Je crois que tu dérives sur un débat que personne n'a jamais abordé, et sur lequel de toute façon tout le monde (moi en tout cas) sera dans les grandes lignes d'accord avec toi ;).
C'est vrai que le jeu-vidéo apporte une interaction inédite, et qu'à ce titre il est à même d'apporter des choses sans doute passionnantes dans la façon de narrer et de questionner ; pour autant je persiste à estimer qu'à ce niveau beaucoup reste à faire (mais sera fait je pense! :)).
Au demeurant tu t'obstines à voir des gens en désaccord avec l'idée que "le jeu n'est pas en opposition avec la transmission d'histoire", alors que tout les intervenants sur le sujet semblent ici d'accord sur ce point.
Et quand tu dis: "Support qui pour l'instant est principalement le cinéma et la littérature (...) Simplement parce qu'on en a plus l'habitude"
Bah c'est exactement ce que je disais précédemment
("si quelqu'un à une histoire forte à transmettre, il y a toutes les chances qu'il s’intéresse à une méthode de diffusion qui soit pure narration. Après je suis d'accord que cette vision est amenée à évoluer")
En revanche tu confonds je trouve la portée que peut avoir une œuvre (du moins dans le sens que je l'entends personnellement ^^) et l'expèrience sensitive et émotionnelle qu'elle peut délivrer. Quand je parle de portée, c'est la capacité à aborder des problématiques qui nous touches concrètement, dans notre vie (plus ou moins directement, plus ou moins personnellement, mais en tout cas qu'on estime importantes, à tord ou à raison finalement).
Pour reprendre un exemple déjà cité et simple, Full Metal Jacket aborde de façon abrupte la question de la guerre, la question du patriotisme, la question du partisianisme qui y est assez inconsciemment mais irrémédiablement lié (ce que Desproges soulevait avec malice par son célèbre "l'ennemi est bête, il croit que l'ennemi c'est nous, alors que c'est lui!"), et au-delà encore la question de l’inconscience (ou arrogance? ou innocence?) de la jeunesse, la question de la dérive à ériger certaines valeurs comme "à suivre", etc. Bref, il secoue le spectateur par le biais de scènes choques qui poussent à se poser des questions sur notre rapport à certains concepts, des trucs bien moins basique que "la guerre c'est mal", et allant au final au-delà de la simple question de le guerre d'ailleurs. Tout cela est potentiellement amené à faire murir ta vision que tu as du monde qui t’entoure, tes convictions intimes, voire la façon que tu as de mener ta vie (c'est un peu radical mais après tout dépendra du degré de réceptivité de chacun bien sûr, des thèmes abordés qui nous toucheront plus ou moins, de la façon dont leur traitement pourra faire écho à notre vécu personnel, etc., là n'est pas la question: ce potentiel existe dans une certaine mesure).
Or, si l'expèrience est unique et impossible à éprouver via un autre média, un jeu qui t'aura "marqué bien davantage que certains grands noms du cinéma, parce qu'ils t'ont procuré l'expérience d'errer dans des mondes que tu ne comprends pas, aux mystères se révélant partiellement au fur et à mesure que tu y avances, régis par des règles que tu découvres par moi-même…" est bien moins apte à entrainer une réflexion sur ta façon de percevoir le monde qui t’entoure et la vie que tu y mènes, pour éventuellement les voir murir. Et ce d'autant plus d'ailleurs que le monde virtuel que tu auras arpenté sera régi par des forces et des principes qui s'éloignent de la réalité dans laquelle TOI (en tant qu'être humain, pas en tant que joueur) tu évolues. Alors après, si on considère une proximité très forte entre sa vie d'être humain et sa vie de joueur, c'est sûr que ma considération perd de sa... "portée" :P. Mais j'espère quand même que la plupart des gens considèrent leur implication dans le jeu-vidéo, comme dans la lecture ou le visionnage de film comme un simple "à coté" dans leur vie, et pas comme quasi une finalité :/. Le bien fondé de cet "espoir" peut au demeurant parfaitement se discuter je suppose, "simple question de référentiel de valeurs" pourrait-on me rétorquer ;).
Enfin bref, pour moi le jeu-vidéo n'a pas encore atteint la maturité pour questionner le joueur au-delà de sa condition de joueur.
Et il ne s'agit là encore pas de juger son impact culturel, qui une nouvelle fois est quelque chose de très différent d'un message porté propre à soulever des questionnement profonds. On peut bien sûr considérer que le fait que telle ou telle œuvre prenne une certaine importance culturelle soulève des questionnements profonds ; mais ça n'a rien à voir ;).
D'ailleurs j'aimerai aussi réagir sur cette autre idée que tu évoques, et qu'on lit souvent, sur cette capacité du jeu-vidéo à développer "sa capacité de stratégie, d'analyse, de réflexe". C'est démontré pour un certain nombre de tâche élémentaire. Au demeurant je ne suis pas persuadé que cela ait un retentissement réel sur la réussite personnelle d'un individu. Je n'ai en tout cas encore rencontré personne qui ait vu ses études, ou la pratique de son boulot, ou simplement ce qu'il estime comme propre à son "accomplissement personnel", facilités par la pratique du jeu-vidéo ; en fait, même si cela n'a bien sûr aucune valeur statistique :P, j'ai plutôt eu tendance à voir l'inverse ^^. SAUF bien sûr dans le cas particulier où le domaine qu'on considère touche justement au jeu-vidéo.
En bref j'ai quand même tendance à penser très fortement que toutes ces capacités élémentaires qu'on constate être développées par la pratique du jeu-vidéo trouvent une utilité réelle finalement essentiellement... dans ce qui touche à la pratique du jeu-vidéo... :/ Ce qui là encore en limiterai terriblement la portée.
