Test - Dust: An Elysian Tail - Action colorée

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Rédigé par MrDeriv, publié le 24/06/2013, modifié le 23/01/2015
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En travaillant seul chez lui sur Dust: An Elysian Tail, Dean Dodrill était loin de s’imaginer que son projet serait mis sur le devant de la scène quelques mois plus tard. Ce petit coup de pouce prend la forme d’un concours, le  Microsoft Dream Build Play Challenge 2009 où le titre décroche le premier prix et le privilège de figurer sur le Xbox Live Arcade. Il aura pourtant fallu attendre 2012 pour voir débarquer Dust: An Elysian Tail à une place de choix sur console , celle de fer de lance du Summer of Arcade, événement privilégié des bons gros jeux indés de l’été, dont certains figureront longtemps dans les annales du jeu vidéo (LimboBraid‘Splosion Man etc.) Dust se paye même le luxe de sortir sur PC en mai 2013 sur Steam afin d’éblouir encore plus de joueurs.

UN JEU TRIPLE WOUHA !

L’action débute alors que vous vous réveillez dans la peau de Dust, un guerrier amnésique (tiens comme c’est original ! ) tombé au combat. Qui dit amnésie, dit « comment dit-on bonjour ? Je ne sais plus, le parfums des beaux jours, je le sens plus ! J’ai tout oublié lalala… ». Bien incapable de se souvenir de son passé, Dust devra compter sur une créature de fortune, Fidget, une sorte de… renard chauve-souris à l’esprit kawaï mais pas gnangnan, ainsi que sur une mystérieuse lame enchantée, l’épée d’Ahrah, qui lui distillera des conseils aussi avisés que mystérieux quant à ses réelles intentions. Le temps d’arriver dans le premier village, que déjà le joueur se mange une bonne grosse baffe artistique dans la figure. Oui Dust An Elysian Tail est beau, très beau, à tel point que son influence principale, Muramasa The Demon Blade (sorti sur Wii en 2009 et bientôt disponible sur PSVita) transpire à chaque instant dans les choix artistiques mis en avant par Dean Dodrill concernant l’univers du jeu. Dust est l’un de ces titres où la 2D est sublimée par une technique irréprochable. Les arrières-plans regorgent de détails, les animations sont fluides et l’abondance de couleurs ferait presque nous sentir au cœur d’un dessin animé où chaque décor aurait été réalisé à la main et avec amour.

La baffe visuelle digérée, vous voilà plongé dans un scénario bien ficelé et finalement beaucoup plus sombre que ce que les graphismes oniriques pourraient laisser supposer. Excellente idée de la part de Dean Dodrill que de confronter l’enchantement artistique à la noirceur d’un monde lentement dévoré par une menace sournoise. Dust et Fidget feront la lumière sur les événements étranges survenant en Elysium au fil de leurs nombreuses rencontres avec des PNJ hauts en couleurs bénéficiant d’excellents doublages anglais. L’absence de doublages en français n’est pas un mal car on aura tôt fait de constater l’immense qualité de la VO qui échappe aux problèmes de manque de conviction souvent rencontrés dans les productions au budget modeste. C’est avec plaisir que l’on écoutera les personnages nous en apprendre un peu plus sur le péril d’un monde étroitement lié au destin de Dust. Ajoutez à tout ça une bande sonore à l’accent épique et symphonique et vous comprendrez bien vite que le jeu se savoure le casque sur les oreilles, le son à fond les ballons !

IT’S COMBO TIME !

Qui dit monde en danger dit héros arrivant à la rescousse. Et devinez quoi, le héros, c’est vous ! Heureusement, Dust n’a pas tout oublié de ses anciennes aptitudes de combattant et le fait de porter l’épée d’Ahrah semble même lui avoir quelque peu boosté ses capacités. D’abord limités à quelques enchaînements basiques de lame, les combats prennent vite des allures de ballets aériens survoltés. Vous constaterez rapidement que la diversité des attaques ne réside pas dans l’abondance d’armes mises à votre disposition mais dans l’apprentissage de nouveaux talents et mouvements de combat. Ce petit manque de variété des outils d’attaque pourra en frustrer quelques-uns et il est vrai qu’on aurait aimé pouvoir utiliser quelques armes secondaires afin de varier un peu le gameplay. La seule véritable évolution des aptitudes de Dust passera par l’obtention de nouvelles capacités de mouvements comme la glissade, le saut « tournicotant » ou encore la possibilité de s’accrocher sur les murs. En plus de servir à la progression dans les niveaux, ces aptitudes pourront être mêlées à vos enchaînement en combat. Bref,  rassurez-vous, le dynamisme des affrontements vous convaincra facilement de l’énorme potentiel d’amusement du titre.

