de structurer avec une formule traditionnelle.
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Le déroulement du rêve déjà, avec en premier lieu ce personnage du guide qui, tu le constates toi-même, pose problème. Le rêve est déjà une plongée dans ce que tu appelles le "subconscient". A quel niveau peut bien émerger ce personnage qui défie tout ce qu'est un rêve (une construction non rationnelle par pures associations d'idées qui se moquent bien d'un quelconque degré de plausibilité) pour venir analyser de façon rationnel ce qui s'y déroule? A mon sens le vrai rationnel ne peut exister dans l'esprit du rêveur par essence même de ce qu'est un rêve. D'ailleurs le cinéma ne s'y trompe généralement pas, puisque lorsqu'un tel "guide" fait son intrusion dans un rêve il s'agit généralement d'une tierce personne qui pénètre intentionnellement l'esprit du rêveur (Matrix, Inception, Vanilla Sky,...). Ensuite la succession de scénettes bien découpées, de même que la quête aux souvenirs amenant explicitement vers l'objectif final du réveil, sont des constructions bien trop architecturées pour appartenir au domaine de l'onirisme.
Mais surtout, ce qui m'a le moins convaincu, c'est la teneur du rêve, quand on voit au final de quoi il retourne. Ton personnage a tué de sang froid une scientifique en pleine conférence de presse. Ceci est typiquement un geste de ce que communément on appelle un "déséquilibré". En d'autres termes, une personne agissant ainsi à de profonds problèmes psychologiques, pour ne pas dire peut-être bien psychiatrique. Et dés lors il n'y a aucune chance que ses rêves s'apparente à de sympathiques et légères improvisations de scat, faisant l'impasse complète sur sa constitution profonde (alors qu'au contraire, c'est plutôt ça qui devrait ressortir tout particulièrement dans un rêve). De même qu'il n'y a de toute façon pas grande chance qu'un tel individu s'identifie à sa victime. Surtout que même si d'une façon ou d'une autre un tel processus venait à prendre corps dans son esprit, il n'y a aucune chance que cela donne un résultat ressemblant réellement aux pensées de la Sophie Milano, ou du moins pouvant s'y apparenté de façon crédible. Il ne s'agirait que d'une déformation grossière et monstrueuse de ce que cet esprit malade pourrait imaginer d'une telle personne, une sorte d'interprétation de ce qu'il en comprend ; au final un résultat bien différent du cheminement mental que tu mets en place à mon avis. La teneur même du rêve n'autorise de toute façon aucun fil directeur qui prenne le pas sur le reste. Au mieux du mieux, si par moment il s'identifiait en sa victime, il devrait à d'autres moment se retrouver à sa propre place (où du moins d'une évocation de ce qu'il peut se considérer être). Se retrouver comme "emprisonné" par une idée aussi rigide et contre nature au sein d'un rêve est à mon avis là encore en contradiction avec ce qu'est un rêve. Et je ne parle pas du pourquoi un tel individu se serait penché sur le passé de sa futur victime jusqu'à en décortiquer sa petite enfance (laquelle est de toute façon généralement impossible à reconstituer pour une personne extérieure), on se retrouve encore devant un élément qui parait lourdement artificiel, comme juste là pour faire tenir debout, tant bien que mal, la maladroite mécanique scénaristique que tu tentes d'imposer au récit, invraisemblance après invraisemblance.
Mais bon, au final ce n'est que mon avis, d'autres pourront trouver que c’est mon analyse qui est à coté de la plaque .
D'autant quand je vois que tu as beaucoup apprécié Shutter Island, alors que je l'ai trouvé assez médiocre, malgré que j'aime beaucoup Scorcese, et que j'ai adoré la prestation de Mark Ruffalo. Mais le coup du rêve (ou en l’occurrence d'un état hallucinatoire chronique qui s'en rapproche) pour justifier tout un tas de scènes intrigantes, qui entretiennent en fait un suspense artificiel, pour en fin de compte s'en tirer par un simple: "bah en fait ya pas vraiment de rationnel, s'était qu'un rêve!", c'est quand même une bien faible esquive scénaristique. Surtout que c'est tellement rebattus, on a déjà vu la même chose au moins dans Ouvre les Yeux, Hypnose,Insomnies, Identity,... C'est plus qu'usé, et souvent tombe de toute façon plutôt à plat, ne servant essentiellement qu'a justifié sans avoir à se prendre la tête un enchainement de faits étranges. Ça ne veut pas dire qu'explorer les rêves est voué à l'échec. Aussi étrange que cela puisse paraitre vue son habillage de gros blockbuster bourré de scènes d'actions tonitruantes, Inception arrive justement à mon sens à tirer du rêve une trame intelligente et bien foutue ; à ce titre la façon dont l'intrigue principale se résout en une fraction de seconde, de façon autant inattendue que d'une évidence qui force le respect, est la démonstration ultime que l'onirisme est ici loin d'être une facilité scénaristique invoquée pour justifier tous et n'importe quoi, mais est un vrai matériau servant de structure forte à un scénario travaillé. Total Recall aussi (je parle du film de Veroheven) joue sur une ambivalence permanente avec une malice délectable, pour là encore nous servir un vrai scénario exploitant réellement l'idée du rêve, et non l'inverse. Mais entretenir un suspense à grand coup de scènes qui attisent la curiosité, pour au final n'avoir rien d'autre à livrer que "mais en fait ce n'était qu'un rêve!"... sans moi.