(surtout si on considère ce à quoi pourrait autrement être investi le temps qu'on y aura consacré)
D'ailleurs l'analogie avec les échecs est intéressante: jeu à l'image culturellement très forte ; en même temps au final j'ai croisé des gens très brillants qui n'étaient pas spécialement bons à ce jeu, et des gens qui y étaient impressionnants que par ailleurs on n'aurait pas qualifié de supérieurement "intelligent" (pas idiot non plus, hein!! je pense particulièrement à quelqu'un que j'apprécie beaucoup ). Et je ne crois pas que Kasparov ait été l'auteur de grandes choses en dehors de ses qualités de joueur, ni que Newton fut un grand joueur d'échec.
C'est bien intéressant tout ce que tu racontes Itooh.
J'ai même l'impression que le sujet te tiens particulièrement à coeur, au point dans avoir fait une thèse dans ta tête.
Et c'est bien d'ailleurs.
Mais ne serait ce pas un peu compliqué les choses lorsque ce n'est pas necessaire, ou sectarisé les milieux par éllitisme ?
Simplement, la comparaison dans la vie, peux ce faire avec tout, et c'est surtout valable dans nos langue, qui autorise cette figure de style super facilement.
Allons nous nous insurger lorsqu'on entend quelqu'un dire d'un excellent potage, que c'est la 5eme symphonie de Beethoven ?
C'est une image, une façon unique de faire passé son message sur son ressenti personnel. En gros il veut dire : "Tu ne peux pas gouter ce potage, mais tu connais la 5eme de Beethov', bah c'est le même plaisir".
Comparer le jeux à un film, un livre ou que sais je, c'est pas idiot en soit.
La comparaison n'a rien de factuelle, elle illustre des propos et mélange les goùts de l'interlocuteur. Il ne faut pas la prendre pour argent comptant.
Pour en revenir à la question de départ. Et ce que j'en pense c'est qu'aucun média culturel ne peut être considéré comme constructif en soit.
Maintenant, la personnalité, et la façon de faire étant si différente, Ca me parait évident que tu as une fourchette qui va de 0 à 100% de constructivité dans la manière d'utiliser le média.
C'est parce que ce média est utilisé depuis peu dans l'Histoire, qu'il en est encore à se poser ce genre de question.
On va finir sur une comparaison (:)) simple et qui semble être un acquit pour tout le monde : La lecture BCBG et constructif part excellence "
Pourtant lire un magazine d'un livre de 300pages sans image... ce n'est pas pareil. Lequel est le plus constructif ? Encore une fois les personnes étant toutes différent, certains liront 300pages sans rien biter, et d'autre 90pages instructives. Et pourtant, l'acquit reste : la lecture est une saine occupation. Aucune question fondamentale ne se posent, à l'instar du jeu vidéo qui ce cherche encore des valeurs sûre de maturité. Parce qu'on est tous un peu inquiet de se que pensent les autres de nous extérieur à notre média.
Quand toutes les générations confondu, auront connu le jeu vidéo, alors le média deviendra mature et aura c'est réponse que vous vous posez aujourd'hui.
Par contre, laissez le droit à la comparaison, please.
Parce que Itooh si je te dis que (je sais pas) : Final fantaisy 13 c'est la m**** en barre du jeu vidéo, vas me dire "ok" ou "non", mais si je te dis que Final Fantasy 13 c'est le Bienvenue à Gothica du jeu vidéo, tu vas me répondre qu'on peut pas comparer les genres.
Please accepte que les gens expriment leur réssenti avec les images qu'il désirent, si c'est le cinéma... bah c'est le cinéma
Itooh, on dirait que tu refuses qu'on donne une définition de l'art, au point d'y inclure tout et n'importe quoi comme le jeu d'échec, et que dans le même temps tu te bases justement ce qui en réalité définit l'art pour établir ce qui peut ou ne peut être comparé (je te cite : on peut comparer les échecs et le jeu vidéo parce que ce sont deux jeux).
Alors je vais te contredire : l'art est une notion très générique mais pas abstraite (ou en tout cas beaucoup moins que tu sembles le penser), déjà l'art est un moyen d'expression, le jeu non (et je parle bien du concept de jeu), ça c'est difficile à nier même avec de la mauvaise volonté. L'art peut exprimer tout un tas de choses ; il peut inciter à la réflexion, ou pas, il peut avoir une simple valeur descriptive ou pas venant ou non appuyer une analyse, il peut nous confronter à nos limites, nous faire douter, ou vouloir prouver quelque chose. Il peut annihiler toute émotion même et nous pousser à observer son influence sur nous, il peut nous amener à l'introspection parfois. Dans tous les cas l'art se passe d'énonciation ou d'évocation directe. L'art consiste simplement à saisir l'indicible, et tout ce qui a une autre ambition que celle-ci n'est pas de l'art.
Aussi un jeu, quel qu'il soit, peut être de l'art quand il vise à une expression de par ses mécaniques même, et toute expérience susceptible de susciter des émotions ne devient pas instantanément un œuvre d'art.
Elrhim > Ah mais on peut donner la définition qu'on veut à l'art ! J'ai justement arrêté de m'y intéresser. Donc libre à ceux qui y trouvent quelque chose d'en parler, ce sera bien plus pertinent que moi qui n'y croit plus. En tout cas, « saisir l'indicible », c'est bel et bien flou comme définition (même si j'aime bien). Mais faute d'y donner de l'importance, je veux bien admettre que si le jeu n'entre pas dans les critères que l'on se fait de l'art, alors soit, il n'en est pas.