Plus aériens que terrestres, les combats mettrons votre skill à l’épreuve en vous obligeant à esquiver une grande partie des attaques et à bloquer les autres avec un timing parfait, vous octroyant ainsi une contre attaque aussi dévastatrice que classe. À ce titre, je ne peux que vous conseiller de débuter le jeu en mode difficile si vous avez déjà posé les mains sur un Beat ‘em All (le mode normal n’offrant que peu de challenge pour le joueur sachant se servir d’un pad). Autre point important, la version PC du jeu est tout aussi bien jouable à la manette qu’au combat clavier/souris, il est toujours bon de le signaler !  Les joueurs adeptes du scoring seront ravis d’apprendre qu’une longue série de combos octroiera  un bonus d’expérience important. Il faudra donc attaquer avec classe, esquiver avec style et bloquer avec panache ! Cette expérience servira à améliorer les caractéristiques du héros comme la force, la vitalité, la défense ou encore la magie ! Car oui, cerise sur le gâteau, Fidget ne vous servira pas que de peluche rabat-joie, mais pourra être utilisée en combat pour envoyer des projectiles à votre demande. Seules, ses attaques ne représenterons qu’une infime partie de vos dégâts, mais, combinées à l’une de vos attaques spéciales, elles déclencheront un véritable déluge pyrotechnique aussi impressionnant visuellement que puissant et générateur de combos de folie.

UN ESPRIT METROIDVANIA.

Le monde d’Elysium s’explore à la manière d’un Castlevania-like tant il regorge de passages secrets et de trésors cachés à découvrir. Une carte vous permettra de vous rendre à n’importe quel endroit déjà visité pour tenter d’y dénicher quelques babioles oubliées ou encore d’y accomplir l’une des nombreuses quêtes annexes données par les PNJ dans les villages. Au départ plutôt uniformes, les environnements de Dust révèlent leur diversité au bout de quelques heures de gameplay, vous faisant voyager dans d’immenses forêts, au cœur de la terre ou dans de sombres donjons truffés de pièges mortels. À ce titre, il est à noter que le jeu propose  de nombreuses phases de  pure plateforme où votre skill dans le dosage des sauts sera mis à l’épreuve. L’esprit Métroidvania est décidément bien présent ! Fort heureusement, les points de sauvegarde sont assez nombreux et se feront même un plaisir de vous restituer une petite partie de votre santé lorsque vous passerez dessus. En ouvrant votre besace, vous constaterez que Dust récolte tout plein de trucs durant ses péripéties. Entre la nourriture servant à récupérer votre santé et les objets de quête, viendront se loger tout un tas de composants d’artisanat servant à améliorer ou a fabriquer de l’équipement. Dean Dodrill a d’ailleurs eu la brillante idée de permettre aux marchands de se constituer eux-même un stock de composants dès lors que vous leur avez vendu l’un d’entre eux une fois. Adieu donc le farming incessant pour obtenir un item, trouvez-en un exemplaire, revendez-le, et il sera désormais disponible à l’achat très régulièrement !

Must Have !
Avec ses décors enchanteurs, son gameplay vif et gratifiant, ses doublages de qualité, Dust est l’un de ces titres indépendants réalisés par une équipe réduite, capable de foutre une bonne grosse baffe au monde vidéoludique et à ses grosses licences ultra coûteuses. Un joueur avide de découvertes de secrets passera au bas mot une bonne douzaine d’heures à explorer, taillader, virevolter et surtout à savourer la qualité du travail d’artiste rendant ce jeu tout aussi indispensable que réussi.
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