Test - Firewatch : une randonnée hors du temps

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Rédigé par At0mium, publié le 04/04/2016, modifié le 05/04/2016
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Ah, Firewatch ! Sorti en ce 9 Février sur PC et Playstation 4, ce jeu narratif de Campo Santo n'aura décidément pas fait l'unanimité. Ecriture irréprochable selon certains, absence de gameplay pour d'autres ; nous avons eu le temps de bien digérer l'expérience pour vous livrer aujourd'hui notre verdict avec un recul bien nécessaire.

Une escapade nécessaire

Avant toute chose, sachez que ce premier paragraphe concerne le scénario. Si vous souhaitez éviter tout spoil, commencez plutôt la lecture à celui qui suit ! De son entame jusqu'à sa conclusion, Firewatch est un jeu qui déroute. On découvre le personnage de Henry au cours d'une longue session de lecture interactive racontant son histoire et celle de sa compagne : Julia. Romantique et si tragique, leur vie est semée d'embûches en faisant du joueur le témoin de leur parcours, on intègre immédiatement l'état d'esprit de celui que l'on incarne tout en apportant une raison crédible de son séjour en montagne. Henry fuit ses démons, il cherche une échappatoire ; devenu garde forestier pour tout l'été, il attaque son contrat en faisant la connaissance de sa patronne au caractère bien trempé : Delilah.

Un duo de choc !

Firewatch est un jeu de marche. Amateurs de randonnées, préparez vous à découvrir de somptueux panoramas dans ces montagnes aux ambiances multiples. Loin de ses concurrents, Firewatch se laisse savourer comme une immense discussion entre deux personnages qui se découvrent et qui partagent un moment exclusif ensemble. Romantique ? Oui, parfois. Enfin, si on le souhaite ; l'écriture des dialogues est faite de sorte que le joueur réponde à un maximum de choix pour personnaliser son expérience (sans en changer la finalité) : le résultat est sans appel, toute personne empathique ayant un peu de bouteille se sentira immanquablement touché par l'histoire de Henry et investi dans cette nouvelle rencontre riche en émotion. Du rire aux larmes, de l'apaisement total à la détresse, Firewatch nous en fait voir de toutes les couleurs et il le fait bien.

Une formule maîtrisée

Question de goûts oblige, tout ne monde ne sera pas charmé par Firewatch. C'est un jeu court (terminé en 5 heures environ), composé uniquement de dialogues et de balade en montagne, il n'est pas non plus très dynamique ; cette expérience narrative proposée par Campo Santo s'adresse à un public très ciblé. Pourtant, le joueur sensible ou au cœur un peu abîmé pourra y trouver quelque chose de rare dans le jeu vidéo : une immersion émotionnelle terriblement forte, taillée sur mesure à notre comportement dès les premières minutes de l'aventure. Le studio peut se vanter d'avoir su peindre un tableau magnifique dans lequel on s'identifie facilement et que l'on vit comme un moment à part, hors du temps. Oui, Firewatch n'est pas à mettre dans toutes les mains. Mais si vous voulez découvrir une façon intelligente d'écrire l'amour et le deuil dans un jeu vidéo, c'est sans doute le meilleur candidat qui soit.

Maîtrisé !
N'y allons pas par quatre chemins, nous avons adoré Firewatch. Au-delà de toute notion technique liée au format "jeu vidéo" (linéarité, aspect graphique, etc.), il parvient à faire vivre une histoire au joueur ; il retranscrit de façon mature et intelligente des notions telles que l'amour, le deuil, des sujets épineux qui ici sont abordés avec finesse. Avec classe, Campo Santo nous rappelle que c'est aussi ça, la puissance d'un jeu narratif bien construit et qui n'a pas peur de miser sur la densité de son expérience plutôt que dans sa longueur pour répondre à des standards dénués de sens dès lors qu'il est question de raconter une histoire.

Firewatch - June 2015 Trailer

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