(et je précise au cas où que je dis ça sans condescendance ou mépris pour l'art en général)
Par contre, bah… Le jeu peut exprimer des choses, justement. Art ou non, encore une fois, peu importe, mais il est utilisé depuis longtemps comme moyen d'expression. Par les mécaniques, comme le fait Brenda Romero, mais aussi par les histoires, les personnages… Qui ne se dissocient pas du jeu ! J'insiste là-dessus mais les cinématiques, les décors, les dialogues, ça fait aussi parti du jeu, ce n'est pas « un plus à côté ». De même que les dialogues n'appartiennent pas exclusivement à la littérature. Même les jeux de plateaux ont des contextes. La dissociation n'est pas nécessaire, et pour exprimer quelque chose via le jeu, on n'a pas à se baser uniquement sur les mécaniques. Et celles-ci n'ont pas à servir uniquement le propos. L'amusement n'écarte pas du message, au contraire, il peut permettre une meilleur implication. Comme pour les films de Wes Anderson : est-ce que le style de mise en scène propre au réalisateur est toujours là pour servir les enjeux du film ? Non, des fois c'est parce que ça rend bien, que ça rend une scène intéressante et dynamique, ou simplement parce que c'est beau voire comique.
Et en matière de jeu-vidéo, aujourd'hui, c'est difficile de trouver un jeu qui n'exprime rien. Que le message soit profond ou non, il y a toujours plusieurs idées derrière chaque œuvre du marché.
Ironbobbi > Ah oui, le terme « comparer » est un peu trop large. Surtout quand le jeu-vidéo s'inspire beaucoup des autres formes d'expressions (comme n'importe quel création culturelle). Rien que pour Hotline Miami, c'est normal de mentionner Drive. Disons que c'est davantage l'approche qualitative à laquelle je n'adhère pas. Pour reprendre l'exemple du potage, autant on pourrait comprendre le comparer à du Beethoven s'il est excellent, autant y aurait-il matière à débattre si c'est davantage du Bach, ou si son rythme est binaire ou ternaire ?^^ Faire le parallèle entre deux modes d'expressions a du sens, mais chercher forcément dans l'un ce que l'on trouve dans l'autre, pas toujours.
Nival > On est d'accord sur le fait que le jeu a du chemin à faire. Mais là où tu le trouve encore inaccompli d'un point de vue expression d'idées, je trouve qu'il a accompli déjà des choses remarquables. Et après introspection, je crois que mon ressenti diffère sur la notion de « problèmes réels », et du fait que je cultive l'inutile.
Je comprends mieux ce que tu entends par portée en tout cas ! Et effectivement, si on parle de messages de société percutants, le jeu n'en est qu'à ses balbutiements. On a eu certes récemment des jeux sur le cancer, la pauvreté, la dictature… Et un des jeux m'ayant personnellement influencé porte sur le travail en entreprise (étant moi-même dans un secteur m'amenant à presser des boutons sur un écran toute la journée). Mais ça reste assez modeste, et exclusivement dans la scène indépendante.
Sauf que… Même en appréciant énormément les œuvres apportant des réflexions sur ces problèmes, j'aime tout autant ce qui porte sur le développement personnel. À travers de la fiction pure, justement, voire de l'abstrait. Qu'au travers de personnages, des conflits, on aborde des sujets plus individuels, fondamentaux. C'est ce que permet le fantastique : utiliser une image pour mieux voir des concepts de l'extérieur. Les œuvres changent la perception du monde, mais aussi de soi et… des œuvres elles-même. Les deux exemples que j'ai cité ne m'ont en effet rien appris sur la réalité, mais j'en ai tiré une appréciation de l'inconnu en général, une volonté à me perdre, et une méthodologie pour approcher des systèmes… Systèmes fictifs, mais pourrait-ce tout aussi bien servir d'entraînement pour des systèmes réels ?
Mais c'est potentiellement pas le cas. Le déchiffrage de FEZ ou la perception de la mort de Majora's Mask n'auront sûrement aucune répercussion sur mes comportements. Il y avait des messages, ils m'ont changé, mais ça n'avait sûrement aucune finalité. Rien de réel. Juste des idées.
Et c'est un conflit, parce que je crois sincèrement en l'utilité des œuvres. Comment elles peuvent influencer, comment elles peuvent changer la société. Mais j'admire tout ce qui n'a pas de finalité chez elles. J'ai l'impression que c'est ce qui les rendent humaines. En effet, certains jeux n'offrent que des réflexions et des valeurs sur le jeu lui-même, je dois bien l'admettre. Mais de même, je dirais que c'est le cas de tellement d'œuvres culturelles. Qui ne font rien d'autre que d'offrir des réflexions sur la culture elle-même, sur son identité, sur la création ou l'appréciation… Et elles me fascinent pourtant. Peut-être qu'elles n'ont pas de portée après tout, peut-être qu'elles ne me permettront qu'au mieux de sonner intelligent à des soirées (auxquelles je ne vais pas de toute manière). Bref, j'ai envie de défendre la culture d'un côté, d'insister sur le fait que ce n'est pas un échappatoire (au contraire), mais l'intérêt que j'y trouve semble presque contradictoire.
Les jeux sont en effet dans ce stade là. Où ils ne vont pas offrir beaucoup de réflexions sur le monde. Ils se contentent d'être des jeux, des systèmes de règles, des mécaniques, toute une science de transmission d'émotions et de création de liens. Qui n'a peut-être pas d'autre finalité que le jeu lui-même, et c'est peut-être ce qui est beau à mes yeux. Je trouve encore que c'est un excellent moyen d'expression, mais pour l'heure ce sont plus des visions fantaisistes et des idées abstraites qui sont transmises. Idées qui restent ou non, mais qui oui, ne vont pas changer la société. Et à peine soi-même. Même ailleurs : Groundhog Day offre une bonne philosophie sur l'enfermement, mais pas sûr que ça m'ait fait avancer sur ma propre existence.
En soi, ça m'évoque un peu la peinture abstraite. Que disent les tableaux de Kandisky sur le monde ? Pas grand chose. Mais ils disent énormément sur les formes, les couleurs, l'harmonie visuelle, l'utilisation de l'espace… Bref, sur la peinture. De la culture pour la culture. Ou si on veut être banalement poète, sur les rêves. Les rêves ne sont pas tous utiles. Certains sont justes des bouts de pensées sans but. Mais j'ai la sensation que ce sont eux qui me rendent humain.
