Test - The Talos Principle, le jeu de réflexion à ne pas rater en cette fin d'année ?
En matière de développeurs qui prennent les préjugés à contre courant, nous connaissions déjà les anciens de chez People Can Fly (Bulletstorm) qui nous avaient proposé le narratif et contemplatif The Vanishing of Ethan Carter. C'est au tour de Croteam (Serious Sam) de nous surprendre avec The Talos Principle, un jeu de réflexion en vue à la première personne dont l'écriture semble vouloir taper du côté de la philosophie. Pari réussi ?
"Well here we are again, it’s always such a pleasure"
Incarnant un robot tout ce qu'il y a de plus anonyme (quoique...), le joueur se retrouve catapulté dans un monde synthétique créé de toutes pièces par Elohim. D'une voix grave et convaincante, cette entité vous expliquera que vous devez partir à la recherche de Sigils, des artefacts prenant la forme de tetrominos qui, une fois rassemblés, auraient le pouvoir de vous donner... la vie éternelle ! Seulement voila, il va falloir les mériter ces babioles et ce sont donc de très (très !) nombreuses énigmes qui seront à résoudre pour espérer voir le bout de cette longue aventure. Dis comme ça, The Talos Principle peut avoir l'air simple dans sa conception mais ne vous y trompez pas. Tant dans son level design que dans son scénario, il parvient à donner une impression de montée en puissance de façon subtile et il s'avère être beaucoup plus profond qu'il n'y parait.
"I'm doing Science and I'm still alive"
The Talos Principle est un jeu de réflexion en vue à la première personne. Visuellement plutôt réussi, quoiqu'un peu générique parfois, il parvient néanmoins à proposer différents types de décors que l'on prend plaisir à parcourir. C'est dans des zones entièrement ouvertes que le joueur devra s'orienter pour se rendre dans des aires d'énigmes de façon complètement libre, afin de récupérer les fameux Sigils. Pour chaque épreuve, il faudra utiliser un certain nombre d'éléments de gameplay de façon habile et réfléchie pour atteindre la pièce qui nous intéresse. Quelques exemples : le "jammer" permettra d'annuler le fonctionnement d'un appareil (tourelle, porte, etc.), le connecteur sera là pour faire le lien entre émetteur et récepteur de lumière colorée (permettant d'activer des mécanisme), le bloc sera utile pour se hisser ou placer un objet en hauteur, l'hélice rendra possible de grand sauts,..., les possibilités restent nombreuses et c'est la synergie entre tous ces objets qui apportera autant de charme à la conception des niveaux. Oui, il va falloir réfléchir. Beaucoup réfléchir. Jusqu'à s'en fendre la cervelle.
"You want your freedom take it, that’s what I’m counting on"
Rassurez-vous, durant la bonne vingtaine d'heures de jeu nécessaire à l'accomplissement de l'aventure de The Talos Principle, vous aurez largement le temps de progresser côté réflexion. La courbe de difficulté se veut très douce et chaque nouvel élément de jeu se verra introduit par le biais de plusieurs problèmes très simples à résoudre. Les experts du genre pourront quant à eux être réconfortés également : les niveaux bonus et les "étoiles cachées" sont un challenge extrêmement relevé à accomplir. Vous pouvez être certains d'avoir un sentiment de réussite incommensurable en venant à bout de tout ce qui est proposé par les développeurs qui doivent, de leur côté, avoir l'impression d'avoir totalement fait le tour des possibilités qui s'offraient à eux après avoir établi leur game design. Concluons en vous conseillant de ne pas vous limiter à l'enchaînement des stages si vous jouez à The Talos Principle. Le travail de Tom Jubert (FTL, The Swapper) sur l'écriture apporte une plus-value très intéressante au soft qui aborde les questions de l'existence et de l'autorité de façon intelligente mais "sshhht", vous en savez déjà trop !
Comments
Alors avec beaucoup de retard sur le test, je tiens à dire à quiconque qui passe par là, ce jeu est mon coup de coeur 2014, et s'impose pour moi comme une alternative valable de Portal 2, ce qui est déjà plus qu'élogieux.
Ensuite quelques mises en garde comme l'a précisé At0mium dans sa vidéo-test: c'est un jeu qui joue autant sur le background que sur le gameplay. Les mécaniques de puzzle n'étant pas elles-mêmes révolutionnaires, ce sont les énigmes qui font toute la beauté du jeu, avec réellement deux niveaux: le niveau requis pour finir, et la réelle difficulté qui, elle, réside dans les bonus.
L'histoire n'est pas en reste non plus, et pour mon compte, m'a non seulement charmée, mais en plus pose les bonnes questions sur fond de philosophie, tordant le cou au passages aux clichés habituels sur les univers virtuels. Pas de twist scénaristique reposant sur le fait que le monde dans lequel on se déplace est en fait virtuel, non, et pas non plus une réflexion centrée sur "humain ou non" comme vous pouvez le voir dans les "Ghost in the Shell"-like. Non, le sujet est captivant (et pour ma part je l'ai trouvé poignant, notamment grâce aux extraits de journaux audio).
Donc oui c'est un jeu qui coute cher, qui a le prix d'un portal 2 à sa sortie, mais qui non seulement arrive à égaler son ainé, mais aussi va plus loin dans ses choix. Amateurs de Science-fiction et de puzzle games hardus, foncez!
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