C'est un problème si on veut, mais alors dans le sens où elle est meilleure que le reste, et fait donc de l'ombre à la suite du texte :P.
Avec plaisir!
Mmm, j'ai l'impression qu'on a là une vision différente de l'esprit humain. Et des goûts littéraires/cinématographiques différents aussi, probablement.^^
Le personnage du guide cependant est tout à fait et volontairement fantastique : en partant du contrat fait assez tôt avec le lecteur que tout se déroule dans un rêve, l'idée est que le personnage central serait tombé dans une phase de rêve tellement profonde que le subconscient arrive à être plus explicite qu'à l’accoutumée. D'où quêtes, souvenirs, etc… La mise en place d'une intrigue dans un rêve est loin d'être impossible. Il m'est arrivé de faire de longs rêves possédant eux-même une structure narrative cohérente, avec même une fin. Structure évidemment inspiré de ma propre culture, un peu comme si je rêvais d'un film. Et même si ça n'atteint bien évidemment pas le degré de cohérence de ce récit, on n'est pas forcément dans un pur enchaînement d'abstrait. Particulièrement lorsqu'on part dans le rêve lucide, où il y a moyen de réfléchir de façon plutôt correcte et d'avoir un environnement plus précis que d'habitude. De même, pour ce qui est des scénettes, même si c'est surtout une volonté de faire souffler le lecteur entre deux, ça n'a rien d'incompatible avec les rêves. La plupart des rêves que j'ai sont d'ailleurs des petites scènes indépendantes les unes des autres, sans lien d'accroche entre elles (ou alors très peu), centrée chacune sur une idée précise.
Mais ce avec quoi je ne suis vraiment pas d'accord, c'est l'idée qu'un meurtrier serait forcément déséquilibré, et que son cerveau ne serait qu'un amas d'idées sombres et de pensées tortueuses. Je ne peux pas prétendre que le personnage principal est sain et que son crime s'apparente à une violence conjugale, mais il reste humain, et à vrai dire c'est la façon dont je considère les criminels. Le meurtre n'est que rarement motivé par des pulsions monstrueuses du cerveau, mais à des émotions absolument humaines, telles que la peur, la haine, qui se concrétisent en acte ou bien à cause de mauvaise circonstance (eeeeet le deuxième amendement de la Constitution des USA), ou bien parce que ces sentiments ont été exacerbées. Et c'est dans cet optique que j'ai écris le personnage central : il n'a pas de pulsion meurtrière ou de folie sociopathe, et son caractère n'est pas centré autours de la violence (bien au contraire, ses deux crimes sont probablement les seuls actes violents qu'il ait commis). Il est aussi humain, se satisfait de choses simples, aime les gens, la culture, est anxieux, etc… Le fait qu'il s'oublie lui-même pour se persuader être sa victime est encore une fois un élément fantastique, mais montre sa volonté de réussir dans la vie, d'être quelqu'un de bien. Si je devais abusivement analyser, je dirais même que ça découle d'un profond dégoût de lui-même même avant qu'il n'ait des problèmes, là où Sophie Milano est un modèle de réussite autant sur le plan social que personnel. D'ailleurs, même en supposant que le héros ait fait des recherches sur toute la vie de Milano, ses rêves ne sont pas une représentation de la vie de Milano, mais plutôt de l'idée qu'il s'en fait. C'est avant tout le désir d'être en paix avec lui-même qui ressort de ses rêves. Le ton léger n'a rien de faux : malgré ses problèmes et ses actes, le héros est humain, et tout à fait capable de ressentir de l'empathie.
Enfin concernant cinéma… Bah autant j'ai beaucoup aimé Inception, autant je trouve qu'il ne va pas bien loin dans l'exploitation du rêve. Ça aurait tout aussi bien pu être un espace virtuel, ça n'aurait pas changé beaucoup de chose. La première moitié du film est excellente, et joue bien sur certains aspects du rêve (le fait que l'on ne se souvienne pas du début, que l'environnement réagit à nos émotions…). Mais le dernier acte, censé se dérouler dans l'inconscient profond, est complètement conventionnel. Avec une résolution qui joue sur l'explicite complet (le père qui dit au fils quoi faire), là où pourtant ailleurs le symbolisme est utilisé ingénieusement (la toupie continuant de tourner pour signifier la remise en question de la réalité). Le symbolisme n'est pas intéressant quand il est trop évident, mais dans les rêves et illusions, j'apprécie quand il est exploité avec assez de mystère et de sens multiples. Les rêves n'ont pas de cohérence logique, mais ils ont une très forte cohérence d'émotion. Retranscrire visuellement ces émotions pures au travers d'onirisme, c'est quelque chose qui me charme. C'est ce qu'on retrouve dans L'Écume des Jours (le livre comme l'adaptation récente), Alice au Pays des Merveilles (le livre, l'adaptation animée de Disney, mais surtout pas celle de Burton), Where the Wild Things Are, ou encore Tideland. Des fantaisies qui laissent se poser des questions, surprennent par leur loufoquerie et leur irréalisme, et se concentrent sur des sentiments bruts, et les pensées enfouies des personnages.
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