Itooh : J'entends ce que tu dis mais moi je ne crois pas à la neutralité du jeu ou de l'interactivité en terme d'évocation, c'est quelque chose qui implique trop le sujet et induit trop d'enjeux différents pour pouvoir se justifier simplement par l'immersivité.
Juste une petite réponse qui sera ou pas hors sujet mais j'ai une amies qui est psychomotricienne dans un hôpital pour personnes âgées/en fin de vie.
Elle utilise le jeu vidéo, et pas que la WII/WII U, sous différents support pour l'aider dans son travail. Les mécaniques du jeu aide le cerveau et le corps humain à maintenir et préserver certains réflexes plus ou moins conscients.
Juste en ce sens, le jeu vidéo peu être un bien utile constructif, et même dans cet exemple, reconstructif.
Difficile de passer après vous sur le sujet, mais je vais essayer et tout d'abord : merci pour ces 5 pages de lectures très intéressantes.
Le jeux vidéo peut-il engager un débat moral ? Si celui-ci est un peu à part est-ce par volonté ou bien par pur incompatibilité ?
Réponse courte : oui
Taquinerie à part, le jeu qu'il soit vidéo ou non est pluriel. Cette pluralité est une force qui rends difficile et boiteuse toute tentative d'analyse globale du média.
À mon sens le jeu vidéo tout comme le cinéma, la littérature, la peinture et tout autres médias n'est au final qu'un vecteur utilisé par l'industrie et/ou leurs auteurs pour véhiculer divertissements, réflexions, connaissances, émotions et tout autres choses que ce soit par conviction ou pour répondre aux attentes du public.
Est-ce que le jeu vidéo peut être une activité constructive ? Tout à fait. J'ai pour ma part acquis de nombreuses connaissances via ce média et il sait régulièrement éveiller en moi une curiosité qui me pousse à compléter celles-ci afin de mieux appréhender ce que le jeu m'avait proposé.
Est-ce que le jeu vidéo peut être vecteur d'émotion ? Tout à fait une fois de plus. Je n'ai pas honte d'avouer qu'il m'arrive de pleurer devant un jeu vidéo, tout comme cela m'arrive en lisant un livre ou en regardant un film. Cependant, et encore une fois tout comme pour les autres médias, cela implique que le joueur soit capable de se plonger émotionnellement dans celui-ci.
Est-ce que le jeu vidéo peut être vecteur moral ? Encore une fois oui et mille fois oui. Ne vous est-il jamais arrivé d'avoir des remords ou de tergiverser longuement avant de prendre une décision dans un jeu qui propose ce type de gameplay ? Moi oui ^^' De plus certains jeux sont conçus pour interpeller le joueur et le titiller là où cela fait mal.
La question que je poserai n'est pas de savoir si le jeu vidéo est un média capable de transporter un message, une émotion, des concepts moraux ou autres mais de savoir si les joueurs sont réceptifs à ceux-ci.
In fine, ce sont les joueurs qui choisissent ou non de s'impliquer dans un média suffisamment pour en découvrir le ou les messages sous-jacents.
Ne voulant pas multiplier les exemples je ne citerai qu'un seul jeu Binding of Isaac. Ce jeu a fait couler beaucoup d'encre virtuelle ou non et a été à l'origine de nombreux débats et critiques. Pourtant ce jeu est largement incompris même par les personnes qui y ont joué. Une vidéo saluée par l'auteur du jeu creuse un peu la question sur la possible véritable histoire contée par le jeu : https://youtu.be/avCB6HOjsG4
Pour terminer, la "pauvreté" apparente du jeu vidéo dans ces domaines n'est-elle pas à reprocher aux médias journalistiques et aux joueurs eux-même qui sont plus prompt à mettre en avant les jeux en fonction de leurs mécaniques et graphismes que vis-à-vis des émotions, connaissances et questions qu'ils véhiculent ?
Tout à été dit ou presque. Définir la vision "constructive" d'une chose revient à aborder les bienfaits de ce dernier, et les exemples ou le jeu vidéo apporte un bienfait à court/moyen ou long terme sur le psyché/physique sont légion, donc la réponse est évidemment oui.
Merci en tout les cas pour ces 5 pages, ce fut enrichissant.
je vais réagir à ce débat, j'espère que le sujet ne sera pas verrouiller ;D
je survole les comm et je ne vois rien sur le "sérious gaming" dans ce sujet : je trouve que c le coté le plus positif des jeux
les jeux vidéos sont un médias trés interessant pour la formation professionnelle ou dans le cadre de prise en charge thérapeutique comme l'autisme par exemple
voici un site : http://www.serious-game.fr/tag/autisme/
il existe aussi des programmes de recherche sous forme de jeu, les joueurs font des taches de façon ludique et effectuent ainsi une partie du travail .
La question que je poserai n'est pas de savoir si le jeu vidéo est un média capable de transporter un message, une émotion, des concepts moraux ou autres mais de savoir si les joueurs sont réceptifs à ceux-ci.
excellente question,le jeu est le moyen le plus sur d'obtenir l'attention d'une personne puisqu'il est interactif.
la théorie n'est plus une succession d'idées abstraite ennuyeuse mais un concept réel amusant .
sur les enfants et les personnes agées , le jeu est une stimulation qui marche trés bien , y'a des études sérieuse qui le prouvent .
les exemples ou le jeu vidéo apporte un bienfait à court/moyen ou long terme sur le psyché/physique sont légion, donc la réponse est évidemment oui
y'a des bienfaits mais tout depend des intentions du créateur , un esprit malveillant peut concevoir un jeu qui a des effets négatif .
le plus reconnu c'est l'addiction , les créateurs savent que plus un joueur est co , plus il dépense d'argent ,et ils n'hésitent pas a faire des mécanismes négatif pour le joueur dans le seul but de faire du pognon
ici y'a que des avis positif sur les jeux mais dans la réalité les jeux sont utilisés aussi pour orienter.
on oriente un malade, un employé ,un consommateur de manière inconsciente et demain les votes ?
le fait d'avoir du plaisir diminue l'esprit critique ,c'est un point négatif pour les jeux = no troll^^pas taper
Je crois que tu dérives sur un débat que personne n'a jamais abordé, et sur lequel de toute façon tout le monde (moi en tout cas) sera dans les grandes lignes d'accord avec toi ;).
