Test - Ori and the Blind Forest, une aventure féerique

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Rédigé par Avorpal, publié le 30/03/2015, modifié le 26/05/2015
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Annoncé lors de la conférence Microsoft à l’E3 2014, Ori and the Blind Forest est un projet qui a su capter l’attention d’emblée grâce à une direction artistique à tomber par terre. Développé par Moon Studios, il aura fallu attendre moins d’un an pour voir débarquer ce jeu de plate-forme 2D sur Xbox One et sur Steam. Derrière ses airs de jeu enfantin et féerique, Ori and the Blind Forest cache en réalité un jeu dur et exigeant qui flirte avec la perfection.

Lorsque la lumière tomba du ciel

C’est pendant une violente tempête qu’Ori chuta de l’Arbre des Esprits pour atterrir dans la forêt de Nibel. Naru, qui fut témoin de la scène, se précipita sur les lieux et, découvrant l’adorable créature parée de lumière endormie au cœur du bosquet, décida de la recueillir afin d’en faire son enfant. Si les jours coulent paisiblement pour nos deux êtres de la forêt, un drame se profile à l’horizon. La famine rôde, implacable et emporte avec elle la vie. Vous l’aurez compris, les premières notes d’Ori and the Blind Forest sont un mélange de tendresse et de tristesse. Le prologue est une ode à l’amour d’une mère pour son enfant, un amour qui conduira Ori à la solitude et la poussera à partir à l’aventure dans cette forêt dont elle devra raviver les trois foyers de lumière pour la restaurer.

Un univers enchanteur

L’histoire d’Ori and the Blind Forest est extrêmement touchante, d’une poésie comparable à celle proposée par le studio Ghibli. En effet, que ce soit notre rapport vis-à-vis de la nature et des drames qui s’y jouent ou du character design des personnages, de nombreuses références nous font inévitablement penser à Mon voisin Totoro ou encore au Voyage de Chihiro. Cet hommage est une réussite sur le plan visuel, en témoigne la beauté des paysages qu’Ori traversera durant son épopée. Mais attention, il ne s’agit pas là d’une pâle copie des productions Ghibli, Ori and the Blind Forest possède sa propre identité et une véritable mythologie qui rend son univers très immersif, au point de ressentir parfois, tout comme un Trine en son époque, le besoin de s’arrêter durant l’aventure pour admirer le paysage époustouflant qui s’offre à nous.

Avec l’expérience vient la sagesse

Derrière cet enrobage de douceur et de couleurs, Ori and the Blind Forest est-il un jeu qui vaut la peine d’être tenté ? La réponse est oui. Le gameplay, tout d’abord, est selon les créateurs très inspiré de Super Metroid. À ce titre, la progression se fait dans la droite lignée des Metroidvania-like puisque la découverte de nouvelles compétences débloque des zones auparavant inaccessibles. Grâce à un level design intelligent, Ori and the Blind Forest ne laisse pas le joueur dans une impasse, la solution à un problème n’est jamais loin. Le seul regret que l’on puisse émettre à ce sujet est que l’originalité, outre le fait qu’Ori gagne des points à dépenser dans de nouvelles compétences grâce à des points récoltés, est quasiment absente. Le gameplay, en somme, n’apporte rien de nouveau dans le genre mais n’en reste pas moins maîtrisé et de qualité. Par ailleurs, maîtriser la petite Ori devient de plus en plus agréable à mesure que nous progressons dans l'histoire, les multiples dashs et autre double saut apportant un véritable vent de fraîcheur.

Sauvegarder est la clé

Ori and the Blind Forest est, du côté du gameplay, étonnamment facile à prendre en main mais très punitif par moment. De nombreux passages seront en effet mortels pour Ori et ce, sans tenir compte de ses points de vie. Heureusement, il est possible de sauvegarder à tout moment mais cela consommera de l’énergie. Il est donc recommandé de bien penser à enregistrer sa progression après une phase difficile mais pas de manière trop régulière sous peine de manquer de carburant pour un prochain combat. Un autre point délicat pour les moins attentifs, est qu’il est aisé de confondre un détail graphique avec un piège ou un ennemi. À force, l’œil du joueur s’habitue mais gare aux premières heures de jeu qui peuvent parfois faire rager – mourir sur une bardée de piques qui semblait intégrée au décor par exemple.

Ori est perdu dans la tempête

Nous n’allons pas vous le cacher : Ori and the Blind Forest est une merveilleuse expérience, que ce soit du côté de la narration, du gameplay ou même de la bande-son. Composée par Gareth Coker, l’ambiance posée dès l’introduction par la piste « Ori Lost In the Storm » ou par la magnifique « The Spirit Tree » (que nous avions sélectionné pour notre playlist Sweet Dreams d’ailleurs) agit instantanément. Malgré quelques menues imperfections et un problème d’optimisation ralentissant le jeu à certains endroits – un patch correctif est en cours d’après Moon Studios – Ori and the Blind Forest est un bijou de tendresse, de poésie associé à une maniabilité agréable et réactive.

Une merveille !
Sous couvert d’un jeu enfantin, Ori and the Blind Forest n’est pas à mettre entre les mains des plus jeunes d’entre nous. Souvent difficile, il demandera au joueur une certaine maîtrise dans l’art d’esquiver pièges et créatures en tout genre. Mais en rien cette difficulté ne gâche le plaisir. Nos sens sont continuellement flattés par une direction artistique et une bande-son d’une très grande qualité. Nous ne pouvons donc que vous le recommander chaudement, pour peu que vous soyez sensible à cette atmosphère pleine de magie et de féerie.

Ori and the Blind Forest - Launch Trailer

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