C'est vrai que le jeu-vidéo apporte une interaction inédite, et qu'à ce titre il est à même d'apporter des choses sans doute passionnantes dans la façon de narrer et de questionner ; pour autant je persiste à estimer qu'à ce niveau beaucoup reste à faire (mais sera fait je pense! :)).
Au demeurant tu t'obstines à voir des gens en désaccord avec l'idée que "le jeu n'est pas en opposition avec la transmission d'histoire", alors que tout les intervenants sur le sujet semblent ici d'accord sur ce point.
Et quand tu dis:
"Support qui pour l'instant est principalement le cinéma et la littérature (...) Simplement parce qu'on en a plus l'habitude"
Bah c'est exactement ce que je disais précédemment
("si quelqu'un à une histoire forte à transmettre, il y a toutes les chances qu'il s’intéresse à une méthode de diffusion qui soit pure narration. Après je suis d'accord que cette vision est amenée à évoluer")
En revanche tu confonds je trouve la portée que peut avoir une œuvre (du moins dans le sens que je l'entends personnellement ^^) et l'expèrience sensitive et émotionnelle qu'elle peut délivrer. Quand je parle de portée, c'est la capacité à aborder des problématiques qui nous touches concrètement, dans notre vie (plus ou moins directement, plus ou moins personnellement, mais en tout cas qu'on estime importantes, à tord ou à raison finalement).
Pour reprendre un exemple déjà cité et simple, Full Metal Jacket aborde de façon abrupte la question de la guerre, la question du patriotisme, la question du partisianisme qui y est assez inconsciemment mais irrémédiablement lié (ce que Desproges soulevait avec malice par son célèbre "l'ennemi est bête, il croit que l'ennemi c'est nous, alors que c'est lui!"), et au-delà encore la question de l’inconscience (ou arrogance? ou innocence?) de la jeunesse, la question de la dérive à ériger certaines valeurs comme "à suivre", etc. Bref, il secoue le spectateur par le biais de scènes choques qui poussent à se poser des questions sur notre rapport à certains concepts, des trucs bien moins basique que "la guerre c'est mal", et allant au final au-delà de la simple question de le guerre d'ailleurs. Tout cela est potentiellement amené à faire murir ta vision que tu as du monde qui t’entoure, tes convictions intimes, voire la façon que tu as de mener ta vie (c'est un peu radical mais après tout dépendra du degré de réceptivité de chacun bien sûr, des thèmes abordés qui nous toucheront plus ou moins, de la façon dont leur traitement pourra faire écho à notre vécu personnel, etc., là n'est pas la question: ce potentiel existe dans une certaine mesure).
Or, si l'expèrience est unique et impossible à éprouver via un autre média, un jeu qui t'aura "marqué bien davantage que certains grands noms du cinéma, parce qu'ils t'ont procuré l'expérience d'errer dans des mondes que tu ne comprends pas, aux mystères se révélant partiellement au fur et à mesure que tu y avances, régis par des règles que tu découvres par moi-même…" est bien moins apte à entrainer une réflexion sur ta façon de percevoir le monde qui t’entoure et la vie que tu y mènes, pour éventuellement les voir murir. Et ce d'autant plus d'ailleurs que le monde virtuel que tu auras arpenté sera régi par des forces et des principes qui s'éloignent de la réalité dans laquelle TOI (en tant qu'être humain, pas en tant que joueur) tu évolues. Alors après, si on considère une proximité très forte entre sa vie d'être humain et sa vie de joueur, c'est sûr que ma considération perd de sa... "portée" :P. Mais j'espère quand même que la plupart des gens considèrent leur implication dans le jeu-vidéo, comme dans la lecture ou le visionnage de film comme un simple "à coté" dans leur vie, et pas comme quasi une finalité :/. Le bien fondé de cet "espoir" peut au demeurant parfaitement se discuter je suppose, "simple question de référentiel de valeurs" pourrait-on me rétorquer ;).
Enfin bref, pour moi le jeu-vidéo n'a pas encore atteint la maturité pour questionner le joueur au-delà de sa condition de joueur.
Et il ne s'agit là encore pas de juger son impact culturel, qui une nouvelle fois est quelque chose de très différent d'un message porté propre à soulever des questionnement profonds. On peut bien sûr considérer que le fait que telle ou telle œuvre prenne une certaine importance culturelle soulève des questionnements profonds ; mais ça n'a rien à voir ;).
D'ailleurs j'aimerai aussi réagir sur cette autre idée que tu évoques, et qu'on lit souvent, sur cette capacité du jeu-vidéo à développer "sa capacité de stratégie, d'analyse, de réflexe". C'est démontré pour un certain nombre de tâche élémentaire. Au demeurant je ne suis pas persuadé que cela ait un retentissement réel sur la réussite personnelle d'un individu. Je n'ai en tout cas encore rencontré personne qui ait vu ses études, ou la pratique de son boulot, ou simplement ce qu'il estime comme propre à son "accomplissement personnel", facilités par la pratique du jeu-vidéo ; en fait, même si cela n'a bien sûr aucune valeur statistique :P, j'ai plutôt eu tendance à voir l'inverse ^^. SAUF bien sûr dans le cas particulier où le domaine qu'on considère touche justement au jeu-vidéo.
En bref j'ai quand même tendance à penser très fortement que toutes ces capacités élémentaires qu'on constate être développées par la pratique du jeu-vidéo trouvent une utilité réelle finalement essentiellement... dans ce qui touche à la pratique du jeu-vidéo... :/ Ce qui là encore en limiterai terriblement la portée.
(surtout si on considère ce à quoi pourrait autrement être investi le temps qu'on y aura consacré)
D'ailleurs l'analogie avec les échecs est intéressante: jeu à l'image culturellement très forte ; en même temps au final j'ai croisé des gens très brillants qui n'étaient pas spécialement bons à ce jeu, et des gens qui y étaient impressionnants que par ailleurs on n'aurait pas qualifié de supérieurement "intelligent" (pas idiot non plus, hein!! je pense particulièrement à quelqu'un que j'apprécie beaucoup ). Et je ne crois pas que Kasparov ait été l'auteur de grandes choses en dehors de ses qualités de joueur, ni que Newton fut un grand joueur d'échec.
En réponse au messages de Itooh.
C'est bien intéressant tout ce que tu racontes Itooh.
J'ai même l'impression que le sujet te tiens particulièrement à coeur, au point dans avoir fait une thèse dans ta tête.
Et c'est bien d'ailleurs.
Mais ne serait ce pas un peu compliqué les choses lorsque ce n'est pas necessaire, ou sectarisé les milieux par éllitisme ?
Simplement, la comparaison dans la vie, peux ce faire avec tout, et c'est surtout valable dans nos langue, qui autorise cette figure de style super facilement.
Allons nous nous insurger lorsqu'on entend quelqu'un dire d'un excellent potage, que c'est la 5eme symphonie de Beethoven ?
C'est une image, une façon unique de faire passé son message sur son ressenti personnel. En gros il veut dire : "Tu ne peux pas gouter ce potage, mais tu connais la 5eme de Beethov', bah c'est le même plaisir".
Comparer le jeux à un film, un livre ou que sais je, c'est pas idiot en soit.
La comparaison n'a rien de factuelle, elle illustre des propos et mélange les goùts de l'interlocuteur. Il ne faut pas la prendre pour argent comptant.
Pour en revenir à la question de départ. Et ce que j'en pense c'est qu'aucun média culturel ne peut être considéré comme constructif en soit.
Maintenant, la personnalité, et la façon de faire étant si différente, Ca me parait évident que tu as une fourchette qui va de 0 à 100% de constructivité dans la manière d'utiliser le média.
C'est parce que ce média est utilisé depuis peu dans l'Histoire, qu'il en est encore à se poser ce genre de question.
On va finir sur une comparaison (:)) simple et qui semble être un acquit pour tout le monde : La lecture BCBG et constructif part excellence "
Pourtant lire un magazine d'un livre de 300pages sans image... ce n'est pas pareil. Lequel est le plus constructif ? Encore une fois les personnes étant toutes différent, certains liront 300pages sans rien biter, et d'autre 90pages instructives. Et pourtant, l'acquit reste : la lecture est une saine occupation. Aucune question fondamentale ne se posent, à l'instar du jeu vidéo qui ce cherche encore des valeurs sûre de maturité. Parce qu'on est tous un peu inquiet de se que pensent les autres de nous extérieur à notre média.
Quand toutes les générations confondu, auront connu le jeu vidéo, alors le média deviendra mature et aura c'est réponse que vous vous posez aujourd'hui.
Par contre, laissez le droit à la comparaison, please.
Parce que Itooh si je te dis que (je sais pas) : Final fantaisy 13 c'est la m**** en barre du jeu vidéo, vas me dire "ok" ou "non", mais si je te dis que Final Fantasy 13 c'est le Bienvenue à Gothica du jeu vidéo, tu vas me répondre qu'on peut pas comparer les genres.
Please accepte que les gens expriment leur réssenti avec les images qu'il désirent, si c'est le cinéma... bah c'est le cinéma
Itooh, on dirait que tu refuses qu'on donne une définition de l'art, au point d'y inclure tout et n'importe quoi comme le jeu d'échec, et que dans le même temps tu te bases justement ce qui en réalité définit l'art pour établir ce qui peut ou ne peut être comparé (je te cite : on peut comparer les échecs et le jeu vidéo parce que ce sont deux jeux).
Alors je vais te contredire : l'art est une notion très générique mais pas abstraite (ou en tout cas beaucoup moins que tu sembles le penser), déjà l'art est un moyen d'expression, le jeu non (et je parle bien du concept de jeu), ça c'est difficile à nier même avec de la mauvaise volonté. L'art peut exprimer tout un tas de choses ; il peut inciter à la réflexion, ou pas, il peut avoir une simple valeur descriptive ou pas venant ou non appuyer une analyse, il peut nous confronter à nos limites, nous faire douter, ou vouloir prouver quelque chose. Il peut annihiler toute émotion même et nous pousser à observer son influence sur nous, il peut nous amener à l'introspection parfois. Dans tous les cas l'art se passe d'énonciation ou d'évocation directe. L'art consiste simplement à saisir l'indicible, et tout ce qui a une autre ambition que celle-ci n'est pas de l'art.
Aussi un jeu, quel qu'il soit, peut être de l'art quand il vise à une expression de par ses mécaniques même, et toute expérience susceptible de susciter des émotions ne devient pas instantanément un œuvre d'art.
Elrhim > Ah mais on peut donner la définition qu'on veut à l'art ! J'ai justement arrêté de m'y intéresser. Donc libre à ceux qui y trouvent quelque chose d'en parler, ce sera bien plus pertinent que moi qui n'y croit plus. En tout cas, « saisir l'indicible », c'est bel et bien flou comme définition (même si j'aime bien). Mais faute d'y donner de l'importance, je veux bien admettre que si le jeu n'entre pas dans les critères que l'on se fait de l'art, alors soit, il n'en est pas.
(et je précise au cas où que je dis ça sans condescendance ou mépris pour l'art en général)
Par contre, bah… Le jeu peut exprimer des choses, justement. Art ou non, encore une fois, peu importe, mais il est utilisé depuis longtemps comme moyen d'expression. Par les mécaniques, comme le fait Brenda Romero, mais aussi par les histoires, les personnages… Qui ne se dissocient pas du jeu ! J'insiste là-dessus mais les cinématiques, les décors, les dialogues, ça fait aussi parti du jeu, ce n'est pas « un plus à côté ». De même que les dialogues n'appartiennent pas exclusivement à la littérature. Même les jeux de plateaux ont des contextes. La dissociation n'est pas nécessaire, et pour exprimer quelque chose via le jeu, on n'a pas à se baser uniquement sur les mécaniques. Et celles-ci n'ont pas à servir uniquement le propos. L'amusement n'écarte pas du message, au contraire, il peut permettre une meilleur implication. Comme pour les films de Wes Anderson : est-ce que le style de mise en scène propre au réalisateur est toujours là pour servir les enjeux du film ? Non, des fois c'est parce que ça rend bien, que ça rend une scène intéressante et dynamique, ou simplement parce que c'est beau voire comique.
Et en matière de jeu-vidéo, aujourd'hui, c'est difficile de trouver un jeu qui n'exprime rien. Que le message soit profond ou non, il y a toujours plusieurs idées derrière chaque œuvre du marché.
Ironbobbi > Ah oui, le terme « comparer » est un peu trop large. Surtout quand le jeu-vidéo s'inspire beaucoup des autres formes d'expressions (comme n'importe quel création culturelle). Rien que pour Hotline Miami, c'est normal de mentionner Drive. Disons que c'est davantage l'approche qualitative à laquelle je n'adhère pas. Pour reprendre l'exemple du potage, autant on pourrait comprendre le comparer à du Beethoven s'il est excellent, autant y aurait-il matière à débattre si c'est davantage du Bach, ou si son rythme est binaire ou ternaire ?^^ Faire le parallèle entre deux modes d'expressions a du sens, mais chercher forcément dans l'un ce que l'on trouve dans l'autre, pas toujours.
Nival > On est d'accord sur le fait que le jeu a du chemin à faire. Mais là où tu le trouve encore inaccompli d'un point de vue expression d'idées, je trouve qu'il a accompli déjà des choses remarquables. Et après introspection, je crois que mon ressenti diffère sur la notion de « problèmes réels », et du fait que je cultive l'inutile.
Je comprends mieux ce que tu entends par portée en tout cas ! Et effectivement, si on parle de messages de société percutants, le jeu n'en est qu'à ses balbutiements. On a eu certes récemment des jeux sur le cancer, la pauvreté, la dictature… Et un des jeux m'ayant personnellement influencé porte sur le travail en entreprise (étant moi-même dans un secteur m'amenant à presser des boutons sur un écran toute la journée). Mais ça reste assez modeste, et exclusivement dans la scène indépendante.
Sauf que… Même en appréciant énormément les œuvres apportant des réflexions sur ces problèmes, j'aime tout autant ce qui porte sur le développement personnel. À travers de la fiction pure, justement, voire de l'abstrait. Qu'au travers de personnages, des conflits, on aborde des sujets plus individuels, fondamentaux. C'est ce que permet le fantastique : utiliser une image pour mieux voir des concepts de l'extérieur. Les œuvres changent la perception du monde, mais aussi de soi et… des œuvres elles-même. Les deux exemples que j'ai cité ne m'ont en effet rien appris sur la réalité, mais j'en ai tiré une appréciation de l'inconnu en général, une volonté à me perdre, et une méthodologie pour approcher des systèmes… Systèmes fictifs, mais pourrait-ce tout aussi bien servir d'entraînement pour des systèmes réels ?
Mais c'est potentiellement pas le cas. Le déchiffrage de FEZ ou la perception de la mort de Majora's Mask n'auront sûrement aucune répercussion sur mes comportements. Il y avait des messages, ils m'ont changé, mais ça n'avait sûrement aucune finalité. Rien de réel. Juste des idées.
Et c'est un conflit, parce que je crois sincèrement en l'utilité des œuvres. Comment elles peuvent influencer, comment elles peuvent changer la société. Mais j'admire tout ce qui n'a pas de finalité chez elles. J'ai l'impression que c'est ce qui les rendent humaines. En effet, certains jeux n'offrent que des réflexions et des valeurs sur le jeu lui-même, je dois bien l'admettre. Mais de même, je dirais que c'est le cas de tellement d'œuvres culturelles. Qui ne font rien d'autre que d'offrir des réflexions sur la culture elle-même, sur son identité, sur la création ou l'appréciation… Et elles me fascinent pourtant. Peut-être qu'elles n'ont pas de portée après tout, peut-être qu'elles ne me permettront qu'au mieux de sonner intelligent à des soirées (auxquelles je ne vais pas de toute manière). Bref, j'ai envie de défendre la culture d'un côté, d'insister sur le fait que ce n'est pas un échappatoire (au contraire), mais l'intérêt que j'y trouve semble presque contradictoire.
Les jeux sont en effet dans ce stade là. Où ils ne vont pas offrir beaucoup de réflexions sur le monde. Ils se contentent d'être des jeux, des systèmes de règles, des mécaniques, toute une science de transmission d'émotions et de création de liens. Qui n'a peut-être pas d'autre finalité que le jeu lui-même, et c'est peut-être ce qui est beau à mes yeux. Je trouve encore que c'est un excellent moyen d'expression, mais pour l'heure ce sont plus des visions fantaisistes et des idées abstraites qui sont transmises. Idées qui restent ou non, mais qui oui, ne vont pas changer la société. Et à peine soi-même. Même ailleurs : Groundhog Day offre une bonne philosophie sur l'enfermement, mais pas sûr que ça m'ait fait avancer sur ma propre existence.
En soi, ça m'évoque un peu la peinture abstraite. Que disent les tableaux de Kandisky sur le monde ? Pas grand chose. Mais ils disent énormément sur les formes, les couleurs, l'harmonie visuelle, l'utilisation de l'espace… Bref, sur la peinture. De la culture pour la culture. Ou si on veut être banalement poète, sur les rêves. Les rêves ne sont pas tous utiles. Certains sont justes des bouts de pensées sans but. Mais j'ai la sensation que ce sont eux qui me rendent humain.
Mes jeux sur itch.io
Mes vidéos sur Youtube
Mes reins sur ebay (pas encore disponible)
Ah ok Itooh je comprend ce que tu veux dire. En gros trop de comparaison tue la comparaison
Itooh : J'entends ce que tu dis mais moi je ne crois pas à la neutralité du jeu ou de l'interactivité en terme d'évocation, c'est quelque chose qui implique trop le sujet et induit trop d'enjeux différents pour pouvoir se justifier simplement par l'immersivité.
Juste une petite réponse qui sera ou pas hors sujet mais j'ai une amies qui est psychomotricienne dans un hôpital pour personnes âgées/en fin de vie.
Elle utilise le jeu vidéo, et pas que la WII/WII U, sous différents support pour l'aider dans son travail. Les mécaniques du jeu aide le cerveau et le corps humain à maintenir et préserver certains réflexes plus ou moins conscients.
Juste en ce sens, le jeu vidéo peu être un bien utile constructif, et même dans cet exemple, reconstructif.
La réponse est toujours 42!
Difficile de passer après vous sur le sujet, mais je vais essayer et tout d'abord : merci pour ces 5 pages de lectures très intéressantes.
Réponse courte : oui
Taquinerie à part, le jeu qu'il soit vidéo ou non est pluriel. Cette pluralité est une force qui rends difficile et boiteuse toute tentative d'analyse globale du média.
À mon sens le jeu vidéo tout comme le cinéma, la littérature, la peinture et tout autres médias n'est au final qu'un vecteur utilisé par l'industrie et/ou leurs auteurs pour véhiculer divertissements, réflexions, connaissances, émotions et tout autres choses que ce soit par conviction ou pour répondre aux attentes du public.
Est-ce que le jeu vidéo peut être une activité constructive ? Tout à fait. J'ai pour ma part acquis de nombreuses connaissances via ce média et il sait régulièrement éveiller en moi une curiosité qui me pousse à compléter celles-ci afin de mieux appréhender ce que le jeu m'avait proposé.
Est-ce que le jeu vidéo peut être vecteur d'émotion ? Tout à fait une fois de plus. Je n'ai pas honte d'avouer qu'il m'arrive de pleurer devant un jeu vidéo, tout comme cela m'arrive en lisant un livre ou en regardant un film. Cependant, et encore une fois tout comme pour les autres médias, cela implique que le joueur soit capable de se plonger émotionnellement dans celui-ci.
Est-ce que le jeu vidéo peut être vecteur moral ? Encore une fois oui et mille fois oui. Ne vous est-il jamais arrivé d'avoir des remords ou de tergiverser longuement avant de prendre une décision dans un jeu qui propose ce type de gameplay ? Moi oui ^^' De plus certains jeux sont conçus pour interpeller le joueur et le titiller là où cela fait mal.
La question que je poserai n'est pas de savoir si le jeu vidéo est un média capable de transporter un message, une émotion, des concepts moraux ou autres mais de savoir si les joueurs sont réceptifs à ceux-ci.
In fine, ce sont les joueurs qui choisissent ou non de s'impliquer dans un média suffisamment pour en découvrir le ou les messages sous-jacents.
Ne voulant pas multiplier les exemples je ne citerai qu'un seul jeu Binding of Isaac. Ce jeu a fait couler beaucoup d'encre virtuelle ou non et a été à l'origine de nombreux débats et critiques. Pourtant ce jeu est largement incompris même par les personnes qui y ont joué. Une vidéo saluée par l'auteur du jeu creuse un peu la question sur la possible véritable histoire contée par le jeu : https://youtu.be/avCB6HOjsG4
Pour terminer, la "pauvreté" apparente du jeu vidéo dans ces domaines n'est-elle pas à reprocher aux médias journalistiques et aux joueurs eux-même qui sont plus prompt à mettre en avant les jeux en fonction de leurs mécaniques et graphismes que vis-à-vis des émotions, connaissances et questions qu'ils véhiculent ?
Tout à été dit ou presque. Définir la vision "constructive" d'une chose revient à aborder les bienfaits de ce dernier, et les exemples ou le jeu vidéo apporte un bienfait à court/moyen ou long terme sur le psyché/physique sont légion, donc la réponse est évidemment oui.
Merci en tout les cas pour ces 5 pages, ce fut enrichissant.
je vais réagir à ce débat, j'espère que le sujet ne sera pas verrouiller ;D
je survole les comm et je ne vois rien sur le "sérious gaming" dans ce sujet : je trouve que c le coté le plus positif des jeux
les jeux vidéos sont un médias trés interessant pour la formation professionnelle ou dans le cadre de prise en charge thérapeutique comme l'autisme par exemple
voici un site : http://www.serious-game.fr/tag/autisme/
il existe aussi des programmes de recherche sous forme de jeu, les joueurs font des taches de façon ludique et effectuent ainsi une partie du travail .
excellente question,le jeu est le moyen le plus sur d'obtenir l'attention d'une personne puisqu'il est interactif.
la théorie n'est plus une succession d'idées abstraite ennuyeuse mais un concept réel amusant .
sur les enfants et les personnes agées , le jeu est une stimulation qui marche trés bien , y'a des études sérieuse qui le prouvent .
y'a des bienfaits mais tout depend des intentions du créateur , un esprit malveillant peut concevoir un jeu qui a des effets négatif .
le plus reconnu c'est l'addiction , les créateurs savent que plus un joueur est co , plus il dépense d'argent ,et ils n'hésitent pas a faire des mécanismes négatif pour le joueur dans le seul but de faire du pognon
ici y'a que des avis positif sur les jeux mais dans la réalité les jeux sont utilisés aussi pour orienter.
on oriente un malade, un employé ,un consommateur de manière inconsciente et demain les votes ?
le fait d'avoir du plaisir diminue l'esprit critique ,c'est un point négatif pour les jeux = no troll^^pas taper
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